Fr: Coracine chauve
Ang: Capuchinbird - Calfbird
All: Kapuzinerkotinga
Esp: Pájaro-capuchino
Ita: Cappuccino
Nd: Capuchonvogel
Sd: kapucinfågel
Photographe:
Dubi Shapiro
Dubi Shapiro Photo Galleries & Dubi Shapiro's Pictures on IBC
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 9 - by Josep del Hoyo - Andrew Elliot - David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8487334695
BIRDS OF SOUTH AMERICA – Passerines - by Robert S. Ridgely and Guy Tudor – HELM Field Guides – ISBN: 9781408113424
PORTRAITS D’OISEAUX GUYANAIS - Groupe d'étude et de protection des oiseaux en Guyane (GEPOG) - Ibis rouge éditions - ISBN: 2844501842
BIRDS OF VENEZUELA by Steven L. Hilty – Ed. Christopher Helm – ISBN: 0713664185
Wikipedia, the free encyclopaedia
Neotropical Birds – Cornell Lab of Ornithology
SORA Searchable Ornithological Research Archive (Blair O. Wolf)
NOTES ON THE BEHAVIOR OF THREE COTINGIDAE by BARBARA K. SNOW
CREAGUS@Monterey Bay (Don Roberson)
Coracine chauve
Perissocephalus tricolor
Ordre des Passériformes – Famille des Cotingidés
INTRODUCTION :
La Coracine chauve est bien connue pour le mugissement sonore émis par le mâle au cours des parades. Cet oiseau est unique en son genre. Il est généralement seul et discret dans la forêt humide du nord-est de l’Amérique du Sud. Cependant, leurs chants étranges peuvent être entendus au moment des parades nuptiales effectuées dans des « arènes » situées dans la canopée des arbres. A ce moment-là, leur plumage bien particulier est mis en valeur par des postures adaptées. Ils nidifient dans des arbres et se nourrissent de divers fruits et de grands insectes.
La Coracine chauve n’est pas très commune dans sa distribution. Elle pourrait être affectée par la perte de l’habitat à cause de la déforestation, mais elle est actuellement considérée comme non menacée.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 35 cm
La Coracine chauve a l’arrière de la tête et les parties supérieures et inférieures brun châtain avec quelques variations.
Sur les parties supérieures, les couvertures sus-alaires et sus-caudales sont brun foncé, tandis que les rémiges et les rectrices sont presque noirâtres.
Les parties inférieures sont plus rousses, avec les couvertures sous-caudales roux orangé. Ces plumes sont longues et recourbées, et peuvent être dressées pendant les parades, formant ainsi une touffe de chaque côté de la queue. Les couvertures sous-alaires sont blanches.
La tête est chauve comme l’indique le nom de l’oiseau. La peau nue bleu-gris s’étend depuis la calotte et la face jusqu’à la partie inférieure du bec. A l’arrière de la tête, les plumes sont épaisses et droites et forment une sorte de capuchon gonflé faisant penser à une crinière pendant les parades. La tête chauve paraît petite et donne à cet oiseau une silhouette spéciale.
Le bec est lourd et fort avec la mandibule supérieure gris foncé et la mandibule inférieure plutôt gris bleuâtre, alors que la base est plus claire et d’un gris plus bleuté. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont bleu-gris foncé.
Mâle et femelle sont identiques, mais la femelle est généralement légèrement plus petite que le mâle.
Le juvénile présente des plumes duveteuses éparses sur la peau nue de la tête, mais il ressemble aux adultes.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
La Coracine chauve se trouve dans l’extrême est de la Colombie, dans le sud et l’est du Venezuela, en Guyane et dans le nord du Brésil, au nord du fleuve Amazone.
HABITAT :
La Coracine chauve se trouve généralement dans les plaines où elle fréquente la canopée de la forêt tropicale humide.
L’espèce est surtout présente en dessous de 600 mètres, mais elle peut aussi être observée jusqu’à 1400 mètres d’altitude dans les montagnes du Venezuela.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
La Coracine chauve produit un son extraordinairement profond, un mugissement qui porte loin très semblable au beuglement d’un jeune bovidé. Ce chant est émis par les mâles à l’intérieur des arènes où ils paradent. Ce chant est émis avec le bec ouvert « ooo-AAAAA, ooo-AAAAA… »
On peut également entendre un « ouueeeg » doux et guttural. La femelle émet un « waaaaa » râpeux en guise d’alarme. Le cri de contact est un « wark » calme émis quand les oiseaux se nourrissent.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
La Coracine chauve se nourrit de fruits et de grands insectes. L’oiseau cueille les fruits tout en volant, et régurgite les graines lorsqu’il est posé à l’ombre.
Les insectes sont capturés sur le feuillage. L’oiseau est posé immobile et inspecte la végétation, et dès qu’une proie est localisée, il s’élance pour la capturer sur le feuillage.
Pendant la saison de reproduction, la Coracine chauve parade dans une arène. Le site de cette arène change chaque année et le mâle dominant doit rétablir sa supériorité chaque saison. Cette zone comprend surtout des arbres d’environ 25 mètres de hauteur ou un peu moins. Les arènes sont habituellement situées dans la partie supérieure de la canopée des grands arbres de la forêt humide.
Le mâle dominant défend son perchoir tandis que d’autres mâles paradent à proximité. Ils se tiennent droits, montrant nettement leur tête chauve tandis que les couvertures sous-caudales roux orangé sont dressées et apparaissent de chaque côté de la queue noirâtre.
Les oiseaux produisent un grognement « grrr » en inhalant l’air par le bec ouvert. Ensuite, ils gonflent les plumes des parties supérieures tout en adoptant lentement une posture droite, suivie d’une posture où le corps est penché en arrière. La queue est déployée et abaissée, mettant ainsi en valeur les touffes formées par les couvertures sous-caudales. Ils produisent alors un cri « aaa ». Ensuite, le mugissement « moo » est émis pendant que l’oiseau passe d’une posture à l’autre. Comme le bec est fermé pendant ce cri, l’air doit être évacué par les commissures. La séquence complète est ainsi décrite « grrr-aaa-ooooo ».
Les mâles subordonnés tentent continuellement d’occuper le perchoir du mâle dominant en effectuant des parades en « couples » pendant lesquelles ils sont posés côte à côte et chantent l’un après l’autre.
Les femelles visitent le site en groupes, et certaines d’entre elles se montrent très agressives les unes envers les autres, ce qui entraine souvent une sorte de confusion sur les lieux. Elles se mesurent entre elles tandis que les mâles entrent aussi en compétition.
Le monomorphisme de la Coracine chauve est une caractéristique rare chez les espèces qui paradent dans des arènes. Ces comportements communaux complexes ne sont pour l’instant que partiellement compris et toutes ces parades restent encore aujourd’hui un mystère.
La Coracine chauve ne semble pas se déplacer à travers sa distribution.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction varie en fonction de la distribution. La ponte a lieu en février/avril en Guyane, en novembre/mars au Suriname, et en juillet et en octobre en Guyane française.
Le nid est une plateforme légère et fine faite de brindilles en forme de fourches, tandis que la coupe peu profonde est faite de brindilles fines provenant souvent des arbres du genre Eugenia. Ce nid est situé entre 3 et 6 mètres au-dessus du sol, et se trouve souvent assez proche des arènes de parade.
La femelle dépose un seul œuf et l’incubation dure 26-27 jours. Le jeune oiseau s’envole au bout de quatre semaines après l’éclosion. La femelle effectue seule toutes les tâches liées à la nidification.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
La Coracine chauve est peu commune ou localement commune dans sa distribution. Les oiseaux sont généralement concentrés autours des arènes. L’espèce est présente dans plusieurs zones protégées, mais elle semble perdre progressivement son habitat à cause de la déforestation.
La population décline lentement mais actuellement, la Coracine chauve n’est pas globalement menacée.
