PROTECTION / MENACES / STATUTS :
L’Engoulevent à nuque rousse est généralement rare à travers sa distribution, mais ses comportements discrets le rendent très difficile à trouver et à observer. Cependant, il peut être commun dans un habitat forestier adapté à ses besoins.
Cette espèce est vulnérable à la destruction de son habitat et à la chasse intensive, et la population semble décliner.
Mais actuellement, l’Engoulevent à nuque rousse n’est pas considéré comme étant menacé.
Fr: Engoulevent à nuque rousse
Ang: Collared Nightjar
All: Halsband-Nachtschwalbe
Esp: Chotacabras Acollarado
Ita: Succiacapre dal collare
Nd: Gekraagde Nachtzwaluw
Sd: rödnackad nattskärra
Mal: Matoriandro, tataro, Tataroala
Photographes:
John Anderson
John Anderson Photo Galleries
William Price
PBase-tereksandpiper & Flickr William Price
Dubi Shapiro
Dubi Shapiro Photo Galleries
Alan & Ann Tate
AA Bird Photography
Texte de Nicole Bouglouan
Sources :
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 5 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334253
NIGHTJARS - A Guide to Nightjars and Related Nightbirds – Nigel Cleere and Dave Nurney - Yale University Press - First Edition (August 11, 1998) - ISBN 10: 0300074573 / ISBN 13: 9780300074574
The Birds of Africa: Volume VIII: The Malagasy Region: Madagascar Par Roger Safford,Frank Hawkins
ScienceBlogs – Nightjars of Madagascar
Birds of Madagascar and the Indian Ocean Islands Par Roger Safford,Adrian Skerrett,Frank Hawkins
African Bird Club - Photospot: Collared Nightjar Caprimulgus enarratus
Engoulevent à nuque rousse
Gactornis enarratus
Ordre des Caprimulgiformes – Famille des Caprimulgidés
INTRODUCTION :
L’Engoulevent à nuque rousse faisait partie auparavant du genre Caprimulgus, mais il diffère de ces engoulevents par quelques critères morphologiques et des comportements inhabituels. Il est aujourd’hui le seul membre du genre Gactornis. Cette espèce est probablement plutôt silencieuse car aucun son n’a pu être décrit à ce jour.
L’Engoulevent à nuque rousse est endémique de Madagascar où il est présent dans les forêts humides, bien que l’oiseau ait été récemment observé dans d’autres types d’habitats dans l’ouest de Madagascar, des mangroves et des forêts de broussailles. Il est présent depuis le niveau de la mer jusqu’à 1800 mètres d’altitude.
L’espèce est vulnérable à la destruction de l’habitat à cause de la déforestation, et à la chasse. Il est plutôt rare ou peu commun dans sa distribution mais il n’est pas globalement menacé pour le moment.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 24 cm
Poids : M : 48 gr – F : 57 gr
L’Engoulevent à nuque rousse a les parties supérieures brun grisâtre avec des taches brun noirâtre bordées de châtain. On remarque le large collier roux sur la nuque, surmonté d’une bande couleur chamois très nette. Les couvertures sus-alaires et les scapulaires sont comme le dessus avec des taches nettes.
Sur les parties inférieures, on peut voir une bande chamois fauve autour du bas de la gorge. Le dessous est brunâtre avec des taches brun noirâtre bordées de châtain. Cependant, l’abdomen et les flancs sont plus striés que tachetés.
Cette espèce n’a pas les marques blanches typiques sur les ailes, et les rectrices externes ont des extrémités blanches étroites. L’Engoulevent à nuque rousse est plus foncé et plus uni que l’Engoulevent Malgache.
Mâle et femelle sont identiques.
Le bec est noirâtre ou gris rosâtre avec l’extrémité noire. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont brun foncé ou gris rosâtre.
Le juvénile est plus clair et plus chamoisé que les adultes. Le collier de la nuque est sombre, et on remarque une rangée de grandes taches sombres en travers des couvertures alaires.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
L’Engoulevent à nuque rousse se trouve dans le nord et l’est de Madagascar, mais il a été récemment observé également dans l’ouest.
HABITAT :
L’Engoulevent à nuque rousse fréquente les forêts denses et humides en plaine et les forêts à faible altitude en montagne. Il est également présent dans les parcelles forestières humides entre les deux zones. L’espèce est visible depuis le niveau de la mer jusqu’à 800-900 mètres, mais elle peut aller plus haut, jusqu’à 1500 et 1800 mètres d’altitude. Elle a été récemment observée dans les forêts de broussailles et les mangroves autour de Morondava.
CRIS ET CHANTS :
L’Engoulevent à nuque rousse est l’une des rares espèces dont le son de la voix n’a jamais été décrit parce qu’il est inconnu. Cependant, pendant la reproduction, si le site du nid est menacé, les adultes produisent des « kow » ou « keeow » doux et répétés. Les parades de menace sont accompagnées de sifflements sonores « tsrrr ». Les jeunes oiseaux émettent des « chic » doux.
L’Engoulevent à nuque rousse diffère des autres engoulevents par ses comportements pendant la nidification. Il ne construit pas de nid mais s’installe dans des fougères épiphytes qui poussent sur des troncs d’arbres, ou dans la couronne des fougères qui poussent indépendamment des arbres, en général à une hauteur de 1,5 à 2 mètres. Il nidifie souvent à l’intérieur de la forêt, mais aussi près des clairières. Les autres espèces d’engoulevents déposent leurs œufs directement sur le sol sans faire de nid.
Les parades nuptiales sont en général aériennes. Comme l’Engoulevent à nuque rousse faisait partie auparavant du genre Caprimulgus, il vole probablement avec les ailes en V au-dessus du corps, tout en produisant des claquements avec les ailes. On peut supposer que le collier roux de la nuque est mis en valeur par des postures adaptées, tout comme les taches bien nettes des couvertures sus-alaires et des scapulaires.
Il est certainement sédentaire car aucun déplacement n’a été observé. Les engoulevents volent généralement très bien. Ils volent pendant les parades nuptiales mais aussi lorsqu’ils chassent des insectes en vol.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu surtout en octobre/novembre. L’Engoulevent à nuque rousse nidifie près d’une piste forestière ou d’une clairière. Il nidifie à moins de 2 mètres au-dessus du sol dans une fougère épiphyte contre un tronc d’arbre, et ne construit pas de nid.
La femelle dépose 2 œufs blancs luisants légèrement teintés de brun rosâtre. Si l’adulte qui incube se sent menacé, il effectue des parades de menace en se « gonflant » tandis que le bec est largement ouvert. L’oiseau produit alors des sifflements sonores « tsrrr ». Il peut aussi feindre une blessure pour éloigner un prédateur du site de nidification. Une fois emplumés, les poussins sont capables d’atteindre les branches basses pour échapper à un danger. Cette espèce peut produire deux couvées par saison.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
L’Engoulevent à nuque rousse se nourrit surtout d’insectes de taille moyenne happés en vol au-dessus ou en dessous de la canopée. Il chasse aussi en s’élançant brusquement et à plusieurs reprises depuis un perchoir, une branche nue exposée à la lisière de la forêt ou dans une clairière, au-dessus d’un cours d’eau ou le long des chemins forestiers. Il s’élance sur quelques mètres pour capturer un insecte en vol et revient sur son perchoir. Contrairement aux autres engoulevents, il semble chasser uniquement à l’intérieur de la forêt.
L’Engoulevent à nuque rousse est souvent vu seul ou en couple, en général sur le sol de la forêt où le plumage cryptique rend ces oiseaux presque invisibles. Il a des habitudes crépusculaires et nocturnes, et il se repose pendant la journée, bien caché sur le sol au milieu des racines des arbres ou dans les feuilles mortes. Les sites de repos sont habituellement utilisés pendant plusieurs jours. Ils se reposent en couple en dehors de la reproduction, collés l’un contre l’autre sur le sol. Mais ils peuvent aussi aller s’installer sur une branche basse après avoir été dérangés.