Fr: Huîtrier des Chatham
Ang: Chatham Oystercatcher
All: Chathamausternfischer
Esp: Ostrero de las Chatham
Ita: Beccaccia di mare dell'Isola di Chatham
Nd: Chathamscholekster
Sd: Chathamstrandskata
Photographes:
John Anderson
John Anderson Photo Galleries
Simon Tan
PBase Bird galleries
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN : 8487334202
SHOREBIRDS by Peter Hayman, John Marchant and Tony Prater – Christopher Helm – 1986 – ISBN: 0747014035
Avibase (Lepage Denis)
BirdLife International (BirdLife International)
New Zealand bird status between 2008 and 2012
Te Ara – The Encyclopedia of New Zealand
Notornis and Birds New Zealand
The recovering population of the Chatham Island Oystercatcher
Huîtrier des Chatham
Haematopus chathamensis
Ordre des Charadriiformes – Famille des Haematopodidés
INTRODUCTION :
L’Huîtrier des Chatham a une très petite population mais en augmentation grâce à des actions de conservation intensives. Elle est passée d’à peine 50 individus en 1970, à environ 300 oiseaux en 2006. L’augmentation des chiffres est due au contrôle des prédateurs, à l’exclusion du bétail et à la protection des nids contre les marées hautes dans le nord de l’Ile Chatham.
L’Huîtrier des Chatham a le plumage typique blanc et noir. Il est le seul huîtrier résident sur ces îles.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 48 cm
Poids : M : 540 gr – F : 640 gr
L’adulte est un oiseau robuste avec la tête, le cou, les parties supérieures et la poitrine noirs. Le dessus des ailes présente une barre alaire blanche, bien visible en vol. Le croupion est blanc mais la queue est noire.
Les parties inférieures sont blanches, y compris les couvertures sous-alaires. Les bords d’attaque et de fuite sont noirs. La poitrine noire est bordée en bas d’une étroite bande tachetée blanc et noir qui s’étend jusqu’à l’épaule.
Le long bec est rouge avec la base et l’extrémité orangées. Les yeux sont rouges, entourés d’un étroit cercle oculaire rouge orangé. Les pattes et les doigts sont roses.
Les deux sexes sont semblables au niveau du plumage, mais la femelle est légèrement plus grande que le mâle.
Le juvénile a les parties nues plus ternes. Les yeux sont brun-roux terne. Le bec est plutôt orange avec l’extrémité noire.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
L’Huîtrier des Chatham se trouve sur les îles Chatham, Pitt, South East (Rangatira) et Mangere, dans le groupe des Iles Chatham, Nouvelle Zélande.
HABITAT :
L’Huîtrier des Chatham se reproduit sur les parties abritées du littoral, sur les côtes rocheuses ou sableuses. Les sites de nidification sont en général proches des aires de nourrissage disponibles pendant tout le cycle des marées.
Il se nourrit aussi dans les embouchures des rivières ou au milieu des algues brunes (kelp), et aussi sur les plateformes rocheuses à marée basse.
En hiver, il lui arrive quelquefois de chercher sa nourriture dans les zones cultivées.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
L’Huîtrier des Chatham émet des cris doux en vol, mais sur le sol, les adultes poussent des hurlements perçants et produisent des gloussements.
Pendant les parades, que ce soit nuptiales ou de défense, il émet habituellement des pépiements haut-perchés.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
L’Huîtrier des Chatham se nourrit d’invertébrés trouvés dans les sols rocailleux et sablonneux. Il consomme une variété de proies comme les gastéropodes, les bivalves, les cirripèdes, les isopodes, les échinodermes, les vers, les mollusques, les crustacés, les ascidies et les anémones de mer.
Comme les autres huîtriers, il attaque la proie de différentes façons, martèlement pour ouvrir les bivalves, sonder le sol avec le long bec sensible, prise de la proie dans le bec et coups de bec pour la transpercer et arriver à ses fins.
Il cherche sa nourriture sur les rochers et les plages de sable, parmi les débris d’algues brunes. Il se nourrit même dans les cultures proches, surtout en hiver. Il défend ses aires de nourrissage toute l’année.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu entre octobre et mars, avec la ponte entre octobre et décembre.
L’Huîtrier des Chatham nidifie sur le sol. Le nid peut être une dépression grattée dans le sol, sable ou graviers, au-dessus de la ligne maximum des marées, ou une dépression tapissée de végétation et débris sur les affleurements rocheux, mais aussi au milieu de la végétation basse.
La femelle dépose 2-3 œufs blanc-crème avec des taches noirâtres. Ces dessins les rendent pratiquement invisibles sur le sol. Les deux adultes partagent l’incubation pendant 27-29 jours. Les poussins sont nidifuges et quittent le nid dès qu’ils sont secs. Ils se cachent dans les débris laissés sur le sol par les marées, aidés par leur plumage cryptique intensément tacheté sur le dessus et qui se fond dans cet environnement. Ils s’envolent à l’âge de six semaines. Ils peuvent alors se disperser entre les îles, ou rester en groupe familial pendant plusieurs mois.
L’Huîtrier des Chatham est territorial pendant la saison de reproduction mais le territoire est vigoureusement défendu, même en dehors de cette période.
Ils sont monogames avec des liens qui durent longtemps. Au cours des parades, les couleurs vives des parties nues et le plumage noir et blanc sont mis en valeur par des postures adaptées accompagnées de pépiements.
L’Huîtrier des Chatham est sédentaire, mais les juvéniles peuvent se disperser et parcourir jusqu’à 40 kilomètres entre les iles. Ils forment alors des petits groupes. Ils sont visibles en dehors des aires de reproduction sur les rives des lagunes et des étangs.
Le vol est puissant, rapide et direct.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Après d’intensifs efforts de conservation du début de l’année 1990, le Department of Conservation a commencé en 1998 un nouveau programme de gestion de la population de l’Huîtrier des Chatham comprenant le contrôle des prédateurs, le déplacement des nids loin de la limite des marées hautes, la restauration des dunes pour procurer davantage d’habitats adaptés à cette espèce, et la gestion des nids par vidéo.
En 1999, un programme parallèle a commencé et a été couronné de succès avec l’établissement de nouveaux couples nicheurs, un bon nombre de poussins, le baguage de ces poussins pour une gestion future et des recherches pour suivre le succès de la reproduction, la perte des nids et les déplacements des oiseaux.
Grâce à ces actions, la population de l’Huîtrier des Chatham a augmenté et semble aujourd’hui assez stable. Elle a été estimée à 310-360 individus en 2006, mais le nombre d’oiseaux matures dans les couples nicheurs reste en dessous de 250.
Pour ces raisons, l’Huîtrier des Chatham est classé comme espèce en danger d’Extinction à cause de la faible population et de la distribution restreinte.