Fr: Colibri géant
Ang: Giant Hummingbird
All: Riesenkolibri
Esp: Picaflor gigante - Colibrí Gigante
Ita: Colibri Gigante
Nd: Reuzenkolibrie
Sd: Jättekolibri
Photographes:
Roger Ahlman
Pbase Galleries Peru and Ecuador
Eduardo Andrés Jordan
MIS AVES – AVES DE ARGENTINA
Philippe et Aline Wolfer
OISEAUX D'ARGENTINE
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 5 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334253
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Colibri géant
Patagona gigas
Ordre des Apodiformes – Famille des Trochilidés
INTRODUCTION :
Le Colibri géant est le plus grand colibri de la famille des Trochilidés, et l’unique membre du genre Patagona. Il se trouve en Amérique du Sud, en Equateur, au Pérou et au Chili, et deux sous-espèces partagent cette vaste distribution.
Cette espèce fait partie de la sous-famille des Trochilinae qui comprend environ 90% des espèces. Le genre Patagona fait partie du groupe Andin. Les colibris de ce groupe partagent plusieurs critères au niveau des parades nuptiales, des cris et des chants, du site de nidification, ainsi que quelques critères morphologiques.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 20-22 cm
Envergure : 21,5 cm
Poids : 18-23 gr
Le mâle adulte de la race nominale a les parties supérieures brun-olive terne avec un croupion blanc très évident, tandis que les couvertures sus-caudales vert bronze sont bordées de blanc. La queue fourchue est cunéiforme. Les rectrices sont vert bronze avec des bases blanchâtres, mais les rectrices les plus externes ont une partie centrale gris pâle. Les ailes sont brun-olive terne. Elles sont très longues et atteignent presque l’extrémité de la queue lorsqu’elles sont fermées.
Les parties inférieures et les côtés du cou sont cannelle terne et contrastent avec les couvertures sous-caudales blanches.
Le bec noir est robuste et droit. Les yeux sont brun foncé, entourés d’un cercle oculaire blanc. Les pattes cannelle terne sont emplumées jusqu’aux orteils. Les doigts sombres sont grands et robustes.
La femelle est globalement plus terne, avec les parties inférieures variablement tachetées de gris, bien que certaines femelles ressemblent aux mâles.
L’immature a les parties inférieures roussâtres mais la gorge est mouchetée de gris. Les parties supérieures présentent de fins dessins écaillés et les rémiges ont des liserés blancs.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Colibri géant a deux sous-espèces.
P.g. gigas se trouve dans le centre et le sud du Chili et dans la zone adjacente du centre ouest de l’Argentine. Les populations du sud hivernent vers le nord jusqu’au nord-ouest de l’Argentine. Cette espèce est observée régulièrement en été dans les Sierras Grandes de Cordoba, dans le centre de l’Argentine.
P.g. peruviana se trouve dans les Andes du sud-ouest de la Colombie, vers le sud jusqu’à l’extrême nord du Chili et dans le nord-ouest de l’Argentine.
Cette race a le bec et les ailes plus longs que « gigas ». Les parties inférieures sont d’un roux cannelle plus vif et le croupion est moins blanc. La femelle a les parties inférieures plus ternes que le mâle pendant presque toute l’année.
HABITAT :
Le Colibri géant se trouve habituellement dans les habitats ouverts, les zones broussailleuses arides des montagnes ou les champs cultivés avec des haies, et sur les coteaux plantés d’arbustes et de chardons, ainsi que de cactus colonnaires.
L’espèce fréquente les canions broussailleux et peut être vue près des petits cours d’eau en Equateur et au Pérou où elle est présente entre 2500 et 3000 mètres d’altitude, occasionnellement jusqu’à 3300 mètres. Cependant, en dehors de la saison sèche, on le trouve entre 2500 et 4000 mètres et jusqu’à 4800 mètres au Pérou, mais aussi en Bolivie, en Argentine et dans le nord du Chili.
Les populations du sud du Chili sont à des altitudes moindres, souvent depuis le niveau de la mer jusqu’à 2000 mètres.
Le Colibri géant est largement distribué le long des Andes, sur les versants est et ouest.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Colibri géant pousse des cris très courts émis par les deux sexes. Ils émettent un seul « squip » grinçant, ainsi qu’un « teee » et un « zrr » moins caractéristiques. Ces cris sont généralement émis depuis des perchoirs à découvert, dans des arbustes ou à la cime des arbres.
Les cris de poursuite sont lancés par les oiseaux pendant la défense des aires de nourrissage. Ces signaux sonores comprennent des pépiements grinçants et sifflants mêlés à des trilles. Ces sons ont un rôle important dans l’identification des espèces sur le terrain.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Colibri géant se nourrit du nectar de nombreuses espèces de plantes, en particulier Agave et Puya, mais aussi Opunta cylindrica et autres grands cactus, Buddleia, Passiflora, Sittacanthus, Eucalyptus, Mutisia, Nicotiana et Lobelia.
Il préfère le nectar de Oreocereus celsianus et autres plantes similaires mais plus petites comme Cleistocactus tupizensis. La première fleurit pendant toute la saison humide.
Le Colibri géant pratique moins fréquemment le vol stationnaire que les autres Trochilidés. En général, il se pose sur la plante et grimpe sur une tige, et tout en s’accrochant aux pétales des fleurs, il pousse son bec dans le calice pour aller jusqu’au nectar.
Il capture aussi des insectes, surtout en les happant plutôt qu’en voltigeant. Il les capture aussi dans les fleurs tout en suçant le nectar.
Le Colibri géant peut se montrer agressif lorsqu’il se nourrit. Il est territorial et défend ses aires de nourrissage. Il lui arrive d’attaquer les autres oiseaux et même les grands insectes qui se nourrissent aussi de nectar, afin de les déplacer et de les chasser en vol.
Il n’y a aucun lien entre les deux partenaires qui se séparent juste après l’accouplement. Les mâles chantent et font des parades aériennes pour attirer les femelles, en effectuant un vol en forme de U devant elles. Les mâles sont polygames et s’accouplent avec plusieurs femelles pendant cette période. En revanche, les femelles effectuent seules toutes les tâches liées à la reproduction.
Le Colibri géant de la race nominale quitte les aires de reproduction du Chili et du centre-ouest de l’Argentine pour migrer à travers les Andes jusqu’au nord-ouest de l’Argentine en automne et en hiver.
La race « peruviana » est moins étudiée, mais ces oiseaux se déplacent probablement en fonction de la floraison des Agaves.
Le Colibri géant effectue 8 à 10-15 battements d’ailes par seconde, ce qui est beaucoup plus lent que les petites espèces de colibris qui effectuent jusqu’à 70 battements par seconde, et jusqu’à 200 pendant les parades.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction varie en fonction de la distribution, et a lieu entre décembre et mars en Equateur, entre septembre et mars au Pérou, et entre octobre et janvier au Chili.
Le nid du Colibri géant est situé dans un large buisson ou dans un arbre, souvent un Eucalyptus ou un peuplier, mais aussi à la cime d’un cactus, souvent à 2-4 mètres au-dessus du sol.
C’est la femelle qui construit le nid. La petite structure est attachée à une branche. Elle est faite de mousse et de lichens, et l’intérieur est tapissé de matériaux plus doux, souvent de la laine de mouton. La partie externe est couverte de toiles d’araignées. Le nid est habituellement placé dans une zone à proximité de l’eau.
La femelle dépose 1-2 œufs blancs (en général deux). Elle incube seule pendant 12-13 jours. Les poussins sont nourris avec des insectes prédigérés et régurgités par la femelle directement au fond du bec et dans l’estomac des poussins. A cette période, elle peut capturer jusqu’à 2000 insectes par jour.
Les jeunes quittent le nid au bout de 20 jours après l’éclosion, quand ils deviennent trop grands pour le petit nid.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Colibri géant est décrit comme étant peu commun dans sa vaste distribution. Il a su s’adapter aux paysages créés par les hommes et se trouve dans plusieurs zones protégées et parcs naturels.
La taille de la population n’est pas connue mais semble stable, et actuellement, le Colibri géant est considéré comme non menacé.
