Fr: Grèbe à bec bigarré
Ang: Pied-billed Grebe
All: Bindentaucher
Esp: Zampullín Picogrueso
Ita: Podilimbo
Nd: Dikbekfuut
Sd: tjocknäbbad dopping
Photographes:
Roger Ahlman
Pbase Galleries Peru and Ecuador
Jean Michel Fenerole
Photos d’Oiseaux du monde
Eduardo Andrés Jordan
MIS AVES – AVES DE ARGENTINA
Tom Merigan
Tom Merigan’s Photo Galleries
Tom Grey
Tom Grey's Bird Pictures
Philippe and Aline Wolfer
OISEAUX D'ARGENTINE
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105
Bird Web (Seattle Audubon Society)
Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)
Pied-billed Grebe, Podilymbus podiceps
Wikipedia, the free encyclopaedia
Grèbe à bec bigarré
Podilymbus podiceps
Ordre des Podicipédiformes – Famille des Podicipédidés
INTRODUCTION :
Le Grèbe à bec bigarré du genre Podilymbus est aujourd’hui le seul membre de ce groupe, à la suite de l’extinction de la seconde espèce, le Grèbe du lac Atitlan.
Le Grèbe à bec bigarré est présent en Amérique, depuis les côtes de l’Alaska, au Canada et aux Etats-Unis, ainsi qu’aux Caraïbes et vers le sud dans plusieurs régions d’Amérique du Sud. Les populations du nord de la distribution sont migratrices.
Il est souvent solitaire et généralement moins sociable que les autres grèbes. Il est rarement vu en vol et reste discret lorsqu’il se reproduit, tout en se montrant très territorial pendant cette période.
Il se nourrit d’une variété de proies aquatiques comprenant des petits poissons, des crustacés et des insectes. Le nid est une structure flottante accrochée à la végétation dans des eaux peu profondes. Les deux adultes partagent la construction du nid et l’ensemble des tâches liées à la nidification.
Le Grèbe à bec bigarré est menacé par la dégradation et la destruction des zones humides, les empoisonnements par les pesticides, les tirs accidentels (il ressemble beaucoup à un canard) et la collecte des œufs. Cependant, la population semble stable, et l’espèce n’est pas globalement menacée pour le moment.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 30-38 cm
Envergure : 45-62 cm
Poids : 339-458 gr
Le Grèbe à bec bigarré en plumage nuptial a les parties supérieures brunâtres et assez sombres, mais les côtés du cou et les flancs sont plutôt chamois grisâtre. Nous remarquons une tache noire bien nette sur le menton et la gorge, légèrement soulignée de blanchâtre. Cette tache noire est plus nette chez le mâle, avec le noir qui s’étend jusqu’à la zone malaire. La courte queue est pointue.
Sur les parties inférieures, le bas de la poitrine, l’abdomen et le dessous des ailes sont blanc chamoisé pâle, tandis que les couvertures sous-caudales sont blanchâtres.
La tête est brunâtre sombre avec les côtés d’un brun plus clair.
Le bec court et épais est latéralement compressé avec l’extrémité légèrement crochue. Le bec est blanc bleuâtre et présente une barre verticale noire très évidente. Les yeux sont brun foncé, entourés d’un cercle oculaire blanc bleuté. Les lores sont de couleur semblable. Les pattes et les doigts lobés sont bleu-gris.
Mâle et femelle sont similaires mais le mâle est plus grand dans l’ensemble, avec un bec plus épais.
L’adulte non-nuptial a la gorge pâle. Les parties supérieures sont comme en plumage nuptial, mais les côtés du cou et les flancs sont brun-roussâtre. Le bec est plutôt couleur chair, généralement sans marque noire, mais certains individus gardent une bande noire plus ou moins prononcée en hiver.
Le juvénile ressemble à l’adulte en hiver mais on note la présence de quelques marques brun foncé et blanc sur les côtés de la tête, visibles en général jusqu’à la fin de l’hiver.
Le bec est rouge orangé terne mais sans barre noire. Les bords coupants des mandibules sont noirs.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Grèbe à bec bigarré a trois sous-espèces.
P.p. antillarum se trouve aux Grandes et aux Petites Antilles.
P.p. podiceps (décrit plus haut) se trouve dans le sud et le centre du Canada vers le sud jusqu’au Panama. Il hiverne dans le sud des Etats-Unis, en Amérique Centrale et aux Antilles.
P.p. antarctica est présent en Amérique du Sud, depuis l’est du Panama, vers le sud jusqu’au centre-sud du Chili et au centre-sud de l’Argentine.
Cette race est la plus grande de toutes, mais les trois sous-espèces sont très semblables dans l’ensemble.
HABITAT :
Le Grèbe à bec bigarré se reproduit sur les étangs et les lacs d’eau douce, souvent avec des eaux stagnantes et peu profondes, ainsi que sur des tronçons de fleuves au cours lent. Il est moins présent sur les eaux saumâtres. Il a besoin de végétation aquatique et émergente pour nidifier.
Pendant l’hiver, il fréquente aussi les habitats humides tant que les eaux ne sont pas gelées.
Cette espèce peut se reproduire jusqu’à 3100 mètres d’altitude dans l’est des Andes en Colombie.
Pendant les migrations et plus généralement en dehors de la saison de reproduction, il peut être observé sur des eaux plus ouvertes, y compris dans les estuaires et les baies côtières, mais aussi dans les eaux saumâtres le long des côtes.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Grèbe à bec bigarré émet des séries de notes creuses « cow-cow-cow-cow-cow-cow, cowp, cowp, cowp » qui ralentissent vers la fin.
Pendant les parades nuptiales et les comportements territoriaux, les deux adultes communiquent par des vocalises et des signaux visuels. Les couples font aussi des duos pendant les parades.
Le chant varie, allant de séries composées de « wup-whut, kuk » qui augmentent continuellement, à un « cow » suivi d’un « kuk » haut-perché et d’un « kow » de tonalité plus basse.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Grèbe à bec bigarré se nourrit de petits poissons et de crustacés, en particulier des écrevisses, ainsi que divers insectes aquatiques et leurs larves. Mais le régime varie avec les saisons et les lieux. Les mollusques, grenouilles, têtards, salamandres, araignées, et quelques morceaux de plantes aquatiques en font aussi partie.
Comme d’autres grèbes, le Grèbe à bec bigarré consomme de nombreuses plumes, parfois en grandes quantités. Ces plumes sont également données aux jeunes, en particulier aux poussins, à partir du jour de leur naissance.
Ce comportement est généralement commun chez les espèces qui consomment des poissons, probablement pour nettoyer les restes d’arêtes non digérés. Les plumes se mélangent à la nourriture dans le système digestif de l’oiseau, et forment des pelotes qui sont régurgitées périodiquement.
Le Grèbe à bec bigarré se nourrit en plongeant depuis la surface de l’eau. Il nage aussi sous l’eau, propulsé surtout par ses doigts lobés. Il plonge habituellement à des profondeurs allant de un à quatre mètres sous la surface.
Le Grèbe à bec bigarré est monogame pour la saison, mais aussi parfois pendant plusieurs saisons. Les parades nuptiales sont moins ritualisées que chez d’autres espèces de Grèbes, et provoquent beaucoup de cris et des duos entre les deux partenaires.
Les deux adultes nagent souvent en étant parallèles, tandis que les plumes sont plaquées au corps et le bec légèrement ouvert. Des cris sont émis par l’un ou l’autre membre du couple ou par les deux en même temps.
D’autres parades ont été décrites, montrant l’adulte en position bien droite tandis qu’il émet un cri d’accueil, puis il tourne la tête à plusieurs reprises. Une autre parade montre les deux partenaires en train de tourner l’un autour de l’autre en se tenant voûtés. Ils plongent aussi et font la course sous l’eau pour montrer leur puissance.
Le Grèbe à bec bigarré nidifie dans une structure flottante attachée à la végétation des marais.
L’espèce est principalement sédentaire, mais les populations du nord de la distribution se déplacent vers le sud pour hiverner en Basse Californie et en Amérique Centrale. Les populations d’Amérique du Sud sont sédentaires.
Il migre seul ou en couple, et surtout de nuit.
Comme les autres grèbes, le Grèbe à bec bigarré a besoin de courir à la surface de l’eau tout en battant vigoureusement des ailes pour s’envoler. Il vole très bien mais il doit maintenir des battements rapides pendant tout le vol car la charge alaire est très importante. Il est capable de parcourir de longues distances, mais il ne le fait pas souvent.
En revanche, s’il est menacé, il préfère plonger plutôt que s’envoler.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu entre mai et septembre dans le nord, et plutôt de septembre à décembre dans le sud, et toute l’année sous les tropiques.
Le site du nid se trouve sur les eaux peu profondes d’un marais. Les deux adultes construisent le nid, une structure faite avec de la végétation aquatique comprenant des végétaux doux et flexibles, ainsi que des plantes fraîches ou décomposées trouvées au fond de l’eau. Le nid est flottant ou construit à partir du fond de l’eau. Il est accroché aux roseaux, aux joncs ou aux buissons. Cette structure ressemble à un grand bol.
La femelle dépose 4-7 (rarement 2-10) œufs blanc bleuâtre, qui deviennent vite brunâtres au fur et à mesure que l’incubation progresse. Les deux adultes, mais surtout la femelle, incubent pendant 23 jours (23-27 jours). Lorsque l’oiseau qui incube quitte sa place, il recouvre les œufs avec les matériaux du nid.
A la naissance, les poussins ont du duvet noir et des rayures blanches, tandis que le dessous est plus clair. Ils sont nourris par les deux parents et se déplacent souvent sur le dos des adultes tant qu’ils sont petits. Les parents peuvent même nager sous l’eau avec les jeunes sur le dos. Ils peuvent quitter le nid très vite après l’éclosion, souvent moins d’une heure après. Ils volent environ 35 jours après la naissance mais ne deviennent indépendants qu’au bout de 25 à 62 jours.
Le Grèbe à bec bigarré produit une seule couvée par saison, mais dans le sud de la distribution, deux couvées peuvent souvent être élevées.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Grèbe à bec bigarré a une très vaste distribution aux Amériques, et l’espèce est décrite comme étant relativement commune.
L’espèce est cependant menacée par la dégradation des zones humides entraînant la destruction de l’habitat. Les empoisonnements par les pesticides, les tirs accidentels en période de chasse, la collecte des œufs et le problème posé par les filets de pêche peuvent également affecter cette espèce.
La population globale semble stable, et une petite augmentation insignifiante se dessine en Amérique du Nord.
Le Grèbe à bec bigarré n’est pas globalement menacé pour le moment.
Commentaire de l'auteur de cette photo:
"J’ai remarqué que l’oiseau avait la tête prise dans un filet au moment où j’ai préparé cette photo. Après l’avoir postée sur un site ornithologique local, j’ai appris que ce grèbe avait déjà été vu auparavant, et qu’il a vécu plusieurs mois ainsi."