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Fr: Pétrel de Barau
Ang: Barau’s Petrel
All: Barausturmvogel
Esp: Petrel de Barau
Ita: Petrello di Barau
Nd: Baraus Stormvogel
Sd: baraupetrell

Photographes:

Dubi Shapiro
Dubi Shapiro Photo Galleries & Dubi Shapiro's Pictures on IBC

Alan & Ann Tate
AA Bird Photography

Texte de Nicole Bouglouan

Sources :

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105

The Birds of Africa: Volume VIII: The Malagasy Region: Madagascar, Seychelles, Comoros, Mascarenes - Par Roger Safford, Frank Hawkins – ISBN: 1408190494, 9781408190494- Editeur: A&C Black, 2013

Guide des Oiseaux de mer de Peter Harrison – Editeur: Broquet Lavoie - ISBN-10: 2890004090 – 448 pages  

OISEAUX des ÎLES DE L’OCÉAN INDIEN De Ian Sinclair – Editeur: Penguin Random House South Africa, 2013 – ISBN: 1775840727, 9781775840725 – 263 pages

Avibase (Denis Lepage)

Birdlife International

HBW Alive

Life+ Pétrels - Pétrel de Barau

Wikipedia, the free encyclopaedia

ARKive (Christopher Parsons) 

Plan de Conservation du Pétrel de Barau

SEOR – Taille-vent ou Pétrel de Barau

Distribution, abundance and aspects of the pelagic ecology of Barau's Petrel in the south-west Indian Ocean

Barau’s Petrel : history, biology and conservation of an endangered endemic petrel

Sex-specific foraging strategies throughout the breeding season in a tropical, sexually monomorphic small petrel

 

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Page Famille des Procellariidés

Sommaire fiches

 

Pétrel de Barau
Pterodroma baraui

Ordre des Procellariiformes – Famille des Procellariidés

INTRODUCTION :
Le Pétrel de Barau fait partie du groupe des « gadfly-petrels » ainsi nommés pour leur vol rapide et ondulant. Le nom de ce pétrel rend hommage à l’ornithologue Armand Barau. Le Pétrel de Barau a été décrit pour la première fois en 1964, mais il était déjà connu des peuples locaux.
Cette espèce se reproduit sur l’Ile de la Réunion dans l’Océan Indien, mais elle est présente dans cet océan depuis la Réunion jusqu’à l’ouest de l’Australie et même en Indonésie au moment des migrations.
Le Pétrel de Barau est pélagique et se nourrit en mer, généralement de petits poissons, crustacés et calamars. Il nidifie en colonies et les œufs sont pondus dans des terriers. Ces colonies sont établies à haute altitude et loin à l’intérieur des terres, et les terriers sont creusés dans un sol volcanique sous la forêt.

Le Pétrel de Barau est En Danger d’Extinction. Il est menacé par les mammifères introduits sur l’île (chats et rats) qui prennent les œufs et les poussins. La pollution par les lumières artificielles est une menace importante qui désoriente les jeunes pétrels et les fait tomber sur le sol.
Des mesures de conservation pour réduire ces lumières et le contrôle des populations férales de chats près des colonies sont en cours. Les colonies sont protégées depuis 2007.   

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 38 cm
Envergure : 96 cm
Poids : 433 gr

Le Pétrel de Barau est un pétrel de taille moyenne. Les parties supérieures sont brun grisâtre et le dessous est blanc.
Sur les parties supérieures, les plumes gris ardoisé de l’arrière du cou jusqu’aux couvertures sus-caudales, les scapulaires et la base antérieure du dessus de l’aile présentent des liserés gris pâle. Le reste de l’aile est plus foncé, plutôt gris foncé ou noirâtre, généralement plus clair sur les grandes couvertures, la base des secondaires et les primaires internes. Le motif typique en « M » s’étend en travers du dos et des couvertures sus-alaires, mais il est moins net que chez la plupart des espèces. Le dessus de la queue est gris foncé.

Le dessous des ailes est blanc, excepté le bord de fuite étroit et sombre et le bord d’attaque noirâtre sur la zone carpienne, ce dernier se poursuivant en une barre étroite et sombre en travers de la partie centrale de l’aile. Le dessous des rectrices est gris foncé avec des bases blanchâtres, mais les rectrices externes sont plutôt blanches.  

Sur la tête, le front présente des motifs légèrement tachetés avec des plumes gris noirâtre aux larges liserés blancs. Ces motifs peuvent s’étendre jusqu’à l’arrière de la zone sourcilière. La calotte et la nuque sont gris noirâtre jusqu’en dessous des yeux et en haut des couvertures auriculaires, formant une sorte de coiffe. La partie inférieure de la face et les côtés du front sont blancs, mais une zone grise sur les côtés du cou forme un collier partiel.   
Le bec est noir. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et la base des doigts sont rose pâle, tandis que le reste des doigts et les orteils externes sont noirâtres.  

La femelle a le même plumage que le mâle mais elle est légèrement plus petite.
Le juvénile ressemble aux adultes.

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :    
Le Pétrel de Barau se reproduit uniquement sur l’Ile de la Réunion dans l’Océan Indien. Cependant, cette espèce est présente de la Réunion à l’ouest de l’Australie et l’Indonésie en dehors de la saison de reproduction.

HABITAT :
Le Pétrel de Barau est très pélagique et se nourrit au large des côtes, bien qu’il soit observé parfois au-dessus de la plaque continentale. En dehors de la période de reproduction, il se nourrit surtout entre les différents courants équatoriaux dans des eaux dont la surface est plus chaude.   
Il se reproduit dans les forêts de montagne entre 2200 et 2900 mètres d’altitude. Les terriers sont généralement creusés dans les falaises et les sols volcaniques.  

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Pétrel de Barau est silencieux en mer, mais près des colonies, il émet des sons typiques « oaoou » suivis de « kekekeke » souvent répétés deux ou trois fois. Nous pouvons aussi entendre d’autres cris comme « pick-tek » dérivés des précédents.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Pétrel de Barau se nourrit de petits poissons, crustacés et calamars d’environ 10 centimètres de longueur. Les proies sont capturées à la surface de l’eau en les saisissant en vol, en plongeant la tête dans l’eau ou en plongeant depuis la surface.
Il peut se nourrir seul ou en petites bandes, souvent en compagnie de la Sterne fuligineuse ou de puffins. D’après une étude récente, il semble que les jeunes oiseaux et les adultes consomment des proies différentes, sans doute adaptées aux besoins de chacun.

Le Pétrel de Barau nidifie dans un terrier creusé dans la terre volcanique, dans une crevasse ou sous un rocher. Le terrier est creusé par les deux partenaires et sans doute réutilisé chaque année.
Ils effectuent un exode nourricier avant la ponte pendant lequel le mâle se montre plus actif que la femelle car c’est lui qui prendra le premier tour d’incubation, toujours plus long que les autres. Ces oiseaux nidifient en colonies.

Le Pétrel de Barau peut parcourir des distances allant jusqu’à 5000 kilomètres en dehors de la reproduction. Ils quittent les colonies fin mars et atteignent les zones d’hivernage vers la mi-avril. Les mâles reviennent à la colonie légèrement plus tôt que les femelles, normalement en septembre, mais les deux sexes ont le même type de migration.

Le Pétrel de Barau porte aussi le nom de « taille-vent » en raison de son vol spectaculaire composé de planés très bas au-dessus de la surface de l’eau, suivis de remontées rapides perpendiculaires aux vagues.

REPRODUCTION DE L’ESPECE:
La saison de reproduction commence en octobre/novembre.
Le Pétrel de Barau nidifie dans un terrier à environ 25 kilomètres de l’océan. Les colonies sont établies sur des falaises et des pentes abruptes, entre 2200 et 2900 mètres d’altitude, rendant les aires de nidification difficilement accessibles pour les intrus. Les colonies se trouvent habituellement dans les forêts de nuages où poussent des arbustes endémiques des genres Erica et Sophora. La végétation est épaisse et peut atteindre 4-5 mètres de hauteur.
Le terrier est creusé dans une épaisse couche d’humus et peut faire jusqu’à 98/100 centimètres de longueur, 19 centimètres de large et 11 centimètres de haut. Des rameaux d’Erica reunionensis, une bruyère arboricole, sont utilisés en guise de matériaux dans le nid. Jusqu’à 900 terriers ont été recensés dans la colonie la plus importante de l’île, sur des arêtes et dans la zone des plateaux.  
Contrairement à la majeure partie des espèces de pétrels qui arrivent de nuit aux colonies, le Pétrel de Barau arrive souvent à la colonie avec la lumière du jour, sans doute à cause de l’inaccessibilité des sites de nidification.

La ponte a lieu en novembre et les poussins naissent fin décembre/début janvier. Ils s’envolent vers la mi-avril. Les œufs n’ont pas été décrits, mais cette espèce pond probablement un seul œuf blanc comme les autres pétrels.
Les deux adultes prennent des tours pendant l’incubation, en alternant leurs tours avec des voyages pendant lesquels ils se nourrissent en mer pendant environ 12 à 18 jours. L’incubation dure plus ou moins 50 jours. Les jeunes s’envolent environ trois mois après l’éclosion.

PROTECTION / MENACES / STATUTS :                         
Le Pétrel de Barau a une distribution restreinte au niveau de la reproduction. Pendant cette période, ils sont menacés par la prédation par les mammifères introduits sur l’île comme les chats et les rats, et par les dérangements aux colonies.
Ils sont attirés par les lumières artificielles, surtout les jeunes qui sont désorientés et tombent sur le sol où ils peuvent être tués car ils sont incapables d’atteindre la mer sans aide. Ce problème entraîne une mortalité saisonnière importante, mais des campagnes de sauvetage permettent le marquage et la recapture de la majorité des oiseaux.

Le Pétrel de Barau est protégé depuis 1989, et les colonies sont dans une réserve spéciale depuis 2001, à l’intérieur du Parc naturel de la Réunion.
La population a été grossièrement estimée à 15 000 oiseaux en 1991, et 6000/8000 individus matures ont été recensés avec la découverte de nouvelles colonies en 2001.
L’espèce semble avoir entamé un long déclin et le Pétrel de Barau est actuellement classé comme étant En Danger d’Extinction.