Texte de Nicole Bouglouan
Photographes:
William Price
PBase-tereksandpiper & Flickr William Price
Dubi Shapiro
Dubi Shapiro Photo Galleries & Dubi Shapiro's Pictures on IBC
Alan & Ann Tate
AA Bird Photography
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 8 By Josep del Hoyo-Andrew Elliott-David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8487334504
The Birds of Africa: Volume VIII: The Malagasy Region: Madagascar, Seychelles, Comoros, Mascarenes - Par Roger Safford, Frank Hawkins – ISBN: 1408190494, 9781408190494- Editeur: A&C Black, 2013
Creagus – ASITIES – Philepittidae
Asity - From Wikipedia, the free encyclopedia
FAMILLE DES PHILEPITTIDES
Philépittes
(Elles font aujourd’hui partie de la famille des Eurylaimidés)
La famille des Philépittidés est endémique de Madagascar. Après avoir beaucoup voyagé dans la taxonomie du monde aviaire, ces petits oiseaux aux couleurs remarquables font aujourd’hui partie de la famille des Eurylaimidés (Eurylaimes).
Avec deux genres (Neodrepanis et Philepitta) et quatre espèces, cette petite famille comprend des espèces sexuellement dimorphiques, avec un plumage nuptial et non nuptial pour les mâles. Les mâles de toutes les espèces ont des caroncules bleues ou vertes très nettes qui deviennent généralement plus importantes pendant les parades, tandis que les femelles ont un plumage vert olive sombre sur le dessus et jaune en dessous et n’ont aucun ornement.
Les philépittes vivent dans les forêts, surtout la forêt humide mais aussi la forêt sèche plantée de feuillus, et toutes sont arboricoles. Elles sont présentes depuis le niveau de la mer jusqu’à des altitudes élevées. Elles se nourrissent de fruits (Philepitta) et de nectar (Neodrepanis), mais les deux genres consomment également des insectes et des araignées, en particulier pendant la saison froide et la nidification. Elles sont sédentaires à Madagascar mais quelques déplacements sont observés en fonction des ressources de nourriture.
Toutes les espèces sont menacées par la perte de l’habitat à cause de la destruction de la forêt. Cependant, ces oiseaux fréquentent aussi les forêts secondaires adjacentes. Deux espèces ne sont pas menacées, une autre est Quasi Menacée et la dernière est Vulnérable. Elles sont souvent confinées dans des distributions réduites mais elles sont aussi présentes des plusieurs zones protégées.
Neodrepanis et Philepitta sont deux genres distincts, mais plusieurs critères morphologiques sont communs aux quatre espèces. Les mâles en plumage nuptial ont des ornements remarquables bleus et/ou verts autour des yeux. Ces caroncules grossissent pendant les parades. Ils ont des plumes plus vivement colorées que les femelles, avec plutôt du jaune et du noir, et les deux Philepitta ont des reflets bleus sur les parties supérieures.
En plumage non nuptial, les mâles ont des caroncules réduites et le plumage beaucoup plus terne.
Les femelles ressemblent aux mâles non nicheurs. Elles sont souvent vert olive sur le dessus et jaunes ou blanchâtres en dessous. Elles n’ont pas de caroncules et sont plus ternes dans l’ensemble. Les juvéniles et les immatures ressemblent aux femelles.
Femelle
Les philépittes fréquentent surtout les forêts humides, sauf la Philépitte de Schlegel qui se trouve dans les parties moins élevées et saisonnièrement plus sèches de la forêt humide dans l’ouest et le nord de l’île, jusqu’à 800 mètres d’altitude. La Philépitte souimanga est la seule à avoir été observée sur le plateau central en plus de la forêt humide. Elle est plus commune autour de 1000 mètres. La Philépitte de Salomonsen est présente dans de nombreuses parcelles de la forêt de l’est au-dessus de 1600 mètres mais aussi bien en dessous. La Philépitte veloutée se trouve à des hauteurs allant jusqu’à 1600 mètres, sauf dans la forêt en dessous de 400 mètres. Toutes les espèces sont absentes des forêts du littoral plantées dans le sable. Les trois espèces de la forêt humide de l’est sont présentes du sud au nord de la ceinture forestière.
Les philépittes du genre Neodrepanis se nourrissent principalement de nectar de fleurs diverses et ont un bec et une langue adaptés à ces formes de fleurs. Ils ont un bec long et bien courbé vers le bas, des pattes courtes et une langue tubulaire. Elles peuvent extraire le nectar avec le long bec ou quelquefois uniquement avec la langue, en fonction de la forme des fleurs.
Les philépittes du genre Philepitta sont principalement frugivores. Elles ont un bec mince et légèrement courbé. Elles se posent et picorent les fruits et les baies, ou voltigent en face de la plante tout en les cueillant avec le bec. Elles consomment aussi du nectar, mais si elles ne bénéficient pas d’une langue tubulaire, elles ont néanmoins une langue qui se termine par une sorte de brosse, tout aussi efficace.
Les deux genres consomment aussi des insectes et des araignées, en particulier au moment du nourrissage des jeunes et pendant la saison froide. Elles capturent des arthropodes sous l’écorce lâche ou dans la végétation morte, et sondent les crevasses du bois et de l’écorce. Les deux Neodrepanis s’élancent depuis un perchoir pour capturer des insectes, mais surtout quand elles sont dans des bandes d’espèces mélangées. Toutes les philépittes sont observées en petits groupes, sans doute des groupes familiaux, entre juin et septembre, en dehors de la période de reproduction. Elles sont toujours très actives quand elles se nourrissent.
Les Philépittidés ont habituellement des cris faibles et grinçants, mais le plus puissant est le sifflement pénétrant de la Philépitte de Schlegel mâle, émis depuis la cime d’un arbre ou de l’intérieur de la végétation. Les cris de la Philépitte veloutée sont plus grinçants et moins puissants, et le chant n’est pas aussi clair que celui de la précédente. Le mâle produit un son vrombissant en vol et pendant les parades, lorsque les ailes font un bruit mécanique.
La Philépitte souimanga émet des séries répétées composées de sifflements pénétrants, tandis que la Philépitte de Salomonsen a des cris plus faibles, assez semblables aux sons produits par les grenouilles arboricoles.
Les ailes des deux Neodrepanis produisent un bourdonnement en vol provoqué par l’étroite et longue première rémige primaire.
Les philépittes ont un système de reproduction complexe mais intéressant, et la polygamie pourrait être possible pour les quatre espèces. Cependant, la stratégie de reproduction est flexible et dépend aussi des ressources disponibles.
La Philépitte veloutée est polygame. Les mâles s’accouplent avec plusieurs femelles, et ils paradent dans des arènes dispersées. Seule la femelle incube et élève les jeunes. Plusieurs mâles se mesurent les uns aux autres dans ces arènes en paradant et en chantant, et en adoptant des postures rituelles qui mettent en valeur leurs ornements colorés.
Les parades de la Philépitte de Schlegel sont peu connues, mais elles sont différentes de celles de la précédente d’après certaines observations. Cependant, le mâle chante depuis une zone restreinte indiquant que l’espèce pourrait aussi avoir des arènes dispersées. Mais il faudrait davantage d’informations.
Les comportements nuptiaux des Neodrepanis ne sont pas non plus bien connus. La Philépitte souimanga se trouve généralement en haut de la canopée et donc difficile à observer. En revanche, la Philépitte de Salomonsen met en évidence ses ornements bleus et verts en tournant la tête, surtout vers les intrus et les autres mâles. D’autres parades accompagnées de cris sonores sont destinées aux femelles.
Comme les mâles des quatre espèces ont des motifs colorés sur la face, nous pouvons suggérer qu’ils les mettent en valeur par des postures adaptées en face des femelles pour les courtiser, et dirigées vers les mâles pour les intimider.
La saison de reproduction des trois espèces de l’est, avec les parades et la construction du nid, a lieu entre septembre et novembre avec quelques variantes du nord au sud de la distribution. Cette saison coïncide avec la saison des pluies sur l’île.
Les Neodrepanis semblent avoir une saison plus étendue, d’août à janvier, mais avec un pic en octobre-novembre. Les mâles n’ont pas de plaque incubatrice, mais ils ont été observés près du nid pendant la construction, ou venant au nid pour nourrir les poussins. La femelle de la Philépitte veloutée construit le nid et incube seule, mais le mâle peut à l’occasion faire preuve d’une modeste contribution, tant au niveau de la construction que de l’élevage des jeunes.
La Philépitte de Schlegel construit le nid entre octobre et décembre. Le mâle accompagne la femelle pendant qu’elle collecte les matériaux, sans doute pour la protéger des autres mâles, et il lui arrive quelquefois de participer aux travaux.
Toutes les espèces construisent un nid suspendu, globulaire ou en forme de poire. Il est souvent fait avec du bambou, des racines, de la mousse, des herbes, des lamelles d’écorce et des feuilles, le tout étant maintenu avec de la toile d’araignée. Un trou pour l’entrée est fait par l’oiseau en enfonçant le mur latéral avec le bec et la tête, plutôt que de tisser l’entrée tout en construisant le nid. Quelques herbes en suspens protègent cette entrée.
La mousse est la matière la plus utilisée, mais les matériaux peuvent changer selon les endroits. Le nid de la Philépitte de Schlegel est surtout fait avec des lamelles d’écorce et des feuilles mortes car il y a peu de mousse dans l’ouest de l’île. Les nids sont suspendus à des branches d’arbustes ou d’arbres bas, entre deux et cinq mètres de hauteur.
La taille des couvées n’est pas bien connue. D’après quelques observations, la Philépitte veloutée pond trois œufs, tandis que deux œufs ont été trouvés dans chaque nid des deux espèces de Neodrepanis. On ne sait rien de la couvée de la Philépitte de Schlegel. La durée des périodes d’incubation et de présence au nid est également inconnue.
Toutes les espèces sont sédentaires à Madagascar. Quelques déplacements altitudinaux sont certainement effectués, en particulier par la Philépitte de Salomonsen en fonction du manque de nourriture à haute altitude. Les autres espèces se déplacent aussi en fonction des ressources alimentaires.
Les philépittes ont une queue et des ailes courtes, ne permettant que des vols sur des distances courtes. Le vol est généralement rapide et direct. Au cours de ce vol, les ailes produisent un vrombissement ou un bourdonnement distinct dû à la forme de la première rémige primaire.
Les philépittes jouent un rôle important dans la régénération des forêts, dispersent généreusement les graines et prennent part à la pollinisation (au moins les Neodrepanis). De plus, leur beauté attire les amoureux des oiseaux et les chercheurs.
Les Philépittidés sont affectés par les activités humaines. Ils dépendent grandement de la forêt et sont donc menacés par la perte de cet habitat puisque les forêts sont continuellement éclaircies au profit de l’agriculture, des mines et de l’exploitation du bois. Ces oiseaux ont souvent des distributions fragmentées, mais sont présents dans les parcs nationaux et les réserves protégées, ce qui contribuera peut-être à leur survie future.
Les espèces qui vivent à haute altitude sont moins menacées car ces activités sont moins marquées dans les forêts de montagne que dans régions plus basses.
La Philépitte de Schlegel est Quasi Menacée.
La Philépitte veloutée n’est pas menacée actuellement.
La Philépitte de Salomonsen est Vulnérable.
La Philépitte souimanga n’est pas menacée actuellement.