Lui, de son côté, voyait ses amis tous les jours, et apprenait encore plein de choses intéressantes. Il avait revu le renard une fois, de loin, alors qu’il jouait au bord de l’étang avec les petits cygnes nouveau-nés. Il n’avait pas eu peur, et dans son regard, une froide détermination avait fait comprendre à Futé qu’il était inutile de penser à croquer un seul de ces adorables oisillons ! Il était des leurs désormais, et savait à quoi s’en tenir. Il profitait de cette nouvelle vie, tout en sachant que rien n’était jamais gagné d’avance…
Il retrouvait Margot tous les soirs avec la même joie. Il était si heureux !
Qui a dit que les animaux en peluche n’ont pas d’âme ?
CHAPITRE SEPT
En approchant de la fenêtre, Théo entendit des pleurs. Il osa un œil au-dessus du rebord, et vit Margot, assise sur le lit, serrant dans ses bras un des coussins en soie. Elle pleurait toutes les larmes de son corps. Théo était indécis. D’un autre côté, il ne pouvait pas rester là en suspend éternellement. Rassemblant tout son courage, il poussa la fenêtre et entra…
Margot sursauta et n’en crut pas ses yeux. Mais que faisait donc son ourson favori dehors ? Comment cela était-il possible ?
Margot le prit dans ses bras et le câlina si fort qu’il faillit bien étouffer. Elle était si heureuse de l’avoir retrouvé !
Alors, soulagé, Théo lui raconta ses aventures. Comment il sortait chaque jour, et rencontrait plein d’amis. Tout ce qu’il avait appris avec eux, et comment désormais, il saurait se défendre.
Abasourdie, Margot n’en croyait pas ses oreilles. Son Théo avait failli être dévoré par un renard ? Mais quelle horreur, pensa-t-elle.
Sur ces belles paroles, Margot entreprit de recoudre la fourrure de Théo. La séance fut douloureuse, mais elle lui parlait doucement tout en maniant l’aiguille, et bientôt, il fut remis à neuf…enfin, presque. Encore quelques épines sous les pattes, et ce ne serait plus qu’un mauvais souvenir, plein d’enseignement malgré tout.
A partir de ce jour, Théo descendit régulièrement au jardin. De temps en temps, il rapportait des fleurs à sa petite maîtresse adorée, et elle avait repris ses confidences. Elle lui racontait ses journées à l’école, comme avant, mais là, elle savait qu’il comprenait.
SUITE ET FIN
CHAPITRE SEPT
Texte et illustrations
de
Nicole Bouglouan