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ERNEST ET SIFFLOTIN VONT A LA NEIGE

          Enfin, après un examen méticuleux,
          Le médecin ne nota que des contusions.
          Mais il décida de garder le malheureux
          Juste pour une nuit, en observation. 

          Sifflotin veilla pendant toutes ces heures
          Sur le repos d'Ernest qui risquait de souffrir.
          Le lendemain, ils partirent de bonne heure.
          A présent, notre Ernest n'avait plus qu'à guérir!

          Ils restèrent quelques temps dans le village
          Pour se ressourcer et retrouver leurs esprits.
          Cette fois, ils avaient risqué le carnage
          En considérant le danger avec mépris!

          Ernest et Sifflotin avaient très envie
          De visiter un coin tout à fait différent
          De ceux qu'ils avaient déjà vus dans leur vie,
          Très courte, certes, mais riche en évènements.

          Ils connaissaient fort bien la ville et la plage.
          Ils avaient même pris le baptême de l'air.
          En feuilletant un jour un livre d'images,
          Ils virent un lieu qui pourrait bien leur plaire.

          La gravure représentait la montagne.
          Sur fond de ciel bleu, fière, elle s'élevait.
          A ses pieds, là où s'arrêtait la campagne,
          La forêt de sapins attaquait la montée.

          Les sommets couverts de neiges éternelles,
          Lançaient un appel vibrant à tous les skieurs.
          Une chose pourtant semblait essentielle:
          Rester assez calme pour surmonter sa peur!

          Sûrs de leur valeur déjà mise à l'épreuve,
          Ernest et Sifflotin scellèrent leur accord,
          Et passèrent des jours à tout mettre en œuvre
          Afin de se préparer à battre un record.

          Ils firent tout le tour de leurs connaissances
          Pour rassembler le matériel qu'il leur fallait.
          Ils eurent finalement beaucoup de chance,
          Car à la fin, l'équipement était complet!

          Par un beau matin, ils se mirent en route,
          Très chargés, mais ravis de pouvoir repartir.
          Ils allaient voyager plusieurs jours, sans doute,
          Mais aussi, fabriquer de très beaux souvenirs.

          Et puis, un jour, dans le lointain ils la virent:
          Un vrai mur de pierre qui barrait l'horizon!
          Ils purent s'arrêter quand ils découvrirent
          Un petit village plein de jolies maisons.

          Jamais, dans leur vie, ils n'avaient vu la neige.
          Ils restèrent tous deux muets d'étonnement.
          Ils jouèrent même à faire des arpèges
          Avec les fils de givre restés en suspens!
                                                       
          Se couchant tôt car fatigués du voyage,
          Ils firent de grands projets pour le lendemain.
          Heureux, après avoir défait leurs bagages,
          Ils s'endormirent, impatients d'être au matin.

          Le jour à peine levé vit sur les pistes
          Un hérisson et un merle chaussés de skis.
          Egaux pour la première fois, nos artistes
          Se lancèrent à fond. C'était vraiment exquis!

          Sifflotin trichait car il battait des ailes
          Pour aller plus vite et devancer son ami!
          Fanfaron, il chercha à faire du zèle,
          Mais perdit l'équilibre, tomba et gémit...

          Fort heureusement, un sapin majestueux
          Arrêta sa chute tout au bord du ravin.
          Ernest se moqua de  Sifflotin qui, honteux,
          N'avait aucune envie de faire le malin!

          Un moment plus tard, prudents, ils repartirent,
          Pensant que peut-être, en prenant quelques cours,
          Ils pourraient skier... Ils pourraient même en rire,
          Car en vacances, il faut avoir de l'humour!

          Rendez-vous fut pris la matinée suivante
          Avec un moniteur suffisant et pressé,
          Qui se souciait peu de leurs mines hésitantes
          Quand sur la neige il les obligeait à glisser.

          Ernest, à présent, se sentait très en forme,
          Et frôlait trop le danger. Bien mal lui en prit!
          Il vit trop tard, là-bas, une masse informe
          Qui, traversant la piste en largeur, le surprit!

          Soudain, il s'affola et se mit en boule,
          Ce vieux réflexe qui tant de fois le sauva.
          De ce fait sur ses yeux tomba sa cagoule!
          Après… je n'ose dire ce qui arriva.

          Entre les piquants s'inséra la poudreuse,
          Rendant l'ensemble un peu plus lisse à chaque tour!
          Toujours il roulait sur la pente neigeuse,
          Ecartant les skieurs qui hurlaient tout autour.
                                                                                             
          La boule enflait au fur et à mesure.
          En une course folle elle atteint le torrent
          Où elle s'écrasa à très vive allure...
          Aussitôt, Sifflotin survola l'accident.

          La neige s'effritait dans le courant fougueux,
          Et bientôt, inerte, une patte apparut,
          Puis, le corps disloqué d'un Ernest malchanceux
          Qui entrouvrit un œil, et retomba, vaincu.

          Lorsqu’après des semaines, ils revinrent chez eux,
          Ils étaient très calmes. Tous deux avaient changé.
          Les imprudences font de notre vie un jeu,
          Mais c'est à nous de les empêcher de gagner!

          Il faut surtout savoir garder la tête froide,
          Même si quelquefois, on se laisse griser.
          On n'obtient jamais rien de bon par bravade,
          Alors qu'avec sang-froid, on peut tout espérer!

Texte et illustrations de Nicole Bouglouan

 

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