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Fr: Ibijau jamaïcain
Ang: Northern Potoo
All:  Mexikotagschläfer
Esp: Nictibio Jamaicano, Bienparado Norteño
Ita:  Nittibio settentrionale
Nd: Noordelijke Reuzennachtzwaluw
Sd: nordlig poto

Photographes:

Alfredo Colón
Puerto Rico Wildlife

Tom Merigan
Tom Merigan’s Photo Galleries

Texte de Nicole Bouglouan

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 5 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334253

NIGHTJARS - A Guide to Nightjars and Related Nightbirds – Nigel Cleere and Dave Nurney - Yale University Press - First Edition (August 11, 1998) - ISBN 10: 0300074573 / ISBN 13: 9780300074574

A GUIDE TO THE BIRDS OF MEXICO AND NORTHERN CENTRAL AMERICA by  Steve N. G. Howell, Sophie Webb - Oxford University Press - ISBN: 0198540124

Avibase (Lepage Denis)

BirdLife International (BirdLife International)

Neotropical Birds – Cornell Lab of Ornithology

Wikipedia, the free encyclopaedia

HBW Alive

 

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Page famille Nyctibiidés

Sommaire fiches

 

Ibijau jamaïcain
Nyctibius jamaicensis

Ordre des Caprimulgiformes – Famille des Nyctibiidés

INTRODUCTION :  
Considéré précédemment comme une sous-espèce de l’Ibijau gris, l’Ibijau jamaïcain est aujourd’hui une espèce à part entière. Cette séparation a surtout été dictée par leurs voix clairement différentes.
L’Ibijau jamaïcain est l’espèce qui vit le plus au nord par rapport aux autres ibijaux. Il se trouve depuis le nord du Mexique vers le sud jusqu’au Costa Rica, et quelques populations sont présentes à Hispaniola et en Jamaïque.
Il a le plumage cryptique caractéristique de tous les ibijaux, et adopte des attitudes similaires, restant immobile, semblable à une branche de l’arbre dans lequel il dort pendant la journée. Cependant, la nuit, il devient très actif. Il est souvent détecté grâce au reflet étonnant de ses yeux dans la lumière.

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :    
Longueur : 38-44 cm
Poids : 210-282 gr

L’adulte est assez grand avec un plumage brunâtre dans l’ensemble. Les parties supérieures présentent des dessins cryptiques avec du brun, du gris, du noir et du blanc. Les rectrices et les rémiges sont régulièrement barrées.
Les parties inférieures, y compris la gorge, sont gris-brun ou cannelle grisâtre pâle, avec des stries sombres. La gorge est en général plus claire et la poitrine est variablement tachetée de noirâtre.

Sur la tête, la calotte et la nuque sont intensément striées noirâtre et brun. On note la présence d’une ligne sombre qui part de la commissure vers le bas des joues.
Le bec est noirâtre. Les yeux sont jaunes ou parfois orangés. Les pattes et les doigts sont grisâtres.     

Mâle et femelle sont semblables.
Le juvénile est plus clair dans l’ensemble.

SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
L’Ibijau jamaïcain a cinq sous-espèces reconnues. Elles diffèrent légèrement par la taille et la tonalité du plumage. Les oiseaux qui vivent dans les régions sèches sont habituellement plus clairs. Les races « jamaicensis » et « abbotti » sont semblables et ont les parties inférieures davantage striées que les espèces qui vivent sur le continent.  
N.j. lambi se trouve sur le versant Pacifique de l’ouest du Mexique. Il est le plus grand de tous, avec la queue et les ailes plus longues, et le bec plus large.  
N.j. mexicanus est présent depuis l’est et le sud du Mexique, vers le sud jusqu’au Salvador et au Honduras, y compris Roatán au large du nord du Honduras. Cette race est plus grande et plus brune que la race nominale.
N.j. costaricensis se trouve sur le versant Pacifique du nord et du centre du Costa Rica, et sans doute aussi dans l’ouest du Nicaragua. Cette race est semblable à « mexicanus »
N.j. jamaicensis (décrite ci-dessus) se trouve en Jamaïque.   
N.j. abbotti se trouve sur Hispaniola (Haïti et Saint Domingue) et l’Ile de la Gonâve. Cette race est moins striée que la race nominale.     

N.j. abbotti

HABITAT :
L’Ibijau jamaïcain fréquente les forêts sèches et humides et les mangroves, et même les zones urbaines et les parcours de golf. Il est souvent visible dans les zones ouvertes et semi-ouvertes avec des arbres clairsemés et des haies, et dans les basses terres dans les bois et les broussailles, ainsi que dans les plantations. Il dort en général perché en haut d’un grand arbre. L’espèce est visible depuis le niveau de la mer jusqu’à 1500 mètres d’altitude.

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
L’Ibijau jamaïcain émet des cris profonds et gutturaux suivis en général d’une ou deux notes plus courtes « wahhrr wah-wah » ou encore « bwaahhhr, ah-ah ». La première partie de la série peut être entendu à grande distance. Le cri d’alarme est une sorte d’aboiement.  
Les sons peuvent varier en fonction de la distribution et consistent en séries de sifflements plaintifs et tristes.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
L’Ibijau jamaïcain se nourrit de grands insectes volants, souvent des phalènes et des coléoptères, et à l’occasion de petits oiseaux. Les proies sont capturées en vol, lorsque l’ibijau s’élance brusquement dans les airs pour happer sa proie. Ensuite, il retourne à son perchoir. Il lui arrive aussi de chercher des larves de coléoptères dans le bois pourri des branches et des troncs.
La proie est engloutie entière grâce à la grande bouche. Il est souvent posé à une hauteur qui va de un mètre au-dessus du sol jusqu’à 18 mètres dans la canopée de la forêt.

Comme les autres Nyctibiidés, l’Ibijau jamaïcain est monogame et les deux partenaires partagent toutes les tâches liées à la reproduction. Les liens du couple sont certainement de longue durée car certains d’entre eux maintiennent longtemps leur territoire. Ils ne construisent pas de nid et la femelle pond dans un creux ou une dépression naturelle dans un arbre ou une souche.

Comme les autres espèces d’ibijaux, l’Ibijau jamaïcain se repose et dort dans un arbre dans la journée. Il reste immobile, posé en haut d’un grand arbre, si semblable à l’écorce grâce à son plumage cryptique qui lui permet de se fondre parfaitement dans l’environnement. Il dort en général seul et les membres du couple sont rarement vus ensemble.

L’Ibijau jamaïcain est certainement sédentaire. Quelques oiseaux peuvent vagabonder jusqu’aux iles au large de Porto Rico.
Le vol est puissant avec des battements profonds. Il peut aussi voltiger près d’un intrus qui pénètre sur son territoire.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :  
La saison de reproduction varie en fonction de la distribution, mais elle a lieu en général entre avril et juillet. Cependant, cette espèce se reproduit presque toute l’année en Jamaïque.
Le nid est une dépression naturelle et peu profonde au sommet d’une souche ou sur une branche cassée, à une hauteur de 4-7 mètres. Aucun matériel végétal n’est ajouté.

La femelle dépose un seul œuf blanc avec des marques sombres. Les deux adultes partagent l’incubation, le mâle pendant la journée et la femelle pendant la nuit.
A la naissance, le poussin est couvert de duvet blanc. Il est nourri par régurgitation pendant la nuit par les deux parents.

Il n’y a pas d’information sur la durée de l’incubation et de la période au nid, mais chez l’Ibijau gris qui est très voisin de cette espèce, l’incubation dure environ 33 jours et le poussin s’envole 47-50 jours après l’éclosion. On peut donc suggérer que ces périodes sont sensiblement les mêmes chez l’Ibijau jamaïcain.

PROTECTION / MENACES / STATUTS :
L’Ibijau jamaïcain a une vaste distribution où il est rare, local ou assez commun selon les régions. Quelques déclins sont suspectés à cause de la perte de l’habitat avec la destruction de la forêt à travers la distribution.
La population a été estimée à 50 000/499 999 individus en 2008.
Mais actuellement, l’Ibijau jamaïcain est considéré comme non menacé.