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PROTECTION / MENACES / STATUTS :  
Le Kétoupa de Blakiston est en DANGER D’EXTINCTION.
« Ce grand hibou très menacé, aux effectifs réduits (sans doute moins de 2000 oiseaux dans le monde) a une répartition fragmentée allant des côtes orientales de la Russie, au Nord-est de la Chine, puis sur l'île de Kunashir et l'île d'Hokkaido au Japon. 100 à 150 oiseaux vivent uniquement sur cette dernière île, avec 20 couples nicheurs. » (Note d'Aurélien Audevard

Les menaces les plus importantes sont les développements humains, la déforestation avec la destruction de la taïga à l’extrême Est et au Japon. Les oiseaux sont obligés de se déplacer vers des cours d’eau moins poissonneux à cause de la pression humaine. Cette espèce est vulnérable quand ils sont rassemblés autour d’un trou dans la glace pour se nourrir, à cause des chasseurs et des pêcheurs.
De plus, la diminution des stocks de poissons à cause de la pêche intensive fait entrevoir un futur incertain pour ce superbe hibou. 

Ang : Blakiston’s Fish-Owl
All : Riesenfischuhu
Esp: Búho Manchú
Ital: Gufo pescatore di Blakiston
Nd: Blakiston-visuil
Russe: Рыбный филин
Sd: Blakistons fiskuv

Photographes:

John Anderson
John Anderson Photo Galleries

Aurélien Audevard
OUESSANT DIGISCOPING

Texte de Nicole Bouglouan

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 5 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334253

Avibase (Lepage Denis)

BirdLife International (BirdLife International)

Blakiston’s Fish Owl Project

Wikipedia (Wikipedia, The Free Encyclopedia)

 

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Les Kétoupas ou Hiboux pêcheurs

Page Strigiformes

Sommaire fiches

 

Kétoupa de Blakiston
Bubo blakistoni

Ordre des Strigiformes – Famille des Strigidés

QUELQUES MESURES :
L : 60-72 cm
Env : 180-190 cm
Poids : M : 3000-3700 gr – F : jusqu’à 4500 gr

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Le Kétoupa de Blakiston est une espèce asiatique. Ce grand hibou est une espèce en Danger d’Extinction, à cause des activités humaines et de la destruction de la forêt primaire, mais aussi des persécutions et de la réduction des stocks de poissons dont l’espèce se nourrit.
Ce hibou a pris le nom du naturaliste anglais Thomas Blakiston (1832-1891) qui trouva le premier spécimen à Hokkaido en 1883. 

Le Kétoupa de Blakiston est l’un des plus grands hiboux.
L’adulte a les parties supérieures brun chamoisé avec de larges stries sombres, excepté sur la queue presque blanche où l’on peut voir plusieurs barres foncées.  

Sur les parties inférieures, la gorge est blanche. Le reste est brun chamoisé clair, finement strié de longues rayures noirâtres.
Les pattes sont emplumées, mais pas les doigts brun-gris armés de griffes noires.

Sur la tête, deux longues et larges touffes auriculaires sont visibles, même quand elles sont aplaties. Le disque facial est gris-brun pâle. Le bec est gris avec l’extrémité jaunâtre. Les yeux sont jaune orangé et les lores blanchâtres.

Les deux sexes sont semblables en plumage, mais la femelle est plus grande que le mâle.
Le juvénile est tacheté, et les plumes des parties supérieures sont bordées de blanchâtre. Il obtient sa maturité sexuelle vers trois ans.

On trouve quatre sous-espèces :
B.b. piscivorus est plus clair et se trouve à l’ouest de la Mandchourie.
B.b. doerriesi est plus grand et présente une tache blanche sur la calotte. Cette race se trouve au sud-est de la Sibérie et à l’extrême nord-est de la Chine, jusqu’à la bordure Coréenne.
B.b. karafutonis est plus petit et plus foncé que la race nominale, avec des barres plus étroites sur la queue. Cette race se trouve sur l’Ile de Sakhalin.
B.b. brakistoni (ici décrite et représentée) se trouve à Hokkaido et au sud des Iles Kuril.

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Kétoupa de Blakiston émet des « boo-bo-voo » ou des « shoo-oo » courts et profonds en guise de cris territoriaux.
Les partenaires font des duos très élaborés, de telle sorte que les sons lancés par ces oiseaux sont similaires aux cris d’un seul. Le mâle démarre le duo en lançant les notes 1 et 3, et la femelle produit les notes 2 et 4. Les oiseaux vivant sur les îles font des duos de seulement trois notes, le mâle lançant les deux premières et la femelle la dernière.

HABITAT :  
Le Kétoupa de Blakiston fréquente les forêts denses avec de vieux grands arbres pour nidifier. Il préfère les zones proches des lacs et des rivières et les cours d’eau lents qui ne gèlent pas en hiver.
Sur l’Ile de Kuril, il fréquente l’épaisse forêt de conifères près de l’eau et même les côtes.

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Kétoupa de Blakiston est présent en Sibérie, au nord-est de la Chine et sur les iles d’Hokkaido, Kuril et Sakhalin.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Kétoupa de Blakiston se nourrit principalement de poissons de toutes tailles y compris des gros. Il capture aussi des crustacés, des amphibiens et des oiseaux de la taille des grouses, et parfois des chauves-souris en vol.

Ce hibou se nourrit durant la nuit pour le poisson, et au crépuscule pour les amphibiens. Il peut chasser de jour également. Habituellement, il se pose sur une branche basse ou autre endroit découvert et cherche ses proies des yeux dans l’eau peu profonde.
Il marche aussi sur le sol ou reste debout dans l’eau, surveillant les mouvements qui lui permettront de détecter ses victimes.
Il chasse en sautant sur la proie et la tue avec les serres. Il capture aussi des poissons près de la surface de l’eau en fondant sur eux, ou en plongeant les serres en avant dans l’eau plus profonde.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La ponte a lieu entre la fin février et la mi-mars, alors que la neige est encore épaisse sur le sol.
Le Kétoupa de Blakiston nidifie dans de grands trous dans les vieux arbres creux, ou dans des arbres tombés à terre, dans des nichoirs artificiels ou même occasionnellement sur le sol en forêt.
Lorsqu’il nidifie dans un arbre, c’est en général à environ 18 mètres au-dessus du sol.

La femelle dépose deux œufs et incube pendant 35-37 jours, tandis que le mâle la nourrit au nid. Quand elle s’éloigne pour lisser ses plumes, elle ne dépasse pas un rayon de 100 mètres.
Les poussins sont couverts de duvet blanc et la femelle les réchauffe pendant la journée. En revanche, la nuit, elle rejoint le mâle pour la chasse.
Les jeunes quittent le nid au bout de 35-45 jours après la naissance, mais ils dépendent encore des parents pour plusieurs mois, et même jusqu’à un an, surtout quand les hivers sont très froids.

ALIMENTATION :
Le Kétoupa de Blakiston se nourrit principalement de poissons, même des grands. Il capture aussi des crabes et des écrevisses, des grenouilles, des oiseaux de la taille d’une grouse et des limicoles, occasionnellement des chauves-souris en vol et des petits mammifères.
Mais son régime dépend grandement des ressources alimentaires disponibles. Les plus grandes proies sont consommées partiellement sur place et sur le sol, avant d’être emportées jusqu’au perchoir habituel pour les finir. 

En hiver, quand les eaux sont gelées, on peut le voir attendant tranquillement près des trous dans la glace. De petits groupes de 5-6 hiboux peuvent chasser ensemble, témoignant d’une certaine grégarité de l’espèce.  

Le Kétoupa de Blakiston effectue les premières parades nuptiales en janvier-février, et le mâle fait des offrandes de nourriture à la femelle environ quatre jours avant les premiers accouplements. Cette espèce ne se reproduit pas chaque année mais plutôt tous les deux ans, et les liens du couple semblent durer toute leur vie. Ils sont très territoriaux.

Le Kétoupa de Blakiston est résident dans son habitat restreint. Les immatures ne se dispersent pas largement et retournent en général vers les stations de nourrissage de leur territoire natal.

VOL :
Le Kétoupa de Blakiston n’a pas de « franges » sur le bord d’attaque de l’aile, et son vol n’est donc pas aussi silencieux que celui de la majorité des Strigidés