Fr: Araponga tricaronculé
Ang: Three-wattled Bellbird
All: Dreilappenkotinga
Esp: Campanero Tricarunculado
Ita: Campanaro caruncolato
Nd: Drielelklokvogel
Sd: tretömmad klockkotinga
Photographe:
Dubi Shapiro
Dubi Shapiro Photo Galleries
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 9 - by Josep del Hoyo - Andrew Elliot - David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8487334695
Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)
THE WILSON JOURNAL OF ORNITHOLOGY
The bell-like call of the Three-Wattled Bell Bird
Bellbird Biological Corridor preserves habitat of the three-wattled bellbird
Wikipedia, the free encyclopaedia
Araponga tricaronculé
Procnias tricarunculatus
Ordre des Passériformes – Famille des Cotingidés
INTRODUCTION :
L’Araponga tricaronculé est endémique d’Amérique Centrale où il est présent depuis l’est du Honduras jusqu’à l’ouest du Panama. Il se reproduit en altitude sur les hauts plateaux et effectue des migrations altitudinales pour aller passer l’hiver dans les zones plus basses, jusqu’au au niveau de la mer.
Cette espèce se nourrit exclusivement de gros fruits, et plus particulièrement ceux des Lauracées.
Pendant la saison de reproduction, le mâle parade depuis la cime des arbres en secouant ses longues caroncules noires et en criant continuellement.
Mâle et femelle ont des plumages totalement différents, très cryptique pour la femelle qui se fond ainsi dans la végétation car elle assume seule toutes les tâches liées à la nidification. En ce qui concerne le mâle, les caroncules poussent pendant toute la durée de sa vie.
L’Araponga tricaronculé est affecté par la perte de son habitat sur les aires d’hivernage, à cause de la déforestation au profit de l’agriculture et des plantations de bananiers.
L’espèce est actuellement Vulnérable.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : M : 30-33 cm – F : 25 cm
Poids : M : 220 gr – F : 145 gr
L’Araponga tricaronculé mâle adulte a la tête, le cou et la poitrine blancs, tandis que le reste du plumage est châtain-brun.
Sur la tête blanche, les lores et les paupières sont noirs. On peut voir trois caroncules noirâtres dont une qui pend depuis la base de la mandibule supérieure tandis que les deux autres se trouvent aux commissures de la large bouche noire. La longueur de ces ornements représente environ 1/3 de la longueur du corps.
Le bec noir a une ouverture très large et les bords coupants sont gris pâle. Les yeux sont brun noirâtre. Les pattes et les doigts sont gris foncé, mais le dessous des orteils est jaunâtre.
La femelle adulte est très différente et plus petite que le mâle. Les caroncules sont absentes.
Les parties supérieures sont vert-olive, plus foncées sur les primaires et leurs couvertures. Les parties inférieures sont jaunes avec des stries vert-olive sauf sur le bas-ventre.
Sur la tête, la face présente des stries jaune terne indistinctes. La calotte et la nuque sont vert-olive. Un cercle oculaire jaune entoure l’œil sombre.
Le juvénile ressemble à la femelle. Le jeune mâle acquiert le plumage adulte graduellement sur trois ans. Les caroncules apparaissent vers 6-12 mois, mais elles sont plus petites que chez le mâle adulte.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
L’Araponga tricaronculé se reproduit depuis l’est du Honduras (Sierra de Agalta), dans le nord-ouest du Nicaragua, au Costa Rica et dans l’ouest du Panama (à l’est de la péninsule d'Azuero).
Il effectue des déplacements altitudinaux pour aller passer l’hiver dans les plaines adjacentes moins élevées.
HABITAT :
L’Araponga tricaronculé se reproduit sur les hauts plateaux, dans les forêts humides de montagne, entre 1200 et 2300 mètres d’altitude, et parfois plus haut.
En dehors de la saison de reproduction, il est présent dans les collines et les forêts jusqu’au niveau de la mer.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
L’Araponga tricaronculé est souvent détecté grâce à son cri territorial très particulier qui ressemble au son produit par une cloche. Ce son est perçu comme un chant complexe en trois parties. Il est décrit comme un « boing » sonore qui ressemble un peu au bruit produit par un coup de marteau sur une surface dure. Ce bruit est associé à des grincements moins forts, des sifflements et diverses notes dures ou aiguës. Ce cri figure parmi les plus forts du monde aviaire.
Il est émis par le mâle posé avec le corps tendu vers l’avant et le bec grand ouvert. Ce cri produit un son équivalent à 100 décibels. Le mâle chante presque toute la journée dans son territoire. Il devient très bruyant lorsqu’il cherche à attirer une femelle.
Ce chant présente des variations régionales très marquées. Il n’est pas déterminé par l’instinct car l’oiseau apprend son chant.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
L’Araponga tricaronculé se nourrit principalement de fruits de diverses espèces de plantes, et plus particulièrement ceux des Lauracées. Il est capable de consommer de gros fruits grâce à la large ouverture de sa bouche, mais il prend aussi des baies.
Il cueille les fruits en étant perché, mais aussi en effectuant des sorties rapides et brèves en vol. Il joue un rôle très important au niveau de la dispersion des graines des arbres fruitiers. Il se nourrit à mi-hauteur et dans la partie haute de la forêt humide.
Pendant la saison de reproduction, l’Araponga tricaronculé reste au même niveau dans les arbres de la forêt, mais à des altitudes variant de 1200 à 2100 mètres.
Le mâle parade depuis des perchoirs à découvert à la cime des arbres, mais ces perchoirs sont surtout utilisés par les mâles pour proclamer le territoire et en avertir les autres mâles en chantant. Ils émettent alors leur cri sonore si particulier. Les territoires sont établis autour de ces postes où les mâles passent la plus grande partie de leur temps.
En revanche, courtiser une femelle ne se fait pas sur ces perchoirs élevés. Si une femelle est attirée par un mâle, celui-ci descend de façon abrupte pour aller se poser sur un petit arbre dans le sous-bois juste en dessous. Lorsque la femelle suit le mâle et semble réceptive, l’accouplement peut se produire sur une branche latérale horizontale, après une série de cris et de sauts par le mâle, et finissant en un « bock » explosif tandis que le mâle saute sur le dos de la femelle.
Lorsque le mâle émet ces cris sonores, il ouvre largement sa grande bouche noire tandis que les caroncules vibrent.
Ces parades sont également utilisées contre les intrus et les autres mâles. Il s’approche alors de l’intrus et crie fortement tout près de sa tête pour l’intimider avec la grande bouche noire et les longues caroncules vibrantes.
La femelle effectue seule toutes les tâches liées à la nidification.
L’Araponga tricaronculé effectue des déplacements altitudinaux pour aller hiverner dans les plaines plus basses. Cette migration est probablement associée à la disponibilité de nourriture, et plus particulièrement de fruits mûrs.
Après la reproduction au-dessus de 1200 mètres d’altitude, il se déplace d’abord plus haut avant de descendre au niveau de la mer. L’espèce a été observée sur des îles au large de la côte sud du Panama.
D’après une étude récente, des individus venant des hauts plateaux du nord du Costa Rica migrent d’abord jusqu’aux plaines du sud-est du Nicaragua, et continuent ensuite jusqu’aux zones côtières du Pacifique dans le sud-ouest du Costa Rica.
L’Araponga tricaronculé mâle présente des modifications des rémiges plus ou moins importantes. Les primaires externes sont modifiées, les extrémités des vexilles internes qui dépassent les vexilles externes sont légèrement crochues. Ce critère particulier joue probablement un rôle dans les parades du mâle lorsqu’il effectue des battements brefs ascendants.
Lorsqu’il consomme un fruit, l’oiseau vole d’avant en arrière entre différents arbres, et il effectue aussi des sorties aériennes brèves pour aller cueillir des fruits.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
L’Araponga tricaronculé se reproduit sur les hauts plateaux à partir du mois de mars et jusqu’en septembre.
La femelle quitte son partenaire après les parades et l’accouplement pour aller construire le nid et élever seule la couvée.
Le nid de cette espèce n’a pas été étudié, mais nous savons que les arapongas sont très discrets à cette période. Le nid, généralement une simple structure faite avec des rameaux de bois, est rarement observé car il est souvent construit et bien caché dans des parcelles de végétation épaisse. La ponte ne contient qu’un ou deux œufs chaque saison. A ce moment-là, l’habitat est très important pour cette espèce vulnérable.
D’après une observation, le nid de l’Araponga tricaronculé a pu être décrit en 1975. C’était une structure faite avec des rameaux de bois d’environ 20 cm de longueur, entrelacés de manière lâche. Le nid était situé dans la fourche d’un arbre dans les sous-bois, à l’intérieur de la canopée de la forêt et à la lisière d’une zone de pâturage. En revanche, les œufs n’ont pas été observés.
Si l’on compare avec les espèces de la même famille des Cotingidés, l’incubation peut durer de 17 à 19 jours, et la période au nid pourrait s’étendre sur 25-30 jours.
Il n’y pas d’autres informations pour le moment.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
L’Araponga tricaronculé est affecté par la perte de son habitat, causée par une intense déforestation pour favoriser l’expansion de l’agriculture et du bétail, en particulier dans les plaines où l’espèce passe l’hiver. Même certaines réserves sont menacées par l’éclaircissage de la végétation, toujours au profit de l’agriculture.
La population est grossièrement estimée à 6000/15 000 individus matures, et elle semble décliner rapidement.
L’Araponga tricaronculé est actuellement classé en tant qu’espèce Vulnérable.