Ang : Torrent Duck
All : Sturzbachente
Esp : Pato Torrentero
Ital: Anatra di torrente
Nd: Riviereend 
Port: Pato crestón 
Texte de Nicole Bouglouan
Photographes :
Jean Michel Fenerole
  Photos d’Oiseaux
Patrick Ingremeau 
   TAMANDUA
Sources :
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105
GUIDE DES CANARDS, DES OIES ET DES CYGNES – de Steve Madge - Delachaux et Niestlé - ISBN: 2603013769
Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)
BirdLife International (BirdLife International)
Merganette des  torrents
      Merganetta armata
Ordre des Ansériformes – Famille des Anatidés
QUELQUES MESURES :   
    L :  43-46 cm
    Poids :  315-440 gr
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
    La race  « colombiana » est celle  représentée ici par toutes les photos de cette page.  
    La  Merganette des torrents est un canard élégant qui vit en Amérique du Sud près  des torrents de montagne aux courants impétueux. Elle nidifie et se nourrit  dans cet environnement sauvage. En fait, elle pourrait presque avoir quelques  similitudes avec les cincles !  

Le mâle  adulte de la race nominale a le haut du dos, les scapulaires et les tertiaires  noirs, avec des plumes largement bordées de gris ou de blanc, l’ensemble  donnant un effet rayé remarquable.
    Le bas  du dos et les couvertures sus-caudales sont gris foncé, avec de très fines  vermiculures blanches. 
    La  longue queue aux rectrices raides est brun-fauve. Les ailes sont grises et  brun-roux, avec un miroir vert vif irisé bordé de blanc des deux côtés. 
    Les  parties inférieures sont blanches ou châtain-roux et striées de noir. La gorge  et la poitrine sont noires. 
    La tête  et l’arrière du cou sont blancs et présentent des lignes noires très évidentes  depuis le front, la base du bec et les yeux, jusqu’au cou et vers la nuque. 
    Chez la  race nominale, on peut voir le menton et la base du bec noirs, et une large  bande noire qui part de l’œil jusqu’au menton et traverse la joue, comme une  grosse larme noire. 
    Le bec  est rouge orangé. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont d’un  rouge terne, mais les palmures sont noirâtres. 

La  femelle a le sommet de la tête et l’arrière du cou gris finement vermiculé de  blanc. Les parties supérieures sont semblables à celles du mâle. En revanche, les  parties inférieures sont entièrement châtain-fauve vif depuis le menton  jusqu’aux couvertures sous-caudales. 
    Sur les  ailes, le miroir est plus terne et plus foncé que celui du mâle.
    Le  juvénile est plus clair et plus terne que le mâle, avec les flancs barrés.
On  trouve six sous-espèces.
    La race  « colombiana » ici  représentée montre des différences de plumage chez le mâle. Les parties  supérieures sont similaires, mais en dessous, le plumage est blanc grisâtre  strié de noirâtre. Sur la tête, la « larme noire » est absente. 
    Dans les  autres races, on trouve le mâle « leucogenis »  avec la poitrine et les flancs noirâtres ou brun foncé striés de noir, et  l’abdomen gris foncé. 
    Le mâle  « turneri » a les parties  inférieures noires.  
    Le mâle  « garleppi » a les parties  inférieures brunes striées de noir et les parties supérieures plus sombres.  
    La race  « berlepschi » est très  semblable à « leucogenis ».   
    La race  « armata » décrite  ci-dessus.  
    Toutes  les races ont un corps mince et une longue queue. Les juvéniles et les femelles  sont semblables à la race nominale. 
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
    La  Merganette des torrents mâle émet des sifflements nets qui peuvent être  entendus malgré le bruit des eaux. On peut également entendre des sons  gutturaux plus profonds émis par la femelle, similaires à des bavardages ou des  caquètements. 

HABITAT :  
    La  Merganette des torrents vit sur les bords des torrents et des rivières de  montagne aux courants rapides. Les territoires établis à l’année comprennent  des rapides, des éboulements, des chutes d’eau et des gorges, mais aussi de  larges zones d’eaux calmes. 
    Ces  canards sont visibles depuis le niveau de la mer au Chili, et jusqu’à 4500 mètres d’altitude  dans les Andes. 
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE : 
    La  Merganette des torrents est résidente et se reproduit dans les Andes en  Amérique du Sud. L’espèce occupe une bande le long des côtes ouest du continent  sud Américain, depuis le Venezuela jusqu’au sud du Chili. 
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :  
    La  Merganette des torrents se nourrit de proies aquatiques, des invertébrés tels  que larves d’insectes et mollusques, et probablement du poisson. 
    Ce  canard se nourrit dans les rivières et les torrents en plongeant la tête et le  cou dans l’eau tout en nageant, en basculant le corps vers l’avant pour sonder  entre les rochers sous l’eau. Il se nourrit aussi derrière les chutes d’eau et  les cascades, complètement indifférent à l’eau qui lui tombe dessus en  permanence.   

Il  plonge aussi bien pour se nourrir que lorsqu’il est dérangé. Il nage  habituellement avec le corps partiellement submergé et la queue abaissée. Mais  quand il se sent menacé, il nage sur une longue distance avec juste la tête et  le cou qui émergent de l’eau.     
    Il se  repose sur les rochers au-dessus de l’eau au milieu du torrent. Il est capable  de nager sous la surface et à contre-courant s’il est menacé, et cela pendant  environ une minute. Il vole aussi au ras de l’eau sur de courtes distances s’il  est dérangé.  
La Merganette des torrents est souvent vue en couples ou en groupes familiaux sur les rives des torrents, perchée sur les rochers. Ces canards sont territoriaux et le mâle utilise les éperons de ses pattes pour éviter les intrus.

Plusieurs mâles peuvent se réunir pour parader. Chez ces canards, les liens du couple sont pour la vie. Le mâle utilise plusieurs parades comme les courbettes répétées, les battements rapides et les coups de pattes dans l’eau. Le mâle et la femelle communiquent vocalement et nagent en cercles l’un autour de l’autre.
Les adultes sont probablement sédentaires mais ils peuvent se déplacer selon les conditions climatiques. Les jeunes oiseaux errent à l’intérieur de la distribution avant d’établir leur propre territoire.
VOL : 
    La  Merganette des torrents est un plongeur excellent, probablement meilleur nageur  que voilier. Cependant, elle est capable de parcourir de courtes distances en  vol si cela s’avère nécessaire, ne serait-ce que pour traverser d’une rive à  l’autre. 

REPRODUCTION DE L’ESPECE :
    La  saison de reproduction varie selon la distribution. 
    La  Merganette des torrents nidifie en solitaire. Le nid est souvent placé dans une  cavité naturelle  au milieu des rochers,  dans des trous ou dans la végétation dense. La coupe est faite d’herbes sèches,  et l’intérieur est tapissé de duvet en quantité abondante et de quelques  plumes. Il est en général situé dans un endroit inaccessible.

La  femelle dépose 3-4 œufs chamois terne. Elle incube pendant environ 43-44 jours,  ce qui représente probablement la plus longue période d’incubation dans la  famille des Anatidés. Les poussins sont couverts de duvet intensément strié et  tacheté de noir et de blanc. 
    Comme  c’est souvent le cas lorsque les liens du couple sont permanents, le mâle prend  une part active aux tâches liées à la reproduction et les partage avec la  femelle, excepté pour l’incubation.  
    Les deux  parents aident les jeunes à se déplacer dans ces eaux dangereuses et les  gardent entre eux. Le poussin est capable de nager immédiatement dans ces  courants tumultueux et les parents doivent souvent aller à leur secours ! 

ALIMENTATION :  
    La  Merganette des torrents se nourrit de proies aquatiques comme les invertébrés,  et surtout les larves d’insectes, les mollusques et les crustacés, et  probablement quelques poissons et vers de terre. 
PROTECTION / MENACES / STATUTS :    
    La  Merganette des torrents est en déclin dans une grande partie de sa  distribution, mais surtout dans la moitié nord. Elle est encore commune  localement, mais elle a disparu de nombreuses rivières à cause de l’érosion et  des dommages engendrés par la déforestation, la pêche et la chasse, et bien sûr  la pollution. La compétition pour la nourriture avec les truites introduites  dans leur habitat joue aussi un rôle important dans les déclins. 
