Fr: Grallaire jocotoco - Grallaire de Ridgely
Ang: Jocotoco Antpitta
All: Zügelfleck-Ameisenpitta
Esp: Tororoí Jocotoco
Ita: Pitta formichiera jocotoco
Nd: Jocotocomierpitta
Sd: jocotocomyrpitta
Photographes:
Roger Ahlman
Pbase Galleries Peru and Ecuador
John Anderson
John Anderson Photo Galleries
Didier Buysse
Vision d’Oiseaux
William Price
PBase-tereksandpiper & Flickr William Price
Dubi Shapiro
Dubi Shapiro Photo Galleries
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 8 By Josep del Hoyo-Andrew Elliott-David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8487334504
BIRDS OF SOUTH AMERICA – Passerines - by Robert S. Ridgely and Guy Tudor – HELM Field Guides – ISBN: 9781408113424
First Description of the Nest of Jocotoco Antpitta (Grallaria ridgelyi)
New distributional record for the Jocotoco Antpitta Grallaria ridgelyi in south Ecuador
Fatbirder - Grallariidae – Antpittas
CREAGUS@Monterey Bay (Don Roberson)
Wikipedia, the free encyclopaedia
Grallaire jocotoco ou Grallaire de Ridgely
Grallaria ridgelyi
Ordre des Passériformes – Famille des Grallariidés
INTRODUCTION :
La Grallaire jocotoco ou Grallaire de Ridgely est confinée à un petit nombre de localités sur le versant est des Andes dans le sud-est de l'Équateur (Zamora-Chinchipe) et l'extrême nord-est du Pérou. Elle se trouve à haute altitude, entre 2 300 et 2 650 mètres.
Elle fréquente les pentes abruptes des forêts humides, denses et couvertes de mousse, où la canopée est interrompue par des parcelles de bambou Chusquea.
Elle se nourrit d'insectes et d'araignées, mais elle consomme principalement des vers de terre et d'autres invertébrés.
La Grallaire jocotoco ou Grallaire de Ridgely est généralement solitaire. Au début de la saison de reproduction, le mâle chante pour établir le territoire et attirer une femelle. Cette espèce nidifie dans une structure ouverte en forme de coupe faite de matériaux végétaux, construite contre un tronc d'arbre à environ 3-4 mètres du sol. Les deux parents partagent la plupart des tâches de nidification.
Le nom de la Grallaire jocotoco ou Grallaire de Ridgely rend hommage à l'ornithologue Robert S. Ridgely. Il a participé à la découverte initiale de l'espèce en 1997, dans la forêt humide de montagne du sud de l'Équateur. Le nom « jocotoco » fait référence aux hululements du mâle.
Le nom scientifique « Grallaria » vient du latin « grallarius » qui signifie « celui qui marche sur des échasses ».
La Grallaire jocotoco ou Grallaire de Ridgely a une aire de répartition restreinte où l'exploitation forestière et l'extraction minière sont les principales menaces. L'espèce est actuellement classée En Danger d’Extinction.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 22-23 cm
Poids : 176 gr
La Grallaire jocotoco un corps de taille moyenne, arrondi, avec des ailes courtes, une queue très courte et de longues pattes.
Les parties supérieures sont d’une chaude couleur brun-olive teintée de noir, devenant plus claire du manteau au croupion. Sur le dessus des ailes, les rémiges ont des vexilles internes noirâtres et des vexilles externes couleur cannelle. Les couvertures sus-alaires sont brun-olive avec une bande noire. Lorsque l’oiseau est vu de dos, le croupion gris, les couvertures sus-caudales et la queue très courte sont presque invisibles, cachés sous les ailes.
Sur les parties inférieures, le menton et la gorge sont blancs. La majeure partie du dessous est principalement gris pâle, mais plus foncée sur les flancs avec une teinte brun-olive. Les couvertures sous-caudales sont brun-olive avec une étroite barre noire.
Sur la tête, la calotte est noire tandis que les côtés sont gris. La nuque est brun-olive. On peut voir une large plaque de plumes blanches un peu hirsutes, s'étendant des lores jusqu'en dessous de l'œil. Elle est délimitée en dessous par une étroite bande noire. Les parotiques sont grises. Le menton et la gorge sont blancs.
Le bec robuste est noir.
Les yeux sont rouge sombre ou brun rougeâtre.
Les longues pattes et les doigts sont gris-bleu.
Le mâle et la femelle sont semblables.
Le juvénile ressemble à l'adulte mais il a la calotte marron avec de fines vermiculures noires s'étendant sur l’arrière et s'estompant sur la nuque jusqu'à la partie supérieure du dos.
Sur le bec noir, la mandibule inférieure est plus claire, légèrement teintée d’orange. Les yeux sont plus ternes que chez les adultes, la plupart du temps rouge terne ou brun-rouge.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
La Grallaire jocotoco vit dans une aire de répartition restreinte au sud-est de l'Équateur mais aussi au Pérou où une population a été découverte en 2006 dans la Cordillera del Cóndor à Cajamarca (Pérou).
HABITAT :
La Grallaire jocotoco fréquente les forêts humides et moussues avec de grandes étendues de bambous Chusquea et d'arbres du genre Cecropia. On la trouve souvent sur des pentes abruptes couvertes d'arbres chargés d'épiphytes, généralement près des cours d'eau.
L'espèce est visible entre 2 250 et 2 700 mètres d'altitude.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le cri de la Grallaire jocotoco est un son grave et plaintif, un doux « ho-co » à deux notes. Le cri d'alarme émis par les deux sexes est plus fort et se termine parfois par un chuchotement rauque. Il est décrit comme un « hoo-krrr » ou un staccato « hoo-co-kurr ».
Le nom de l’espèce fait référence à ces cris.
Le chant mélodieux est une longue série de hululements bas. Il est utilisé pour établir le territoire et attirer une partenaire, mais aussi comme contact avec d'autres individus dans l'aire de répartition. Il peut être entendu à travers la forêt de nuages, ajoutant une touche d'enchantement à l'habitat. Certains duos entre partenaires peuvent être entendus, avec deux chants différents.
La Grallaire jocotoco chante généralement le matin ou à tout moment de la journée. En chantant, l'oiseau jette la tête en arrière et gonfle les plumes blanches de la gorge. Il agite aussi la queue en synchronisation avec chaque cri.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
La Grallaire jocotoco a de longues pattes et de grands doigts bien adaptés à ses habitudes terrestres. Elle se nourrit généralement seule, mais les deux membres d'un couple se nourrissent souvent ensemble et pas très éloignés l’un de l’autre.
Elle se nourrit principalement de vers de terre et d'autres invertébrés tels que les coléoptères, les fourmis, les mille-pattes et les larves. C'est un visiteur habituel des stations d'alimentation qui lui procurent des vers.
Lorsqu'il se nourrit, à proximité du sol (jusqu'à 4 mètres de hauteur) ou sur le sol de la forêt humide, l'oiseau sonde la litière de feuilles avec son bec robuste et retourne les feuilles mortes et la végétation avec le bec et les pattes. Cette espèce suit également les essaims de fourmis légionnaires de l'espèce Labidus afin de capturer les proies dérangées par le passage de ces fourmis.
Le comportement reproducteur de la Grallaire jocotoco est mal connu. Le mâle chante pour attirer la femelle et signaler le territoire. Il émet une série de notes « hoo » répétées et graves qui durent parfois jusqu'à une minute ou plus. Lorsqu’il chante, les plumes blanches de la gorge se gonflent et le mâle rejette la tête en arrière.
Cette espèce construit une structure profonde et ouverte en forme de coupe avec des matériaux végétaux contre un tronc d'arbre, à environ 3-4 mètres au-dessus du sol. Le site du nid est souvent entouré d'un sous-bois de bambou Chusquea. Les deux adultes partagent la plupart des tâches de nidification.
La Grallaire Jocotoco est résidente dans son aire de répartition restreinte.
Elle ne vole pas très bien et ne s’éloigne pas beaucoup car ses petites ailes ne lui permettent de voler que sur de courtes distances. C'est un oiseau principalement terrestre, vivant et se nourrissant principalement au sol, grâce à ses longues pattes très adaptées pour sautiller sur le sol à travers la forêt.
REPRODUCTIONDE L’ESPECE :
La reproduction de la Grallaire Jocotoco est mal connue. Cependant, à partir d'une observation réalisée en novembre 2008 dans la Tapichalaca Biological Reserve dans l'extrême sud-est de l'Équateur, certaines informations sont désormais disponibles.
La zone d’observation est un terrain escarpé dans les Andes à 2 500 mètres d'altitude, avec une forte densité d'épiphytes, une hauteur de canopée de 15 à 30 mètres et un sous-bois dense de bambous Chusquea.
Un nid a été découvert en observant des oiseaux adultes transportant des proies jusqu'à un nid où un poussin bien emplumé attendait leur retour.
Le nid était une grande structure en forme de coupe faite de matières végétales mortes. Il était tapissé à l'intérieur de fines radicelles noires et de rachis de fougère dénudés. Il mesurait 18 cm de haut et 23,5 sur 26 cm de diamètre. Le nid était soutenu par des broméliacées, placées contre le tronc et la branche d'un arbre mort, à environ 3,6 mètres au-dessus du sol. La végétation, composée de fougères épiphytes, d'orchidées et de bambous Chusquea, fournissait de l'ombre au nid.
À l'intérieur du nid, le poussin était bien emplumé. Il avait la calotte et la poitrine couleur châtain et le dos cannelle avec de fines vermiculures noires. Sur la tête, le motif malaire blanc était à peine visible. Le bec était sombre sur la mandibule supérieure avec une extrémité orange, et orange terne sur la mandibule inférieure. L’intérieur de la bouche était orange vif.
Les deux parents nourrissent les jeunes, mais on ne sait rien de l'incubation. La taille de la couvée n'est actuellement pas documentée, mais 1 ou 2 œufs sont probablement pondus. Les œufs sont bleu pâle avec des marques brun foncé éparses.
Cette espèce pourrait se reproduire deux fois par an, mais des informations supplémentaires sont nécessaires. Des évidences suggèrent que la Grallaire jocotoco se reproduit probablement entre octobre et mai.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
La Grallaire jocotoco a une aire de répartition restreinte où la population est de faible densité.
Elle est menacée par la dégradation de son habitat spécifique par l'exploitation forestière et l'extraction d'or. La dégradation des forêts se poursuit lentement dans toute l'aire de répartition, y compris dans Podocarpus National Park.
Heureusement, la Tapichalaca Biological Reserve privée offre à l'espèce un habitat adapté.
Le nombre d'individus matures a été estimé à 480-600 en 2020. Cette population est en baisse.
La Grallaire Jocotoco est actuellement classée en tant qu’espèce En Danger d’Extinction.