Fr : Erismature routoutou
Ang : Masked Duck
All : Maskenruderente
Esp : Malvasía Enmascarada
Ita : Gobbo mascherato
Nd : Maskerstekelstaart
Sd : svartmaskad kopparand
Photographes:
Roger Ahlman
Pbase Galleries Peru and Ecuador
Jean Michel Fenerole
Photos d’Oiseaux du monde
William Price
PBase-tereksandpiper & Flickr William Price
Texte de Nicole Bouglouan
Sources :
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105
FIELD GUIDE TO THE BIRDS OF NORTH AMERICA - National Geographic Society -ISBN: 0792274512
A GUIDE TO THE BIRDS OF MEXICO AND NORTHERN CENTRAL AMERICA by Steve N. G. Howell, Sophie Webb - Oxford University Press - ISBN: 0198540124
A GUIDE TO THE BIRDS OF COLOMBIA by Steven L. Hilty and William L. Brown - Princeton University Press – ISBN 069108372X
BIRDS OF PERU by Thomas S. Schulenberg, Douglas F. Stotz, Daniel F. Lane, John P. O’Neill, Theodore A. Parker III – Princeton University Press 2007 – ISBN: 978-0-691-13023-1
GUIDE DES CANARDS, DES OIES ET DES CYGNES – de Steve Madge - Delachaux et Niestlé - ISBN: 2603013769
Neotropical Birds – Cornell Lab of Ornithology
All About Birds (Cornell Lab of Ornithology)
South Dakota Birds and Birding – (Terry L. Sohl)
Wikipedia, the free encyclopaedia
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
The Masked Duck in the United States by Paul A. Johnsgard and Dirk Hagemeyer
Peru Aves-Peru Birds - Masked Duck (Nomonyx dominicus)
Erismature routoutou
Nomonyx dominicus
Ordre des Ansériformes – Famille des Anatidés
INTRODUCTION :
L’Erismature routoutou est un canard très discret et timide, peu commun à travers sa vaste distribution depuis le Mexique jusqu’à l’Amérique du Sud et aux Caraïbes. Elle était auparavant classée dans le genre Oxyura, mais elle est aujourd’hui l’unique membre du genre Nomonyx.
C’est un petit canard aux rectrices raides comme les autres érismatures. Il est généralement présent sur les étendues d’eau douce avec de la végétation aquatique et un couvert végétal épais tout autour. Il se nourrit surtout de matières végétales mais il consomme aussi des invertébrés aquatiques.
L’Erismature routoutou n’est pas menacée actuellement, mais la chasse intensive et le drainage des zones humides entrainent quelques déclins de la population.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 30-36 cm
Envergure : 43 cm
Poids : M : 360-450 gr – F : 275-445 gr
L’Erismature routoutou mâle adulte en plumage nuptial a le plumage châtain-roux tacheté de noir sur les parties supérieures et les flancs. Les ailes et la queue aux plumes raides sont noirâtres. Sur le dessus des ailes, on note la présence d’une grande tache blanche très nette en vol.
Sur les parties inférieures, la poitrine et l’abdomen sont blanc chamoisé. La région axillaire est blanche.
Sur la tête, un masque facial noir s’étend jusqu’à l’arrière de la calotte, mais la nuque et le cou sont châtain vif uni.
Le bec est bleu avec l’onglet noir. Les yeux sont brun foncé, entourés d’un étroit cercle oculaire blanchâtre. Les pattes et les doigts palmés sont gris-noir.
Le mâle en éclipse ressemble à la femelle, mais il a une tache alaire blanche plus étendue. Sur la tête, les dessins sont moins contrastés, avec la rayure noire plus large en bas de la joue.
La femelle adulte a le plumage brun roux, intensément strié de brun foncé, en particulier sur les parties supérieures. Les ailes et la queue sont noirâtres avec une tache alaire plus restreinte.
Les parties inférieures blanc chamoisé sont tachetées de brun foncé, avec la région axillaire blanche comme chez le mâle.
Sur la tête, on peut voir deux bandes sombres qui contrastent avec le sourcil blanc chamoisé et la rayure pâle de la joue.
Le bec est bleu-gris ou gris. Le cercle oculaire est absent.
La femelle non-nuptiale n’a plus les tons roux et devient alors plutôt sable chamoisé.
Le juvénile ressemble à la femelle mais avec les parties inférieures plus uniformes. La calotte est plus foncée et les parties supérieures présentent des barres plus claires.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
L’Erismature routoutou est présente depuis le sud des Etats Unis (sud du Texas), au Mexique et aux Caraïbes, vers le sud jusqu’au nord-ouest du Pérou, et à l’est des Andes jusqu’au nord-est de l’Argentine.
HABITAT :
L’Erismature routoutou fréquente les étangs marécageux avec de la végétation émergente (roseaux). Elle est souvent présente sur les petites étendues d’eau douce et dans les fossés au bord des routes. Elle préfère les eaux entourées de nombreux arbres en guise de couvert végétal. Au Venezuela, elle fréquente les mangroves, les marais et les rizières.
Cette espèce est visible entre 880 et 1500 mètres d’altitude en fonction de la distribution.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
L’Erismature routoutou mâle émet des sons gutturaux répétés « kir-roo-kirroo-kiroo » pendant les parades, et des « oo-oo-oo » plus doux qui ressemblent au roucoulement d’un pigeon. La femelle produit plutôt un sifflement répété lorsqu’elle est dérangée, et des gloussements.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
L’Erismature routoutou se nourrit principalement d’une variété de plantes aquatiques, en consommant surtout les graines, les racines, les tubercules et certaines parties des herbes et des laîches. Elle consomme aussi des invertébrés aquatiques, surtout des insectes et des crustacés.
Elle se nourrit en plongeant au milieu des nénuphars et de la végétation émergente, généralement en eau peu profonde et pendant 20 à 30 secondes. Elle est rarement active pendant la journée, mais apparaît souvent sur les eaux libres la nuit pour se nourrir.
L’Erismature routoutou est souvent vue en couples ou en petits groupes de sa propre espèce, en général jusqu’à 20 individus ou plus, parfois en compagnie de l’Erismature rousse.
Elle nage avec le corps bas sur l’eau ou partiellement submergé avec juste la tête et le cou au-dessus de la surface. Très discrète, elle s’échappe souvent en plongeant ou en nageant, en avançant dans la végétation épaisse des marais dans laquelle elle a tendance à se déplacer comme un râle. Elle peut aussi coloniser de petites étendues d’eau temporaires.
L’Erismature routoutou mâle effectue des parades similaires à celles de l’Erismature rousse. Il relève la queue et baisse le bec sur sa poitrine tout en émettant des cris doux « oo-oo-oo ». Il effectue aussi des courses brusques et courtes à la surface de l’eau. Son cou semble gonflé tandis qu’il s’approche de la femelle en poussant ses petits cris doux. Celle-ci reste immobile avec le bec relevé et le cou étiré. L’espèce est probablement monogame mais avec des liens qui ne durent que peu de temps.
L’Erismature routoutou est plutôt sédentaire, mais l’espèce est nomadique et dispersive à cause, en grande partie, de la fluctuation des niveaux d’eau. Elle peut parfois se trouver loin de ses aires de reproduction. L’espèce a été observée dans le sud de la Floride et au Texas. Elle peut aussi atteindre les côtes du nord du Pérou.
L’Erismature routoutou a un vol direct avec des battements rapides. Quand elle est dans l’eau, elle s’envole presque à la verticale comme les canards barboteurs. Elle n’a pas besoin de courir sur la surface pour s’envoler. A son retour, elle se laisse vite tomber dans la végétation épaisse de la rive.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
L’Erismature routoutou se reproduit certainement tout au long de l’année à travers sa vaste distribution, avec un pic entre juin et octobre au Venezuela, et entre novembre et mai aux Caraïbes.
Cette espèce nidifie en couples isolés, habituellement au milieu de la végétation épaisse des marais avec de l’eau peu profonde. La femelle construit le nid près de l’eau dans la végétation, avec des roseaux et d’autres plantes aquatiques. C’est un bol tissé, légèrement tapissé de duvet. Il est quelquefois couvert d’un dôme végétal.
La femelle dépose 3-6 œufs blanc-crème, mais des couvées plus importantes dans un seul nid sont le résultat des pontes de plusieurs femelles. Elle incube seule pendant quatre semaines. Les poussins quittent probablement le nid très vite après l’éclosion. Ils sont très semblables à la femelle et peuvent se nourrir eux-mêmes. Ils sont accompagnés par la femelle et parfois aussi par le mâle. Ils sont capables de voler environ 45 jours après la naissance.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
L’Erismature routoutou est vulnérable à la prédation au nid par le Caracara huppé (C. plancus) et les rats. L’espèce est menacée par la chasse et le drainage des zones humides, mais aussi par la présence des humains.
La population était estimée à 50 000/499 999 individus en 2008, et une estimation précédente réalisée en 2005 donnait 25 000/100 000 individus. Cette population semble cependant décliner à cause des problèmes énoncés plus haut.
Mais actuellement, l’Erismature routoutou est considérée comme non menacée.