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Fr: Milan bec-en-croc, Bec-en-croc de Temminck 
Ang: Hook-billed Kite
All: Langschnabelweih
Esp: Milano picogarfio, Caracolero Piquiganchudo, Milano Piquiganchudo
Ita: Nibbio beccouncinato
Nd: Langsnavelwouw
Sd: Kroknäbbsglada

Photographe:

Roger Ahlman
Pbase Galleries Peru and Ecuador

Texte de Nicole Bouglouan

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 2 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334156

HAWKS, EAGLES AND FALCONS OF NORTH AMERICA by Paul A. Johnsgard - Smithsonian Institution Press - ISBN: 1560989467

A GUIDE TO THE BIRDS OF MEXICO AND NORTHERN CENTRAL AMERICA by  Steve N. G. Howell, Sophie Webb - Oxford University Press - ISBN: 0198540124

A GUIDE TO THE BIRDS OF COLOMBIA by Steven L. Hilty and William L. Brown - Princeton University Press – ISBN 069108372X

Avibase (Denis Lepage)

BirdLife International

HBW Alive

Audubon

Global Raptor Information Network - Working to Conserve Birds of Prey in nature

What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)

SORA Searchable Ornithological Research Archive (Blair O. Wolf)

First nesting of dark-morph Hook-billed Kite in the United States

Belize raptor – Research Institute - Hook-billed Kite Project

Feeding Habits and Bill Polymorphism in Hook-Billed Kites

Population dynamics of the Grenada Hook-billed Kite (Chondrohierax uncinatus mirus): identifying long term persistence of the population

The Texas Breeding Bird Atlas - HOOK-BILLED KITE

 

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Sommaire fiches

 

Milan bec-en-croc (ou Bec-en-croc de Temminck)
Chondrohierax uncinatus

Ordre des Accipitriformes – Famille des Accipitridés

INTRODUCTION :
Le Milan bec-en-croc est l’unique membre du genre Chondrohierax. Il est connu pour son régime basé essentiellement sur les escargots arboricoles qu’il capture en grimpant dans les arbres et en marchant sur les hautes branches tout en cherchant ses proies. Il se trouve en général dans la canopée. Il passe la majorité de son temps posé sur son perchoir favori en dessous duquel une quantité variable de coquilles vides indique sa présence. La taille du bec varie selon les individus, et les escargots sont choisis en fonction de ce critère morphologique. Le Milan bec-en-croc a une vaste distribution depuis le Mexique en passant par l’Amérique Centrale jusqu’en Amérique du Sud où il est présent dans la moitié nord du continent. L’espèce est menacée par la déforestation, mais elle n’est pas en danger actuellement.

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 39-51 cm
Envergure : 78-98 cm
Poids : M : 251-257 gr – F : 240-300 gr

Le Milan bec-en-croc a des ailes larges « pincées » à la base et une queue assez longue.
Le mâle adulte de forme grise a les parties supérieures gris bleuâtre, devenant plus sombres en plumage usé. Les rémiges sont barrées de gris et de noir et la « main » est bien dégagée. La queue est noire, finement terminée de blanc, et porte deux larges barres gris pâle.

Le menton et la gorge sont gris foncé, couleur plomb. Les parties inférieures sont grises avec la poitrine finement barrée de blanc, tandis que l’abdomen et les flancs sont variablement barrés de blanc ou de brun-cannelle.
Les couvertures sous-caudales sont blanches ou chamoisées. La queue est noire avec deux larges barres blanchâtres, mais à la base, la première barre est souvent recouverte par les couvertures sous-caudales.
En dessous des ailes, les couvertures et les axillaires sont d’un gris foncé profond barré de blanc ou chamois. Les rémiges sont barrées gris et blanc.

Sur la tête, les côtés, la calotte, la nuque et les couvertures auriculaires sont gris foncé. On note la présence d’une petite zone de peau nue, jaune vif ou orange, au-dessus des lores vert pâle.
Le bec crochu a la mandibule supérieure noire, tandis que la mandibule inférieure est vert-jaune pâle. La cire et la commissure sont jaune verdâtre. Les yeux sont blanc, entourés d’un cercle oculaire vert pâle. Les tarses et les doigts sont jaune orangé avec les griffes noires.
La taille du bec est variable à travers la distribution, certains becs pouvant être deux fois plus grands que d’autres, aussi bien chez les mâles que chez les femelles et à tout âge.

La femelle a les parties supérieures plutôt brunes, avec la tête et les côtés de la tête gris, et un collier roux sur la nuque. Les parties inférieures, et plus particulièrement la poitrine, sont couleur rouille ou brunes finement barrées de blanc. Les parties nues sont identiques à celles du mâle.  
Le juvénile est brun foncé sur le dessus et blanc-crème en dessous. Il a un collier blanc sur la nuque et la queue porte 3 ou 4 barres.

Femelle

Il existe une forme mélanique au plumage complet gris très foncé ou roux-noir. La queue est noire avec une bande terminale blanche étroite et une ou deux larges barres blanches. Les parties nues sont identiques à celles de la forme grise.
Le juvénile mélanique est entièrement noir avec des barres blanchâtres sur la queue.  

Forme mélanique

SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Milan bec-en-croc a deux sous-espèces.
C.u. mirus est présent sur l’Ile de la Grenade dans les Petites Antilles. Cette race est plus petite, avec un plumage moins variable et une seule taille de bec. Il n’y a pas de forme mélanique.
Cette race est En Danger à cause de la perte de l’habitat et des escargots introduits sur l’ile et qui sont trop gros pour ce rapace.

C.u. uncinatus (décrite et représentée) est présente depuis l’ouest du Mexique et l’extrême sud des Etats Unis (sud du Texas), vers le sud à travers l’Amérique Centrale, à Trinidad, en Guyane, et au Brésil jusqu’à l’est du Pérou et l’est de la Bolivie, au Paraguay et dans le nord de l’Argentine.

HABITAT :
Le Milan bec-en-croc vit dans les forêts humides où il fréquente les sous-bois épais et la partie basse de la canopée, les zones marécageuses, les pousses secondaires et les galeries forestières, mais aussi les clairières et les lisières.
Il est visible depuis le niveau de la mer jusqu’à plus de 3000 mètres d’altitude, et régulièrement à 2700 mètres. Cependant, on le trouve principalement en dessous de 1500 mètres, et même en dessous de 900 mètres au Mexique.
Il nidifie dans des arbres dans les forêts tropicales, subtropicales et parfois tempérées, et généralement dans une grande variété d’habitats forestiers. 

La race « mirus » endémique de La Grenade vit dans les bois xériques où l’aridité est persistante, dans la partie sud de l’ile où les escargots terrestres sont nombreux sur les zones plates. Il se reproduit dans les forêts humides de montagne, plantées de feuillus et de conifères.

En compagnie d'un colibri en haut à guache,

l'Héliange menu (Heliangelus micraster

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO 
Le Milan bec-en-croc émet un « wi-i-i-i-i-i-uh » rapide et musical lorsqu’il est posé ou en vol. D’autres sons tels qu’un doux « hu-ey », un bavardage dur « hay-tetetete » en défense du territoire, et des hurlements en guise d’alarme peuvent également être produits. Il émet aussi un sifflement très musical de 2-3 notes, semblable au chant des orioles de la famille des Ictéridés.
Le Milan bec-en-croc est loquace et bruyant surtout pendant la saison de reproduction, et plus particulièrement pendant les parades nuptiales et autour du nid.  

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :                           
Le Milan bec-en-croc se nourrit principalement d’escargots arboricoles de différentes espèces, mais aussi de quelques escargots terrestres et aquatiques à l’occasion. Il les cherche en grimpant dans la végétation, souvent plus à la manière d’un Psittacidé que d’un rapace.
Il saisit l’escargot avec le bec et vole jusqu’à un arbre où il se pose. L’escargot est alors tenu dans les griffes de la patte gauche et bien calé contre une branche. Le rapace insère l’extrémité du bec dans le côté ouvert de la coquille afin de casser progressivement chaque spire. Ensuite, le corps de l’escargot est retiré de la coquille et avalé entier.
Cette technique diffère de celle du Milan des Marais. (Voir la fiche de cette espèce)  
Il capture aussi quelques reptiles, des grenouilles, des crabes d’eau douce et des insectes, surtout des chenilles. Il ne s’attaque que très rarement à des oiseaux.

Les différentes tailles de becs permettent à ces rapaces de prendre des escargots de taille différente, mais la race « mirus » ne consomme que ceux qui sont disponibles sur La Grenade, et cette race ne présente pas de dimorphisme au niveau du bec.

Le Milan bec-en-croc chasse en se posant dans la partie basse de la canopée dans les sous-bois épais. Il peut sauter entre les branches ou même se suspendre la tête en bas pour attraper un escargot. Il chasse aussi en volant en cercles au-dessus des arbres ou du sol, et en se laissant tomber sur la proie. Pendant la nidification, il chasse toute la journée pour nourrir les jeunes. 
Le Milan bec-en-croc est souvent vu seul ou en petits groupes de 2-3 individus. Mais plusieurs milans peuvent aussi se rassembler sur les zones où les escargots sont concentrés.

Pendant la saison de reproduction, entre mai et novembre, il effectue des parades aériennes typiques des rapaces avec les oiseaux décrivant des cercles en vol juste au-dessus de la cime des arbres. Ils plongent l’un vers l’autre tout en criant. Mais des informations supplémentaires sont nécessaires. Les deux parents se partagent les tâches liées à la reproduction, sauf l’incubation qui est surtout assurée par la femelle.   

Le Milan bec-en-croc est probablement sédentaire dans sa distribution, bien que quelques déplacements soient observés, sans doute associés aux sources de nourriture et selon la disponibilité des escargots. Cependant, des observations de groupes comprenant de 30 à 120 individus à Belize suggèrent une migration, avec des déplacements au printemps et à l’automne. Des déplacements altitudinaux sont également rapportés dans les Andes et en Amérique Centrale.

Le Milan bec-en-croc plane sur les courants thermiques ascendants. Il glisse avec les ailes légèrement arquées. Le vol est plutôt lent et souple, avec des battements profonds. En vol typique, le rapace effectue des battements rapides alternés de glissés.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :   
La saison de reproduction a lieu entre mai et novembre, avec la ponte entre juin et septembre pour la race « mirus » de La Grenade.
Ailleurs, la saison varie en fonction de la distribution. Les œufs éclosent en général au début de la saison des pluies, lorsque les escargots sont très abondants.
Le Milan bec-en-croc nidifie dans les arbres, à une hauteur de 15 à 25 mètres, parfois plus bas, entre 5 et 7 mètres au-dessus du sol. Le nid est petit et si fragile que l’on peut voir les œufs ou les poussins par en dessous. Il est fait avec des brindilles et l’intérieur n’est pas tapissé de végétation. Cette plateforme peu profonde est placée dans une fourche d’arbre, ou sur une branche horizontale plus loin vers l’extérieur, dans un vieil arbre ou au moins un arbre mature.

PROTECTION / MENACES / STATUTS :  
Bien que le Milan bec-en-croc soit largement répandu à travers sa distribution, il semble souvent peu commun. Des déclins locaux sont observés dans plusieurs parties de la distribution comme dans l’ouest de la Colombie, l’ouest de l’Equateur, l’est du Brésil et le nord-est de l’Argentine. Mais cette espèce est parfois difficile à voir dans le feuillage des arbres.
Il est commun localement au Venezuela, au Suriname et au Guatemala, et rare au Paraguay. Le Texas a été colonisé dans les décades récentes, et 10-20 couples étaient présents à la moitié des années 1980 et il est encore rare.

La race « mirus » de La Grenade, est classée en tant qu’espèce En Danger, avec une population stable de seulement 50-75 individus en 2000/2006, mais elle est toujours menacée par la perte de son habitat forestier.

Globalement, le Milan bec-en-croc est actuellement considéré comme non menacé, avec une population estimée à 200 000 individus matures.

La femelle dépose 1-3 (souvent 2) œufs d’un blanc terne avec des taches brun foncé. L’incubation dure 34-35 jours, partagée par les deux adultes, mais la femelle assure la majorité de ce travail. Le mâle apporte de la nourriture à la femelle et nourrit les jeunes à l’occasion avec des escargots.
Les jeunes quittent le nid au bout de 24 à 38 jours après l’éclosion en fonction de la distribution (38-39 jours en Argentine, 24-33 jours au Guatemala). Ils s’envolent au début ou à la moitié de la saison des pluies lorsque les escargots sont abondants. Mais ils dépendent encore des adultes pendant quelques semaines.

D’après une observation de Smith (1982), six nids ont été trouvés à moins de 5 kilomètres les uns des autres, ce qui montre un instinct grégaire modéré mais pas extrême.

Juvénile