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Texte de Nicole Bouglouan

D’après une observation réalisée par Philippe et Aline Wolfer, auteurs des photos qui illustrent cette page.

Photographies de Philippe et Aline Wolfer
OISEAUX D’ARGENTINE

Pour plus d’informations sur cette espèce : cliquez ICI

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 5 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334253

Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)

Wikipedia (Wikipedia, The Free Encyclopedia)

What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)

The Owl Pages (Deane P.Lewis)

 

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Sommaire Observations-reportages

La reproduction de la Chevêche des terriers

Athene cunicularia

La Chevêche des terriers est la seule espèce de la Famille des Strigidés à utiliser des terriers pour se reproduire.
Ces chouettes ne creusent pas mais utilisent les nids abandonnés par des chiens de prairie, les écureuils terrestres, les moufettes, les marmottes ou autres mammifères. Elles arrangent juste le site en l’agrandissant si cela s’avère nécessaire, et en le nettoyant. Elles creusent et grattent vers l’arrière avec les pattes, mais peuvent aussi utiliser leur bec.
Cependant, elles sont tout à fait capables de creuser elles-mêmes le terrier dans des sols tendres et sableux comme cela se produit en Floride et aux Antilles.   

La saison de reproduction a lieu entre mars et août. La Chevêche des terriers est en général monogame, bien que quelques cas de polygamie aient été recensés, et la durée des liens du couple varie selon les différentes races. 

Les terriers peuvent être isolés ou proches les uns des autres selon l’endroit. Ils sont souvent près des routes et entourés de sol nu, ou situés dans des pâturages à des niveaux plus élevés. Les chouettes ramassent du fumier de cheval et de vache pour tapisser le fond du tunnel. Plusieurs études suggèrent que l’odeur de la bouse masque celle des oiseaux, les préservant ainsi de la détection par les prédateurs terrestres. 

Il peut y avoir plusieurs nids autour du principal. Ils sont utilisés par les mâles pendant la période de nidification, en ensuite par les jeunes après qu’ils aient quitté le premier terrier. 
Selon la distribution, il arrive que cette espèce nidifie dans les zones résidentielles comme c’est le cas en Floride où elle creuse des terriers dans des endroits élevés, sans doute pour éviter les inondations.  

Le succès de la reproduction de la Chevêche des terriers dépend des ressources de nourriture et de l’intensité de la prédation des œufs et des poussins, mais aussi des conditions climatiques.
Pendant la journée, cette chouette est souvent vue en train de surveiller les alentours depuis un poste élevé (souvent une termitière), à la recherche d’intrus ou de prédateurs approchant du site de nidification.

Elle est surtout nocturne, mais elle peut aussi être active pendant le jour, et surtout au moment où la pénombre règne.  

La Chevêche des terriers, comme plusieurs espèces de Strigidés, pratique le lissage mutuel des plumes. Ce comportement est effectué par les deux partenaires, mais peut aussi se produire entre un adulte et un jeune, ou entre deux juvéniles d’une même couvée.
Très commun, ce rituel est partagé dans une ambiance paisible et non-agressive, souvent sur la tête et la face de l’autre oiseau, et peut également jouer un rôle dans l’entretien des plumes et au cours des parades nuptiales.     

Quelques parades sont observées, avec le mâle lançant des cris, effectuant des vols circulaires et autres manifestations aériennes telles que s’élever rapidement, faire du vol stationnaire pendant un court instant et se laisser tomber d’une quinzaine de mètres de hauteur. Il répète cette scène de nombreuses fois.

Les deux partenaires pratiquent aussi le lissage mutuel des plumes et le bec à bec, se font des courbettes ou grattent le sol, et le mâle présente de la nourriture à la femelle. Ces parades sont accompagnées de sons.        

La femelle dépose 6 à 11 œufs blancs et incube pendant environ un mois, tandis que le mâle chasse et la nourrit. A la naissance, les poussins nidicoles sont partiellement couverts de duvet. Ils sont emplumés au bout de 44 jours, et restent dans le voisinage du terrier. On peut les voir tester leurs ailes en les étirant et en faisant des battements au sol autour de l’entrée du nid. Ils sont souvent debout en groupes, proches les uns des autres, très calmes, attendant les adultes et la nourriture.   

Au moment du crépuscule, ils suivent souvent leurs parents quand ils vont chasser. La femelle participe à nouveau à ces sorties dès que les jeunes sont moins dépendants. 
La Chevêche des terriers chasse en marchant, en sautillant et en courant au sol, mais aussi depuis un perchoir, ou en voletant au-dessus de la végétation et même en faisant du vol stationnaire dans les airs.
Elle rejette des pelotes contenant les parties indigestes.

Elle capture la proie avec ses doigts et la transfère à son bec pour la transporter jusqu’au nid et nourrir les jeunes. 
Petit à petit, les jeunes chevêches quittent le site de nidification et deviennent indépendantes. Elles pourront se reproduire à l’âge d’un an.  

La Chevêche des terriers est un oiseau très « mignon ». Cette observation a été réalisée récemment par les auteurs des photos de cette page, dans le Nord de l’Argentine.
Ils ont passé de nombreuses heures relativement près du terrier en prenant garde à ne pas déranger les chouettes, et celles-ci qui d’abord étaient plutôt prudentes vis-à-vis des visiteurs, ont fini par devenir très coopératives les jours suivants.

Régalez-vous avec ces belles images d’une famille heureuse !