Fr: Grimpereau des jardins
Ang: Short-toed Tree-Creeper
All: Gartenbaumläufer
Esp: Agateador Europeo
Ita: Rampichino comune
Nd: Boomkruiper
Sd: trädgårdsträdkrypare
Photographes:
Jean Michel Fenerole
Photos d’Oiseaux du monde
Otto Plantema
Trips around the world
William Price
PBase-tereksandpiper & Flickr William Price
Ingo Waschkies
Bird Photography
Nicole Bouglouan
Photographic ramble
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 13 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions – ISBN: 9788496553453
THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C. Helm - ISBN: 0713639601
ENCYCLOPEDIE DES OISEAUX DE FRANCE ET D’EUROPE – de Peter Hayman et Rob Hume - Flammarion – ISBN : 2082009920
L’ENCYCLOPEDIE MONDIALE DES OISEAUX - Dr Christopher M. Perrins - BORDAS - ISBN: 2040185607
LE GUIDE ORNITHO par Grant, Mullarney, Svensson, Zetterström - Delachaux Niestle - ISBN: 2603011421
Short-toed Treecreeper - Javier Blasco-Zumeta & Gerd-Michael Heinze
Arthur Grosset's Birds (Arthur Grosset)
Wikipedia, the free encyclopaedia
Grimpereau des jardins
Certhia brachydactyla
Ordre des Passériformes – Famille des Certhiidés
INTRODUCTION :
Le Grimpereau des jardins est résident en Europe depuis le Portugal jusqu’en Turquie et en Grèce, et aussi dans le nord-ouest de l’Afrique. Il se reproduit dans les forêts tempérées où les arbres sont matures, et en général dans les basses terres, bien que localement il se reproduise entre 900 et 1800 mètres d’altitude.
Il se nourrit surtout d’invertébrés et cherche ses proies sur les troncs d’arbres où le long bec fin extrait les insectes des crevasses de l’écorce. Quelques proies peuvent aussi être capturées sur le sol nu.
Le Grimpereau des jardins nidifie dans les crevasses des troncs d’arbres ou derrière les éclats d’écorce, et il lui arrive aussi d’utiliser des nichoirs artificiels. Les deux adultes se partagent les tâches liées à la reproduction.
Le Grimpereau des jardins est très similaire au Grimpereau des bois (C. familiaris), et il est souvent difficile de les identifier. Cependant, leurs chants sont différents et permettent parfois de savoir quelle est l’espèce qui chante.
En revanche, des études génétiques récentes indiquent que le Grimpereau des jardins est beaucoup plus proche du Grimpereau brun (C. americana).
Le Grimpereau des jardins n’est pas globalement menacé pour le moment.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 12-13 cm
Poids : 7,5-11 gr
Le Grimpereau des jardins a un plumage très cryptique qui le rend difficile à repérer lorsqu’il se nourrit sur les troncs d’arbres.
Les parties supérieures sont brunes et striées de blanc, mais le manteau et les scapulaires ont des plumes aux extrémités noirâtres et de larges centres blancs, formant des stries bien nettes. Le croupion et les couvertures sus-caudales sont roux-cannelle avec des plumes au centre blanc et à la base noirâtre indistincte.
Sur le dessus des ailes, les petites couvertures sont brunes avec des extrémités chamois orangé. Les grandes et moyennes couvertures sont brun noirâtre. Les couvertures moyennes ont des extrémités chamois orangé et des centres blanchâtres, tandis que les grandes couvertures sont bordées et terminées de chamois clair ou de brun-roux. Les premières couvertures sont brun-noir avec des extrémités chamois clair. L’alule est similaire mais avec une bordure pâle sur le vexille externe.
Les rémiges primaires et secondaires sont brunâtres, mais les 3-4 primaires externes ont une bande chamois clair en travers et une autre bande brun noirâtre de chaque côté. Elles sont bordées de chamois orangé et terminées de blanc. Les tertiaires ont des vexilles internes brun clair, mais les vexilles externes sont brun foncé avec de larges extrémités blanches.
La queue est brun clair et le rachis des plumes brun-roux. Les 12 rectrices sont raides avec des rachis robustes qui dépassent l’extrémité des plumes.
Les parties inférieures sont blanc grisâtre ou gris pâle, mais la poitrine, l’abdomen et les flancs sont teintés de brun-roux ou de brun. Les couvertures sous-caudales sont brun-roux pâle avec des extrémités blanchâtres. Les cuisses sont gris pâle.
Sur la tête, la calotte et la nuque sont brun foncé avec des liserés noirâtres et des rachis blancs étroits. Les lores sont noirâtres. Le sourcil est grisâtre/blanc brunâtre (souvent absent devant l’œil). Les parotiques sont tachetées de blanc, brun et noir.
Le long bec fin a la mandibule supérieure brun foncé, tandis que l’inférieure est plus claire avec l’extrémité sombre. Les bords coupants sont d’un brun plus pâle. Les yeux sont bruns. Les pattes et les doigts sont brun clair.
Mâle et femelle sont identiques au niveau du plumage, mais le mâle a les ailes et le bec plus longs.
Le juvénile ressemble à l’adulte mais les parties supérieures sont tachetées de blanc et non striées. En dessous, la poitrine, les flancs et l’abdomen sont souvent mouchetés de gris ou chamois, mais la couleur paraît assez uniforme.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Grimpereau des jardins a cinq sous-espèces.
C.b. brachydactyla est présent sur le continent Européen, dans le sud, le centre et le sud-est de l’Europe depuis le sud-est de l’Espagne jusqu’en Turquie.
L’ancienne race « harterti » du nord-ouest de la Turquie et la race « stresemanni » du nord de la Turquie, sont à présent comprises dans la race nominale.
C.b. megarhynchos se trouve dans l’ouest de l’Europe, depuis le Portugal et le nord-ouest de l’Espagne jusque dans l’ouest et le nord de la France et l’ouest de l’Allemagne.
Cette race est légèrement plus claire et d’un brun plus chaud que la race nominale.
C.b. mauritanica se trouve dans le nord-ouest de l’Afrique, au Maroc, en Algérie et dans le nord-ouest de la Tunisie.
Cette race ressemble à la race nominale avec les parties supérieures légèrement plus foncées, la calotte porte des stries plus pâles et plus étroites, les parties inférieures sont moins blanchâtres avec la poitrine et les flancs plus largement teintés de chamois.
C.b. dorotheae se trouve dans le sud de la Grèce, en Crète et à Chypre.
Cette race est légèrement grisâtre ou brunâtre plus terne et le bec est plus long.
C.b. rossocaucasica est présente dans le nord-ouest du Caucase où se trouvait auparavant la race « harterti ».
HABITAT :
Le Grimpereau des jardins fréquente les forêts de feuillus, mixtes ou de conifères, et plus particulièrement les habitats en lisière et les arbres Salix et Populus riverains, les grands jardins, les vergers et les parcs avec de la végétation épaisse. Dans beaucoup d’endroits, il préfère les bois de chênes et de conifères. L’espèce a besoin de parcelles plantées d’arbres matures possédant une écorce rugueuse.
Le Grimpereau des jardins peut être présent à haute altitude en fonction de la distribution, en dessous de 1000 mètres dans le nord de la distribution, tandis que dans la partie sud, il se trouve jusqu’à 1400/1800/2000 mètres d’altitude.
Lorsqu’il fait froid, plusieurs grimpereaux dorment ensemble dans une crevasse abritée dans un arbre.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Grimpereau des jardins émet un pépiement perçant et haut-perché « geet » lorsqu’il est excité ou effrayé. Ce cri est généralement émis en séries rapides ou lentes.
Un « tsrree » haut-perché sert de cri de contact et ressemble beaucoup à celui du Grimpereau des bois, mais il est légèrement plus bas, plus fort et assez semblable au son émis par une mésange. Le cri en vol est un « si » court et aigu, également semblable à celui du Grimpereau des bois.
En revanche, le chant du Grimpereau des jardins est différent. Il consiste en plusieurs sifflements sonores et plutôt plaintifs, émis rapidement à un rythme chaotique et ascendant à la fin « seet seet seet-e-roi deITT ».
La race « mauritanica » à un chant plus bas.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Grimpereau des jardins se nourrit surtout d’invertébrés comprenant des larves d’insectes et des chrysalides, et aussi des araignées. Ces proies sont généralement trouvées dans les crevasses de l’écorce sur les troncs d’arbres.
Il se nourrit en démarrant près de la base du tronc et ensuite, il monte en spirale autour du tronc. Les rectrices raides et les longues griffes aident l’oiseau en servant de support, comme chez les pics. En revanche, il ne descend pas du tronc la tête la première comme les sittelles, mais il descend en volant jusqu’à la base d’un autre arbre et remonte ensuite de la même manière.
Les proies sont capturées avec le long bec légèrement courbé. Il peut aussi à l’occasion chercher des proies sur les murs ou même sur le sol nu dans les débris de feuillage. Pendant l’hiver, il consomme aussi des petites graines.
Pendant la saison de reproduction, le Grimpereau des jardins établit son territoire même dans des petits groupes d’arbres, du moment que les troncs sont couverts d’écorce robuste. Mais il peut aussi l’établir dans des vergers ou des parcs, et en lisière des forêts de feuillus ou d’espèces mélangées.
Les territoires sont souvent regroupés, mais avec des zones non occupées entre les groupes, ce qui provoque un chevauchement des territoires appartenant aux voisins. Dans cette forme de distribution, chaque mâle établit et garde le territoire grâce à un contact vocal permanent avec les voisins, ce qui entraîne des déplacements fréquents et des poursuites pour éloigner les autres mâles.
Les parades nuptiales comprennent des poursuites excitées au cours desquelles le mâle poursuit la femelle tout en se déplaçant avec des mouvements en spirale de haut en bas le long des troncs d’arbres. Ensuite, un ou les deux oiseaux peut relever les ailes et les agiter nerveusement. Ces parades sont habituellement suivies d’autres poursuites et/ou d’offrandes de nourriture du mâle à la femelle.
Ces offrandes de nourriture commencent pendant la construction du nid et continuent souvent jusqu’à l’éclosion des œufs.
Couple à l'entrée du nid.
La femelle (en haut) a de la mousse dans le bec et construit le nid. Le mâle vient lui apporter un insecte.
Les parades ont lieu en dehors du nid. La femelle dont les ailes tremblent réclame de la nourriture au mâle comme un jeune oiseau. Le mâle se pose alors au-dessus d’elle et place la proie dans la gorge de la femelle.
Le Grimpereau des jardins produit généralement deux couvées par saison. Le mâle construit les fondations de deux ou trois nids, et après sélection de l’un d’eux par la femelle, cette dernière complète la construction qui peut durer un mois.
Le Grimpereau des jardins ne migre pas, mais quelques dispersions postnuptiales ont été observées. L’espèce vagabonde en Angleterre, en Suède, en Lituanie et aux Iles Baléares.
Le vol est erratique et ondulant, avec des battements actifs alternés de glissades latérales et de descentes.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu de fin mars/début avril à mi-juin.
Le Grimpereau des jardins nidifie dans des crevasses dans les arbres ou derrière les éclats d’écorce, dans une loge abandonnés par un pic, les creux, les cavités dans les immeubles, les piles de bois, et même dans la base des nids d’autres espèces (rapaces et écureuils) et de temps en temps dans des nichoirs artificiels.
Le mâle démarre la construction des fondations de deux ou trois nids, mais c’est la femelle qui sélectionne et qui complètera le nid choisi. La base du nid est faite avec des brindilles, des aiguilles de conifères, des herbes et de l’écorce. L’intérieur est tapissé de matériaux plus doux, souvent des plumes, de la mousse ou des lichens, de la toile d’araignée, de la laine, du papier, des radicelles ou du duvet végétal. La majorité des nids se trouve entre 50 centimètres et 4 mètres au-dessus du sol, rarement à plus de 10 mètres.
La femelle dépose 4-9, plus généralement 5-7 œufs blancs avec des taches plus sombres. Elle incube pendant 13-15 jours. Elle couve les poussins qui sont nourris par les deux parents. Les jeunes quittent le nid au bout de 15-18 jours après l’éclosion et se dispersent probablement assez vite.
Un nouveau nid peut être mis en route tandis que la femelle nourrit encore les jeunes de la première couvée. Une seconde est parfois déposée avant l’émancipation des premiers nés.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Grimpereau des jardins est généralement assez commun, bien qu’il soit peu abondant dans le nord et l’est de la distribution, et rare dans le Caucase.
Cependant, les activités forestières intensives avec en plus le remplacement des bois de feuillus par des plantations de conifères entraînent la disparition des forêts matures, et ont un impact négatif sur la population de l’espèce.
La population européenne est estimée à 10 300 000/17 400 000 individus matures (2015). Comme l’Europe représente environ 90% de la distribution totale, la population globale est grossièrement estimée à 11 000 000/19 000 000 individus matures. Une augmentation modérée a été observée entre 1982 et 2013 en Europe.
Le Grimpereau des jardins n’est pas globalement menacé pour le moment.
