English version

Accueil

Présentation

Fiches

Dossiers

Voyages
 
Galeries

Poésie

Liens

Nouveautés

Contact

Mentions légales

Fr: Bergeronnette printanière
Ang: Western Yellow Wagtail
All: Schafstelze
Esp: Lavandera Boyera
Ita: Cutrettola
Nd: Gele Kwikstaart
Sd: Gulärla

Photographes:  

Didier Buysse
Vision d’Oiseaux

Paul Guillet
Photos d’Oiseaux

Otto Plantema
Trips around the world

Nicole Bouglouan
PHOTOGRAPHIC RAMBLE 

Texte de Nicole Bouglouan

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 9 - by Josep del Hoyo - Andrew Elliot - David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8487334695

THE COMPLETE BOOK OF BRITISH BIRDS – Written by “Royal Society for the Protection of Birds” experts - Préface de Magnus Magnusson - Michael Cady- Rob Hume Editors - ISBN: 0749509112  

THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C. Helm - ISBN: 0713639601

ENCYCLOPEDIE DES OISEAUX DE FRANCE ET D’EUROPE – de Peter Hayman et Rob Hume - Flammarion – ISBN : 2082009920

Avibase (Denis Lepage)

BirdLife International

HBW Alive

Bradford Ornithological Group - Yellow Wagtail - Motacilla flava

ARKive (Christopher Parsons)

Birds of Britain - The Web Magazine for Birdwatchers

Vigie Nature

Pájaros de España (JL Beamonte)

Wikipedia, the free encyclopaedia

 

Accueil

Page Passériformes

Sommaire fiches

 

Autres

images

Bergeronnette printanière
Motacilla flava

Ordre des Passériformes – Famille des Motacillidés

INTRODUCTION :
La Bergeronnette printanière était auparavant une seule espèce, constituant la population globale de cet oiseau élégant divisé à ce moment-là en 17 sous-espèces au moins. Mais aujourd’hui, deux espèces principales, la Bergeronnette printanière (M. flava) et la Bergeronnette de Béringie (M. tschutschensis) occupent la distribution, une dans l’ouest de l’Europe et l’autre dans l’est de l’Europe.

La Bergeronnette printanière (décrite et étudiée sur cette page) a 10-12 sous-espèces reconnues. Ces races varient surtout au niveau de la couleur et des dessins de la tête du mâle, tandis que femelles et immatures sont tous très ressemblants.
La taxonomie est très complexe. Certaines sous-espèces comme M.f. lutea et M.f. feldegg sont quelquefois considérées comme des espèces à part entière par certains auteurs. 
De plus, quelques races s’hybrident, rendant encore plus difficile une identification sure des espèces. 

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 16-17 cm
Poids : M : 12-26 gr – F : 11-22,5 gr

Le mâle de la race nominale en plumage nuptial a la tête bleu-gris sur le front, la calotte, l’arrière du cou et les couvertures auriculaires, ces dernières étant parfois plus foncées. On peut voir un sourcil blanc étroit qui s’étend depuis la base du bec jusqu’aux côtés de la nuque, une ligne oculaire noirâtre et une rayure sous-mustacienne blanche.
Les parties supérieures sont verdâtres ou brun-olive. Sur le dessus des ailes, les rémiges sont noirâtres. Deux barres alaires jaune pâle sont formées par les bordures claires des tertiaires, et les extrémités et les bordures claires des couvertures alaires noirâtres. La queue est brun noirâtre avec des plumes aux liserés vert-olive, mais les rectrices externes sont blanches.

Les parties inférieures sont jaune vif, y compris le menton et la gorge. On peut voir une teinte verte sur les côtés de la poitrine et sur les flancs, et parfois un collier vert-olive ou verdâtre indistinct. Les couvertures sous-alaires sont blanches.
Le bec est gris foncé ou noir. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont noirâtres.

La femelle en plumage nuptial a les dessins de la tête plus ternes, avec la calotte grisâtre ou gris-brun et les joues brunâtres. Elle a les parties supérieures moins jaunes et plus brunes. Les parties inférieures sont moins uniformément jaunes, en particulier sur le menton et la gorge. La poitrine est chamoisée avec des taches variables brun foncé formant plus ou moins un collier.

L’adulte en hiver est plus pâle, et la femelle est plus terne que le mâle. Le mâle est plus brun sur le dessus avec le croupion plus jaune, les barres alaires moins contrastées et le collier sombre plus visible. La femelle est plus claire avec également le collier sombre plus distinct.
L’immature ressemble à la femelle en hiver. Il a quelquefois les parties supérieures plus vertes.

SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :   
Douze sous-espèces de la Bergeronnette printanière sont mentionnées ci-dessous :
M.f. flavissima se trouve en Grande Bretagne et sur les côtes de la Manche. Elle hiverne en Afrique sub-saharienne.
Le mâle de cette race a la tête jaune vif avec l’arrière de la calotte, la nuque, l’arrière du cou et les couvertures auriculaires  plutôt vert-olive. La femelle est plus foncée, plus brune sur le dessus et jaune pâle en dessous.

M.f. flava (décrite plus haut) se trouve dans le sud de la Scandinavie, vers le sud jusqu’en France et dans les montagnes du centre de l’Europe, vers l’est jusqu’à l’Oural. Elle hiverne en Afrique sub-saharienne.

M.f. flava

Couple

M.f. flava

M.f. thunbergi se trouve dans le centre et le nord de la Scandinavie, vers l’est jusqu’au nord-ouest de la Sibérie. Elle hiverne dans l’est de l’Afrique et sur le sous-continent Indien.
Le mâle a le front, les lores, l’avant de la calotte et les couvertures auriculaires gris foncé, devenant bleu foncé sur l’arrière de la calotte, la nuque et l’arrière du cou. Le menton et la gorge ont le centre jaune. La femelle a la calotte, les joues et les parties supérieures plus foncées que la femelle de la race nominale, le sourcil est plus léger et le collier plus foncé.

M.f. iberiae se trouve dans le sud-ouest de la France, sur la Péninsule Ibérique et en Afrique du Nord. Elle hiverne en Gambie jusqu’en République centrafricaine.
Le mâle ressemble à la race nominale mais il a le menton et la gorge blancs. La femelle a les joues plus sombres et le menton plus blanc.

M.f. iberiae

M.f. cinereocapilla se trouve en Sicile, Sardaigne, Italie et Slovénie. Elle hiverne en Tunisie, en Algérie et au Mali jusqu’au Lac Tchad.
Le mâle ressemble à « iberiae » mais le sourcil blanc est souvent absent.

M.f. pygmaea se trouve dans le Delta du Nil où il est résident.
Le mâle a la calotte et les couvertures auriculaires gris foncé et le sourcil est absent. Le menton et la gorge sont blancs.

M.f. feldegg se trouve dans les Balkans et vers l’est jusqu’à la Mer Caspienne, puis vers le sud jusqu’en Turquie, Iran et Afghanistan, et peut être présente jusqu’au Moyen Orient. Elle hiverne depuis le Nigeria jusqu’en Ouganda et dans le sud du Soudan.
Le mâle a la tête d’un beau noir luisant qui contraste fortement avec le menton et la gorge jaunes. La femelle est plus terne dans l’ensemble.

M.f. feldegg

M.f. lutea se trouve dans la Basse Volga jusqu’à la rivière Irtych et le Lac Zaysan. Elle hiverne en Afrique et sur le sous-continent Indien.
Le mâle a la tête entièrement jaune.

M.f. beema se trouve au nord de la distribution de « lutea » et vers l’est jusqu’à la région de Ladakh. Elle hiverne sur le sous-continent Indien, dans l’est de l’Afrique et dans les régions voisines de l’Arabie.
Le mâle ressemble à la race nominale, mais il a la tête gris pâle et le sourcil plus épais, tout comme la femelle.

M.f. melanogrisea se trouve dans le Delta de la Volga, vers l’est autour de la Mer Caspienne jusqu’au nord de l’Afghanistan. Elle hiverne au Pakistan et dans le nord-ouest de l’Inde  jusqu’à l’ouest du Népal (et sans doute dans le nord-est de l’Afrique).
Le mâle ressemble à « feldegg », mais il a une rayure blanche entre la gorge jaune et la tête noire. Les parties supérieures sont d’un vert plus vif et on peut voir un collier indistinct.

M.f. plexa se trouve en Sibérie, entre les fleuves Khatanga et Kolyma. Elle hiverne en Inde et en Asie du Sud-est.
Le mâle a les couvertures auriculaires et les lores plus foncés, avec le manteau plus grisâtre que « thunbergi ». La femelle est plus terne.

M.f. leucocephala se trouve dans le nord-ouest de la Mongolie et dans les parties adjacentes de Chine et de Russie. Elle hiverne probablement en Inde.
Le mâle a la tête blanche, le centre de la gorge est jaune et l’arrière du cou est grisâtre. 

M.f. feldegg

HABITAT :
La Bergeronnette printanière se reproduit dans les zones humides comprenant les prairies humides, depuis les herbages inondés jusqu’au bord des marais d’eau douce et des lacs, et localement dans les zones cultivées et les grandes clairières en forêt dans le nord de la distribution.
En dehors de la saison de reproduction, elle fréquente des habitats similaires et presque toutes les sortes de zones herbeuses ouvertes ou en bordure de l’eau. 
La majorité des sous-espèces se nourrit surtout dans les prairies humides, mais aussi sur les sols nus et découverts au bord  des fleuves et des lacs ou autres étendues humides, et également dans les herbages plus secs et les cultures de céréales.
En migration et en hiver, la Bergeronnette printanière peut être vue autour des troupeaux de bétail ou des hordes de grands mammifères, profitant des insectes dérangés par leur passage.
Cette espèce est visible depuis les plaines jusqu’à 1000 mètres d’altitude, mais localement jusqu’à 2500 mètres dans le Caucase.

M.f. feldegg

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO   
La Bergeronnette printanière en vol émet des « pseet » ténus mais qui portent loin, ou un « swee-eep » plus long et légèrement ascendant vers la fin. Le chant est émis depuis un perchoir. C’est une répétition du cri alternant avec des notes plus gazouillantes « sriii-srriit ». Il est également émis pendant les parades aériennes.
On note quelques variations au niveau de l’intensité des cris parmi les différentes sous-espèces, et en général, les populations du sud poussent des cris plus forts que celles des autres régions.
La race « feldegg » émet un « shrreep » ou « psrreet » plus rauque.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :   
La Bergeronnette printanière se nourrit de petits invertébrés aquatiques et terrestres, et de graines. La grande variété d’invertébrés inclus dans son régime comprend des Diptères, Hémiptères, Coléoptères, Orthoptères, Lépidoptères, Isoptères et Hyménoptères, ainsi que des petits crustacés, des libellules et des sauterelles.
Sur les aires d’hivernage en Afrique, les Coléoptères, adultes et larves, et les Lépidoptères sont moins consommés que les punaises, scarabées, fourmis, sauterelles, et petites mouches selon la région.
Quelques baies, graines et autres matières végétales font aussi partie du régime.

M.f. iberiae
M.f. feldegg

La Bergeronnette printanière se nourrit en marchant sur le sol ou dans l’eau tout en picorant des proies avec le bec. Elle effectue des vols courts pour capturer des insectes en vol, et peut occasionnellement voltiger au-dessus de la végétation tout en cherchant des proies. Cette espèce défend habituellement un petit territoire de nourrissage. Elle agite fréquemment sa queue de haut en bas tout en marchant.

M.f. feldegg

Elle forme de grandes concentrations aux dortoirs, dans les arbres ou les hautes herbes dans les marais. C’est une espèce grégaire, et en dehors de la reproduction, elles forment des troupes plus ou moins importantes.

La Bergeronnette printanière est monogame et nidifie en couples isolés et solitaires. Ils sont territoriaux et les deux partenaires défendent un territoire autour du site du nid. Les couples se forment au printemps.
Au cours des parades nuptiales, le mâle effectue un vol bref et flottant accompagné de chants. Sur le sol, il décrit lentement des cercles autour de la femelle. Les plumes de sa poitrine sont gonflées, les ailes tombantes et la queue déployée en éventail. Par moments, il se « suspend » dans les airs et voltige avec la queue largement déployée.
Quelques disputes se produisent entre rivaux, et deux mâles peuvent être observés en train de danser dans les airs en se donnant des coups de becs et des coups de griffes.  

M.f. iberiae
M.f. iberiae
M.f. iberiae

La Bergeronnette printanière est migratrice et hiverne en Afrique sub-saharienne, tandis que les populations du centre de l’Europe migrent vers le sud de l’Asie. Elles quittent les aires de reproduction entre juillet et octobre selon la distribution et la sous-espèce. Elles arrivent sur leurs aires d’hivernage en octobre. Le retour vers le nord commence dès février et les oiseaux arrivent sur leurs zones de reproduction entre mars et mai, parfois début juin. Elles migrent pendant la journée et en groupes.

La Bergeronnette printanière en vol a les rectrices plus courtes que les autres bergeronnettes. Le vol est flottant pendant les parades, mais habituellement, cette espèce a un vol ondulant.

M.f. flava

REPRODUCTION DE L’ESPECE :  
La saison de reproduction a lieu entre avril et août. La Bergeronnette printanière nidifie en couples solitaires. Le nid est construit essentiellement par la femelle. C’est une dépression peu profonde sur ou près du sol, une coupe faite avec des herbes et tapissée de poils d’animaux.

M.f. iberiae

Transportant des brins de laine de mouton

La femelle dépose 4-6 œufs chamoisés avec des marques brunâtres indistinctes. Les deux adultes incubent pendant 11-13 jours, mais la femelle assure la majeure partie de l’incubation.
En revanche, les poussins sont nourris par les deux parents. Ils quittent le nid au but de 10-14 jours après la naissance, mais ils restent en groupes familiaux avec leurs parents pendant plusieurs semaines.

M.f. flava

Mâle nourrissant un juvénile

M.f. flava

Jeune 1er hiver

PROTECTION / MENACES / STATUTS :    
La Bergeronnette printanière est localement commune ou très commune à travers sa vaste distribution, mais elle reste peu commune dans certaines régions.
Des déclins ont été rapportés en Europe, entre 1970 et 1990, surtout chez les sous-espèces « flava » et « flavissima » tandis que des augmentations ont été observées en Suède et en Slovénie.
Ces déclins sont dus à l’expansion et à l’intensification de l’agriculture qui entraine le drainage des zones humides et le remplacement des prairies par des champs de céréales. Les déclins en Europe continentale sont le résultat du drainage, de l’usage des pesticides et du déversement de fumier sur les sols.

La population nicheuse européenne est estimée à 7 900 000/14 000 000 couples nicheurs, ce qui équivaut à 23 700 000/42 000 000 individus (BirdLife International 2004).
Mais actuellement, la Bergeronnette printanière est considérée comme non menacée.

M.f. feldegg