Fr: Engoulevent noirâtre
Ang: Blackish Nightjar
All: Trauernachtschwalbe
Esp: Chotacabras Negruzco
Ita: Succiacapre nerastro
Nd: Roetnachtzwaluw
Sd: sotnattskärra
Photographes:
Roger Ahlman
Pbase Galleries Peru and Ecuador
Ken Havard
My Bird Gallery & Flickr gallery 1 & Flickr gallery 2
Patrick Ingremeau
TAMANDUA
William Price
PBase-tereksandpiper & Flickr William Price
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 5 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334253
NIGHTJARS - A Guide to Nightjars and Related Nightbirds – Nigel Cleere and Dave Nurney - Yale University Press - First Edition (August 11, 1998) - ISBN 10: 0300074573 / ISBN 13: 9780300074574
A GUIDE TO THE BIRDS OF COLOMBIA by Steven L. Hilty and William L. Brown - Princeton University Press – ISBN 069108372X
SORA - Vulnerability of Eggs and Young of the Blackish Nightjar (Caprimulgus nigrescens) in Suriname
Arthur Grosset's Birds (Arthur Grosset)
Fatbirder - Caprimulgidae – Nightjars & Nighthawks
Engoulevent noirâtre
Nyctipolus nigrescens
Ordre des Caprimulgiformes – Famille des Caprimulgidés
INTRODUCTION :
L’Engoulevent noirâtre est un petit engoulevent au plumage très sombre. Il se trouve dans le Bassin Amazonien où il fréquente les paysages ouverts rocailleux avec des affleurements rocheux le long des fleuves ou même au milieu des eaux, les clairières arbustives et les savanes buissonneuses ouvertes.
Il se nourrit typiquement d’insectes. C’est un oiseau nocturne, mais pendant la journée, il se repose sur le sol ou sur un rocher, souvent sous les fourrés.
Il nidifie sur le sol nu ou sur les roches granitiques, mais près de la végétation. Les deux parents partagent, les tâches liées à la reproduction.
L’Engoulevent noirâtre est en général assez commun mais sa distribution est fragmentée. L’espèce ne semble pas globalement menacée pour le moment.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 20 cm
Poids : M : 32-42 gr – F : 32-50 gr
L’Engoulevent noirâtre adulte est petit et très foncé, plutôt brun noirâtre.
Les parties supérieures sont noirâtres et tachetées de fauve, cannelle, chamois et blanc-grisâtre. Les couvertures alaires sont semblables avec des taches et des mouchetures. Les scapulaires sont brun noirâtre avec des taches de couleur fauve et des liserés chamois.
Sur les ailes, le mâle a des petites taches blanches sur les seconde, troisième et quatrième primaires externes. Sur la queue, on remarque des extrémités blanches sur les seconde et troisième rectrices externes.
Les parties inférieures sont brun foncé avec des barres et des taches plus claires, mais le bas de l’abdomen et les flancs sont chamoisés et barrés de brun.
Sur la tête, nous pouvons voir un sourcil indistinct pâle et tacheté, et une petite tache blanche de chaque côté du bas de la gorge. Un collier étroit et blanc est parfois visible en travers du bas de la gorge.
Le bec est noirâtre. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont brun foncé.
La femelle est également sombre sauf la bande étroite et blanche, souvent incomplète, au bas de la gorge. Les marques blanches des ailes et de la queue sont absentes.
Le juvénile et l’immature ressemblent aux adultes mais ils sont légèrement plus pâles. Les parties supérieures paraissent souvent teintées de rougeâtre sombre tandis que les parties inférieures sont couleur cannelle.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
L’Engoulevent noirâtre est résident dans sa vaste distribution à l’est des Andes, depuis l’est de la Colombie et dans une grande partie de la forêt Amazonienne, vers le nord jusqu’au sud du Venezuela et en Guyane, et vers le sud jusqu’en Bolivie.
HABITAT :
L’Engoulevent noirâtre fréquente les paysages ouverts avec des sites rocheux, le long ou au milieu des fleuves, et les affleurements granitiques avec de la végétation éparse. Mais il peut aussi se trouver dans la forêt tropicale, les pousses secondaires et les savanes ouvertes où poussent quelques buissons clairsemés.
Lorsqu’il est éloigné des endroits rocheux, il est alors visible près des routes et des chemins, dans les clairières et sur les sols récemment brûlés.
L’Engoulevent noirâtre est présent entre 100 et 1100 mètres d’altitude, bien que des nids aient été trouvés plus haut en Equateur, jusqu’à 1350 mètres d’altitude.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
L’Engoulevent noirâtre produit des sifflements gutturaux pendant les comportements de défense et de distraction. Lorsqu’il se sent menacé, il émet un « ptink » ou « prek » court et aigu.
Il chante depuis un perchoir, sur un rocher, dans un arbre ou un buisson, en particulier pendant la nuit. Le chant est un ronronnement doux « pru-r-r-r-t » ou encore « qu-r-r-r-t ». Ces notes sont répétées deux à cinq fois pendant environ quatre secondes ou plus, en succession rapide.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
L’Engoulevent noirâtre se nourrit d’insectes, et plus particulièrement de phalènes et de coléoptères, y compris les taupins de la famille des Elatéridés.
Il chasse en vol au-dessus de la canopée, mais aussi plus bas au-dessus des affleurements rocheux. Il est généralement plus actif à l’aube et au crépuscule, ou pendant la nuit.
L’Engoulevent noirâtre passe la journée à dormir et se reposer sur le sol sous les fourrés, mais aussi à découvert sur des rochers ou des éboulis, et plus particulièrement au milieu des fleuves.
Il commence son activité au crépuscule et revient au dortoir à l’aube. S’il est menacé, il adopte une posture aplatie et ferme les yeux. Il se balance aussi de haut en bas tout en émettant des cris d’alarme avant de quitter le site.
Le mâle effectue des parades nuptiales pour attirer une femelle. Il expose les marques blanches de la queue en se penchant vers elle. La femelle peut parfois ouvrir la bouche en grand. Ces comportements sont accompagnés de « pru-r-r-r-t » doux émis par les deux partenaires. Ils se reposent ensemble, couchés côte à côte au dortoir.
L’Engoulevent noirâtre est résident dans sa vaste distribution.
Il quitte le dortoir en séries de vols brefs et il ne parcourt qu’une distance courte avant de se poser à nouveau. En vol, les ailes paraissent arrondies.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu en mai-août en Guyane et en février-mars et août-novembre au Suriname où elle coïncide avec la saison sèche. En Bolivie, elle a lieu en septembre-octobre, et en août-novembre dans l’ouest du Brésil.
L’Engoulevent noirâtre ne construit pas de nid et les œufs sont déposés directement sur le sable, le sol nu ou les feuilles mortes, parfois dans une dépression peu profonde sur le sol, ou dans un creux sur un rocher de granit. Le site du nid est souvent à côté de la végétation.
La femelle ne dépose qu’un seul œuf chamois-crème, chamois rosâtre ou brun rougeâtre avec des taches brunes et grises. Une couvée de remplacement sera déposée en cas de perte de la précédente. Les deux adultes incubent pendant 17 jours. Une observation dans les Andes Equatoriennes décrit une incubation de 22 jours, probablement à cause des températures plus fraîches en altitude. A la naissance, le poussin est couvert de duvet gris pâle.
En fonction du site de nidification, les œufs déposés sur un rocher à découvert peuvent subir un réchauffement intense si les adultes s’absentent trop longtemps. D’un autre côté, les œufs déposés dans un creux sur un rocher peuvent finir complètement immergés dans l’eau de pluie pendant les ondées. Cependant, ces œufs sont quand même toujours incubés car l’eau s’évapore rapidement sur le rocher chauffé par le soleil.
Si le nid est menacé, l’adulte effectue une parade de distraction, généralement en feignant une blessure, pour éloigner l’intrus du site.
Le poussin est capable de se déplacer sur plusieurs mètres en sautillant lorsqu’un parent l’appelle. Il est emplumé deux semaines après l’éclosion et quitte la zone de nidification à l’âge de 16-18 jours.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
L’Engoulevent noirâtre a une vaste distribution dans laquelle il est décrit comme étant abondant localement dans des habitats adaptés à ses besoins, mais sa présence est inégale selon les régions.
L’espèce est affectée par les dérangements humains sur les chemins et les routes.
La taille de la population n’est pas connue, mais elle semble stable.
L’Engoulevent noirâtre n’est pas globalement menacé pour le moment.