L'oiseau et son nid (page 4)

L’oiseau et son nid, là où tout commence…

Page 4: Ardéidés, Scopidés, Ciconiidés, Balaenicipitidés, Threskiornithidés

Au début de la saison de reproduction et après diverses parades nuptiales, le site du nid est choisi par le couple ou l’un des deux partenaires et le nid est construit à l’intérieur de cette zone. Pour de nombreuses espèces, le nid est le lieu où les oiseaux paradent et s’accouplent. Il joue un très grand rôle pendant la nidification. Il est le berceau des poussins et l’endroit où les adultes les nourrissent avant leur envol vers l’indépendance.

Les familles suivantes sont proches des précédentes. Elles se reproduisent généralement près de l’eau, dans des arbres ou autre végétation aquatique, sauf le Bec en sabot du Nil qui nidifie sur le sol, mais sa grande taille explique à elle seule ses comportements pendant cette période. Les autres espèces nidifient quelquefois en petits colonies lâches établies dans des arbres ou sur des corniches rocheuses comme l’Ibis chauve.

Les Ardéidés déposent leurs œufs dans des nids fait avec des rameaux de bois. Une fois le couple formé, les deux partenaires construisent le nid où l’accouplement a lieu. C’est généralement une plateforme faite avec des brindilles, des roseaux et d’autres matériaux trouvés aux alentours du site. Cette structure plutôt lâche est souvent placée dans un arbre, un buisson ou dans les roseaux.
Quelques espèces nidifient en grandes colonies composées d’espèces mélangées, tandis que d’autres préfèrent des colonies plus petites ou même des petits groupes.
Les butors du genre Botaurus nidifient habituellement dans les roselières et construisent une plateforme flottante. Leur plumage cryptique les rend pratiquement invisibles dans cet environnement.

Toutes les espèces nidifient près de l’eau, à des hauteurs variables au-dessus du sol, depuis le niveau des roseaux jusqu’à 20-30 mètres de hauteur dans les arbres. Les Ardéidés qui se reproduisent dans les roselières ou autre végétation des marais, construisent leur nid assez bas près de l’eau. En revanche, les hérons qui nidifient dans les arbres construisent leur nid plus haut au-dessus du sol.
Plusieurs espèces, et souvent les plus grandes, réutilisent le même nid année après année, et la structure devient alors énorme et très lourde.

L’Ombrette africaine est un oiseau aquatique. Elle fréquente toutes sortes d’eaux peu profondes. Elle aime les rives des lacs, les marais, les cours d’eau lents, rocheux et bordés de végétation, de 300 à 3000 mètres d’altitude.
Elle construit un nid volumineux hébergeant plusieurs générations d’ombrettes ou autres animaux tels que des abeilles, des mangoustes, des lézards et des serpents. Ces nids en forme de dômes sont parmi les plus extraordinaires constructions faites par des oiseaux. Un seul couple peut construire plusieurs nids sur son territoire, dont certains ne seront jamais utilisés.
Il peut mesurer deux mètres de largeur et de hauteur, et peser de 25 à 50 kg. Un couple a besoin d’au moins six semaines pour construire cet énorme nid fait de brindilles, rameaux, racines, herbes et tiges de plantes aquatiques. La chambre d’incubation est tapissée d’argile et de boue, mais aussi de tiges d’herbes aquatiques et d’herbes sèches. Une entrée en forme de tunnel est aménagée sur un côté, et l’ouverture est réduite avec de la boue. Le nid est situé dans la fourche d’un arbre près de l’eau. Il est souvent décoré extérieurement avec des objets brillants et colorés et des matériaux inhabituels.

Les cigognes de la famille des Ciconiidés sont des oiseaux de taille moyenne à grande. Ces oiseaux nidifient dans des arbres, et il leur faut au moins quelques bosquets ou arbres clairsemés dans leurs habitats préférés, mais la Cigogne blanche peut aussi s’installer sur les toits des habitations ou des monuments, tout comme la Cigogne d’Abdim qui fait son nid sur le toit des huttes en Afrique. Mais cette dernière nidifie également sur des îles rocheuses et des hauts plateaux secs. Cette espèce est la seule du genre Ciconia à être vraiment coloniale.

La Cigogne noire nidifie dans les forêts assez denses ou sur les corniches rocheuses des falaises en Espagne, tandis que la Cigogne maguari d’Amérique du Sud est la seule cigogne qui nidifie sur le sol plat et souvent dans des roselières des zones humides. En revanche, ailleurs, elle peut aussi s’installer dans des arbres ou des buissons en fonction des disponibilités offertes par l’habitat.

Le Marabout d’Afrique nidifie souvent dans des grands arbres, entre 10 et 30 mètres au-dessus du sol. Mais il peut aussi nidifier sur des falaises (Zambie) et quelquefois sur des immeubles et autres habitations dans les villes et les villages.
Le nid est construit par les deux adultes avec des rameaux de bois. Il est tapissé de brindilles et de feuilles fraîches.

Le Tantale indien se reproduit en colonies généralement réparties dans plusieurs arbres et souvent au-dessus de l’eau. Les colonies peuvent comprendre jusqu’à 70-100 nids, parfois très près les uns des autres.
Le nid est une plateforme faite avec des rameaux de bois et tapissée de végétation plus douce.

Le Tantale ibis se reproduit en colonies mixtes établies dans des arbres, en compagnie de hérons et d’autres espèces aquatiques. Les colonies comprennent en général 10 à 20 couples, parfois davantage, jusqu’à 50 couples avec les nids espacés de un à trois mètres.
Les deux adultes construisent un nid plutôt petit, en haut d’un arbre de type acacia, bombax ou baobab, et parfois au-dessus de l’eau.

Mais le Tantale ibis en Afrique de l’est et le Tantale indien dans certaines parties de l’Inde, peuvent quelquefois s’installer en ville.

Le Bec en sabot du Nil est un oiseau unique aux origines incertaines à cause de son allure préhistorique. Il est présent dans les grands marais où poussent des roseaux et des papyrus, et dans les marécages inondables où se trouve une importante végétation flottante. Mais il préfère les papyrus.

L’espèce nidifie en solitaire et occupe un grand territoire de plusieurs kilomètres carrés dont une large partie autour du nid est défendue par le couple. Les deux adultes construisent le nid en commençant par préparer une plate-forme flottante d’environ 2,50 à 3 m de diamètre. Ensuite, ils construisent le nid qui fait environ 1,40 de diamètre.
Il arrive parfois que le nid soit construit sur une termitière. Les oiseaux travaillent les tiges des plantes dans le nid en sautant dessus pour les aplatir, et en les poussant à l’intérieur avec leurs doigts.

Les ibis et les spatules diffèrent par leurs becs. Les ibis ont un long bec étroit et courbé vers le bas, tandis que les spatules ont un bec long et large dont l’extrémité est aplatie.
La majorité d’entre eux nidifie en colonies denses, souvent avec d’autres oiseaux aquatiques comme hérons, cigognes, cormorans ou anhingas. Les nids sont alors espacés d’une quinzaine de centimètres seulement.

Les colonies sont établies dans des arbres, des buissons ou de la végétation basse, et parfois même sur le sol, en particulier sur les îles. Quelques espèces nidifient sur des falaises rocheuses ou des piles de rochers, en petites colonies ou seules. C’est le cas de l’Ibis chauve. D’autres espèces qui vivent en forêt nidifient en couples isolés comme l’Ibis huppé à Madagascar.

D’un autre côté, la majorité des spatules nidifie en grandes colonies mixtes comprenant plusieurs milliers de couples. En revanche, la Spatule à bec jaune nidifie seule ou se montre semi-coloniale avec des nids espacés d’au moins 30 mètres.

Le nid est bien souvent une accumulation de divers matériaux comme des herbes, des roseaux, des branches, des rameaux de bois et autres, grossièrement entrelacés. Les deux adultes partagent la construction, avec le mâle qui apporte des matériaux tandis que la femelle les arrange sur le nid.
Quelques manipulations de matériels sont ritualisées et font partie des parades nuptiales. Le couple défend uniquement une petite zone autour du site du nid.