Donacobe (Troglodyte) à miroir
Donacobius atricapillus
Ordre des Passériformes – Famille des Troglodytidés
QUELQUES MESURES :
L: 22 cm
Poids: M: 53 gr – F: 44 gr
DESCRIPTION DE L’OISEAU:
Le troglodyte à miroir est un oiseau des marais, présentant un plumage contrasté jaune vif et foncé, et une longue queue noire et blanche en forme d’éventail.
Il est maintenant considéré comme un troglodyte plutôt que comme un moqueur. Ses comportements au moment de la reproduction, ses chants et ses parades ressemblent davantage à ceux des troglodytes. De récentes études moléculaires (Barker – 2004) ont mis en évidence une éventuelle relation avec les espèces de l’Ancien Monde, telles que les Zostérops et les Prinias. Il pourrait aussi, tout en étant un oiseau du Nouveau Monde, être un représentant d’une famille de l’Ancien Monde.
Le troglodyte à miroir a les parties supérieures brun foncé, et les parties inférieures jaune chamoisé. Le menton est plus pâle que la gorge, et la poitrine devient légèrement plus foncée en descendant vers l’abdomen. Le haut des flancs est rayé de fines bandes transversales noires.
Son nom vient du fait qu’il présente de petites taches blanches sur le dessus des ailes. La longue queue est foncée, en forme d’éventail, avec des extrémités blanches très nettes, devenant plus larges sur les rectrices extérieures.
Le front, la calotte, la nuque, les joues et les scapulaires sont noirs. Une poche jaune-orangé se trouve sur la partie inférieure des joues. Elle apparaît vraiment au cours des parades où elle est gonflée.
Les yeux sont jaune vif. Le bec est noirâtre et légèrement courbé vers le bas. Les pattes et les doigts sont noirs.
Les deux sexes sont identiques.
Le juvénile a la calotte et la nuque noires. Le plumage du corps est plus terne que chez les adultes, et il n’a pas les rayures noires sur le haut des flancs. On peut voir en revanche une ligne blanche au-dessus et en arrière des yeux clairs. Il obtient les couleurs du plumage adulte à la fin de la première année.
Il y a quelques variations géographiques :
Donacobius atricapillus brachypterus, légèrement plus petit avec un plumage plus terne ;
Donacobius atricapillus nigrodorsalis, plus foncé sur le dessus ;
Donacobius atricapillus albovittatus : celui-ci a un sourcil blanc évident même en plumage adulte.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le couple de troglodytes à miroir fait des duos fascinants. Les deux oiseaux sont posés l’un près de l’autre, l’un au-dessus de l’autre en se faisant face. Ils crient tout en balançant la tête et en agitant par à-coups leur queue déployée en éventail. L’oiseau le plus haut émet un dur « chrrr », et l’autre un « kweea » aigu. A ce moment-là, on peut voir les poches jaune-orangé gonflées et bien apparentes.
Ce duo mélodieux dure quelques secondes, et il est utilisé pour éloigner les éventuels intrus. Le mâle lance une série de sifflements fluides et la femelle un son grinçant et plus bas. Le chant du mâle varie en intensité, allant de lentes répétitions de sifflements à de rapides explosions de notes lorsqu’il est vraiment excité.
HABITAT :
Le troglodyte à miroir est résident le long des rives des cours d’eau où se trouvent des zones broussailleuses et de la végétation dense envahissante sur les eaux stagnantes. Il a besoin de marais pour se reproduire. Il peut aussi se trouver depuis le niveau de la mer et jusqu’à 600 mètres d’altitude, occasionnellement jusqu’à 1400 mètres dans certaines parties de son habitat.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le troglodyte à miroir est résident depuis l’Est de Panama jusqu’au Nord de l’Amérique du Sud, et sur les zones côtières en Guyane. Il est en revanche absent des côtes du Pacifique.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le troglodyte à miroir se nourrit surtout d’invertébrés. Il glane sur la surface des feuilles dans l’herbe, et peut aussi happer des insectes en vol depuis un perchoir bas au-dessus de l’eau. Il cherche dans la végétation et les marais herbeux où il sonde avec son bec pour extraire les insectes de leur cachette.
C’est une espèce très probablement résidente dans son habitat.
Les couples vivent sur des territoires étroits le long des berges. Une grande portion est constituée par les bordures des marais. Les deux partenaires paradent et chantent aux limites du territoire. Les membres du groupe se nourrissent à quelques mètres les uns des autres. Mais si des membres de la même espèce mais appartenant à un autre groupe entrent dans leur territoire ou s’approchent trop des limites, ils paradent et crient vers les intrus.
Les parades territoriales sont fréquentes pendant une heure ou deux après le lever du jour. Les couples sont perchés près d’une « frontière » commune, et alternent les duos les uns vers les autres. On peut entendre des cris grinçants lancés par l’un ou l’autre sexe. C’est une réponse au dérangement causé par l’intrus ou à un prédateur.
Pendant les vigoureux assauts phoniques, les poches jaune-orangé sont gonflées et poussées latéralement, et spécialement celles du mâle. Les membres de la famille ou « aides » peuvent se joindre au couple au cours de ces parades. Ces types d’agressions et de comportements arrivent aussi quand deux groupes différents se rencontrent sur les aires de nourrissage.
Les parades nuptiales comprennent un duo effectué par les deux partenaires. Ils sont posés sur un perchoir exposé à environ deux à quatre mètres au-dessus de l’eau. Le mâle et la femelle sont souvent perchés côte à côte. Le mâle commence avec une série de sifflements haut-perchés et fluides, et la femelle suit en émettant un son grinçant de tonalité plus basse. Les deux sexes agitent régulièrement leurs queues déployées d’un côté à l’autre.
Une autre parade intense comprend une posture voutée, avec la tête et la queue tendues vers le bas, et les poches complètement gonflées. On peut aussi voir de temps en temps les miroirs blancs des primaires quand l’oiseau ouvre ses ailes au cours de la parade.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
Le nid du troglodyte à miroir est construit dans la végétation, les roseaux ou les herbes, souvent au-dessus des eaux stagnantes, à environ 25 cm à un mètre de hauteur. Mais le nid peut aussi être situé à d’autres endroits, et quand il n’est pas au-dessus de l’eau, il se trouve plus haut, jusqu’à deux mètres au-dessus du sol. Il est essentiellement construit par la femelle.
C’est une coupe ouverte et volumineuse, mesurant à l’extérieur de 10 à 15 cm, avec un creux pour la nidification de 6 cm de profondeur pour 8 cm de diamètre. Le nid est fait d’herbes, de fibres végétales et d’autres matériaux tels que des peaux de serpent et de la soie provenant des toiles d’araignées et des cocons. Le troglodyte à miroir peut aussi voler des matériaux dans des nids d’autres espèces. La reproduction a lieu pendant les mois pluvieux.
La femelle dépose deux œufs blanc-violacé, intensément tachetés de roux et de violacé. L’incubation dure environ de 16 à 18 jours, assurée par la femelle. Les poussins sont nidicoles et nus à la naissance. Les adultes les humidifient avec leurs propres plumes mouillées après immersion dans l’eau.
Les jeunes sont nourris par les deux parents, mais aussi par les aides, qui sont des jeunes de la dernière saison, ou même d’une ou deux saisons précédentes. Les derniers nés quittent le nid à l’âge de 17 à 18 jours.
Quand les tâches liées à la nidification sont partagées entre le couple et les aides, les couvées sont plus productives. Les aides assistent le couple reproducteur pour la défense du territoire, le nourrissage des jeunes et la garde du nid.
Cette espèce semble produire une seule couvée, et une seconde de remplacement si la première est perdue. Mais parfois, le couple produit deux couvées par an.
ALIMENTATION :
Le troglodyte à miroir se nourrit principalement d’invertébrés, insectes et araignées.
PROTECTION/MENACES/ STATUTS
Les populations de troglodytes à miroir sont communes dans des habitats adaptés. Cette espèce est largement répandue dans son habitat, dans la partie tropicale de l’Amérique du Sud, et en particulier en Amazonie.
Les œufs et les poussins sont la proie des serpents et des oiseaux.
Ang: Black-capped Donacobius
All : Rohrspotter
Esp : Ratona de Capa Negra
Ital : Scricciolo mimo
Nd : Zwartkap-donacobius
Photos de Marc Chrétien
MURINUS
Photos de Patrick Ingremeau
TAMANDUA
Texte de Nicole Bouglouan
Sources :
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 10 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8487334725
Arthur Grosset's Birds (Arthur Grosset)
SORA Searchable Ornithological Research Archive (Blair O. Wolf)
CREAGUS@Monterey Bay (Don Roberson)