Fr: Héliange royal
Ang: Royal Sunangel
All: Königssonnennymphe
Esp: Colibrí Real
Ita: Angelo del sole regale
Nd: Peruaanse Zonnekolibrie
Sd: Kungssolängel
Photographe:
Roger Ahlman
Pbase Galleries Peru and Ecuador
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 5 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334253
BIRDS OF PERU by Thomas S. Schulenberg, Douglas F. Stotz, Daniel F. Lane, John P. O’Neill, Theodore A. Parker III – Princeton University Press 2007 – Isbn: 978-0-691-13023-1
SORA – The Wilson Bulletin - A NEW SPECIES OF HUMMINGBIRD FROM PERU
By JOHN W. FITZPATRICK, DAVID E. WILLARD AND JOHN W. TERBORGH
SORA Searchable Ornithological Research Archive (Blair O. Wolf)
Héliange royal
Heliangelus regalis
Ordre des Apodiformes – Famille des Trochilidés
INTRODUCTION :
L’Héliange royal fait partie de la sous-famille des Trochilinae dans la grande famille des Trochilidés. Il est également inclus dans le groupe des colibris des Andes dont les membres partagent plusieurs critères communs, aussi bien morphologiques que comportementaux.
Cette espèce est généralement présente à haute altitude dans les Andes, entre 1250 et 2200 mètres, dans les forêts tropicales humides (elfin forests) composées d’arbrisseaux, de buissons couverts de lichens et de fougères arboricoles, mais aussi sur les pentes abruptes et boisées des ravins.
L’Héliange royal a une distribution restreinte et fragmentée dans laquelle les habitats adaptés à ses besoins disparaissent lentement. Cette espèce est actuellement en danger d’extinction.
Le premier spécimen a été collecté le 14 juillet 1976 par J.W. Fitzpatrick dans la Cordillera del Cóndor au Pérou, à 1950 mètres d’altitude.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 10-12 cm
Poids : 3,5-4,5 gr
Bec : 1,4 cm
Mâle : Rectrices externes : 5-5,5 cm - Rectrices internes : 2,6-2,9 cm
Femelle : Rectrices externes : 3,9-4,2 cm – Rectrices internes : 2,6-2,8 cm
L’Héliange royal adulte de la race nominale a le plumage uniformément bleu-violet profond irisé, mais la partie antérieure de la calotte a des reflets plus intenses. La queue longue et profondément fourchue est formée de rectrices bleu métallique. Les rémiges sont plus sombres et peu irisées. En mauvaise lumière, le plumage parait presque noir. On distingue à peine une petite tache faite de plumes duveteuses blanches sur le bas-ventre.
Chez les deux adultes, le bec court et droit est noir. Les yeux sont brun foncé/noirâtres. Les pattes et les doigts sont noirs.
La femelle est très différente avec les parties supérieures vert foncé et le dessous brun chamoisé ou cannelle, avec quelques stries et taches vertes sur la poitrine, et une bande pectorale chamois clair. La queue est plus courte et moins fourchue que chez le mâle.
Le juvénile ressemble à la femelle mais il a la gorge tachetée de gris et non de vert. Il obtient le plumage adulte à environ un an.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
L’Héliange royal a deux sous-espèces.
H.r. regalis (ici décrite et représentée) se trouve dans l’extrême sud de l’Equateur et le nord du Pérou (Cajamarcas, Amazonas) dans la Cordillera del Cóndor et sur le versant est des Andes (San Martín, Loreto).
H.r. johnsoni se trouve dans les Andes du nord du Pérou (Cordillera Azul). Cette race a le plumage d’un bleu indigo irisé plus vif.
HABITAT :
L’Héliange royal est présent dans plusieurs types d’habitats, mais il préfère la forêt tropicale d’altitude où il fréquente les herbages avec des arbres rabougris couverts de mousse, des buissons couverts de lichens, des Ericacées, des plantes grasses et des fougères arboricoles. Ces habitats sont voisins des zones semblables à des savanes sèches et des forêts humides plantées de plus grands arbres. Les arbrisseaux se trouvent surtout sur les arêtes les plus élevées où des feux fréquents empêchent le développement d’arbres plus hauts.
Cependant, l’Héliange royal fréquente aussi les pentes boisées des ravins. Il se trouve habituellement entre 1250 et 2200 mètres d’altitude, mais il est généralement plus abondant au-dessus de 1500 mètres. Dans le sud-est de l’Equateur, il a été observé dans les forêts plus basses et sur les contreforts couverts de végétation.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
L’Héliange royal a pour cri un « tchip » souvent émis de manière répétitive. Le mâle émet des « chichúp chúp « rapides et haut-perchés tandis que la femelle produit un « tziip » haut-perché mais ténu.
Pendant les parades aériennes, le mâle effectue de grands cercles dans les airs en émettant une note haute « teep ». Au cours des disputes entre mâles, ils émettent un méli-mélo continu et haut-perché composé de « jijijit, jijit, jijit, jijiji… »
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
L’Héliange royal se nourrit principalement du nectar de la plante Brachyotum quinquenerve de la famille des Melastomataceae, un arbuste bas comprenant de nombreuses fleurs disposées le long de tiges multiples. Les pétales forment une corolle tubulaire qui pend verticalement. L’oiseau voltige sous la fleur en pointant son bec droit vers le haut pour atteindre le nectar. Cette plante est une ressource alimentaire importante et l’un des abondants composants de l’habitat broussailleux de l’Héliange royal. Il se nourrit à une hauteur qui varie de 50 centimètres à 2 mètres à l’intérieur du feuillage dense.
Mais l’Héliange royal se nourrit aussi sur d’autres espèces de plantes lorsque Brachyotum quinquenerve est absent d’une zone. Il est alors présent sur des Broméliacées, des Orchidacées, des Gentianacées et des Ericacées.
Il est très territorial et se pose souvent au sommet des arbustes pour surveiller son territoire. Les mâles se poursuivent en émettant des séries de notes haut-perchées. Le territoire d’un mâle fait environ 40 à 50 mètres de diamètre et comprend une bonne quantité de Brachyotum en pleine floraison.
Quelques parades sont observées surtout juste après l’aube. Un mâle est posé sur un rameau à découvert, à environ 5-6 mètres au-dessus du sol, et émet des séries de gazouillis haut-perchés. Le chant se termine par un long vol au cours duquel l’oiseau décrit un large cercle à environ 10 mètres de hauteur, avant de revenir sur son perchoir. Ensuite, un second vol circulaire est effectué dans le sens opposé, de l’autre côté du perchoir, de façon à décrire un 8 dont le perchoir est le centre. Ces vols sont accompagnés de petits cris « tick ».
Une autre parade montre une femelle posée sur une brindille tandis qu’un mâle est posé un peu plus haut au-dessus d’elle. Il change fréquemment de position, déployant la queue en éventail, le bec tenu verticalement et les ailes relevées. Les ailes et la queue sont agitées de soubresauts et de vibrations rapides tandis qu’il émet une série de notes courtes et haut-perchées. La parade se termine lorsque la femelle s’envole.
L’Héliange royal effectue quelques déplacements saisonniers verticaux probablement associés à la floraison des diverses plantes nourricières, mais mâles et femelles semblent aussi fréquenter des altitudes différentes, et les femelles se trouvent souvent plus bas sur les pentes.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu entre juillet et septembre, au début de la saison sèche.
La femelle dépose deux œufs blancs et s’occupe de l’incubation. La durée n’est pas connue, mais si les Trochilidés incubent habituellement pendant 23-26 jours, les espèces des hautes Andes ont une incubation plus longue de 30 à 40 jours.
Il n’y a pas d’autres informations pour le moment. Cette espèce a été découverte récemment et actuellement, aucun nid n’a pu être observé et décrit.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
L’Héliange royal a une petite distribution fragmentée d’environ 2100 km². Cette espèce est vulnérable à la fragmentation et à la destruction de son habitat dans lequel de grandes zones ont récemment subi de la déforestation au profit de l’expansion de l’agriculture.
La population est estimée à moins de 10 000 individus et elle est en déclin.
C’est la raison pour laquelle l’Héliange royal est actuellement considéré comme étant En Danger d’Extinction.