Il semble si menu ce joli roitelet !
D’apparence trop frêle, et tellement agile,
A la cime d’un arbre il volète gracile,
Pour emplir d’un festin son ventre rondelet.
Là sous la moindre feuille, il picore sans fin
De tendres moucherons en chantant à tue-tête,
Et cette note aiguë à l’envi se répète,
Montant de plus en plus, pour s’arrêter enfin.
Il joue à cache-cache, aspiré par le ciel,
Puis il surgit soudain au milieu des branchages
Et nous voyons alors son étonnant plumage
Révéler sur son front un rayon de soleil.
Son petit œil brillant rehaussé d’un trait noir
S’éclaire d’un sourcil aussi blanc que la neige,
Et sa robe gris-vert, en charmant sortilège,
Donne à ce passereau un habit de grand soir…
Quand le printemps viendra apporter sa tiédeur,
Il construira là-haut une coupe de mousse,
Pour bien mettre à l’abri cette promesse douce
Scellant le renouveau dans la nature en fleurs.
Nicole Bouglouan
Le 24 Janvier 2001