Conure à long bec
Enicognathus leptorhynchus
Ordre des Psittaciformes – Famille des Psittacidés
INTRODUCTION :
La Conure à long bec est endémique du centre du Chili où elle fréquente les forêts de Nothofagus et d'Araucaria Araucana. Mais on la trouve également dans les zones cultivées et à proximité des zones ouvertes. L'espèce est visible jusqu'à 2 000 mètres d'altitude en été.
Elle ressemble beaucoup à la Conure magellanique dont elle partage le même genre Enicognathus, mais la Conure à long bec est plus grande, avec une mandibule supérieure plus longue. Les territoires des deux espèces se chevauchent dans le centre du Chili.
Le nom de Conure à long bec vient de la mandibule supérieure très allongée, ce qui rend ce bec inhabituel bien adapté à une alimentation composée de graines d'herbes et de chardons, de bourgeons et de baies, et surtout de graines d'Araucaria.
Cette espèce nidifie généralement dans les cavités des arbres et plusieurs couples peuvent se reproduire dans le même arbre. Des crevasses rocheuses sont également utilisées, en fonction de la disponibilité des cavités.
La Conure à long bec semble être assez commune localement, malgré une aire de répartition relativement restreinte. Mais l’espèce n’est pas globalement menacée pour le moment.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 40-43 cm
Poids : 240 gr
La Conure à long bec a un plumage vert jaunâtre, à l'exception de la tache rouge brunâtre au centre de l’abdomen. Sur le dessus des ailes d'un vert plus intense, les rémiges primaires sont plus foncées, principalement vert émeraude avec des vexilles externes bleu-gris. La longue queue graduée est rouge brunâtre. De fines barres noires sont visibles sur le plumage vert du corps, formant des motifs écaillés.
Sur la tête, le front et les lores sont d’un rouge un peu terne qui s'étend en dessous et en arrière de l'œil. La calotte verte présente des barres noires plus larges que sur le corps.
Le bec est gris brunâtre, avec une mandibule supérieure très allongée. Les yeux sont bruns, entourés d'un cercle oculaire gris rougeâtre. Les pattes et les doigts sont gris brunâtre.
Le mâle et la femelle sont semblables.
Quelques observations ont permis de décrire l'habitat de reproduction de la Conure à long bec. L'espèce utilise des parcelles dispersées de forêts anciennes de Nothofagus situées dans les paysages agricoles des basses terres du sud du Chili, ce qui entraîne des conflits avec les humains, et en particulier les producteurs de céréales.
La Conure à long bec nidifie dans des arbres atteignant 23 mètres de haut, au tronc droit et sans branches jusqu'à au moins 19 mètres de hauteur, où une couronne émergente est formée de plusieurs branches. Les cavités des nids se trouvent juste en dessous de la couronne, à 19 mètres de hauteur. Plusieurs couples peuvent se reproduire dans le même arbre.
La Conure à long bec est bruyante et grégaire. Elles se rassemblent en grands nombres autour des dortoirs d'où elles s’envolent tôt le matin dans toutes les directions pour atteindre les zones de nourrissage.
La Conure à long bec effectue des déplacements altitudinaux après la période de reproduction, pour atteindre des zones plus basses pour y passer l'hiver.
Elles volent haut lorsqu'elles viennent des montagnes, en formation de trois ou quatre lignes lâches, les unes derrière les autres. Le vol est rapide et direct, avec des battements d'ailes rapides.
Pendant le vol, la Conure à long bec replie son bec contre son cou, probablement pour des raisons aérodynamiques.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu entre novembre et février.
La Conure à long bec nidifie dans des cavités d’arbres et plusieurs couples se reproduisent souvent dans le même arbre. Elles peuvent également utiliser les crevasses rocheuses, selon les disponibilités des lieux.
Si aucune cavité n'est disponible, certaines observations font état de nids de brindilles construits dans les bambous du genre Chusquea, mais seulement occasionnellement.
Afin de surélever le fond de la cavité, les conures laissent tomber des brindilles sèches ou des morceaux de bois dans la cavité qui est généralement grande, avec un diamètre interne de 39 à 40 cm et une profondeur d'au moins 90 cm. Quelques plumes ventrales de la perruche se retrouvent aussi parfois dans le nid.
La femelle pond 2 à 6 œufs. Les nids qui contiennent davantage d’œufs, jusqu’à 10, abritent probablement les couvées de deux femelles.
L'incubation dure 26 à 28 jours, sans doute partagée par les deux adultes. À l’éclosion, les poussins sont couverts d’un duvet blanc et fin semblable à des poils. Il est progressivement remplacé par un duvet gris plus court et plus dense, dix jours après l’éclosion. Il s’agit d’une adaptation aux températures relativement basses en haute altitude.
Les poussins quittent le nid environ 42 à 45 jours après l'éclosion et pèsent à ce moment-là entre 250 et 270 grammes.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
La Conure à long bec est affectée par le piégeage illégal pour le commerce d'animaux de compagnie, mais aussi par le défrichement des forêts et la chasse par les agriculteurs, car l'espèce est considérée comme un parasite agricole important sur l'île de Chiloé.
De plus, les pins Araucaria ont souffert ces dernières années de maladies fongiques à basse altitude, réduisant les ressources alimentaires de l'espèce et augmentant les dommages aux cultures.
La Conure à long bec semble assez commune localement. La taille de la population est inconnue, mais l'espèce n'est pas menacée à l'échelle mondiale et est actuellement évaluée comme étant de Préoccupation Mineure.
Fr: Conure à long bec
Ang: Slender-billed Parakeet
All: Langschnabelsittich
Esp: Cotorra Choroy
Ita: Parrocchetto beccosottile
Nd: Langsnavelparkiet
Sd: chileparakit
Photographe:
John Anderson
John Anderson Photo Galleries
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 4 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334229
PARROTS OF THE WORLD – An Identification Guide – by Joseph M. Forshaw – Princeton University Press – ISBN 0691092516
Nesting Ecology of the Slender-billed Conure
Conserving the Slender-billed Conure
Arthur Grosset's Birds (Arthur Grosset)
Wikipedia, the free encyclopaedia
Wikipedia, la enciclopedia libre
Le juvénile est d’un vert plus foncé, moins jaunâtre que les adultes.
Sur la tête, le masque rouge est limité au front et aux lores. La mandibule supérieure est plus courte que chez les adultes, avec une extrémité couleur corne. Le cercle oculaire est blanchâtre.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
La Conure à long bec se trouve dans le centre du Chili, depuis le Mont Aconcagua, vers le sud jusqu’à l'île Chiloé, et très occasionnellement au nord d'Aisén.
HABITAT :
La Conure à long bec fréquente principalement les forêts et autres zones boisées où poussent des arbres des genres Araucaria et Nothofagus. Cependant, en hiver, on peut l’observer dans les zones cultivées ou sur les terres agricoles avec des arbres épars.
L'espèce est visible jusqu'à 2 000 mètres d'altitude en été.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le cri le plus courant de la Conure à long bec est une note nasale grinçante généralement répétée plusieurs fois. Ce son est ainsi décrit « grrreh-grrreh-grrreh… ». On peut également entendre des « kreeh » ou des « kerreh » plus aigus et plus mélodieux.
En vol ou lorsqu'elle est dérangée, elle émet un cri incessant, tandis que lorsqu'elle est posée, elle émet un « scraart ».
Le comportement alimentaire s’accompagne généralement de bavardages aigus. Ces cris peuvent être entendus à distance.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
La Conure à long bec se nourrit de graines de graminées et de chardons, mais aussi de graines de Nothofagus et d'Araucaria, de fruits de Berberis, de pousses et de racines d'arbres. Elle peut également se nourrir de fruits (pommes) et de céréales cultivées comme le maïs.
Elle se nourrit à la cime des arbres ou au sol. En mars-avril, elle est attirée par les Araucarias, lorsque les graines mûres peuvent être extraites des cônes grâce au bec allongé bien adapté.
Elle se nourrit souvent en groupes. Des sentinelles sont alors perchées à proximité et avertissent le groupe lorsque des prédateurs approchent.
Elles peuvent causer des dommages aux cultures et aux vergers de pommiers, entraînant certains problèmes avec les agriculteurs.
