Fr: Durbec des sapins
Ang: Pine Grosbeak
All: Hakengimpel
Esp: Camachuelo Picogrueso
Ita: Ciuffolotto delle pinete
Nd: Haakbek
Sd: tallbit
Photographes:
John Anderson
John Anderson Photo Galleries
Ken Havard
My Bird Gallery & Flickr gallery 1 & Flickr gallery 2
Ingo Waschkies
Bird Photography
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 15 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-David Christie - Lynx Edicions – ISBN: 9788496553682
FINCHES AND SPARROWS by Peter Clement, Alan Harris and John Davis – Helm Identification Guides – ISBN: 0713652039
All About Birds (Cornell Lab of Ornithology)
The Birds of North America online
Bird Web (Seattle Audubon Society)
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
Audubon Flathead - Pine Grosbeak
The Boreal Avian Modelling Project
MORPHOLOGICAL VARIATION IN NORTH AMERICAN PINE GROSBEAKS
Durbec des sapins
Pinicola enucleator
Ordre des Passériformes – Famille des Fringillidés
INTRODUCTION :
Le Durbec des sapins est un gros pinson des régions boréales. Il appartient à la famille des Fringillidés. Il fréquente principalement les forêts de conifères en Alaska, dans les montagnes de l’ouest des Etats-Unis et au Canada, mais également dans les zones subarctiques de la Fennoscandie et en Sibérie. Il se nourrit surtout de petits fruits en hiver, mais il consomme aussi des graines, des bourgeons et quelques invertébrés en fonction des saisons. L’espèce est monogame et nidifie en couple isolé. Il est résident et migrateur partiel, mais il arrive quelquefois qu’il « envahisse » certaines régions en parcourant de longues distances si ces zones lui procurent de la nourriture.
Le Durbec des sapins est décrit comme étant commun localement ou saisonnièrement à travers sa distribution. Il n’est pas globalement menacé pour le moment.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 18-26 cm
Poids : 42-77 gr
Les espèces du Nouveau Monde sont plus grandes que celles de l’Ancien Monde et leur ADN est désormais divergent.
Le Durbec des sapins mâle adulte de la race nominale a la tête et les parties supérieures rose rougeâtre, mais le manteau et le dos sont surtout gris avec des plumes aux extrémités noirâtres ou gris foncé. Le bas du dos et le croupion sont rose vif tandis que les couvertures sus-caudales sont gris foncé avec des liserés roses. La queue est noire avec des liserés étroits rose pâle. Le dessus des ailes est noirâtre, et les grandes couvertures ainsi que les médianes ont des extrémités blanc rosâtre qui forment deux barres alaires claires. Les rémiges sombres sont bordées de blanchâtre ou rose pâle, avec des liserés plus larges sur les bordures des tertiaires.
Les parties inférieures sont comme le dessus ou légèrement plus claires à cause des bases blanchâtres des plumes. Le menton est blanchâtre. Le bas de l’abdomen et les couvertures sous-caudales sont blanc grisâtre ou avec des extrémités roses.
Sur la tête, la calotte, la nuque et la face sont comme les parties supérieures. Les lores et la zone en-dessous de l’œil sont noirâtres. On remarque une bande mustacienne grisâtre, tout comme la partie inférieure des couvertures auriculaires.
Le bec fort à l’extrémité crochue est noirâtre ou gris foncé, mais la base de la mandibule inferieure est plus claire, plutôt rosâtre. Les yeux sont brun très foncé. Les pattes et les doigts sont brun foncé ou noirâtres.
La femelle adulte n’a pas du tout de rose. Elle a le dos et les parties inférieures plutôt gris, tandis que la tête, la poitrine et les couvertures sus-caudales sont jaune-olive ou vert jaunâtre, parfois même teintées d’orange plus sombre. Les ailes sont gris foncé avec deux barres alaires blanches. La queue est brun foncé avec des liserés brun-olive pâle.
Sur la tête, les lores et la zone en-dessous de l’œil sont gris pâle. Le menton, la gorge et les côtés de la gorge sont gris.
Le juvénile ressemble à la femelle mais il est plus gris. La tête est teintée de jaune. Le croupion est brun jaunâtre terne. Les couvertures sus-alaires ont des liserés larges chamois clair. Les couvertures auriculaires, la gorge et la poitrine sont chamoisées.
Mâle adulte
P.e. enucleator
Femelle adulte
P.e. enucleator
Juvénile
P.e. enucleator
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Durbec des sapins a neuf sous-espèces. Les races diffèrent surtout par la taille, la longueur et la largeur du bec, et l’intensité des couleurs chez les mâles.
On note cinq races Nord-Américaines depuis la Péninsule d’Alaska, le Canada, le nord-est et le centre-est des Etats-Unis jusqu’à l’est de la Californie dans la Sierra Nevada. Ces races sont P.e. flammula, P.e. leucura, P.e. carlottae, P.e. montana et P.e. californica.
Les sous-espèces Nord-Américaines sont plus grandes que la race nominale, mais leur bec est plus court tandis que les ailes et la queue sont plus sombres.
Les quatre sous-espèces Européennes se trouvent depuis la Scandinavie et en Sibérie jusqu’à Sakhaline, aux Iles Kouriles et dans le nord du Japon à Hokkaido. Ces races sont P.e. enucleator (nominale), P.e. pacata, P.e. kamtschatkensis et P.e. sakhalinensis.
Femelle adulte
P.e. montana
HABITAT :
Le Durbec des sapins se reproduit dans les forêts de conifères plantées d’épicéas, sapins, mélèzes et cèdres. Pendant l’hiver, il fréquente d’autres types de forêts de conifères et de feuillus, des forêts mixtes et tous les lieux où il peut se nourrir, y compris les villes et les zones urbaines.
L’espèce est présente entre 1250 et 2000 mètres d’altitude en Europe, et de 1800 à 3100 mètres en Amérique du Nord.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Durbec des sapins mâle chante fortement depuis des perchoirs élevés, souvent près de la cime des arbres.
Le cri est un sifflement « tee-tee-tew » dont la seconde note est plus haute. Ce cri est souvent émis en vol par les deux sexes, et leur sert aussi de contact.
Le chant est une série de gazouillis flûtés, variés et musicaux « fillip-illy-dilly-didalidoo » assez semblable au chant du Roselin pourpré. La femelle chante de temps en temps.
Lorsque les deux partenaires se nourrissent ensemble, le mâle chante doucement et ces notes sont connues sous le nom de « chants murmurés ».
Le chant des races européennes ressemble à celui de l’Alouette lulu.
Couple
P.e. montana
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Durbec des sapins se nourrit de graines, bourgeons, jeunes pousses, baies et insectes. Il se nourrit de matières végétales surtout en hiver, et consomme aussi les graines des conifères et d’autres espèces d’arbres, les bourgeons d’érables et d’autres espèces, les baies de nombreuses plantes et de temps en temps les graines d’herbes.
En été, il capture quelques insectes comme les orthoptères, les hémiptères, les diptères, les hyménoptères, les coléoptères et autres. Des araignées et des escargots sont également consommés. Il lui arrive de visiter les mangeoires où il trouve des graines de tournesol.
Le Durbec des sapins se nourrit surtout en haut des arbres et des arbustes. Il se déplace lentement dans les arbres tout en consommant des bourgeons, des graines et des petits fruits. Il saute ou vole maladroitement pour poursuivre des insectes volants. Il se joint souvent à des groupes d’autres espèces en dehors de la saison de reproduction.
Mâle adulte
P.e. enucleator
Le Durbec des sapins est monogame et nidifie en couple isolé. Le couple se forme lorsque les oiseaux arrivent sur les aires de nidification. Le mâle défend le territoire en chantant depuis la cime d’un arbre.
Des offrandes de nourriture du mâle à la femelle font partie des parades nuptiales. D’autres parades montrent le mâle décrivant des cercles autour de la femelle en posture dressée. Son plumage est plaqué tandis qu’il lève la tête et gonfle les plumes de la poitrine. Les ailes vibrantes sont légèrement tombantes et la queue dressée est partiellement déployée et agitée de soubresauts, tandis que le corps se balance d’un côté à l’autre. La femelle répond en adoptant une position accroupie juste avant l’accouplement. Le nid est une coupe volumineuse construite par la femelle.
Le Durbec des sapins est résident et migrateur partiel, et peut parfois se montrer envahissant lorsque la nourriture se fait plus rare. Les déplacements sont associés aux ressources alimentaires. Lorsque ces ressources sont limitées, il peut alors effectuer des déplacements plus longs vers fin septembre-octobre, et il repart vers la fin du mois de février jusqu’à la mi-mars. Il peut alors effectuer des irruptions vers le sud pendant l’hiver, lorsque la nourriture est rare dans le nord.
Le Durbec des sapins a un vol légèrement ondulant, en alternant plusieurs battements rapides avec des moments où les ailes sont collées au corps.
Femelle adulte
P.e. leucura
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu entre mai et juillet. La femelle construit une coupe ouverte volumineuse sur une branche horizontale ou dans une fourche, dans un conifère, souvent un épicéa ou un sapin, à une hauteur de 2 à 6 mètres au-dessus du sol, ou plus bas dans un arbuste.
Le nid est fait avec des brindilles, des radicelles et des herbes, et l’intérieur de la coupe est tapissé d’herbes plus douces, de mousse et de lichens. Cette structure est habituellement bien cachée dans le feuillage épais.
La femelle dépose 2-5, généralement 4 œufs vert bleuâtre avec des taches sombres. L’incubation dure environ 13-14 jours assurée par la femelle seule, mais elle est souvent nourrie par le mâle pendant cette période.
Les jeunes sont nourris par les deux parents qui développent une poche sur la gorge. Cette poche peur permet de transporter davantage de nourriture à la fois. Les jeunes quittent le nid 14 à 18 jours après l’éclosion, mais ils dépendent encore des adultes pour la nourriture pendant trois semaines.
Cette espèce ne produit qu’une seule couvée par saison.
Mâle adulte
P.e. montana
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Durbec des sapins est décrit comme étant largement répandu ou commun, ou encore saisonnièrement commun à travers sa vaste distribution, bien qu’il soir peu commun ou même rare dans la majeure partie de la distribution Américaine.
La population globale est estimée à plus de 4 000 000 d’individus (2004). La population Européenne était estimée à 185 000/428 000 individus matures en 2015.
Quelques déclins sont observés en Amérique du Nord, mais des déclins dans le centre de la Finlande pendant la seconde partie du 20ème siècle pourraient être dus à une déforestation massive.
Cependant, le Durbec des sapins n’est pas globalement menacé pour le moment.
Mâle adulte
P.e. enucleator