Ang: Tibetan Snowcock
All: Tibetkönigshuhn
Esp: Perdigallo Tibetano
Ital: Tetraogallo del Tibet
Nd: Tibetaans Berghoen
Sd: Tibetsnöhöna
Photographe:
Otto Plantema
Trips around the world
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 2 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334156
L’ENCYCLOPEDIE MONDIALE DES OISEAUX - Dr Christopher M. Perrins - BORDAS - ISBN: 2040185607
Hennache, A. & Ottaviani, M. (2005). Monographie des faisans, volume 1. Edition W.P.A. France, Clères, France. ISBN: 2-9512467-1-4
Hennache, A. & Ottaviani, M. (2006). Monographie des faisans, volume 2. Edition W.P.A. France, Clères, France.ISBN: 2-9512467-2-2
Hennache, A. & Ottaviani, M. (2011). Cailles, Perdrix et Francolins de l'Ancien Monde, 400 pages. Editions W.P.A. France, Clères, France. ISBN 978-2-9512467-3-7
Les auteurs renoncent à leurs droits d'auteurs pour que la vente de cet ouvrage, publié par la World Pheasant Association, soit destinée à soutenir des projets de conservation.
BirdLife International (BirdLife International)
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Tétraogalle du Tibet
Tetraogallus tibetanus
Ordre des Galliformes – Famille des Phasianidés
INTRODUCTION :
Le Tétraogalle du Tibet de la famille des Phasianidés, fait partie de la sous-famille « Perdicinae » qui regroupe les perdrix et autres espèces associées. Le genre « Tetraogallus » comprend cinq espèces qui vivent en Eurasie.
D’après sa distribution géographique et certains critères morphologiques, le Tétraogalle du Tibet pourrait être le plus primitif des cinq tétraogalles. Cette espèce vit en haute montagne en été, jusqu’à 5800 mètres d’altitude.
L’espèce a été décrite pour la première fois en 1854 par John Gould.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 50-56 cm
Poids : M : 1500-1750 gr – F : 1170-1600 gr
L’adulte a le plumage très distinctement strié dans l’ensemble, avec les parties supérieures chamois grisâtre clair, strié de gris foncé, y compris sur les ailes. La partie postérieure du cou et le manteau sont unis, grisâtres ou chamois clair. La queue courte présente des couvertures sus-caudales brun chamoisé clair uni alors que les rectrices sont noires.
Les parties inférieures sont blanches et striées de noir, de façon plus nette sur les côtés du corps et les flancs. Le menton, la gorge et la poitrine sont blancs, avec quelques taches grisâtres irrégulières sur le haut de la poitrine et la partie antérieure du cou. On peut également voir une bande pectorale étroite et indistincte de couleur gris pâle.
Sur la tête, le front est blanchâtre. La calotte et la nuque sont grises, comme les joues et les côtés du cou. On peut voir une tache blanche en arrière de l’œil, sur les couvertures auriculaires. L’œil est entouré d’un cercle oculaire de peau nue et rouge qui s’étend un peu vers l’arrière de l’œil.
Le bec est rougeâtre ou couleur corne selon la saison, avec une petite caroncule rouge de chaque côté de la base de la mandibule supérieure chez le mâle. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts robustes sont rougeâtres. Le mâle porte un éperon court à l’arrière de chaque tarse.
La femelle a le plumage identique mais plus terne. Elle est plus petite que le mâle et ne porte pas d’éperons. Les dessins de la tête et du cou sont moins nets que chez le mâle.
Le juvénile ressemble à la femelle, mais les parties supérieures présentent des stries en forme de flèches chamoisées, et les parties inférieures sont en général unies.
Le mâle de première année a des dessins plus nets sur la poitrine et un sourcil blanchâtre.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Il existe quatre sous-espèces :
T.t. tibetanus (ici décrite), se trouve au Pamir et au Tadjikistan, vers le sud-est jusqu’à l’ouest du Tibet et au Ladakh.
T.t. przewalskii se trouve dans le nord-est de l’Inde jusqu’au centre ouest de la Chine.
T.t. aquilonifer se trouve dans l’ouest du Népal et vers l’est jusqu’au Bhutan. Cette race est la plus foncée.
T.t. henrici se trouve dans l’est du Tibet jusqu’au nord-ouest du Sichuan.
Ces races diffèrent légèrement par les couleurs de la tête, de la nuque et du dos.
HABITAT :
Le Tétraogalle du Tibet fréquente les pentes découvertes à haute altitude, en général entre 3700 mètres et la limite des neiges éternelles. Dans les régions de l’ouest de l’Himalaya, il est visible jusqu’à 5800 mètres en été. Il se nourrit dans les pâturages herbeux, les zones pierreuses et les arêtes rocheuses où poussent quelques touffes d’herbe, au-dessus de la ligne des derniers arbres. En hiver, il se déplace en groupes pour gagner des altitudes moindres, aux alentours de 2450 mètres.
Lorsque les deux espèces T. tibetanus et T. himalayensis sont présentes dans les mêmes zones, le Tétraogalle du Tibet se trouve en général à plus haute altitude.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Tétraogalle du Tibet émet des cris qui portent loin pendant la saison de reproduction, des séries de plusieurs sifflements pénétrants. On peut également entendre des gloussements « chuck-aa-chuck-aa-chuck-chuck-chee-da-da-da ».
Des sifflements sonores sont émis lorsque les oiseaux sont dérangés et s’envolent.
En tant qu’espèce grégaire mais timide, le Tétraogalle du Tibet a un assez vaste répertoire de sons utilisés au cours des contacts sociaux, et pour communiquer au sein du groupe.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Tétraogalle du Tibet se nourrit principalement de matières végétales comme racines, tiges d’herbes, feuilles, graines et baies. Il se nourrit sur le sol dans la végétation éparse des pentes rocailleuses. Il lui arrive de parcourir de longues distances en marchant pour trouver des sources de nourriture suffisantes.
Le plumage cryptique gris et blanc se fond dans les paysages rocheux et neigeux de la haute montagne.
Pendant la saison de reproduction, le mâle émet des sifflements sonores en cinq notes pendant les parades. Il chante depuis un promontoire, un rocher ou un endroit surélevé, à l’aube et au crépuscule.
Les parades nuptiales sont peu connues, mais il adopte probablement des postures et pratique des déplacements qui mettent en valeur son plumage strié, comme les parades frontales et latérales typiques des Phasianidés. Le mâle déploie aussi sa queue afin de montrer le contraste entre les couvertures sus-caudales chamois clair et les rectrices noires.
En automne et en hiver, les Tétraogalles du Tibet forment des groupes de 15 à 20 oiseaux. Ils pratiquent des déplacements altitudinaux pour atteindre des régions plus basses, entre 2500 et 4000 mètres.
S’il est dérangé, le Tétraogalle du Tibet gagne une arête rocheuse ou une zone plus élevée de laquelle il s’élance pour s’envoler afin d’échapper à un danger ou en présence d’intrus. C’est un oiseau essentiellement terrestre, mais il peut voler vite et bien une fois en l’air. Il glisse sur de longues distances sans battre des ailes. En vol, il émet des sifflements sonores.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu entre fin mai et début juillet. Les couples sont formés depuis le mois d’avril.
Le Tétraogalle du Tibet nidifie sur le sol. Le nid est une dépression peu profonde, sommairement tapissée de quelques feuilles morte et d’herbes. Il est en général caché sous un buisson, ou des pierres dans les zones rocheuses.
Cette espèce est monogame, et les deux partenaires restent ensemble pendant toute la durée de la saison de reproduction.
La femelle dépose 4 à 6 œufs couleur d’argile avec des taches éparses plus foncées. Elle incube pendant 30 jours, tandis que le mâle surveille les alentours et protège le site de nidification.
Mâle et femelle s’occupent des poussins duveteux. S’ils se sentent menacés, ils effectuent des parades de distraction en simulant une aile brisée, afin d’éloigner un prédateur potentiel.
Les poussins sont nidifuges. Contrairement à la majorité des espèces, ils sont nourris surtout avec des matières végétales et non avec des insectes qui représentent une très faible part de leur régime. Les adultes les guident vers les sources de nourriture où ils peuvent ensuite se nourrir eux-mêmes.
Les poussins sont souvent couvés par les adultes durant les premiers jours de leur vie. Ils sont capables de marcher, courir et sauter au bout de trois jours, ce qui les entraine très vite vers leur premier vol.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Tétraogalle du Tibet a une vaste distribution dans laquelle l’espèce semble assez commune. La taille des populations est importante et stable.
Cette espèce n’est pas menacée actuellement, en dépit de la collecte des œufs par les locaux, et l’augmentation de l’usage des pesticides dans les cultures à haute altitude.