Fr: Grive à joues grises
Ang: Grey-cheeked Thrush
All: Grauwangendrossel
Esp: Zorzalito Carigrís
Ita: Tordo di Baird
Nd: Grijswangdwerglijster
Sd: gråkindad skogstrast
Photographes:
Tom Grey
Tom Grey's Bird Pictures & Tom Grey's Bird Pictures 2
Tom Merigan
Tom Merigan’s Photo Galleries
Alan & Ann Tate
AA Bird Photography
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 10 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8487334725
THRUSHES by Peter Clement and Ren Hathway – HELM - ISBN: 0713639407
THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C. Helm - ISBN: 0713639601
All About Birds (Cornell Lab of Ornithology)
Wikipedia, the free encyclopaedia
The Birds of North America online
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
Grive à joues grises
Catharus minimus
Ordre des Passériformes – Famille des Turdidés
INTRODUCTION :
La Grive à joues grises est un oiseau timide et discret, souvent caché dans la végétation dense. Elle passe beaucoup de temps sur le sol pour chercher des proies, seule ou en couple.
Cette grive monogame se reproduit dans la taïga et la toundra adjacente, dans les sous-bois des forêts boréales et en général près des cours d’eau. Le nid compact en forme de coupe est placé dans un arbuste, un conifère ou un tronc tombé sur le sol.
La Grive à joues grises migre sur de longues distances. Elle se reproduit dans le nord-est de la Sibérie, en Alaska et au Canada, et hiverne dans le nord de l’Amérique du Sud, à l’est des Andes.
Cette espèce a une vaste distribution mais ses comportements discrets la rendent difficile à observer. Elle n’est pas globalement menacée pour le moment, mais la tendance des effectifs n’est pas connue actuellement.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 17-18 cm
Poids (mai-juin) : M : 26-34 gr – F : 27-36 gr
Poids (octobre) : M : 30-50 gr – F : 30-45 gr
La Grive à joues grises adulte de la race nominale a les parties supérieures vert olive teinté de gris-brun.
Les parties inférieures sont blanchâtres avec des taches sombres sur la poitrine jaunâtre pâle. Les flancs sont teintés de gris-brun, tandis que la zone qui va de l’abdomen aux couvertures sous-caudales est blanche et teintée de gris.
Sur la tête, le front, la calotte et la nuque sont comme le dessus. La face est grisâtre avec un cercle oculaire clair indistinct. La rayure malaire brun foncé s’étend vers les côtés du cou et la poitrine.
Le bec est brunâtre, avec la base de la mandibule inférieure rosâtre (en hiver) ou jaune orangé (en plumage nuptial). Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont couleur chair ou rosâtre pâle.
Mâle et femelle sont identiques.
Le juvénile ressemble à l’adulte mais les parties supérieures sont tachetées et striées chamois clair, et les grandes couvertures ont des extrémités chamois clair. Les parties inférieures sont barrées de gris-brun.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
La Grive à joues grises a deux sous-espèces.
C.m. aliciae se reproduit dans le nord-est de la Sibérie (dans l’est depuis le fleuve Kolyma), en Alaska et au Canada. Elle hiverne dans le nord de l’Amérique du Sud à l’est des Andes. Elle est rare dans les Grandes Antilles.
Cette race est légèrement plus grande que la race nominale, et d’une couleur plus franche, vert olive ou brun olive sur le dessus, en particulier sur la calotte. Les parties inférieures sont plus ternes, avec une teinte olive brunâtre sur les flancs.
C.m. minimus (décrite plus haut) se reproduit dans l’est du Canada (Terre-Neuve et peut-être le nord du Québec). Elle hiverne dans le nord de l’Amérique du Sud à l’est des Andes.
HABITAT :
La Grive à joues grises se reproduit dans les sous-bois des parcelles denses plantées de conifères, dans les forêts mixtes avec des feuillus et des sapins, des fourrés et des arbustes, des saules nains et des aulnes, dans les zones humides jusqu’à 1000 mètres d’altitude, ainsi que dans les broussailles le long des limites de la toundra au-delà de la ligne des derniers arbres. Dans l’est de la distribution, elle peut aussi se reproduire dans des forêts plus ouvertes.
En hiver, elle fréquente plutôt les parties basses des forêts dans les régions tropicales et subtropicales. Elle est également présente aux lisières des forêts et dans des zones plus ouvertes, ainsi que dans les pousses secondaires avec des sous-bois épais, dans les plantations abandonnées et les bosquets humides.
En migration, elle fréquente tous les habitats qui peuvent lui convenir comme les forêts, les bosquets, les broussailles côtières, les parcs et les jardins.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
La Grive à joues grises a pour cri typique un « zip » calme et un « wee-ah » bas et indistinct. Un « pweep » perçant sert de cri de contact la nuit pendant les migrations. Des claquements du bec sont entendus au cours des disputes agressives.
Le chant comprend plusieurs notes haut-perché, une série complexe de tonalité descendante qui se prolonge parfois en trille court ainsi décrit « ch-ch zreeew zi-zi zreeew ».
Ce chant est émis par le mâle depuis un perchoir exposé à la cime d’un arbre, mais aussi depuis des buissons plus bas ou pendant un vol court. Il peut être entendu à l’aube et au crépuscule, mais aussi pendant la nuit.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
La Grive à joues grises se nourrit principalement de divers insectes tels que coléoptères, fourmis, quelques abeilles et guêpes, sauterelles, phalènes et chenilles. Elle capture aussi des araignées et consomme également des graines, des fruits et des baies selon les saisons.
Comme de nombreux Turdidés, elle chasse surtout au sol en marchant et en sautillant de manière typique. Elle sautille, puis s’arrête et attend le passage d’une proie avant de la capturer. Elle chasse sous le couvert végétal dans les branches basses et sur le sol dans le tapis de feuilles mortes.
Au début de la saison de reproduction, le mâle arrive le premier sur les aires de nidification et établit le territoire en chantant depuis des perchoirs exposés. Au cours des parades nuptiales, il poursuit la femelle en un vol rapide à travers les arbres. Ils sont monogames.
La Grive à joues grises migre sur de longues distances et se déplace surtout pendant la nuit. Elle est plus souvent entendue qu’observée pendant les migrations. Elle peut parcourir des distances de 200 kilomètres par jour pendant la migration de printemps.
Des vagabonds ont été observés dans le Paléarctique occidental, la majeure partie d’entre eux en Grande Bretagne et surtout en octobre.
Le vol direct est assez rapide avec des battements un peu saccadés.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu de mi-mai à début août en Amérique du Nord, et en juin-juillet en Sibérie. La Grive à joues grises ne produit qu’une seule couvée par an.
Le nid est une coupe profonde faite avec des herbes, des feuilles, des laîches, des petits morceaux d’écorce et de la mousse, le tout cimenté avec de la boue afin de former une structure compacte. L’intérieur est tapissé d’herbes plus fines. Ce nid est situé dans un saule ou un aulne, jusqu’à 6 mètres de hauteur, et parfois aussi sur un tronc tombé au sol.
La femelle dépose 3-5 œufs d’un bleu verdâtre terne avec des marques sombres. L’incubation par la femelle dure 12-14 jours. Les jeunes quittent le nid au bout de 11-13 jours après l’éclosion, mais ils dépendent encore des adultes pendant au moins huit jours, et probablement davantage. Les deux adultes les nourrissent mais seule la femelle incube.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
La Grive à joues grises peut être assez commune dans un habitat adapté à ses besoins, mais comme cette espèce est très discrète, il est très difficile de l’observer. Elle est probablement plus abondante que prévu. Les modifications de l’habitat pourraient avoir un impact sur les effectifs.
La Grive à joues grises a une vaste distribution et ne semble pas globalement menacée pour le moment.