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Sources :   
     
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105

THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C. Helm - ISBN: 0713639601

L’ENCYCLOPEDIE MONDIALE DES OISEAUX - Dr Christopher M. Perrins -  BORDAS - ISBN: 2040185607

A Complete Guide to Antarctic Wildlife by Hadoram Shirihai and Illustrated by Brett Jarrett - Edited by Guy M. Kirwan - ALUL.A Press Oy, Finland - ISBN 9519894705

Avibase (Lepage Denis)

BirdLife International (BirdLife International)

Wikipedia, the free encyclopaedia

Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)

CREAGUS@Monterey Bay (Don Roberson)

PLANETOFBIRDS.COM

THE AVIANWEB (Sibylle Faye)

What does the cormorant (bird) symbolize in mythology?

Ukai – The Fascinating Ancient Art of Fishing with Cormorants

 

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FAMILLE DES PHALACROCORACIDES
Ordre des Suliformes

Cormorans

 

La famille des Phalacrocoracidés comprend entre 26 et 41 espèces en fonction de nombreuses opinions parfois divergentes. Auparavant, seul le genre Phalacrocorax représentait cette famille. Aujourd’hui, trois genres sont reconnus, Leucocarbo, Microcarbo et Phalacrocorax.

Les cormorans sont très grégaires et forment d’immenses colonies de reproduction sur les falaises côtières et les petites iles. Ils dorment en grandes bandes et pêchent parfois en groupes autour d’abondantes sources de nourriture. Après la pêche, ils se posent sur des perchoirs à découvert, les ailes et la queue largement déployées pour sécher leur plumage. Cette posture est typique des cormorans. Toutefois, les espèces vivant en Antarctique et dans les régions subantarctiques n’ont pas ce comportement. Ceci est probablement une adaptation au climat très rude de ces contrées afin d’éviter toute perte de chaleur.

Cormoran vigua

P. brasilianus

Les espèces du genre Leucocarbo, les « cormorans aux yeux bleus », ont un cercle oculaire bleu, violet ou rouge, (mais pas l’iris). Ils ont en général les parties supérieures sombres et luisantes, le dessous blanc avec l’extérieur des cuisses noir, des taches alaires blanches variables, les pattes roses, des caroncules vivement colorées situées à la base de la mandibule supérieure et une crête recourbée à l’avant de la calotte.    
Ces cormorans se trouvent dans les parties les plus froides de l’Hémisphère Sud, et certains sont endémiques d’iles subantarctiques éloignées. Selon les auteurs, on compte entre 8 et 14 espèces dans le genre Leucocarbo.    

Cormoran géorgien

L. georgianus

Cormoran de Campbell

L. campbelli

Le genre Microcarbo est celui des petits cormorans à queue relativement longue. Il comprend cinq espèces. Ils ont le plumage plutôt sombre dans l’ensemble, excepté le Cormoran pie (Microcarbo melanoleucos) qui a les parties inférieures blanches ainsi qu’une grande partie de la tête.  

Cormoran africain

M. africanus

Le genre Phalacrocorax comprend les cormorans typiques au plumage sombre et luisant sur tout le corps mais avec l’extérieur des cuisses blanc, bien que quelques espèces aient le dessous et les côtés de la tête blancs. Les oiseaux en plumage nuptial ont la peau de la face vivement colorée, une crête courte et/ou des filoplumes blanches, et en général des yeux verts, excepté le Cormoran des bancs (Phalacrocorax neglectus) qui a les iris jaunâtres. Ces cormorans sont plus grands que les autres espèces.

Cormoran à aigrettes

P. auritus

Cormoran des bancs

P. neglectus

Le Cormoran aptère (Phalacrocorax harrisi) des Iles Galápagos est la seule espèce incapable de voler. Son plumage est sombre et les yeux sont couleur turquoise.

Cormoran aptère

P. harrisi

Les cormorans se nourrissent principalement de poissons qui en général se déplacent lentement. Cependant, d’autres proies aquatiques comprenant des invertébrés tels que crustacés, céphalopodes et mollusques de diverses espèces sont également consommées. Lorsqu’ils pêchent dans les eaux intérieures, ils capturent aussi des amphibiens (grenouilles et têtards), des insectes aquatiques, mais aussi des reptiles et des tortues d’eau selon les disponibilités. Des petits oiseaux ou mammifères peuvent occasionnellement être capturés.

Cormoran de Gaimard

P. gaimardi

Les poissons sont en général de petite taille, entre 12 et 24 centimètres de longueur. Mais des proies plus grandes comme des anguilles de 60 centimètres et autres proies volumineuses sont également prises. Quelques cas de cormorans étouffés en consommant des proies trop grandes sont parfois mentionnés. Les parties non digérées (arêtes et écailles) sont rejetées une fois par jour sous forme de pelotes, habituellement à l’aube, juste avant de partir à la pêche.   

Cormoran vigua

P. brasilianus

Leur régime varie saisonnièrement et dépend des disponibilités de nourriture dans une zone définie. La plupart des proies qui vivent sur le fond sont capturées dans des eaux marines ou intérieures peu profondes. Mais des espèces comme le Cormoran à aigrettes et le Grand Cormoran des côtes Atlantiques du Canada se nourrissent à une profondeur moyenne              dans les bancs de capelans et de harengs qui se reproduisent près des côtes.

Certains cormorans dépendent totalement des bancs de poissons pélagiques. Le Cormoran de Bougainville (L. bougainvillii) est étroitement associé aux anchois alors que le Cormoran du Cap (P. capensis) se régale autant de sardines que d’anchois. Ces espèces de poissons sont extrêmement abondantes, mais des cycles naturels ou la surpêche par les humains peuvent être la cause de la rareté de cette manne et affecter les populations des espèces concernées. 

Grand Cormoran

P. carbo

Cormoran de Bougainville

L. bougainvillii

Les temps de pêche sont assez courts, entre 30 et 60 minutes environ. Ceci est associé au fait que les cormorans ne peuvent pas dormir sur l’eau et qu’ils doivent impérativement sécher leur plumage avant de plonger à nouveau.   
Les cormorans pêchent en plongeant sous l’eau et en poursuivant leurs proies. Certaines espèces peuvent atteindre 25 mètres de profondeur, mais le Cormoran de Macquarie, le Cormoran de Brandt et le Cormoran pélagique peuvent plonger jusqu’à 50 mètres de profondeur. Ils glissent doucement dans l’eau avec un léger bond en avant et poursuivent la proie sous l’eau en se propulsant grâce à leurs pieds palmés. Le poisson est capturé avec le bec. Ensuite, ils reviennent à la surface et le lancent en l’air pour le retourner dans le bon sens afin de l’avaler la tête la première.

Cormoran de Macquarie

L. purpurascens

Cormoran de Brandt

P. penicillatus

Autour d’abondantes sources de nourriture, les cormorans peuvent parfois pêcher en groupes en émettant quelques sons variés. Ils sont positionnés les uns près des autres en éventail et avancent tous en même temps, nageant et plongeant ensemble.  
Ces comportements ne sont pas sans rappeler les méthodes de pêche des pélicans, mais n’oublions pas qu’auparavant, les cormorans faisaient partie de l’ordre des Pélécaniformes.   

Ces oiseaux sont très grégaires et vivent en grands groupes aux dortoirs et aux colonies de reproduction. Ils ont développé des parades visuelles afin de communiquer entre eux. Ces parades sont utilisées pour annoncer leurs déplacements, départ ou arrivée en vol ou en marchant, de sorte que le ou la partenaire, les poussins ou les voisins ne sont pas alertés par ces mouvements.

Cormoran vigua

P. brasilianus

Les dortoirs sont situés à des endroits sûrs, iles, rochers et falaises côtières. Plusieurs espèces dorment aussi dans les arbres, les buissons ou les roselières, en général entourés d’eau. Comme les colonies, les dortoirs peuvent être loin des zones de pêche, et les cormorans passent donc des heures en vol chaque jour, volant en V ou en longues lignes ondulantes pour aller se nourrir. Au-dessus de l’eau, ils volent bas près de la surface, mais au-dessus des terres ou pendant les voyages plus longs, ils volent à grande hauteur. Les espèces marines suivent habituellement la ligne des côtes et évitent de voler au-dessus des continents.
Le vol est puissant avec des battements réguliers et continus, alternant parfois avec des glissés occasionnels. Quelques espèces peuvent atteindre une vitesse de 80km/h avec l’aide du vent et des courants thermiques.

Cormoran moucheté

P. punctatus

Cormoran de Magellan

P. magellanicus

Ils se posent sur l’eau en déployant la queue et en étirant leurs doigts palmés avant de toucher la surface. Ils courent sur l’eau pour s’envoler tout en battant activement des ailes. S’ils le peuvent, ils utilisent le vent pour faciliter les deux manœuvres. En général, ils préfèrent les étendues d’eaux libres de végétation.

Grand Cormoran

P. carbo

Le Cormoran aptère ne vole pas. Il a des ailes réduites et a totalement perdu la possibilité de voler. Mais il a développé des pattes et des pieds plus robustes qui ont amélioré sa façon de nager.  

Cormoran aptère

P. harrisi

Les cormorans sont silencieux hors des colonies où des vocalises diverses sont entendues, souvent associées aux comportements nuptiaux. Mais aux dortoirs, les disputes sur les perchoirs entrainent souvent des cris.
Les mâles produisent des sons variés tels que croassements, gémissements, aboiements, et gargouillis. Ils sont en général plus loquaces que les femelles qui n’émettent que des souffles ou des sons étouffés et sont souvent silencieuses. Les poussins poussent des cris plaintifs lorsqu’ils réclament leur nourriture aux parents.  

Grand Cormoran

P. carbo

Les cris sont surtout émis pendant les parades nuptiales, ou associés à l’envol ou à l’arrivée, ou encore lorsque les oiseaux sont menacés et en alerte. Le Grand Cormoran a un répertoire complexe, une variété étonnante de cris gutturaux et rauques. Mais les cris varient selon les espèces.  

Grand Cormoran

P. carbo

Couple

Les cormorans se reproduisent en colonies de taille variable, allant de quelques couples à des centaines de milliers d’oiseaux comme c’est le cas pour le Cormoran de Bougainville. Quelques colonies sont très denses avec trois nids par mètre carré.  

Cormoran de Bougainville

L. bougainvillii

Plusieurs espèces se reproduisent en compagnie d’autres oiseaux marins tels que Sulidés, Laridés ou Sphéniscidés. Les espèces marines établissent leurs colonies sur des iles, des rochers, les côtes, les corniches rocheuses ou les sommets des falaises ou encore sur les pentes herbeuses. Les nids sont alors souvent placés sur le sol.  
Les colonies à l’intérieur des terres peuvent rassembler des cormorans et des espèces comme hérons et aigrettes, cigognes, ibis, spatules et anhingas. Les oiseaux nidifient en général dans des arbres entourés d’eau, ou dans des buissons ou des roselières. Mais certains s’installent aussi sur des constructions humaines ou des bateaux échoués.

Cormoran de Gaimard

P. gaimardi

Cormoran à face rouge

P. urile

Cormoran bronzé

L. chalconotus

Les espèces tropicales peuvent se reproduire toute l’année avec un pic de ponte prononcé. Toutes les espèces produisent généralement une seule couvée par an, sauf le Cormoran aptère qui en produit deux, avec la ponte entre mars et septembre.
Le site du nid est choisi par le mâle, et celui de l’année passée est quelquefois réutilisé. Il parade depuis ce site afin d’attirer une femelle qui sera plus tard acceptée ou rejetée. Parmi les différentes parades, le mâle relève les extrémités des ailes tandis que le bec est pointé vers le ciel et vers l’avant afin d’exposer les couleurs vives de la peau de la gorge.

Une autre parade consiste à baisser la tête vers l’arrière et à la relever, en un rythme opposé à celui des ailes. Ces mouvements d’ailes permettent au mâle d’exposer et de cacher alternativement les taches blanches de l’extérieur des cuisses, et chez les espèces du genre Leucocarbo, de mettre en valeur les taches alaires blanches.

Dans une autre parade, le mâle jette sa tête en arrière jusqu’à ce que la nuque touche le croupion. Pendant ce mouvement, le bec reste largement ouvert et un cri spécial est alors émis.

Cormoran vigua

P. brasilianus

Cormoran impérial

L. atriceps

Cormoran moucheté

P. punctatus

Les parades du Cormoran aptère ont une phase aquatique pendant laquelle mâle et femelle tournent l’un autour de l’autre tout en s’élevant dans l’eau en agitant leurs ailes courtes.  

Une fois la femelle acceptée, des cérémonies d’accueil sont effectuées et seront répétées durant toute la reproduction. Ensuite, la femelle reste sur place tandis que le mâle commence à collecter des matériaux pour la construction du nid.                      

Grand Cormoran

P. carbo

Cormoran des Auckland

L. colensoi

Cormoran impérial

L. atriceps

Le nid est construit par la femelle avec des matières végétales, en général des algues collées avec des déjections. Les espèces qui nidifient à l’intérieur des terres font un nid avec des brindilles et des rameaux de bois. D’autres matériaux tels que débris, plumes ou arêtes peuvent être également utilisés. L’intérieur est tapissé d’herbes vertes et de petits morceaux d’algues.

Il existe plusieurs formes de nids, depuis la simple dépression dans le sable, le gravier ou le guano, jusqu’au nid fait de matières végétales installé sur une corniche étroite. Les cormorans des régions subantarctiques nidifient sur un cône tronqué fabriqué avec des algues collées avec de la boue et des déjections, le tout étant placé sur un sol plat. 

Quelques nids sont faits avec des matériaux inhabituels. Le Cormoran géorgien (L. georgianus) utilise quelquefois des plumes de manchots, tandis que le Cormoran aptère utilise beaucoup d’oursins et d’étoiles de mer qu’il ajoute à son nid.

La construction du nid peut durer d’une à cinq semaines, et jusqu’à deux mois chez le Cormoran impérial (L. atriceps). Avant la ponte, les oiseaux défendent le nid contre les autres espèces en recherche de matériaux, ainsi qu’un petit territoire autour du nid.  

Cormoran pélagique

P. pelagicus

Cormoran géorgien

L. georgianus

Grand Cormoran

P. carbo

Les cormorans sont monogames mais les liens du couple ne sont pas très solides et des cas de polygamie ont été rapportés. L’accouplement a lieu sur site du nid. La taille des couvées est en général de 2-4 œufs bleu ou vert pâle. La seconde couvée dépend des ressources alimentaires. Les deux adultes partagent l’incubation pendant 23-35 jours selon l’espèce. Ils incubent avec leurs doigts palmés et prennent des tours de durée égale. De nouveaux matériaux sont ajoutés à chaque changement d’adulte et pendant toute la période de reproduction.

Cormoran impérial

L. atriceps

Cormoran de Magellan

P. magellanicus

Adulte et deux poussins

A la naissance, les poussins sont nus et faibles. Ils ne peuvent que lever et bouger la tête. Mais une semaine plus tard, ils sont couverts de duvet laineux noir, brun ou blanc. Les deux parents se partagent les tâches liées à la nidification, et couvent, protègent et nourrissent les poussins. Ils sont couvés continuellement durant les premiers jours. Plus tard, ils sont gardés par un adulte jusqu’à ce qu’ils soient capables de se défendre seuls.

Lorsqu’il fait chaud, les parents leur font de l’ombre avec leurs ailes, apportent des plantes humides pour rafraîchir le nid, et de l’eau pour les jeunes. Ils sont nourris d’abord par régurgitation de nourriture liquide, mais ensuite, ils introduisent la tête dans la gorge des adultes pour obtenir de la nourriture solide.   

Grand Cormoran

P. carbo

Ils grandissent vite et la majorité des espèces quitte le nid au bout de 50 jours après la naissance, mais certains ne s’envolent qu’à l’âge de 80 jours. Les couvées réussies produisent entre un et trois juvéniles. Ils quittent souvent le site du nid et se rassemblent dans des crèches. C’est le cas du Cormoran de Gaimard (P. gaimardi) qui nidifie sur d’étroites corniches rocheuses. Les poussins sont en général nourris pendant deux ou trois mois, parfois plus longtemps après avoir quitté le nid.

Cormoran aptère

P. harrisi

La plupart des espèces sont principalement sédentaires, mais habituellement, les jeunes se dispersent après la nidification. Le jeune Cormoran des bancs peut alors parcourir plusieurs centaines de kilomètres loin de sa colonie d’origine. Les espèces des iles sont complètement sédentaires et restent toute l’année dans les eaux adjacentes. Seuls quelques déplacements locaux sont observés, souvent liés à la recherche d’étendues d’eaux libres non gelées. Les populations les plus au nord, de Sibérie et d’Alaska, migrent vers le sud en hiver.

Mais la tendance migratoire varie parmi les différentes sous-espèces et populations, et ces déplacements peuvent dépendre de la disponibilité de la nourriture, des conditions climatiques, de la sècheresse ou des inondations périodiques, mais aussi des évènements naturels dont le fameux « El Niño ».   

Cormoran pélagique

P. pelagicus

Cormoran des Auckland

L. colensoi

Autrefois, dans l’Ancien Monde et en Angleterre, les cormorans étaient utilisés pour la pêche. Cette coutume très ancienne est toujours d’actualité en Chine alors qu’au Japon, elle est devenue une attraction pour touristes.  

Les immenses colonies de certaines espèces entrainent une accumulation de déjections formant une épaisse couche de guano, utilisé auparavant par les Incas avant l’arrivée des Européens en Amérique. Le commerce du guano a généré de grandes quantités d’argent et le plus important producteur est le Cormoran de Bougainville aussi nommé « l’oiseau le plus précieux du monde » ou encore « l’oiseau aux milliards de dollars ». Cependant, d’autres espèces comme les fous et les pélicans sont également de gros producteurs de guano. 

Mais les dérangements liés à l’extraction continuelle de cette manne ont causé de nombreux échecs au niveau de la reproduction chez les oiseaux marins. De plus, l’usage des œufs, des poussins et des adultes pour nourrir les travailleurs, ainsi que la destruction de l’habitat ont entrainé un énorme déclin des populations, avec pour conséquence une production annuelle de guano réduite.   

Cormoran de Bougainville

L. bougainvillii

Cormoran de Bougainville

L. bougainvillii

Colonie

Faisant suite à ces problèmes, les colonies de reproduction du Pérou et dans d’autres zones de récolte du guano ont été protégées. Des gardes étaient postés aux entrées pour interdire l’accès à ces zones. D’autres mesures de conservation comme l’abattage des prédateurs, la construction de murs pour isoler les cormorans des intrus et des prédateurs terrestres, et l’augmentation de l’habitat pour la reproduction ont été mises en place. L’extraction du guano continuait mais à un niveau limité et pendant une courte période chaque année ou tous les deux ans, en dehors de la saison de reproduction.

La collecte des œufs et l’abattage des jeunes et des adultes pour la consommation humaine persistent encore aujourd’hui dans les régions les moins développées. Beaucoup d’autres usages y compris médicinaux, ont affecté les populations.   

Cormoran de Bougainville

L. bougainvillii

Immature

Plusieurs espèces ont une distribution très restreinte et des populations faibles, ce qui les rend vulnérables. Les populations des iles subantarctiques comptent à peine quelques centaines d’oiseaux sur chaque ile. 
Les populations continentales ont subi des déclins considérables à cause de la destruction de l’habitat par le drainage des zones humides et les persécutions par les hommes comme la destruction des œufs et les pièges, basées sur le simple fait que ces oiseaux avaient un sérieux impact sur la pêche. Mais avec la diminution de ces persécutions, les populations de cormorans ont augmenté.

Cormoran du Cap

P. capensis

Cormoran couronné

M. coronatus

Les cormorans sont également menacés par les dérangements humains aux colonies avec le développement du tourisme, la prédation par les animaux domestiques, le piégeage dans les filets de pêche et la pollution marine. Mais il faut aussi compter avec les phénomènes naturels comme El Niño qui sévit environ tous les cinq ans, et la surpêche qui affecte particulièrement les stocks d’anchois péruviens avec pour conséquence la diminution des populations de cormorans.

Cormoran de Magellan

P. magellanicus

A cause de leur apparence noirâtre et de leur présence sur les côtes maritimes, les cormorans ont été appelés « corvus marinus » en Latin (corbeau marin), et ce terme est encore utilisé dans plusieurs langues pour décrire cet oiseau. Les cormorans sont mentionnés dans les légendes, en particulier en Terre de Feu.
Pourtant, selon les pays, les cormorans posés au sommet du clocher d’une église annoncent le malheur, alors que dans d’autres parties du monde, ils symbolisent la chance s’ils se rassemblent dans un village. Ils sont considérés comme étant le symbole de la noblesse et de la tolérance dans plusieurs cultures.
Les cormorans sont des oiseaux étonnants et magnifiques !    

Cormoran de Vieillot

M. niger

Grand Cormoran

P. carbo

Cormoran du Cap

P. capensis

Cormoran à face rouge

P. urile

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