Fr: Goéland de Hemprich
Ang: Sooty Gull
All: Hemprichmöwe
Esp: Gaviota Cejiblanca
Ita: Gabbiano dal collare
Nd: Hemprichs Meeuw
Sd: sotmås
Photographes:
Jean Michel Fenerole
Photos d’Oiseaux du monde
Steve Garvie
RAINBIRDER Photo galleries & Flickr Rainbirder
Jean-Claude Jamoulle
A la rencontre des Oiseaux
William Price
PBase-tereksandpiper & Flickr William Price
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334202
OISEAUX DE MER – Guide d’identification de Peter Harrison – Editions Broquet (Canada) – ISBN-10 : 2890004090 – ISBN-13 : 978-2890004092
THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C. Helm - ISBN: 0713639601
Gulls: A Guide to Identification. 2nd Edition De P.J Grant – Editeur: Bloomsbury Publishing, 2010 – ISBN : 1408138298, 9781408138298 – 352 pages
Birds of the Horn of Africa: Ethiopia, Eritrea, Djibouti, Somalia and Socotra Par Nigel Redman, Terry Stevenson, John Fanshawe – Helm Fields Guides – Editeur: Bloomsbury Publishing, 2010 – ISBN: 1408135760, 9781408135761
Nest Site Selection by Sooty Gulls on Jarnein Island, United Arab Emirates
Prey-dropping behavior in Sooty Gull, Larus hemprichii
Wikipedia, the free encyclopaedia
Goéland de Hemprich
Ichthyaetus hemprichii
Ordre des Charadriiformes – Famille des Laridés
INTRODUCTION :
Le Goéland de Hemprich est natif de la Mer Rouge et de la côte est de l’Afrique, avec une distribution qui s’étend loin vers l’est jusqu’au Pakistan, et loin au sud en Tanzanie et au Mozambique.
C’est un goéland principalement côtier souvent observé près des ports et des habitations. Il nidifie habituellement sur des îles, sur le sol, en petites colonies ou en couples isolés.
Le Goéland de Hemprich est un prédateur et un « nettoyeur » qui se nourrit de proies aquatiques, mais les œufs et les poussins des autres oiseaux de mer font aussi partie de son régime. Très opportuniste, il vole régulièrement de la nourriture aux autres oiseaux.
Le Goéland de Hemprich est vulnérable à la pollution par les hydrocarbures, mais au Pakistan, la collecte illégale des œufs par les humains entraîne le déclin de la population. Mais actuellement, l’espèce ne semble pas encore globalement menacée.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 44-47 cm
Envergure : 105-118 cm
Poids : 400-510 gr
Le Goéland de Hemprich en plumage nuptial a un capuchon brun fuligineux qui s’étend sur le haut de la poitrine en une bavette sombre qui contraste avec le collier blanc visible sur les côtés du cou et devenant plus étroit au bas de la nuque.
Le manteau, le dos et le haut de la poitrine sont brun grisâtre foncé. Les ailes sont brun foncé aussi bien dessus qu’en dessous. On note la présence d’un bord de fuite blanc sauf sur les rémiges primaires. Les flancs sont également de couleur sombre. L’abdomen, le croupion, les couvertures sus-caudales et la queue sont blancs.
Le long bec épais et droit est de deux couleurs à tout âge. Chez l’adulte, il est vert jaunâtre avec l’extrémité rouge bordée d’une bande noire à l’arrière, tandis que l’extrême pointe est jaune. Les yeux sont bruns, surmontés d’un croissant blanc. Les longues pattes et les doigts palmés sont olive jaunâtre.
Mâle et femelle sont identiques.
L’adulte en hiver présente les mêmes motifs mais le capuchon est légèrement plus pâle.
Le juvénile est plutôt gris-brun clair, avec la tête et la poitrine plus claires que chez l’adulte. Des motifs écaillés sont formés par les larges bordures claires des plumes du manteau, des scapulaires et des couvertures sus-alaires. On remarque deux barres alaires blanches étroites. Les rémiges sont d’un brun plus sombre. Le bord de fuite blanc est semblable à celui de l’adulte. La queue présente une large bande terminale noirâtre.
Le bec est grisâtre pâle ou bleu-gris clair avec l’extrémité noire. Les pattes et les doigts sont gris.
Le 1er hiver et le 1er été ressemblent au juvénile mais avec le manteau et les scapulaires uniformément bruns. Le capuchon et la bavette deviennent plus foncés au cours du premier été.
Le 2ème hiver ressemble à l’adulte mais le capuchon et la bavette sont plus pâles. Le demi-collier blanc est très peu visible. La queue présente une barre sombre variable et les rémiges sont plus foncées. Les pattes deviennent plus vertes. L’extrémité rougeâtre du bec ne se développe qu’au cours du second été ou du troisième hiver.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Goéland de Hemprich se reproduit autour de la Mer Noire et dans le Golfe d’Aden, également dans le Golfe Persique et le Golfe d’Oman, vers l’est jusqu’au Pakistan, et vers le sud jusqu’au nord-est du Kenya (en particulier sur l’Ile Kiunga).
Un certain nombre d’oiseaux hivernent vers le sud jusqu’au nord du Mozambique.
HABITAT :
Le Goéland de Hemprich se reproduit sur des îles au large, généralement sur le sol. Il se nourrit sur les plages du continent et sur les récifs coralliens, et fréquente souvent les ports et les zones avec des constructions. L’espèce est principalement côtière mais elle suit aussi les bateaux dont elle récupère les restes de pêche.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Goéland de Hemprich est bruyant lorsqu’il est en groupes, tandis que les oiseaux solitaires sont plutôt calmes. Les membres de ces groupes émettent en chœur des « weeooo… weeooo… » nasillards et indistincts.
Le cri d’alarme ressemble à celui du Goéland argenté « ke-ke-ke-ke ». Sur les aires de reproduction, le long cri est une série de notes sonores et hurlantes dont la tonalité redescend progressivement. Il est décrit comme un « kioow » répété de 12 à 16 fois.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Goéland de Hemprich se nourrit surtout de poissons morts rejetés par les bateaux de pêche, des œufs et des poussins des autres oiseaux de mer ainsi que des nouveau-nés de tortues, de crevettes et de petits poissons.
D’après une observation faite en Egypte, deux adultes ont été observés en train de laisser tomber de la nourriture avant de la consommer.
Ce comportement est connu chez de nombreuses espèces, mais ne l’était pas chez le Goéland de Hemprich jusqu’à présent. Un goéland transportait un grand coquillage bivalve de la famille des Verenidae dans le bec tout en s’élevant en vol jusqu’à six mètres au-dessus du sol. Puis, il a laissé tomber le coquillage sur les rochers en dessous. Celui-ci s’est brisé instantanément et toujours en vol, le goéland a plongé la tête la première pour aller consommer le mollusque.
Ce comportement s’est répété plusieurs fois, et un second goéland a fait de même, chaque fois avec succès (Fulvio Fraticelli - Fondazione Bioparco di Roma, SROPU).
Le Goéland de Hemprich est rarement observé en train de plonger dans l’océan pour capturer des poissons. Il se nourrit davantage sur la côte et dans la zone intertidale, parfois aussi jusqu’à 100-150 kilomètres au large où il lui arrive de suivre les bateaux. Comme de nombreux oiseaux marins, il est très opportuniste et vole de la nourriture aux autres oiseaux de mer.
Le Goéland de Hemprich se reproduit en été, en petites colonies avec d’autres espèces, ou en couples isolés. Il nidifie sur des îles dans différents types d’habitats dont les zones à végétation épaisse, les zones avec des graviers, d’autres avec des rochers et aussi les étendues sableuses. Mais il semble que cette espèce préfère les sols caillouteux et rocheux.
Le Goéland de Hemprich des régions de la Mer Rouge reste habituellement dans cette zone toute l’année. Nous pouvons cependant observer des dispersions postnuptiales vers le sud, avec des oiseaux qui atteignent la Tanzanie et parfois le nord du Mozambique. C’est un visiteur hivernal sur les côtes du Kenya. Des vagabonds sont présents en Israël, en Jordanie, à Lebanon, en Inde, au Sri Lanka, aux Maldives et aux Seychelles.
Le vol est lent mais régulier, comme chez les grands goélands.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
Le Goéland de Hemprich se reproduit pendant l’été, de juin à octobre en fonction de la distribution.
Il nidifie en colonies avec d’autres oiseaux de mer, mais il peut aussi à l’occasion nidifier en solitaire, souvent sur des îles coralliennes côtières protégées par des récifs mais avec des rochers, du sable et de la végétation éparse.
Le nid est une dépression peu profonde sur le sol, avec un peu de végétation pour tapisser le fond. Il est situé sur le corail nu, protégé par un buisson ou une touffe de végétation, ou placé sous un morceau de corail en surplomb.
La femelle dépose 1-3 œufs. L’incubation dure 25 jours, probablement partagée par les deux adultes. Quelques jeunes s’envolent en novembre, mais il faudrait davantage d’information.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Goéland de Hemprich a une très vaste distribution mais il est vulnérable à la pollution par les hydrocarbures et à la dégradation de son habitat causée par la prospection du pétrole dans la région du Golfe. De plus, les œufs sont régulièrement volés par les hommes au Pakistan, et collectés pour la consommation humaine aux Seychelles.
La population est grossièrement estimée à 150 000/300 000 individus. Elle semble décliner lentement.
Mais actuellement, le Goéland de Hemprich n’est pas globalement menacé.
