Fr: Engoulevent d'Amérique
Ang: Common Nighthawk
All: Falkennachtschwalbe
Esp: Añapero Yanqui
Ita: Succiacapre sparviere
Nd: Amerikaanse Nachtzwaluw
Sd: större falknattskärra
Photographes:
Ken Havard
My Bird Gallery & Flickr gallery 1 & Flickr gallery 2
Patrick Ingremeau
TAMANDUA
Simon Tan
PBase Bird galleries
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 5 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334253
NIGHTJARS - A Guide to Nightjars and Related Nightbirds – Nigel Cleere and Dave Nurney - Yale University Press - First Edition (August 11, 1998) - ISBN 10: 0300074573 / ISBN 13: 9780300074574
Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)
All About Birds (Cornell Lab of Ornithology)
The Birds of North America online
Neotropical Birds – Cornell Lab of Ornithology
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
Bird Web (Seattle Audubon Society)
Wikipedia, the free encyclopaedia
Engoulevent d’Amérique
Chordeiles minor
Ordre des Caprimulgiformes – Famille des Caprimulgidés
INTRODUCTION :
L’Engoulevent d’Amérique est un oiseau de taille moyenne au plumage très cryptique comme tous les Caprimulgidés. Il fait partie de la sous-famille des Chordeilinae dont les espèces se trouvent dans le Nouveau Monde. Cet engoulevent n’a pas les plumes sétiformes typiques de la sous-famille des Caprimulginae.
L’Engoulevent d’Amérique se trouve en Amérique du Nord et Centrale où il se reproduit, mais il hiverne en Amérique du Sud. Neuf sous-espèces partagent la vaste distribution.
Il fréquente les forêts, le désert, les savanes, les plages, les prairies et les broussailles dans les zones arides, et peut même être observé en ville. Il est présent depuis le niveau de la mer jusqu’à 2600 mètres d’altitude. Il se nourrit de divers insectes volants capturés en vol. Le couple se forme à la suite de parades nuptiales spectaculaires. Ils nidifient en couples isolés ou en groupes lâches et les deux parents partagent la plupart des tâches liées à la reproduction.
L’Engoulevent d’Amérique est décrit comme étant commun et largement répandu dans ses aires de reproduction. Cependant, la population semble décliner dans plusieurs parties de l’Amérique du Nord.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 22-25 cm
Poids : 65-98 gr
L’Engoulevent d’Amérique mâle adulte a le plumage très cryptique avec les parties supérieures brun ou brun noirâtre tachetées et mouchetées de blanc grisâtre, chamois et cannelle. La nuque est tachetée de chamois mais il n’y a pas de collier apparent.
Sur le dessus des ailes, les petites couvertures sont brun foncé et légèrement tachetées comme le dessus du corps. Les autres couvertures alaires sont brunes avec des taches et des mouchetures plus claires. Il y a parfois un peu de blanc sur les couvertures inférieures. Les plumes des scapulaires sont brunes et tachetées de chamois. Au repos, les ailes longues, étroites et pointues s’étendent au-delà de l’extrémité de la queue.
Les parties inférieures sont brunes et barrées de gris pâle tandis que l’abdomen et les flancs sont plutôt chamoisés et barrés de brun. En dessous des ailes, le mâle a les cinq rémiges primaires externes traversées par une large bande blanche. La queue fourchue a une bande subterminale blanche en dessous sauf sur la paire de rectrices centrales.
La tête est petite. La calotte est brun foncé et tachetée de chamois et de fauve. Le sourcil est blanc grisâtre et la tache sur la gorge est blanche.
Le petit bec est noirâtre. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont brunâtres.
La femelle a la tache de la gorge et les parties inférieures plus chamoisées que celles du mâle. Elle a les bandes blanches des ailes moins nettes et plus fines, et n’a pas de blanc sur la queue.
L’immature ressemble à l’adulte mais il a les parties inférieures plus intensément barrées, la tache de la gorge est plus pâle et tachetée. La bande blanche de la queue est absente, tandis que les rémiges primaires et les secondaires sont finement terminées de blanc.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
L’Engoulevent d’Amérique a neuf sous-espèces qui varient au niveau de la taille, de la couleur, des motifs barrés sur les parties inférieures et de l’étendue de blanc sur les ailes et la queue, en particulier chez les mâles.
C.m. minor (décrit plus haut) se trouve dans la majeure partie du centre et du sud du Canada, et vers le sud jusqu’au nord et au nord-est des Etats-Unis.
C.m. hesperis se trouve dans le sud-ouest du Canada et l’ouest des Etats-Unis.
C.m. sennetti est dans le centre-sud du Canada et dans le centre-nord des Etats-Unis.
C.m. howelli se trouve dans le centre-ouest et le centre-sud des Etats-Unis.
C.m. henryi se trouve dans le sud-ouest des Etats-Unis et le centre-nord du Mexique.
C.m. chapmani est dans le sud-est des Etats-Unis (depuis l’est du Texas jusqu’en Caroline du Sud et vers le sud jusqu’en Floride).
C.m. aserriensis se trouve dans l’extrême sud des Etats-Unis (sud du Texas) et dans le nord-est du Mexique (au sud à partir du nord de Veracruz).
C.m. neotropicalis se trouve dans l’est et le sud du Mexique (au sud à partir du sud de Veracruz) et vers le sud jusqu’au Guatemala et l’ouest du Honduras.
C.m. panamensis se trouve au Nicaragua et vers le sud jusqu’au Panama. Il se trouve peut-être aussi vers le nord jusqu’à l’est du Honduras et à Belize.
Toutes les races hivernent dans le nord et l’est de l’Amérique du Sud.
HABITAT :
L’Engoulevent d’Amérique se trouve habituellement dans les espaces ouverts, et il peut aussi être observé en vol au-dessus des villes. Il fréquente divers types de zones ouvertes ou semi-ouvertes comme les clairières dans les forêts, les pinèdes ouvertes, les contreforts arides des collines, les herbages, les pâturages, les arêtes caillouteuses, les zones agricoles, les faubourgs et même le centre des villes. L’espèce est présente depuis le niveau de la mer jusqu’à 2600 mètres d’altitude.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
L’Engoulevent d’Amérique communique avec des cris et des parades. Il est loquace toute l’année, mais surtout au crépuscule et à l’aube, pendant la journée et quelquefois la nuit.
Le mâle émet un « peent » nasillard en guise de cri territorial ou pendant les parades, généralement quand il est en vol, mais aussi parfois depuis un perchoir ou sur le sol. Des coassements gutturaux sont émis avant l’accouplement, en particulier lorsque le mâle gonfle les plumes blanches de la gorge.
Une série de cris rapides est émise pendant les poursuites aériennes « kit-kit-kit-kit-kit » ou encore « yap-yap-yap-yap ». Le cri d’alarme est un « che-wip » répété, également émis lorsque l’oiseau s’envole brusquement.
Au nid, le mâle produit des coassements gutturaux « awk awk awk » ou des grondements, et la femelle répond avec des notes gutturales « kra-a ». Pendant les parades de défense ou si le nid est menacé par un prédateur, la femelle émet un sifflement guttural.
Des sons non-vocaux sont également utilisés, en particulier le son produit par les rémiges primaires des mâles pendant les parades nuptiales.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
L’Engoulevent d’Amérique se nourrit de divers insectes comme les scarabées, les phalènes, les sauterelles et beaucoup d’autres espèces. Il profite souvent des essaims de fourmis et de termites volants.
Il chasse surtout autour du crépuscule et de l’aube, mais également pendant la journée lorsque la lumière est basse (mauvais temps, brouillard), et pendant les nuits de pleine lune.
Il se sert de sa grande bouche pour happer les insectes en vol, et ses grands yeux lui permettent de trouver des proies dans l’obscurité. Dans les zones urbaines, il vole autour des lampadaires où il capture les insectes attirés par la lumière. En revanche, il prend rarement des insectes sur le sol.
Il boit en vol en écumant la surface de l’eau avec la mandibule inférieure tandis que le bec est grand ouvert.
Au début de la saison de reproduction, l’Engoulevent d’Amérique mâle effectue des parades nuptiales pour attirer une femelle. Il parade sur le sol et en vol. Pendant les parades aériennes, il vole en décrivant des cercles et voltige haut dans le ciel. Les battements d’ailes deviennent plus raides et actifs au fur et à mesure que le vol progresse. Ces parades sont accompagnées de cris.
Ensuite, il effectue un piqué abrupt tandis que les plumes des ailes produisent un bruit assez sonore lorsque l’air passe à travers les plumes, en particulier vers la fin du piqué.
Il atterrit près de la femelle, puis, il déploie sa queue tout en se balançant d’avant en arrière. Pendant cette parade, les plumes blanches de la gorge sont gonflées tandis que le mâle émet une sorte de coassement.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction varie en fonction de la distribution (de mai à juillet au Canada, de fin avril jusqu’en août dans le nord des Etats-Unis, de fin mars à août dans le sud des Etats-Unis, et de la mi-mai à août en Amérique Centrale).
L’Engoulevent d’Amérique est territorial et des poursuites entre mâles ont souvent lieu. Il se reproduit en couples isolés, mais ils peuvent aussi se reproduire en groupes lâches là où les aires de nidification sont restreintes.
Le site du nid est au sol, sur un sol nu et à découvert, souvent sur du sable, mais aussi sur des toits recouverts de graviers, ou au sommet d’une structure ou d’une souche. Aucun nid n’est construit. Les œufs sont pondus directement sur le sol, sur le tapis de feuilles mortes, sur le sable, les aiguilles de pin, la roche, la mousse ou les lichens. Le site est choisi par la femelle.
Elle dépose 1-3, généralement 2 œufs blanchâtres, ou chamois clair ou gris, avec de nombreuses taches brunes. Leur couleur est cryptique. La femelle incube pendant environ 19 jours. Les adultes peuvent effectuer des parades de défense ou de distraction (parade de l’aile cassée) si le nid est menacé.
A la naissance, les poussins sont couverts de duvet gris et chamoisé avec des taches plus foncées. Ils sont nourris par régurgitation d’insectes par les deux parents. Ils sont semi-nidifuges et s’envolent au bout de 3 semaines après l’éclosion. Ils sont indépendants à l’âge de 25 jours.
Cette espèce produit généralement une seule couvée par saison, rarement deux.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
L’Engoulevent d’Amérique semble décliner sérieusement dans plusieurs parties de l’Amérique du Nord. Ces déclins sont causés par des changements dans l'utilisation des terres, et par l’usage des pesticides. Ils sont également affectés par l’augmentation des populations urbaines de Corvidés qui dévorent les œufs lorsque les nids sont installés sur les toits.
En revanche, l’Engoulevent d’Amérique est décrit comme étant largement répandu et en général commun à travers ses aires de reproduction, et il est également largement répandu sur ses aires d’hivernage en Amérique du Sud.
Les principaux prédateurs sur les aires d’hivernage sont les Corvidés du genre Corvus, les faucons, en particulier le Faucon pèlerin et le Crécerelle d’Amérique, les Laridés du genre Larus, les Strigidés, les coyotes, les renards, les Mustélidés, les serpents, les chats et les chiens.
Mais l’Engoulevent d’Amérique n’est pas considéré comme étant menacé actuellement.
L’Engoulevent d’Amérique est très migrateur. Ils migrent en troupes clairsemées de 20 à 40 individus, mais de grands nombres sont observés le long des routes habituelles. Les vols sont souvent ondulants. En automne, des groupes de plus de 1000 individus sont courants.
La race nominale quitte les aires de reproduction de fin juillet à début octobre, avec un maximum entre la mi-août et début septembre, et elle se déplace vers le sud en Amérique Centrale. Elle hiverne en Amérique du Sud sur le versant est des Andes, et va jusqu’au nord de l’Argentine. Au printemps, les oiseaux arrivent sur les aires de reproduction entre fin avril et fin mai.
Des vagabonds sont observés en Islande, aux Iles Féroé, en Grande Bretagne, et en mer près des Açores et même à Tristan da Cunha (en automne).
L’Engoulevent d’Amérique est très agile en vol avec des battements lents et réguliers. Le vol est direct avec les longues ailes pointues, mais il effectue aussi des virages erratiques et des changements de direction soudains. Il peut aussi interrompre le vol normal en déployant brusquement sa queue, et l’oiseau semble alors brièvement suspendu dans les airs entre deux battements d’aile.