Fr: Lagopède des saules
Ang: Willow Ptarmigan – Willow Grouse
All: Moorschneehuhn
Esp: Lagópodo
Ita: Pernice bianca nordica
Nd: Moerassneeuwhoen
Sd: Dalripa
Photographes:
Tom Grey
Tom Grey's Bird Pictures & Tom Grey's Bird Pictures 2
Tom Merigan
Tom Merigan’s Photo Galleries
Otto Plantema
Trips around the world
William Price
PBase-tereksandpiper & Flickr William Price
Simon Tan
PBase Bird galleries
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 2 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334156
THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C. Helm - ISBN: 0713639601
L’ENCYCLOPEDIE MONDIALE DES OISEAUX - Dr Christopher M. Perrins - BORDAS - ISBN: 2040185607
FIELD GUIDE TO THE BIRDS OF NORTH AMERICA - National Geographic Society - ISBN: 0792274512
Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)
All About Birds (Cornell Lab of Ornithology)
Wikipedia, the free encyclopaedia
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
BIRD SPECIES AND DISTRIBUTIONS IN YUKON-CHARLEY RIVERS NATIONAL PRESERVE
50 States.com - Alaska State Bird - Willow Ptarmigan - Lagopus lagopus
Alaska Department of Fish and Game
Lagopède des saules
Lagopus lagopus
Ordre des Galliformes – Famille des Tétraonidés
INTRODUCTION :
Le Lagopède des saules est une espèce typique de la toundra arctique. Il est également le plus grand des lagopèdes dans la famille des Tétraonidés.
Son plumage varie en fonction des saisons. Il est entièrement blanc en hiver afin de passer inaperçu sur la neige, mais il devient brun-roux en été après quelques phases intermédiaires.
Le Lagopède des saules occupe une vaste distribution à travers le Canada, la Scandinavie, la Finlande et la Russie. Il est toujours étroitement associé aux saules nains de la toundra pendant toute l’année. Il se nourrit principalement des bourgeons et des tiges de ces arbres, et cette habitude a donné son nom à l’oiseau.
Le Lagopède des saules est le symbole officiel de l’Alaska depuis 1955. Il est largement répandu et commun à travers sa distribution et ne semble pas menacé actuellement.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 36-43 cm
Poids : M : 535-900 gr – F : 410-750 gr
Le Lagopède des saules en plumage d’hiver est entièrement blanc sauf la queue noire. Les pattes et les doigts sont couverts de plumes blanches. Le bec est noir. Les yeux sont brun foncé. La femelle est identique.
Au printemps et en automne, l’adulte mue et son plumage commence à montrer des taches blanches et brun-roux.
Au printemps, la tête, le cou et la poitrine sont brun roussâtre. Sur la tête, on peut voir deux crêtes rouges charnues au-dessus des yeux. La base du bec est blanchâtre, comme la ligne et le cercle oculaire.
Au printemps, la femelle devient tachetée de brun et ocre. Elle a des crêtes rouges plus petites que celles du mâle.
En été, le mâle est brun-roux sur le dessus avec des vermiculures sombres sur le dos, tandis que les ailes, l’abdomen et les pattes sont blancs. La queue est noire.
La femelle est plus grise, avec des dessins intensément barrés et tachetés sur le dessus. Les crêtes sont beaucoup plus petites. Comme le mâle, elle a les ailes, l’abdomen et les couvertures sous-caudales blancs.
Chez les deux sexes, le bec est fort et noirâtre avec la base bleu-gris pâle. Les yeux sont noirâtres. Les pattes et les doigts sont couverts de plumes blanches toute l’année et protègent l’oiseau du froid lorsqu’il marche dans la neige.
Le juvénile a le plumage brun grisâtre intensément tacheté et barré dans l’ensemble, y compris sur les rémiges. Les ailes deviennent blanches au cours du premier automne.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Lagopède des saules a de nombreuses sous-espèces, entre 16 et 20 selon les différents auteurs.
Cette espèce a une distribution boréale très étendue. Elle est présente au Canada et aux Etats-Unis, en Chine, en Mongolie, en Russie, au Kazakhstan, en Finlande, en Norvège, en Suède, en Estonie, en Lettonie, en Lituanie, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Irlande.
Les races diffèrent légèrement au niveau des dessins et de la couleur du plumage selon les saisons, et également au niveau de la taille du bec et des ailes.
Le Lagopède d’Ecosse (Lagopus scotica) est aujourd’hui une espèce à part entière. Il est le seul à ne pas arborer un plumage hivernal immaculé.
HABITAT :
Le Lagopède des saules nidifie dans un environnement humide dans la zone des derniers arbres en altitude, dans la toundra marécageuse ou dans les régions côtières. Il préfère les contrées arbustives où poussent des saules et des bouleaux, et fréquente aussi les zones avec des parcelles de végétation épaisse en Alaska et dans le nord du Canada.
En hiver, il se trouve dans des espaces plus protégés, et se déplace souvent dans les vallées ou les zones à végétation dense à l’intérieur de ses aires de reproduction.
Les femelles et les jeunes se déplacent souvent vers les forêts boréales, tandis que les mâles restent dans des habitats subalpins.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Lagopède des saules mâle émet des caquetages stridents et nasillards « go-back, go-back, back, kak, kak… » en vol ou sur le sol. Lorsqu’il est posé, il émet un « ko-ko-ko-ko-ko-ko-kokokokokokokrrr » sonore qui va en s’accélérant.
Pendant les parades aériennes, il lance un « aa » sonore tout en s’élevant dans les airs, suivi d’un « ka-ka-ka-ka-ka-ka-ka… » rapide qui ralentit au fur et à mesure de la descente. A l’atterrissage, il produit un son bourru « kohwa-kohwa-kohwa ».
La femelle est plus silencieuse, mais les deux adultes peuvent émettre un son doux « kok » ou « krrow » pendant les parades de menaces au cours de la défense du territoire, ou en guise de contact entre les deux partenaires ou avec les jeunes. Tout en défendant les jeunes ou le ou la partenaire, les deux adultes sifflent et crient.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Lagopède des saules se nourrit surtout de bourgeons, tiges, feuilles et graines, et son régime est presqu’exclusivement végétarien. Il consomme les bourgeons, feuilles et rameaux de plusieurs plantes comme les saules, bouleaux et les aulnes, mais il se nourrit aussi de baies et occasionnellement de quelques insectes, en général des chenilles et des coléoptères.
Il avale souvent quelques petits graviers afin de faciliter la digestion des matières végétales.
Il se nourrit en marchant tranquillement et en picorant dans la végétation. En hiver, il lui arrive aussi de consommer de la mousse et des lichens. Ils se nourrissent souvent en groupes en dehors de la saison de reproduction.
Le Lagopède des saules peut se montrer agressif avec d’autres mâles, en sautant et en leur faisant face au cours des disputes. Ils sautent tout en battant des ailes. On assiste à des poursuites entre un mâle dominant et un autre plus soumis. A la fin d’une longue poursuite, le dominant peut blesser ou même tuer l’autre mâle. Pendant ces parades menaçantes, les crêtes rouges au-dessus des yeux sont dressées et gonflées, tandis que la tête est tendue en avant.
Les femelles sont moins agressives que les mâles en général, mais les femelles polyandres se battent plus souvent que celles qui sont monogames.
Dès que le territoire est établi, le Lagopède des saules effectue des parades nuptiales. Le mâle redresse sa queue et parfois la déploie. Ensuite, il baisse ses ailes et gratte le sol tout en s’approchant de la femelle. Les parades suivantes montrent le mâle entourant la femelle de ses ailes tout en décrivant des cercles autour d’elle avec des petits pas assez hauts.
D’autres parades montrent le mâle courant vers la femelle, la queue légèrement déployée, le cou arqué et la tête basse avec le bec ouvert. Il fait aussi quelques révérences et mâle et femelle secouent la tête d’un côté à l’autre.
L’accouplement se produit lorsque la femelle adopte une attitude de soumission.
Le mâle est généralement monogame pour la saison, mais 5 à 20% des mâles sont polygames avec des territoires plus étendus.
Le Lagopède des saules est adapté au temps très froid. Il reste dans les régions de l’Arctique toute l’année, fréquentant les bosquets de saules nains dans la toundra.
En hiver, les femelles et les jeunes gagnent des altitudes plus basses et se déplacent vers les vallées et les zones dotées de végétation protectrice. Les mâles restent dans les zones subalpines.
Cette espèce est sédentaire dans certaines parties de la distribution, et elle n’effectue que quelques courts déplacements altitudinaux.
En général, le Lagopède des saules s’envole brusquement mais ensuite, le vol est rapide et direct avec des battements actifs alternés de glissés. Pendant les parades, le mâle effectue des vols courts et décrit des cercles en revenant à son point de départ.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu au printemps, avec la ponte entre avril et juin en fonction de la distribution.
Le Lagopède des saules nidifie sur le sol souvent sous un petit saule ou une touffe d’herbes, mais il lui arrive aussi de nidifier à découvert.
La femelle construit le nid, une dépression peu profonde grattée dans le sol et tapissée de matériaux doux, des herbes, des feuilles, de la mousse et/ou des plumes.
La femelle dépose 5-14 œufs, 7 en moyenne. Ils sont blanchâtres, un peu ocrés, et intensément tachetés de brun, ce qui les rend pratiquement invisibles sur le sol. Elle incube seule mais surveillée par le mâle, pendant 21-22 jours. A la naissance, les poussins duveteux ont la calotte châtain bordée de lignes noires. Ils quittent le nid à peine quelques heures après l’éclosion, accompagnés par la femelle. Elle les couve pendant 7 à 10 jours, mais le mâle peut aussi participer et les couver de temps en temps.
Les jeunes sont capables de se nourrir eux-mêmes. Ils peuvent effectuer des vols courts à l’âge de 10-12 jours, mais il leur faudra plusieurs semaines pour achever leur croissance, entre 70 et 110 jours selon l’habitat. Ils restent en famille jusqu’à la fin de l’été.
Le Lagopède des saules est le seul lagopède dont le mâle participe à l’élevage des jeunes.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Lagopède des saules a une vaste distribution dans laquelle il est largement répandu et commun.
Quelques déclins locaux sont dus à la chasse intensive. Les changements climatiques provoquent la contraction de la distribution en Europe, en particulier dans les zones proches de la Mer Baltique mais aussi au Kazakhstan et dans le sud-ouest de la Sibérie.
Le réchauffement climatique dans l’Arctique est la cause de l’expansion accélérée de la végétation et pourrait affecter les populations qui préfèrent les bosquets de saules pour nidifier et se nourrir.
La prédation par les rapaces est très importante aussi et peut parfois décimer une population pour une certaine période.
La population globale est estimée à 40 000 000 d’individus et semble stable pour le moment.
Le Lagopède des saules est actuellement considéré comme non menacé.