Espèces aviaires des Iles Desventuradas

Les îles Desventuradas ou îles Malheureuses sont formées de quatre petites îles océaniques, situées à 850 km au large des côtes chiliennes, au nord-ouest de Santiago dans l'océan Pacifique, et à environ 750 km au nord des Iles Juan Fernández.
Les quatre îles volcaniques comprennent San Félix et San Ambrosio, les plus grandes îles avec respectivement 2 et 3,1 km² de surface. Elles font partie de la chaîne volcanique de l’Ile de Pâques. Deux îlots plus petits, l'Islote Gonzáles (0,25 km²) et la Roca Catedral (0,01 km²) font également partie de l'archipel.

La superficie de ces îles n'est que de 5,40 km² et en raison de la très petite superficie des terres émergées, le biote de cet archipel est rabougri et la topographie est très accidentée. On y trouve deux sommets, l'un de 193 mètres balayé par des vents violents sur San Félix, et un autre de 479 mètres sur San Ambrosio dont les falaises s'élèvent au-dessus de la mer sur presque la totalité du pourtour de l’île. Le petit Islote González mesure 166 m de haut et la Roca Catedral, composée de plusieurs minuscules rochers empilés les uns sur les autres, atteint seulement 53 mètres d'altitude.

Les îles Desventuradas et Juan Fernández forment une biorégion unique. On y trouve des forêts de feuillus tempérées et des prairies contenant de nombreuses espèces végétales endémiques telles que Thamnoseris lacerate, un arbuste endémique que l'on trouve uniquement dans cette écorégion, notamment à San Félix, dans un paysage en grande partie dépourvu de végétation. Il pousse au pied des falaises en formant des touffes et des bordures dans les zones auxquelles les chèvres introduites n'ont pas accès.
À San Félix, la végétation est basse, avec des buissons d'environ 20 à 30 cm de haut en raison des conditions arides, tandis qu'à San Ambrosio, des exemples individuels de Thamnoseris lacerate peuvent atteindre 5 mètres de haut grâce au brouillard.
La végétation se compose généralement d'une petite mosaïque de matorral, de roches stériles et d'arbres de différentes tailles, d'arbustes, de fougères et d'herbes.

Ces îles ne sont pas habitées, hormis un détachement de la marine chilienne et l’ajout récent d'un aéroport sur San Félix. Les infrastructures humaines impliquent la réduction du petit habitat déjà limité par la taille de l'île.
L'expansion agricole récente modifie l'habitat naturel. La présence humaine est croissante, et les espèces introduites de plantes et d'animaux entrent en concurrence avec les espèces indigènes. Les chats et les chiens domestiques menacent les quelques espèces d'oiseaux présentes sur ces îles.
Il n'y a aucun établissement humain sur l'île de San Ambrosio et aucun rapport concernant de nouvelles espèces introduites au-delà de la présence actuelle des chèvres et des rongeurs.

Les oiseaux marins qui nidifient et visitent les îles Desventuradas et l'ensemble de l'écorégion doivent être protégés, car ils jouent un rôle important dans l'écosystème en transférant les nutriments marins au système terrestre qui abrite les plantes et les invertébrés vivant uniquement ici, y compris les poissons et les mammifères comme l’Otarie à fourrure de Juan Fernández, une espèce que l'on ne trouve nulle part ailleurs. Toutes ces espèces, tant végétales qu’animales, pourraient être menacées par des espèces animales envahissantes introduites par l’homme.
La création du Nazca-Desventuradas Park est une étape importante pour la conservation de la biodiversité mondiale. C'est le plus grand parc marin d'Amérique du Sud.