Bécasseau du ressac

INTRODUCTION :
Le Bécasseau du ressac est aujourd’hui placé dans le genre Calidris, après divers passages par d’autres genres (Tringa et Aphriza) et des relations incertaines avec d’autres espèces. Mais une étude moléculaire suggère que deux espèces de bécasseaux, le Bécasseau maubèche et le Bécasseau de l’Anadyr sont les plus proches, avec certains aspects du plumage similaires.
Le Bécasseau du ressac hiverne le long des côtes Pacifique des Amériques et se reproduit en Alaska. En dehors de la saison de reproduction, il partage ses aires d’hivernage avec le Tournepierre noir dans l’hémisphère nord, et avec le Tournepierre à collier dans l’hémisphère sud, dont les comportements sont similaires.
L’espèce n'est pas globalement menacée pour le moment avec des nombres assez stables.

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 23-26 cm
Envergure : 55 cm
Poids : 133-250 gr

Le Bécasseau du ressac en plumage nuptial a les parties supérieures tachetées de gris sur la tête, le manteau et le haut des scapulaires, avec des liserés châtain et blancs. Les plus grandes plumes des scapulaires sont terminées de noirâtre, et présentent de grandes taches ovales bien nettes, de couleur chamois doré. Une barre alaire étroite et blanche est bien visible en vol. Le dessus de la queue et la base des rectrices sont blancs, mais on remarque une large bande subterminale noire et une fine bande terminale blanche.

Sur les parties inférieures blanchâtres, le bas de la poitrine et les flancs portent des chevrons noirs. Le dessous des ailes est surtout blanc, avec quelques couvertures primaires grisâtres ainsi que le bord d’attaque.

La tête, le cou et le haut de la poitrine sont intensément striés.
Le bec assez court est de couleur sombre, avec la base de la mandibule inférieure et les bords des deux mandibules jaunes ou orangés. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont jaunes.

Mâle et femelle sont semblables.
Le juvénile ressemble à l’adulte en hiver mais il a les parties supérieures légèrement plus brunes avec la majeure partie des plumes bordées de chamois. La poitrine est tachetée de brunâtre, tandis que les flancs et le haut de l’abdomen sont finement tachetés de gris-brun.

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Bécasseau du ressac se reproduit dans le centre et le sud de l’Alaska et dans l’ouest du Yukon.
Il hiverne le long de la côte Pacifique des Amériques, depuis le sud-est de l’Alaska vers le sud jusqu’au Détroit de Magellan.

HABITAT :
Le Bécasseau du ressac se reproduit sur les arêtes rocheuses dans la toundra en montagne, au-dessus de la ligne des derniers arbres.
En dehors de la saison de reproduction, il est surtout présent sur les rives rocheuses et les îles de l’Océan Pacifique, ainsi que sur les jetées et les brise-lames. Les aires d’hivernage sont longues et étroites, et s’étendent sur plus de 17 500 kilomètres le long des côtes, mais juste sur quelques mètres au-dessus de la ligne des marées.
Pendant la migration, il fait parfois des haltes brèves sur les plages de sable et plus rarement dans les vasières.

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Bécasseau du ressac émet des bavardages haut-perchés « chir chir chir chir chir » en particulier lorsqu’il se nourrit ou pendant le vol. Nous pouvons également entendre un sifflement aigu et plaintif « kee-wee-ah » mais l’espèce est généralement silencieuse.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Bécasseau du ressac se nourrit sur les rochers recouverts d’algues, dans les zones intertidales et parfois sur les plages sableuses voisines.
Il se nourrit d’insectes, mollusques et bernacles, mais pendant l’été dans la toundra, il consomme principalement des insectes, des araignées, des escargots et occasionnellement des graines.
Sur la côte, son régime comprend des moules, des patelles, des escargots, des bernacles et divers crustacés.
Les mollusques sont arrachés des rochers avec un rapide mouvement latéral de la tête, grâce au bec épais. Il lui arrive aussi quelquefois de sonder la vase.
Il est souvent observé dans des petits groupes d’espèces mélangées, en compagnie de tournepierres et de bécasseaux.

Au début de la saison de reproduction, le Bécasseau du ressac effectue des parades aériennes au-dessus du site de nidification, un long vol avec les ailes papillonnantes tout en suivant une ligne légèrement arquée. Ensuite, il glisse en émettant des cris répétés ou en chantant.
L’espèce est territoriale et probablement monogame. Les couples se forment sur les aires de reproduction.

Le Bécasseau du ressac est migrateur et se déplace depuis les aires de nidification en Alaska jusqu’au Détroit de Magellan, en voyageant le long de la côte Pacifique des Amériques. Il quitte les aires de reproduction de juillet à mi-octobre, et revient entre début mars et fin avril/mi-mai.

Le vol est rapide avec des battements actifs et puissants. Il effectue souvent des petits vols rapides et papillonnants entre les rochers.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La ponte a lieu entre la mi-mai et début juin. La densité est de l’ordre de 3 à 5 couples/km².
Le Bécasseau du ressac nidifie sur le sol, dans un creux naturel sur la surface d’une arête rocheuse élevée et sèche entourée de végétation rase. Le nid est tapissé de débris de feuilles mortes, de lichens et de mousse.

La femelle dépose 4 œufs chamoisés avec des taches sombres. Les deux adultes partagent l’incubation pendant 22-24 jours. Les poussins duveteux quittent le nid très vite après l’éclosion, et les parents s’en occupent ensemble, mais les jeunes sont capables de se nourrir eux-mêmes. Ils s’envolent probablement au bout d’un mois.
Les adultes et les jeunes sont capturés par le renard roux, les Falconidés du genre Falco et les skuas de la famille des Stercorariidés, tandis que les œufs sont pris par le spermophile arctique.