Fulmar boréal
Fulmarus glacialis
Ordre des Procellariiformes – Famille des Procellariidés
QUELQUES MESURES :
L : 45-50 cm
Env : 102-112 cm
Poids : M : 835 gr – F : 700 gr
LONGEVITE:
En moyenne 34 ans, mais parfois plus, entre 39 et 50 ans.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Le fulmar boréal est un oiseau de mer de taille moyenne vivant dans les parties nord des océans.
Cet oiseau à la longévité importante atteint sa maturité sexuelle à l’âge de 9 ans et peut se reproduire jusqu’à la fin de sa vie, parfois jusqu’à 50 ans.
L’adulte a les parties supérieures grises, d’une couleur assez uniforme, avec un léger effet écaillé. La queue présente des couvertures sus-caudales grises et des rectrices blanches. Le dessus des ailes est gris, avec les rémiges et le bord de fuite légèrement plus foncés.
Les parties inférieures sont d’un blanc pur.
La tête et le cou sont blancs aussi.
Le bec puissant et épais est formé de plusieurs couches cornées, et son extrémité crochue est pourvue d’un onglet acéré. Les bords sont tranchants, bien adaptés à sa façon de se nourrir. On peut voir deux narines tubulaires externes sur la mandibule supérieure.
Les yeux sont brun foncé, avec une tache noirâtre sur le devant de l’œil. Les pattes et les doigts palmés sont roses.
Les deux sexes sont semblables, avec le mâle légèrement plus grand.
Le juvénile est semblable aux adultes.
Il existe une phase sombre. L’oiseau est uniformément gris-brun et présente une structure corporelle robuste. Il a un vol caractéristique, effectuant des battements rapides suivis de longs glissés. Les ailes sont tendues et raides. Très grégaire, il peut former de grands groupes.
On trouve trois sous-espèces :
F.g. glacialis, du haut Arctique et Atlantique Nord.
F.g. auduboni, du Bas Arctique et zones boréales de l’Atlantique Nord.
F.g. rodgersii, du Pacifique Nord. C’est essentiellement la phase sombre.
Ces races diffèrent par la longueur et l’épaisseur du bec et les couleurs des différentes phases.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le fulmar boréal est très bruyant sur les sites de nidification, émettant des caquetages lents ou rapides, commençant tranquillement et augmentant au fur et à mesure pour finir stridents et excités.
Cette espèce est souvent silencieuse en mer, émettant juste des caquetages gutturaux au sein du groupe.
Sur les sites de nidification, les caquetages sont émis avec la gorge gonflée. Ce comportement est utilisé au cours des agressions territoriales, mais il a aussi d’autres usages dans la colonie.
HABITAT :
Le fulmar boréal vit en mer, sur la plate-forme continentale, entre les eaux froides et les zones plus tempérées.
Il se reproduit sur les façades des falaises, parfois sur le sol et même jusqu’à un km à l’intérieur des terres, sur les maisons du front de mer.
Il hiverne en mer.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le fulmar boréal vit depuis la banquise, à travers l’Arctique et le Subarctique, en évitant les zones plus chaudes. Il se reproduit le long des côtes de l’Alaska et du Canada, Islande, Iles Féroé, Iles Britanniques, Irlande, nord de l’Europe et Russie.
Il hiverne dans le nord de l’Atlantique et du Pacifique.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le fulmar boréal se nourrit principalement de poisson et d’invertébrés marins, mais il ne dédaigne pas les débris de poisson et les charognes. Il pêche en prenant les proies à la surface tandis qu’il est posé sur l’eau. Il peut aussi plonger à faible profondeur. Il se nourrit surtout pendant la journée, mais il prend le zooplancton la nuit. Ils se rassemblent en groupes autour des bateaux-usines et là où se trouvent d’abondantes ressources de nourriture.
Le fulmar boréal est grégaire et vit en groupes plus ou moins importants. Ils se battent vigoureusement pour le partage de la nourriture pourvue par les bateaux. Chaque oiseau essaie de déplacer les autres pour avoir la bonne place.
Ils forment de grandes colonies de reproduction. Le nid est souvent à découvert et vigoureusement défendu en tant que territoire. Les colonies de nidification sont situées de façon à offrir un accès facile de ou vers la mer. Le même site est réutilisé pendant plusieurs années et pendant longtemps.
Le fulmar boréal effectue quelques parades, défendant le territoire en faisant des « vagues » avec la tête et en caquetant ou en émettant d’autres sons aigus variés. Ils peuvent aussi rejeter une huile provenant de l’estomac vers les intrus en guise de défense.
Le fulmar boréal passe beaucoup de temps dans les airs au-dessus de la colonie ou patrouillant près du nid.
Les partenaires maintiennent et renforcent les liens du couple par quelques parades, faisant encore des « vagues » avec la tête en face l’un de l’autre, en caquetant et en se lissant mutuellement les plumes. On peut aussi observer des contacts bec à bec au cours desquels de l’huile suinte des narines tubulaires. Ensuite, les deux oiseaux lancent des longs cris en séries.
Le fulmar boréal des parties les plus au nord de l’habitat migre vers le sud quand la mer gèle. Les populations plus au sud se dispersent après la reproduction.
VOL :
Le fulmar boréal vole très bien, en intercalant le vol battu et les glissés avec les ailes raides. Il peut passer des heures en vol, planant et glissant à des hauteurs variables avec peu de battements.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction démarre en mai.
Le fulmar boréal nidifie en colonies. Le nid est situé sur une étroite corniche sur la face d’une falaise, ou dans un trou. C’est une dépression grattée sur la roche ou dans les cailloux.
La femelle dépose un seul œuf blanc. L’incubation dure environ 47 à 53 jours, assurée par les deux parents. Ils prennent des tours avec des durées allant de 3 à 7 jours au nid.
A la naissance, le poussin est couvert de duvet blanchâtre ou grisâtre. Il est emplumé à l’âge de 46 à 53 jours. Les parents le couvent pendant les deux premières semaines. Ensuite, il reste au nid en attendant d’être nourri. Il est nourri avec une substance huileuse provenant d’une digestion partielle de la nourriture habituelle des adultes.
Quand il est complètement emplumé et gras, les adultes ne viennent plus au nid. Au bout de 15 jours, le poussin affamé s’envole vers la mer pour se nourrir seul.
ALIMENTATION :
Le fulmar boréal se nourrit surtout de poisson, calmars et zooplancton, débris de poisson, charognes et blanc de baleine récolté autour des bateaux.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Les populations du fulmar boréal ne sont pas vraiment menacées actuellement. La disponibilité de nourriture a provoqué une expansion spectaculaire de l’espèce au cours des deux derniers siècles.
Ces oiseaux peuvent cependant être vulnérables à la pollution chimique et à l’importante prédation par les renards introduits dans certaines parties de l’habitat.
Ang : Northern Fulmar
All : Eissturmvogel
Esp : Fulmar Boreal
Ital: Fulmaro artico
Nd: Noordse Stormvogel
Russe: Глупыш
Sd: Stormfågel
Photos d’Aurélien Audevard
Son site:
OUESSANT DIGISCOPING
Photos de Didier Buysse
Son site :Vision d’Oiseaux
Photos de Tom Merigan
Son site : Tom Merigan’s Photo Galleries
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105
THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C.Helm - ISBN: 0713639601
All About Birds (Cornell Lab of Ornithology)
Ocean Wanderers “Ride the Wave”
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