Fr: Anabasitte perlée
Ang: Pearled Treerunner
All: Südlicher Perlstachelschwanz
Esp: Subepalo Perlado, Corretroncos Perlado, Pijuí Perlado
Ita: Corridore arboricolo perlato
Nd: Parelboomloper
Sd: Pärlträdlöpare
Photographe:
Roger Ahlman
Pbase Galleries Peru and Ecuador
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 8 By Josep del Hoyo-Andrew Elliott-David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8487334504
A GUIDE TO THE BIRDS OF COLOMBIA by Steven L. Hilty and William L. Brown - Princeton University Press – ISBN 069108372X
BIRDS OF SOUTH AMERICA – Passerines - by Robert S. Ridgely and Guy Tudor – HELM Field Guides – ISBN: 9781408113424
BirdLife International (BirdLife International)
Wikipedia, la enciclopedia libre
The Guardian - Mystery bird: Pearled treerunner, Margarornis squamiger
The nest of the Pearled Treerunner by Harold F. Greeney and Rudy A. Gelis
Anabasitte perlée
Margarornis squamiger
Ordre des Passériformes – Famille des Furnariidés
INTRODUCTION :
L’Anabasitte perlée est un très bel oiseau de la famille des Furnariidés, un habitant des forêts andines. C’est un oiseau arboricole et acrobate lorsqu’il se nourrit, et qui possède un plumage riche en dessins et couleurs. Le nom anglais « treerunner » (coureur dans les arbres) vient de sa façon de chercher des proies en se faufilant rapidement le long des branches et en se suspendant la tête en bas.
Elle est résidente et vit dans les forêts humides à haute altitude. Elle aime tout particulièrement les arbres couverts de mousses et d’épiphytes où elle trouve de nombreux arthropodes.
L’Anabasitte perlée est assez commune dans son habitat forestier en montagne, au-dessus de la ligne des derniers arbres.
La sous-espèce M.s. perlatus est représentée sur cette page.
Cette race a le sourcil blanchâtre (et non jaunâtre). Les taches des parties inférieures sont également plus blanches que chez la race nominale décrite ci-dessous.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 15-16 cm
Poids : 14-19 gr
L’adulte de la race nominale a les parties supérieures châtain-roux vif, y compris les couvertures sus-caudales et la queue. Sur le dessus des ailes, les premières couvertures sont plus foncées, et les rémiges sont brun foncé avec des liserés roux.
Sur les parties inférieures, le menton et la gorge sont chamois jaunâtre. Les côtés du cou et le reste des parties inférieures sont brun olive avec une multitude de taches blanc crème en forme de gouttes d’eau, chacune étant entourée de noir. Ces dessins sont plus nets sur la poitrine, et deviennent plus allongés, plus étroits et moins nets vers l’abdomen et le bas-ventre. Ces taches sont plus longues sur la couleur roussâtre sombre des flancs, et ressemblent à des stries chamois jaunâtre bordées de noir sur les couvertures sous-caudales.
La queue graduée est plutôt longue, avec des plumes dont les tubes raides n’ont pas de barbes et sont recourbés vers le bas. Ce critère est une adaptation à la manière dont l’oiseau cherche ses proies dans les arbres.
Sur la tête, la calotte est plus brune que les parties supérieures. On eut voir un sourcil chamois jaunâtre très net et une ligne post oculaire brun-roux. La zone malaire présente des petites taches indistinctes qui se fondent dans les côtés du cou.
Le bec de deux tons a la mandibule supérieure noir grisâtre tandis que la mandibule inférieure est rosâtre pâle avec une extrémité souvent sombre. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont gris brunâtre.
Mâle et femelle sont identiques.
Le juvénile a les dessins de la poitrine plus irréguliers et les plumes de la gorge ont des extrémités sombres. La calotte est moins uniforme.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
L’Anabasitte perlée a trois sous-espèces reconnues.
M.s. perlatus (ici représentée) se trouve dans les Monts Perijá et dans les Andes de l’ouest du Venezuela, en Colombie, en Equateur et dans le nord du Pérou, au nord du fleuve Marañón.
Cette race a le sourcil blanchâtre (et non jaunâtre). Les taches des parties inférieures sont également plus blanches que chez la race nominale.
M.s. peruvianus se trouve dans les Andes du nord et du centre du Pérou, au sud du fleuve Marañón.
Cette race diffère de la nominale par la calotte brun olive, beaucoup moins de taches jaunâtres sur les parties inférieures, un sourcil jaunâtre et la zone auriculaire moins rousse mais davantage striée.
M.s. squamiger (décrite plus haut) se trouve dans les Andes du sud du Pérou et en Bolivie, et il y a eu quelques observations dans le nord-ouest de l’Argentine.
HABITAT :
L’Anabasitte perlée se trouve dans les forêts humides mais tempérées de haute montagne, aux lisières de ces forêts, dans les haies épaisses des hautes terres et les bois au-dessus de la limite des arbres, en particuliers des bois de Polylepis dont les arbres présentent une écorce épaisse faite de multiples couches.
Cette espèce aime les arbres couverts de mousses et d’épiphytes dans les forêts un peu rabougries en altitude, entre 2500 et 3500 mètres, mais généralement de 1500 à 3800 mètres d’altitude.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
L’Anabasitte perlée est habituellement calme. Mais tout en cherchant des proies dans la végétation, les oiseaux émettent occasionnellement des « tsit » ou des « tik » ténus et haut-perchés en guise de cri de contact. Ces cris sont parfois émis en séries rapides.
Le chant est une série rapide de notes similaires et de trilles « trrrt-trrrt » qui dure environ 1,5 seconde.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
L’Anabasitte perlée est insectivore et se nourrit d’arthropodes. Elle cherche ses proies depuis le niveau moyen de la forêt jusqu’à la canopée, se faufilant sur les branches comme un grimpeur et se suspendant la tête en bas comme une mésange. Elle sautille et tourne le long des branches et des brindilles plus fines. Les rectrices raides lui permettent de rester contre le tronc vertical. Elle est toujours très active.
Elle est en général seule ou en couples, à l’occasion en petits groupes, mais en général en groupes d’espèces mélangées.
Les proies sont capturées dans la mousse et les épiphytes, parfois sur des feuilles mortes et moins souvent sur l’écorce. Mais l’oiseau fouille toutes les branches, verticales et horizontales.
En tant qu’espèce résidente, l’Anabasitte perlée est territoriale et reste certainement dans son petit territoire toute l’année.
Les parades nuptiales de l’espèce ne sont pas connues. Parmi les Furnariidés, quelques espèces relèvent ou claquent des ailes, d’autres gonflent les plumes de la gorge ou dressent les plumes de la calotte.
En regardant le beau plumage de l’Anabasitte perlée, nous pouvons suggérer que les taches en forme de gouttes d’eau de la poitrine sont mises en valeur par des postures adaptées, ainsi que le grand sourcil blanc. Mais des études plus poussées sont nécessaires.
L’Anabasitte perlée est résidente dans sa distribution.
En tant que résidente qui vit et se nourrit dans la végétation épaisse, cette espèce a tendance à avoir les ailes plutôt arrondies et ne vole qu’entre deux sites de nourrissage.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
L’Anabasitte perlée est probablement monogame.
D’après une observation réalisée dans le nord-ouest de l’Equateur, le nid est une balle de mousse et de radicelles étroitement entrelacées, avec une entrée latérale
L’entrée a une largeur de 3,5 centimètres, une hauteur de 2 centimètres et une longueur de 3 centimètres. Elle est cachée par de la mousse qui retombe. Le nid est posé sur la branche et l’entrée est dirigée vers le bas le long du bord de la branche.
La chambre d’incubation est sphérique avec un diamètre de 10 à 12 centimètres. Elle est faite avec des radicelles et des brins d’herbe, et tapissée de poil d’animaux, de morceaux d’écorce et d’écailles provenant des fougères arboricoles.
Les murs du nid sont épais, 1,5 à 2,5 centimètres, et faits de mousse vivante compactée. Le nid est complètement intégré dans la mousse et les épiphytes qui continuent de pousser.
Ce nid est placé dans un arbre, jusqu’à 20-21 mètres de hauteur.
Si l’on tient compte des similitudes entre l’Anabasitte perlée et l’Anabasitte tachetée (Premnopplex brunnescens), la couvée peut comprendre deux œufs.
Des jeunes fraîchement sortis du nid ont été vus en juin au Venezuela, en mai en Colombie, en juillet dans le centre du Pérou et en mars et décembre dans le centre de la Bolivie.
PROTECTION / MENACES/ STATUTS :
L’Anabasitte perlée est assez commune dans un habitat adapté et elle est présente dans plusieurs zones protégées et parcs nationaux. Cette espèce est capable de s’adapter à des dérangements non agressifs et à une fragmentation légère de la forêt.
La population semble stable et actuellement, l’Anabasitte perlée est considérée comme non menacée.