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L’oiseau et son nid, là où tout commence…

Seconde partie: Les Passériformes

Page 3 : Furnariidés

 

Au début de la saison de reproduction et après diverses parades nuptiales, le site du nid est choisi par le couple ou l’un des deux partenaires et le nid est construit à l’intérieur de cette zone. Pour de nombreuses espèces, le nid est le lieu où les oiseaux paradent et s’accouplent. Il joue un très grand rôle pendant la nidification. Il est le berceau des poussins et l’endroit où les adultes les nourrissent avant leur envol vers l’indépendance.

La famille des Furnariidés regroupe les fourniers, cinclodes, grimpars, synallaxes et autres espèces proches. C’est une famille du Nouveau Monde qui vit dans la région néotropicale. Le nom de cette famille vient du genre principal « Furnarius » et fait probablement allusion à la forme si particulière du nid d’adobe, une structure très semblable à un four. Cependant, ce genre de nid est en fait très inhabituel dans cette famille, mais tous ses membres portent une attention toute particulière à la forme du nid, souvent spéciale et étonnamment grande.

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Texte de Nicole Bouglouan

Photographes:

Roger Ahlman
Pbase Galleries Peru and Ecuador 

John Anderson
John Anderson Photo Galleries

Didier Buysse
Vision d’Oiseaux

Eduardo Andrés Jordan
MIS AVES – AVES DE ARGENTINA

Philippe and Aline Wolfer
OISEAUX D'ARGENTINE

Ces images et le texte sont soumis au droit d'auteur et ne peuvent être utilisés sans l'autorisation expresse des propriétaires. Ceci s'adresse aussi bien aux particuliers qu'aux diverses associations ornithologiques et autres organismes. Mentions légales

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 8 By Josep del Hoyo-Andrew Elliott-David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8487334504

BIRDS OF SOUTH AMERICA – Passerines - by Robert S. Ridgely and Guy Tudor – HELM Field Guides – ISBN: 9781408113424

A GUIDE TO THE BIRDS OF MEXICO AND NORTHERN CENTRAL AMERICA by  Steve N. G. Howell, Sophie Webb - Oxford University Press - ISBN: 0198540124

A GUIDE TO THE BIRDS OF COLOMBIA by Steven L. Hilty and William L. Brown - Princeton University Press – ISBN 069108372X

Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)  

Wikipedia, the free encyclopaedia

Peru Aves - Peru Birds

CREAGUS@Monterey Bay (Don Roberson)

 

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Fournier roux

Les Furnariidés ont tous une apparence générale semblable avec un plumage plutôt brun mais souvent nettement strié, avec des taches sur la gorge et la queue et des bandes sur les ailes. La queue est longue et souvent graduée, décrite comme étant « épineuse » chez certaines espèces.
Afin de compenser le manque de couleurs vives, de nombreux Furnariidés ont des motifs complexes sur leur plumage qui les rendent très attractifs. Quelques espèces comme l’Anabasitte perlée ont ce genre de plumage.  

Anabasitte perlée
Synallaxe d'Azara
Synallaxe mésange

Les Furnariidés présentent une grande variété de formes de becs, souvent associées à leurs comportements. Le long bec légèrement courbé vers le bas (mais presque droit) de l’Upucerthie à bec droit est adapté à sa façon de chercher des insectes, y compris leurs œufs et leurs larves, entre les rochers et dans les crevasses.
De la même façon, la forme de la queue peut varier selon les genres. Elle est également associée aux comportements alimentaires, lorsque l’oiseau l’utilise comme support lorsqu’il grimpe dans les arbres. Les ailes sont relativement courtes, arrondies ou pointues, à cause de la vie sédentaire de ces espèces qui, de plus, ne se nourrissent pas en vol.   
Mâle et femelle sont assez similaires, avec juste quelques différences subtiles entre eux, et la femelle est légèrement plus claire que le mâle. Ces oiseaux ont des voix souvent peu musicales et dures.
Les juvéniles ont souvent une teinte ocrée en dessous, des liserés sombres sur les plumes dessinant des motifs écaillés sur la gorge et la poitrine, et des taches absentes ou réduites sur la gorge et la calotte.

Upucerthie à bec droit

La famille des Furnariidés est présente depuis le Mexique et l’Amérique Centrale jusqu’en Amérique du Sud. Ces oiseaux fréquentent une grande variété d’habitats, et peuvent être visibles depuis les plus hauts pics des Andes jusqu’aux basses terres de l’Amazonie. Ils sont présents depuis les forêts de nuages jusqu’aux déserts arides, mais aussi sur les bancs de vase au milieu des fleuves, sur les dunes de sable et les marais salants côtiers. Ils fréquentent aussi les habitats créés par l’homme, des parcs urbains aux pâturages dégradés.     
Deux espèces, le Cinclode du ressac et le Cinclode de Taczanowski vivent dans les zones rocheuses intertidales, un environnement vraiment marin. Le Cinclode fuligineux des Iles Malouines est assez abondant le long des plages rocheuses et sableuses, et se trouve généralement au voisinage des colonies d’oiseaux et de mammifères marins.   

Cinclode fuligineux

Les Furnariidés se nourrissent surtout d’invertébrés, et principalement d’arthropodes. Mais les oiseaux du genre Cinclodes qui sont confinés aux habitats aquatiques et au littoral, ont un régime dominé par les invertébrés des zones intertidales, assez semblable à celui des limicoles de la famille des Scolopacidés. Les anabates du genre Thripadectes capturent des petites grenouilles et des lézards, mais aucun oiseau ou mammifère n’a été rapporté en tant que proie. Des graines et des fruits font partie du régime de plusieurs espèces.
La façon de se nourrir dépend de chaque genre. Ils cherchent des proies dans l’écorce, les épiphytes et les branches, les feuilles mortes en suspend au-dessus du sol, dans le tapis de feuilles mortes ou sur le sol nu, entre les rochers et dans les crevasses.      

Fournier roux

Les membres de la famille des Furnariidés se reproduisent quand les insectes sont disponibles. Ils se reproduisent généralement pendant le printemps austral et les mois d’été, mais également pendant la saison humide en fonction de la distribution.
La couleur terne de leur plumage indique que la monogamie est de loin le style de reproduction le plus courant. Les liens du couple semblent persister au-delà de la saison de reproduction chez de nombreuses espèces, même si certaines d’entre elles sont solitaires après la nidification.
Les parades nuptiales sont peu connues, et il manque des informations sur le rôle du mâle et de la femelle pendant la reproduction. Mais l’absence de dimorphisme sexuel semble indiquer que les deux adultes partagent les tâches liées à la reproduction.      

Cacholote brun

Les Furnariidés ont des types de nids très divers et complexes, particularité qui n’existe pas chez d’autres familles aviaires.
Le nid le plus connu est celui du Fournier roux. Ce nid peut peser jusqu’à 5 kg alors que l’oiseau lui-même pèse environ 50 grammes. Une telle construction nécessite beaucoup d’énergie pour collecter, transporter et mouler la paille avec la boue.
Le Fournier roux est bien connu pour son magnifique nid en forme de four. Ce grand nid sphérique est fait avec de l’argile, de la boue et de la végétation, surtout de la paille. Il mesure de 20 à 30 cm de diamètre, et de 20 à 25 cm de hauteur. Les murs ont une épaisseur pouvant atteindre 3 à 5 cm. Une telle structure peut peser jusqu’à 3 à 5 kg.
Les murs, faits de boue et de végétation ou de bouse de vache, deviennent très durs en séchant. C’est la technique classique de l’adobe. Le nid est situé à environ 8 mètres au-dessus du sol, sur une branche exposée, dans un arbre, ou sur n’importe quelle structure, parfois même sur le sol dans les zones dénudées. 
Il est divisé par un mur qui sépare l’entrée de la chambre d’incubation, faisant souvent penser à la coquille d’un escargot. L’orientation de l’entrée est variable, mais elle est en général positionnée à l’abri du vent et de la pluie, mais pas obligatoirement. Certains nids ont deux entrées alors que d’autres en ont une seule au sommet du nid.   

Fournier roux
Fournier cannelle

Le second type de nid comprend des nids installés à l’intérieur d’une cavité comme une loge abandonnée par un pic ou un creux naturel. Les espèces des genres Pygarrhichas et Xenops peuvent à l’occasion creuser leur propre nid dans du bois tendre.  
Le Synallaxe rayadito nidifie dans des trous d’arbres, des souches, sous l’écorce lâche ou dans une crevasse dans un tronc d’arbre, et parfois sous les toits. Le nid est fait avec des radicelles et des tiges de plantes épiphytes et d’herbes. L’intérieur est tapissé de plumes.
Les cavités de nidifications ont parfois la forme d’un tunnel horizontal, creusé dans une rive terreuse verticale afin de restreindre l’accès du nid aux prédateurs. Entre autres, les membres du genre Cinclodes sont connus pour creuser leur propre tunnel, mais ils utilisent aussi des crevasses naturelles dans les rochers, les falaises et même les immeubles. Ils utilisent aussi quelquefois les terriers creusés par d’autres animaux. Le Cinclode fuligineux utilise les terriers des puffinures (Pélécanoïdidés).
Ces nids sont généralement tapissés pour recevoir les œufs. Plusieurs matériaux peuvent être utilisés, comme les copeaux de bois, écailles de fougère arboricole, rameaux de bois, plumes raides d'oiseaux plus gros, herbes, feuilles, lanières d'écorce, radicelles, duvet végétal et toiles d'araignées.  

Cinclode à ailes marron

La troisième catégorie de nids comprend les structures couvertes faites de matières végétales. L’entrée est au sommet, au fond ou sur le côté, et mène à la chambre d’incubation. Les nids faits de rameaux de bois sont les plus courants, et surtout avec des rameaux piquants lorsqu’ils sont disponibles. Mais du fil de fer barbelé peut aussi être incorporé à la structure. Ces nids sont les plus grands et les plus remarquables de toutes les catégories, avec peu ou pas d’envie de les cacher. Ils sont souvent réparés en cours de saison. Ils sont construits à l’extrémité d’une branche, ou incorporés à un cactus ou autre végétation épineuse, ce qui en général repousse les prédateurs.
Le Synallaxe rouge construit un nid volumineux en forme de cône avec des brindilles et des rameaux de bois, souvent épineux. Une entrée s’ouvre sur le côté au niveau le plus bas et mène à la chambre d’incubation parfois précédée d’une antichambre. Cette chambre de 10-12 centimètres de diamètre, est tapissée de matériaux doux, herbes fines et plumes.          

Synallaxe à dos marron
Synallaxe à front roux

Les variations au niveau de l’architecture des nids de ces oiseaux sont exceptionnelles, mais l’objectif principal est de protéger les œufs et les poussins des prédateurs. De plus, ces structures étonnantes procurent aussi une protection contre le mauvais temps, la chaleur ou le froid, la sècheresse ou la pluie, le brouillard ou les vents forts.   
Les œufs déposés dans les cavités ou les nids couverts sont typiquement blancs, tandis que d’autres peuvent présenter une teinte bleuâtre, verdâtre ou chamoisée, mais des œufs avec des motifs n’ont jamais été trouvés. La taille de la couvée varie selon l’habitat et la distribution, et peut compter un seul œuf, ou deux ou trois, ou jusqu’à cinq œufs et plus. L’incubation dure de 14 à 22 jours, en fonction de la taille de l’oiseau.
Les poussins sont nidicoles. Ils sont généralement nourris par les deux parents et la période au nid dure de 13 jours pour les petites espèces, à 29 jours au moins pour les plus grandes.  

Synallaxe ponctué
Annumbi alouette

Mais malgré des structures élaborées, plusieurs prédateurs sont capables d’atteindre les nids. Ces prédateurs sont les serpents, le Guira cantara, la Buse à gros bec et la Buse aguia qui sont capables d’extraire les œufs ou les poussins du nid.
Ils sont également affectés par la compétition pour les sites de nidification avec les espèces introduites comme le Moineau domestique, et les nids sont parasités par le Vacher luisant.

Les Furnariidés sont menacés par la destruction de l’habitat à cause de la déforestation, des feux, du bétail et de l’expansion de l’agriculture qui entraîne la fragmentation de cet habitat.   

 

Les membres de l’ancienne famille des Dendrocolaptidés connus sous le nom de « grimpars » font aujourd’hui partie de la famille des Furnariidés à cause de leur proximité fermement soutenue par des analyses génétiques. 
Les grimpars se trouvent dans la région néotropicale, depuis le Mexique et vers le sud jusqu’au centre de l’Argentine. Ils vivent dans les forêts humides tropicales des basses terres, mais quelques espèces fréquentent les lisières des habitats forestiers, les zones semi-ouvertes, les forêts de nuages, les savanes ou les broussailles arides. Ces oiseaux sont visibles en dessous de 1000 mètres et jusqu’à 3600 mètres d’altitude. Ils vivent aussi dans les zones urbaines.        

Ce sont des oiseaux petits ou de taille moyenne. Ils ont le plumage brun, olive ou roux avec des taches, des stries ou des barres blanches. Les ailes larges et arrondies et la longue queue sont habituellement rousses, et les rectrices ont des tubes rigides semblables à des griffes. Ce critère morphologique aide l’oiseau à grimper dans les arbres, de la même manière que les pattes et les doigts munis de griffes très recourbées.
Le bec est adapté aux comportements alimentaires. Il peut être long ou court, épais ou fin, droit ou recourbé, en fonction de l’espèce.

Grimpar nasican
Grimpar bec-en-coin

La majeure partie des espèces ne présente aucun dimorphisme sexuel, mais certains mâles sont plus grands que les femelles, avec les plumes de la calotte plus longues et érectiles.
Les juvéniles ont le plumage davantage barré, la queue est plus courte et le bec plus sombre est également plus court.  

Les grimpars cherchent leur nourriture de la même façon que les pics. Ils cherchent tout en grimpant le long des troncs des arbres ou sur les plus grosses branches. Ils glanent des proies à la surface de l’écorce ou sondent les crevasses, les enchevêtrements de plantes, les touffes de mousse, les broméliacées et divers épiphytes. Quelques espèces vivant dans des habitats ouverts se nourrissent sur le sol dans le tapis de feuilles mortes.
Ils sont surtout insectivores et leur régime comprend des sauterelles, des criquets, des coléoptères, des blattes, des fourmis et des araignées, et quelques espèces capturent des lézards. D’autres espèces d’insectes sont consommées en plus petites quantités.

Grimpar enfumé
Grimpar porte-sabre
Grimpar tacheté

La reproduction des grimpars est mal connue. Les espèces les plus grandes semblent être monogames avec des liens maintenus toute l’année et les deux adultes partagent les tâches liées à la reproduction. D’un autre côté, les membres du genre Dendrocincla, et sans doute quelques autres, n’ont pas de liens durables et peuvent utiliser des arènes pour parader.           

Tous les grimpars nidifient dans des cavités et déposent typiquement leurs œufs blancs dans une coupe peu profonde ou sur un lit de copeaux d’écorce ou de bois. Les nids sont situés dans des cavités diverses dans des troncs pourrissants ou un creux causé par la cassure d’une branche. Mais ils utilisent aussi les nids de termites abandonnés, ou s’installent entre des racines, au milieu des enchevêtrements de végétation ou à la base des feuilles de palmiers.
Rien ne prouve qu’ils creusent leurs propres nids, mais en revanche, ils en élargissent souvent l’entrée. Ils utilisent des loges abandonnées par les pics, ou même les nids d’adobe laissés par le Fournier roux. La majeure partie des nids est située entre cinq et dix mètres de hauteur, mais surtout autour de cinq mètres, tandis que l’entrée de quelques nids est juste au-dessus du sol. Il existe peu de cas de nids souterrains. L’entrée du nid est souvent longue et étroite, obligeant les adultes à se contorsionner pour passer. Quelques nids ont une entrée au sommet, et les oiseaux ne sont donc pas protégés de la pluie.

Grimpar à bec rouge

La couvée contient généralement deux œufs blancs, occasionnellement trois ou un seul. Les deux adultes incubent mais la femelle semble en assumer la majeure partie. L’information disponible est limitée et la durée de l’incubation n’est pas vraiment connue. La plus courte dure quatorze jours avec une période au nid de 21 jours, mais les œufs des espèces du genre Dendrocincla nécessitent une incubation plus longue. Les poussins sont habituellement nourris par les deux parents. Les jeunes restent avec les adultes pendant une période pouvant s’étaler sur quelques mois, même après leur envol.      

Comme de nombreuses espèces, les grimpars sont menacés par la fragmentation et la destruction de l’habitat au profit de l’expansion de l’agriculture, de l’exploitation du bois, l’exploitation minière et l’augmentation des zones urbaines. La réduction des forêts à basse altitude réduit aussi les colonies de fourmis légionnaires, et restreint la disponibilité de nourriture de plusieurs espèces de grimpars.