Fr: Colibri d'El Oro
Ang: Blue-throated Hillstar
Esp: Estrella de Garganta Azul
Nd: Blauwkeelbergnimf
Sd: blåstrupig bergstjärna
Photographe:
Roger Ahlman
Pbase Galleries Peru and Ecuador
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 5 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334253
Mongabay - This blue-throated hummingbird is new to science, but already endangered
New species of hummingbird identified in Ecuador
SCI-NEWS - New Hummingbird Species Discovered in Ecuador
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Colibri d’El Oro
Oreotrochilus cyanolaemus
Ordre des Apodiformes – Famille des Trochilidés
INTRODUCTION :
Le Colibri d’El Oro a été découvert récemment, en avril 2017, à haute altitude dans les Andes Equatoriennes.
Cette espèce fréquente habituellement les cours d’eau bordés de buissons, et cette zone ne s’étend que sur 114 km².
Ce colibri décrit en septembre 2018, est bien adapté aux températures très froides qui règnent dans son habitat. Comme les autres membres de ce groupe, il passe au moins la moitié de sa vie dans un état de torpeur, car son environnement froid est pauvre en oxygène. Il se nourrit de nectar de fleurs, et en particulier des Astéracées. Mais d’autres plantes sont également visitées. Ses comportements pendant la reproduction sont inconnus à ce jour.
Le Colibri d’El Oro a une distribution extrêmement restreinte dans laquelle il est menacé par les activités minières, les plantations de pins et l’expansion des pâturages, qui entraînent la perte de l’habitat. Des mesures de conservation sont requises pour protéger cette petite zone sous peine de voir disparaître l’espèce.
Le Colibri d’El Oro est actuellement classé en tant qu’espèce en Danger Critique d’Extinction.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 11-12 cm
Le Colibri d’El Oro mâle adulte a la gorge bleu outremer caractéristique des mâles de ce groupe. La tête est vert émeraude irisé, et les reflets bleu-vert d’étendent vers le bas sur les épaules et dans le dos.
Sur le dessus des ailes, les rémiges et les grandes couvertures sont noirâtre terne avec un léger reflet bleu. Les primaires externes ont des liserés blanchâtres étroits. Sur le dessus de la queue, les couvertures sus-caudales sont bleu-vert émeraude tandis que les rectrices centrales sont bleu noirâtre ou bleu-vert.
Sur les parties inférieures, le triangle bleu de la gorge est souligné d’un collier noir qui sépare les plumes irisées bleues des parties inférieures blanches. On note la présence d’une bande verticale noirâtre depuis la moitié de l’abdomen jusqu’à la poitrine. La zone qui s’étend des côtés de la poitrine jusqu’aux flancs est gris verdâtre.
Sur la partie inférieure de la queue, les rectrices centrales sont plutôt bleu noirâtre, tandis que les rectrices externes sont blanches avec des extrémités noirâtres de taille variable.
Le bec noir est assez long et légèrement courbé vers le bas. Les yeux sont brun foncé, avec une petite tache blanche sur le coin à l’arrière de l’œil. Les pattes et les longs doigts sont noirs.
Le Colibri d’El Oro femelle adulte a la tête, les épaules et le dos plutôt vert bronze que vert émeraude. Le front est plus sombre. Les couvertures sus-caudales sont bleues et plus vivement colorées que les parties supérieures, et les rectrices centrales présentent un reflet métallique bleu-vert. Sur le dessus des ailes, les rémiges et les grandes couvertures sont sombres avec un léger reflet bleuâtre, et les primaires externes sont finement bordées de blanchâtre.
Elle n’a pas la belle couleur bleue sur la gorge. Le menton et la gorge sont blanc terne avec des taches vertes sur les côtés et plus sombres sur le menton et le centre de la gorge. Le reste des parties inférieures est chamois grisâtre terne avec quelques plumes d’un vert-olive plus vif sur les flancs. Les rectrices sont vert bleuâtre avec des bases blanches sur toutes les plumes sauf les deux rectrices centrales.
Le juvénile ressemble à la femelle adulte mais il est beaucoup plus terne. La base de la mandibule inférieure et l’intérieur de la bouche sont orange pâle.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Colibri d’El Oro est confiné dans une zone qui comprend quelques sommets montagneux dans les provinces de La Loja et d’El Oro dans le sud de l’Equateur. Cette zone mesure approximativement 114 km². Elle est limitée par la vallée fluviale de Jubones-León au nord et au nord-est, et par le bassin de drainage de Puyango-Catamayo au sud.
HABITAT :
Le Colibri d’El Oro se trouve dans les zones de páramo, un écosystème unique composé de tourbières et de broussailles avec des plantes à feuilles persistantes clairsemées, de la mousse et des cactus. Ce colibri vit dans un environnement froid et pauvre en oxygène.
Il est présent en altitude, entre 3300 et 3700 mètres sur les arêtes rocheuses, autour des cours d’eau sur les pentes douces, mais également dans les terrains vallonnés et les collines escarpées.
CRIS ET CHANTS :
Les espèces du genre Oreotrochilus émettent des chants territoriaux produits par les deux adultes et comprenant des gazouillis rapides avec des notes ascendantes et descendantes entrecoupées de cliquetis ou de vibrations. Ils émettent aussi une variété de notes très variables au niveau de la composition.
Les deux adultes émettent souvent un cri court composé d’une seule note qui monte et descend, et dont le volume est plus important sur la note montante.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Colibri d’El Oro se nourrit de nectar de fleurs, et plus particulièrement de la plante Chuquiraga jussieui de la famille des Astéracées, native d’Equateur et du Pérou. Cette plante est aussi nommée « plante nationale des grimpeurs des montagnes andines » et aussi « fleur de l’amour vrai ».
Elle représente la principale source de nourriture de ce colibri qui est lui-même son principal pollinisateur. Mais le Colibri d’El Oro consomme aussi le nectar d’autres plantes comme les Ericacées.
Lorsqu’il se nourrit, il est souvent chassé des lieux par les espèces dominantes.
A cause de cet environnement pauvre en oxygène, cette espèce a tendance à moins pratiquer le vol stationnaire que les autres Trochilidés. Il se nourrit davantage en grimpant le long de la plante, latéralement ou la tête en bas, ou bien en se posant près de la fleur. Ses longs doigts sont bien adaptés à ce comportement. Il peut consommer jusqu’au double de son poids en nectar ! Il effectue aussi quelques vols courts pour capturer des insectes, surtout des Diptères.
Cependant, la dégradation de cet habitat entraîne la disparition des plantes à fleurs, et surtout Chuquiraga jussieui, à travers la distribution montagneuse de ce colibri. La restauration de ce type d’habitat représente la phase principale de la protection de cette espèce.
Le Colibri d’El Oro se pose souvent sur des rochers couverts de lichens ou sur des éboulis, généralement près du sol et des petits cours d’eau. La nuit, il entre dans un état d’hibernation ou de torpeur, pendant lequel son métabolisme et les battements de son cœur ralentissent. Le cœur de cet oiseau bat à raison de 1600 battements/minute pendant la journée, alors qu’il descend à 200 battements/minute durant la nuit. Cet état lui permet de survivre dans cet environnement froid, en particulier pendant la nuit.
Les comportements de cette espèce pendant la reproduction sont inconnus.
Le Colibri d’El Oro est résident et aucun déplacement altitudinal n’a encore été observé.
Il vole seulement entre les diverses plantes dont il prend le nectar, et il pratique moins souvent le vol stationnaire que les autres colibris. Il n’effectue probablement que des vols courts.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
Ces comportements n’ont pas encore été décrits. Mais dans ce groupe de colibris vivant à haute altitude en montagne, les couleurs du plumage jouent un rôle dans la vie sociale de ces oiseaux. La couleur vive de la gorge représente à elle seule un signal qui permet ou au contraire décourage la reproduction.
Le groupe des colibris Andins comprend cinq sous-unités. Le genre Oreotrochilus est dans la seconde parmi d’autres. Ils ont en commun certains comportements comme des présentations avec les ailes ouvertes juste après s’être posés ; ils émettent des cris de détresse ; ils effectuent des parades en étant posés ; ils émettent des chants territoriaux ; leur plumage présente certaines caractéristiques communes ; la forme du nid et le site du nid.
Le nid de ces espèces qui vivent en altitude est généralement volumineux. Il est fait avec de la mousse et des lichens soudés par de la toile d’araignée. Le nid est souvent installé dans un endroit abrité, sous des touffes d’herbes ou contre un rocher. Ce type de structure a pour but de contrôler l’impact d’un climat difficile et froid car ces nids sont construits face au soleil et à l’abri du vent.
Chez les colibris de montagne, les rôles sont généralement inversés et le territoire est défendu par la femelle.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Colibri d’El Oro a une distribution très restreinte, à peine 114 km² dans les Andes d’Equateur.
Cette espèce disparaît rapidement car son habitat est converti en plantations de pins et en pâturages. De plus, cette zone se trouve au milieu des concessions minières concernant divers métaux dont l’or.
Il est absolument nécessaire de protéger cette zone, et les chercheurs travaillent aujourd’hui avec l’aide des communautés locales afin de préserver l’oiseau et son habitat.
La population est très grossièrement estimée à 250/750 individus, mais probablement moins de 500 individus.
Le Colibri d’El Oro est actuellement classé en tant qu’espèce en danger Critique d’Extinction.