PROTECTION / MENACES / STATUTS :
L’Alapi lugubre est assez commun dans sa distribution, mais il est menacé par la déforestation intense dans le Bassin Amazonien et par l’éclaircissage des terres pour le bétail et la culture du soja. L’espèce est également affectée par la fragmentation des forêts.
La taille de la population est inconnue, mais en dépit de quelques déclins, l’espèce est décrite comme étant assez commune.
Mais actuellement, l’Alapi lugubre est une espèce Vulnérable.
Fr: Alapi lugubre
Ang: Ash-breasted Antbird
All: Várzeaameisenschnäpper
Esp: Hormiguero Lúgubre
Ita: Formichiere pettocenere
Nd: Asborstmierkruiper
Sd: várzeamyrfågel
Photographes:
Roger Ahlman
Pbase Galleries Peru and Ecuador & My bird pictures on IBC
William Price
PBase-tereksandpiper & Flickr William Price
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 8 By Josep del Hoyo-Andrew Elliott-David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8487334504
BIRDS OF SOUTH AMERICA – Passerines - by Robert S. Ridgely and Guy Tudor – HELM Field Guides – ISBN: 9781408113424
The Birds of South America: Vol. II, The Suboscine Passerines De Robert S. Ridgely, Guy Tudor, William L. Brown, World Wildlife Fund – Editeur: University of Texas Press, 1989 – ISBN: 0292770634, 9780292770638 – 940 pages
Neotropical Birds – Cornell Lab of Ornithology
Wikipedia, la enciclopedia libre
Alapi lugubre
Myrmoborus lugubris
Ordre des Passériformes – Famille des Thamnophilidés
INTRODUCTION :
L’Alapi lugubre a été décrit par l’ornithologue allemand Jean-Louis Cabanis en 1847. Quatre sous-espèces partagent une distribution linéaire le long du fleuve Amazone, entre le nord-est du Pérou et l’embouchure du fleuve dans l’Etat de Pará au Brésil.
Cette espèce fréquente les sous-bois épais dans les forêts de plaines le long du fleuve. Elle est présente sur les îles et les rives de l’Amazone, ainsi que sur les affluents les plus importants. C’est un insectivore souvent observé seul ou en couple, mais aussi en petits groupes familiaux.
L’Alapi lugubre est menacé par l’intense déforestation dans le Bassin Amazonien, et la fragmentation des forêts. L’espèce est actuellement Vulnérable.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 13,5 cm
Poids : 20-23 gr
L’Alapi lugubre mâle de la race nominale a la calotte et les parties supérieures gris bleuâtre, mais le front plus clair, plutôt blanc grisâtre, contraste avec la face et la gorge noires. Les ailes et la queue sont légèrement plus foncées.
Les parties inférieures sont gris pâle, plus foncées sur les flancs. Le centre de l’abdomen est blanchâtre.
Le bec est noirâtre. Les yeux sont rouges. Les pattes et les doigts sont gris.
La femelle a la tête et les parties supérieures brun-roux, mais pas de masque noir sur les yeux. Les couvertures alaires présentent des petites taches chamois indistinctes.
Les parties inférieures sont blanches, mais la poitrine est teintée de gris pâle, tandis que les flancs sont brun jaunâtre.
Le juvénile n’a pas été décrit.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
L’Alapi lugubre a quatre sous-espèces, mais les mâles de chaque race sont assez semblables.
M.l. berlepschi (représenté) se trouve dans l’est de l’Equateur (extrême est d’Orellana), dans le nord-est du Pérou (Loreto) et dans l’extrême ouest de la Forêt Amazonienne au Brésil.
La femelle a une teinte olive sur la calotte et les parties supérieures, des couvertures alaires brun-jaune roussâtre, un masque noir sur les lores, la zone oculaire et les couvertures auriculaires. La gorge est blanche avec une ligne indistincte faite de petites taches sombres sur la partie inférieure. Le dessous est gris mais plutôt blanchâtre sur l’abdomen.
M.l. stictopterus (représentée) se trouve dans le centre de la Forêt Amazonienne.
La femelle de cette race diffère de la précédente par sa teinte plus rousse sur le dessus, tandis que les parties inférieures sont plus claires. Le masque noir est plus étendu et atteint la partie supérieure des côtés du cou.
M.l. stictopterus
Femelle
M.l. feminimus (non représentée) se trouve vers le cours inférieur du fleuve Madeira dans le centre-sud de la Forêt Amazonienne.
La femelle ressemble à la précédente mais avec les parties supérieures plus rousses et le dessous plus foncé.
M.l. lugubris (décrite plus haut et non représentée) se trouve sur le fleuve Amazone, depuis le fleuve Madeira vers l’est jusqu’à Baía do Guajará (centre-est Amazonas, centre-nord Pará).
HABITAT :
L’Alapi lugubre se trouve principalement sur les îles du fleuve Amazone et de ses principaux affluents, ainsi que sur les rives. Il fréquente les sous-bois des forêts de plaine plantées de feuillus en bordure de fleuve.
A travers sa distribution, il est présent dans les forêts de varzea, les bosquets d’Heliconia marécageux et les parcelles d’arbres plus grands dans les forêts de Cecropia.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
L’Alapi lugubre émet un bavardage rapide, descendant et métallique « pt’ rr’ rr’ rr’ » ainsi qu’une note calme « pew » unique ou répétée. Nous pouvons également entendre un « jeet » aigu et une sorte de cliquetis.
Le chant est sonore et rapide, une série de notes descendantes ainsi décrite « JEE-JEE-jee-jee-jee-jee-jee-jee-jee-jer ».
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
L’Alapi lugubre se nourrit d’insectes et d’araignées. Il se nourrit seul, en couple ou en groupe familial, à moins d’un mètre du sol. Les proies sont capturées d’un coup de bec, ou en s’élançant sur moins de 30 centimètres pour l’attraper en vol. Mais l’oiseau grimpe aussi aux tiges verticales des plantes Heliconia ou sautille sur le sol. Il se déplace d’un perchoir à l’autre en sautillant ou avec un vol court.
Les oiseaux de cette famille sont généralement monogames et restent en couple pour la vie. Le territoire est défendu toute l’année. Des offrandes de nourriture du mâle à la femelle sont observées avant l’accouplement.
L’Alapi lugubre est probablement résident.
Ces oiseaux ont des ailes courtes et arrondies. Le vol est direct, typiquement lent et flottant.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
L’Alapi lugubre se reproduit pendant les périodes où le niveau des eaux est bas, habituellement dans des zones saisonnièrement inondées.
Le nid se trouve souvent sur le sol ou juste au-dessus, caché dans le tapis de feuilles mortes, les racines des arbres et les déchets organiques.
Un nid a pu être décrit d’après une observation dans le centre du Brésil en septembre (Zimmer and Isler 2003).
C’était une structure en forme de dôme d’une quinzaine de centimètres de hauteur avec une entrée latérale au niveau du sol. L’extérieur du nid était fait avec des feuilles mortes et quelques brindilles fines et sèches, le tout très cryptique au milieu du tapis de feuilles. Une feuille d’environ 15 centimètres, partiellement décomposée, était placée au-dessus de l’entrée. Le nid était sur le sol près de la végétation basse mais plus haute que le toit de la structure.
La majorité des Thamnophilidés pond deux œufs de couleur cryptique. Les deux adultes ont des plaques incubatrices et partagent l’incubation dont la durée est inconnue. La femelle incube la nuit et le mâle dans la journée. Les poussins sont nourris par les deux parents qui partagent les tâches liées à la reproduction.
