Fr:  Cormoran antarctique
    Ang:  Antarctic Shag 
    All:  Antarktikscharbe
    Esp: Cormorán  Antártico
    Ita: Cormorano  antartico
    Nd: Antarctische  Aalscholver
    Sd: antarktisskarv
Photographes :
Otto Plantema 
  Trips around the world 
Alan & Ann Tate
  AA Bird Photography  
Texte de Nicole Bouglouan
Sources :
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105
A Complete Guide to Antarctic Wildlife by Hadoram Shirihai and Illustrated by Brett Jarrett - Edited by Guy M. Kirwan - ALUL.A Press Oy, Finland - ISBN 9519894705
Antarctica: A Guide to the Wildlife Par Tony Soper
Sexual Size Dimorphism in the Antarctic Shag
Fish in the diet of the Antarctic shag at Laurie Island, South Orkney Islands
Diet of post-breeding Antarctic Shags at Cockburn island, Antarctic Peninsula
Why is wing-spreading behaviour absent in blue-eyed shags?
Page famille Phalacrocoracidés
Cormoran antarctique 
      Leucocarbo bransfieldensis
Ordre des Suliformes – Famille des Phalacrocoracidés
INTRODUCTION :
    Le  Cormoran antarctique fait partie du groupe des « cormorans aux yeux  bleus ». Il est aujourd’hui classé dans le genre Leucocarbo. Il a été  intégré aux sous-espèces du Cormoran  impérial, mais il est souvent considéré comme une espèce à part entière. 
    Les  cormorans du genre Leucocarbo ont des tendances pélagiques plus marquées et un  vol plus puissant. Le Cormoran antarctique est capable d’atteindre une  profondeur d’au moins 25 mètres lorsqu’il plonge pour pêcher. 
    Il  est présent sur la Péninsule Antarctique et aux Iles Shetland du Sud où il se  reproduit pendant l’été austral. 
    Le  Cormoran antarctique n’est pas menacé actuellement. Il est abondant dans sa  distribution avec une population stable ou même en augmentation après quelques  déclins dans les années 1980/1990. 

DESCRIPTION DE L’ESPECE :
      Quelques mesures :
    Longueur :  75-77 cm
    Envergure :  124 cm
    Poids :  2500-3000 gr
Le  Cormoran antarctique a les parties supérieures noires avec des reflets  bleuâtres ou bleu verdâtre, y compris sur la tête, les ailes et l’extérieur des  cuisses. Quelques plumes externes peuvent être blanches sur les scapulaires. 
    On  remarque une barre alaire blanche étroite sur le dessus de l’aile, formée par  plusieurs petites couvertures. Cette barre est de taille variable. Le dos  présente souvent une grande tache blanche au centre. La queue est noirâtre et  plus terne que les parties supérieures, avec des petites plumes blanches  effilées à la base. 
Les parties inférieures sont blanches mais le dessous des ailes est noirâtre, avec les petites et moyennes couvertures plus noires. Le bord d’attaque présente une quantité variable de blanc à la base.


Sur  la tête, une crête noire se dresse sur la calotte. On peut voir quelques  filoplumes blanches sur la tête et les parties supérieures, associées à la  reproduction. Mais au fur et à mesure que cette période avance, la crête réduit  de plus en plus, les filoplumes tombent et le plumage devient plus terne. 
    Deux  caroncules verruqueuses sont bien visible de chaque côté du front. La peau nue  qui va des lores à la commissure et sur la poche gulaire est noirâtre. Le  cercle oculaire est bleu, mais il devient bleuâtre terne après la reproduction.   
    Le  bec est noirâtre avec une teinte jaune brunâtre variable. La mandibule  inférieure a l’extrémité plus claire. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et  les doigts palmés sont roses avec les griffes noires. 
    Mâle  et femelle ont le même plumage, mais la femelle est plus petite avec un bec  moins important que celui du mâle. 

Après la reproduction: peu de crête, caroncules réduites et cercle oculaire terne
Le juvénile est plutôt brun foncé et plus terne que les adultes. La tache dorsale blanche n’apparaît pas. Les couvertures alaires ont des extrémités d’un brun plus pâle. Le cercle oculaire est terne et les caroncules sont absentes.

DISTRIBUTION  GEOGRAPHIQUE :   
    Le  Cormoran antarctique se reproduit sur la Péninsule Antarctique, sur les Iles  Shetland du Sud et sur l’Ile de l’Eléphant. 
HABITAT :       
    Le  Cormoran antarctique se reproduit en colonies sur des falaises maritimes  basses, sur les pentes et les affleurements rocheux, et même sur un sol plat  sur les côtes et les ilots. Il reste généralement près des côtes, des îles et  de la banquise. 
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO 
    Le  Cormoran antarctique mâle émet habituellement des « honk » claironnants  tandis que la femelle siffle. Les parades de menace sont accompagnées de cris  rauques « aaaark ». Le mâle est également loquace pendant les parades  nuptiales. 

COMPORTEMENTS DANS LA  VIE SAUVAGE : 
    Le  Cormoran antarctique se nourrit seul ou en petits groupes. Ils nagent et  plongent souvent de façon synchronisée.
    Son  régime comprend principalement du poisson, mais il consomme aussi des  crustacés, des calmars et des invertébrés pêchés au fond. Les proies sont  capturées après un plongeon et une poursuite sous l’eau.
    Après  la saison de reproduction, ils se déplacent plus loin au large en groupes plus  importants. 

Le  Cormoran antarctique est monogame. Le couple revient souvent au même site de nidification,  mais pas forcément avec le ou la même partenaire qui peut changer chaque année.  Les deux adultes partagent les tâches liées à la nidification. Ils nidifient en  colonies qui peuvent être petites ou très denses, et quelquefois à côtés des  colonies de Sphéniscidés. 
    Les  parades nuptiales sont probablement typiques des Phalacrocoracidés, avec les ailes mouvantes, le bec pointé vers le  ciel et vers l’avant pour exposer les couleurs vives du cecrle oculaire et des  caroncules, et des gargouillis sonores avec la tête jetée en arrière jusqu’à  toucher le croupion. S’il l’accepte, le mâle « salue » la femelle qui  vient se poser près de lui. 

Le  Cormoran antarctique est sédentaire et reste en général au voisinage des  colonies. Il peut cependant se déplacer sur de courtes  distances en hiver pour trouver des eaux  libres de glace afin de se nourrir. 
    Ils  reviennent se poser pour la nuit avant le coucher du soleil. Grâce à leur sous-plumage  dense, ils n’ont pas besoin de déployer leurs ailes pour sécher leurs plumes  après avoir pêché, ce qui est plutôt un avantage avec des températures aussi  basses.  
    Leur  vol est puissant avec des battements réguliers et continus, alternés de glissés  occasionnels. 

REPRODUCTION DE L’ESPECE :  
    La  ponte a lieu en général entre octobre et décembre ou mi-janvier. Le Cormoran  antarctique nidifie en colonies de taille variable, allant de 20 à 40 couples  jusqu’à des centaines, parfois jusqu’à 800 couples. Ces colonies sont établies  dans des zones rocheuses sur les falaises côtières, les affleurements rocheux et  les ilots.
    Le  nid est en forme de cône tronqué. Il est fait avec des algues, des plumes et  des débris trouvés sur place, cimentés avec des déjections. Il est construit  par les deux adultes. 

La  femelle dépose 2-3 œufs et les deux adultes incubent à tour de rôle pendant  28-31 jours, mais le mâle en assume la plus grande partie. A la naissance, les  poussins sont nus. Ils sont nourris au nid et couvés par les parents pendant  trois semaines. Le duvet noir brunâtre pousse très vite. Ils s’envolent au bout  de 40-45 jours après l’éclosion, et ont tendance à se rassembler en bandes au  bord de l’eau.  
    Ils  sont victimes des labbes et des chionis, ainsi que des léopards de mer.    

PROTECTION / MENACES /  STATUTS :   
    Le  Cormoran antarctique est abondant, avec 10 000 couples répartis dans 56  colonies sur la Péninsule Antarctique, 700 couples dans 21 colonies sur les  Iles Shetland du sud, et plus de 200 couples dans 14 colonies sur l’Ile de l’Eléphant.  Le succès de la reproduction dépend largement des ressources alimentaires.  
    La  population globale est aujourd’hui stable et même en augmentation (2001/2007). Les  colonies de reproduction sont vulnérables à l’augmentation du tourisme, mais l’espèce  n’est pas menacée actuellement. 
