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Ang : Belted Kingfisher
All : Gürtelfischer
Esp : Martín Gigante Norteamericano
Ita : Martin pescatore americano
Nd : Bandijsvogel
Sd : Bälteskungsfiskare

Photographe:

Tom Grey
Tom Grey's Bird Pictures

Texte de Nicole Bouglouan

Sources:  

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 6 by  Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions, 2001 - ISBN: 848733430X

A GUIDE TO THE BIRDS OF MEXICO AND NORTHERN CENTRAL AMERICA by  Steve N. G. Howell, Sophie Webb - Oxford University Press - ISBN: 0198540124

A GUIDE TO THE BIRDS OF COLOMBIA by Steven L. Hilty and William L. Brown - Princeton University Press – ISBN 069108372X

Avibase (Lepage Denis)

BirdLife International (BirdLife International)

Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)

ARKive (Christopher Parsons)

Audubon

All About Birds (Cornell Lab of Ornithology)

What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)

 

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Martin-pêcheur d’Amérique
Megaceryle alcyon

Ordre des Coraciiformes – Famille des Alcédinidés

INTRODUCTION :
Le Martin-pêcheur d’Amérique est un oiseau solitaire excepté pendant la reproduction. Ce grand martin-pêcheur se pose souvent le long des fleuves, au bord des lacs, des étangs ou dans les marais, tandis qu’il cherche ses proies. Il défend vigoureusement ses aires de nourrissage et autres territoires de pêche contre les autres oiseaux. Il lui arrive d’effectuer des plongeons spectaculaires alors qu’il est en vol, lorsqu’une proie est détectée. Contrairement à de nombreuses espèces d’oiseaux, ici, c’est la femelle qui est plus colorée que le mâle !

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 28-33 cm
Poids : M : 113-173 gr – F : 138-178 gr

Le mâle adulte a la tête et les parties supérieures bleu-gris, y compris les ailes et les scapulaires. On peut voir des petites taches blanches sur les ailes et une tache alaire blanche sur les rémiges. La queue est également tachetée de blanc, mais présente aussi de nombreuses bandes claires et sombres.

Les parties inférieures sont blanches, avec une bande pectorale bleu-gris très évidente. Les flancs sont blancs, mais un peu teintés de bleu-gris. Les couvertures sous-alaires sont blanches. Les taches alaires blanches sont très nettes en vol.

La tête est bleu-gris avec une crête érectile hirsute et pointue. On peut voir une petite tache blanche au-dessus de chaque lore. Le menton, la gorge et le cou sont blancs.
Le long bec volumineux est noirâtre. Les yeux sont brun foncé. Les pattes courtes et les doigts sont gris et rosâtres.

La femelle ressemble au mâle mais elle a une seconde bande pectorale de couleur rouille en dessous de la bande gris-bleu et les flancs roux.

Le juvénile ressemble à la femelle. La bande pectorale du jeune mâle est teintée de roux, mais ce critère est beaucoup plus évident chez la jeune femelle.

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Martin-pêcheur d’Amérique se reproduit dans la majeure partie du Canada, en Alaska et aux Etats-Unis (sud de la Californie, sud du Texas, et côte nord du Golfe du Mexique).
Quand vient l’hiver, il migre vers le Sud, vers ses aires d’hivernage dans l’est du Panama, dans le nord de la Colombie, au Venezuela, en Guyane, aux Iles Galápagos et dans les Caraïbes jusqu’à Trinidad.

HABITAT : 
Le Martin-pêcheur d’Amérique fréquente les rives des fleuves, des cours d’eau de montagne, des lacs et des étangs, des marais et des criques alimentées par les marées, pourvues de perchoirs élevés d’où il peut détecter ses proies. Cependant, il lui arrive parfois de pêcher au large.
Les aires de reproduction doivent lui procurer des sites de nidification adaptés à son nid (tunnel), avec des talus verticaux près de l’eau, des fossés, des tas de gravier, et même des racines d’arbres tombés au sol, éventuellement éloignés de l’eau.  
En hiver, les habitats sont les mêmes, mais il est moins présent près des lacs et des grands fleuves. On peut le trouver dans les mangroves et même sur des iles au large. Cette espèce est visible depuis le niveau de la mer jusqu’à 2500 mètres d’altitude.       

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Martin-pêcheur d’Amérique est en général entendu bien avant d’être vu. Il émet une sorte de cliquetis sonore et de longueur variable « kekity-kek-kek-kek-ticky-kek ». Ce cri est émis pendant les querelles territoriales ou si un humain pénètre dans le territoire.
Cette espèce peut produire au moins six cris différents utilisés dans des situations différentes, mais c’est le cri précédent qui est le plus fréquemment entendu.  

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Martin-pêcheur d’Amérique se nourrit surtout de poisson mesurant entre 9 et 14 centimètres de longueur. Mais il consomme aussi des mollusques, des amphibiens, des crustacés, des lézards, et mêmes des oiseaux nouveau-nés (moineaux ou jeunes tinamous). Des petits rongeurs peuvent parfois être capturés, ainsi que des insectes variés comme les sauterelles ou les libellules et d’autres espèces.

Il pêche en pratiquant le vol stationnaire au-dessus de la surface de l’eau. Lorsqu’une proie est détectée, habituellement à une profondeur maximum de 60 centimètres, il plonge verticalement mais ne se laisse pas submerger. Il saisit le poisson avec le bec comme avec une pince. Ensuite, il revient sur son perchoir et tape le poisson sur la branche ou une surface dure, avant de l’avaler entier et tête la première.
D’autres proies comme les insectes, les lézards, les jeunes oiseaux et les rongeurs sont capturés en fondant sur eux depuis le perchoir.
Plus tard, il régurgite une pelote contenant des os et autres matières indigestes.

Pendant la saison de reproduction, quelques parades sont observées. Le mâle établit le territoire et la femelle vient le visiter. Ils se poursuivent en volant et en criant fortement. Le mâle offre de la nourriture à la femelle pour la courtiser. Des parades aériennes partagées par les deux oiseaux se déroulent haut dans les airs. Plus tard, la femelle se pose alors que le mâle continue seul. Il effectue une spirale ascendante qui finit en descente agrémentée de soubresauts avant de s’élever en glissant avec les ailes étendues.
Ils sont monogames pour la durée de la saison. Le couple défend vigoureusement le territoire contre les autres martins-pêcheurs. Ils nidifient dans des tunnels près de l’eau.    

Le Martin-pêcheur d’Amérique est un migrateur partiel (voir distribution géographique), avec des oiseaux qui se déplacent vers le sud en hiver. Quelques-uns peuvent hiverner sur leurs aires de reproduction, et particulièrement les mâles. Des migrations nocturnes peuvent se produire. Les juvéniles se dispersent localement, et retournent généralement sur les lieux de leur naissance.

Le Martin-pêcheur d’Amérique a un vol agile lorsqu’il pêche ou pendant les vols nuptiaux. Au cours des longs parcours, les battements peuvent parfois paraître inégaux et désordonnés et le vol est irrégulier.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction varie selon la distribution.
Les deux partenaires travaillent ensemble et creusent le tunnel. Ce travail peut prendre juste quelques jours dans un sol sableux, mais jusqu’à trois semaines dans un sol dur ou rocheux.
Le tunnel mesure un à deux mètres de long, parfois davantage. Il a un diamètre de 9 à 10 centimètres. Il est légèrement incliné et se termine par la chambre d’incubation qui fait environ 20-30 centimètres de diamètre pour une hauteur de 15 à 18  centimètres. Le sol est nu, mais petit à petit, une couche de pelotes de réjection se forme tout au long du cycle.

La femelle dépose 6-7 œufs blancs. Les deux adultes incubent pendant 22-24 jours. A la naissance, les poussins sont nus. Ils ont la peau rose et le bec noir. Les parents les couvent pendant les premiers jours. Ils sont nourris par régurgitation de poisson prédigéré.
Ils quittent le nid au bout de 27 à 35 jours après la naissance, mais ils dépendent encore des adultes pour la nourriture pendant trois semaines. Ils restent posés au voisinage du nid car leur vol est faible.

PROTECTION / MENACES / STATUTS :  
Le Martin-pêcheur d’Amérique est largement répandu et peut même être localement commun. Il est vulnérable aux dérangements humains. Mais en dépit de légers déclins annuels, les populations restent stables.
L’espèce n’est pas menacée actuellement.