Ang : Magellanic Penguin
All : Magellanpinguin
Esp : Pingüino Magellánico
Ital: Pinguino di Magellano
Nd: Magelhaenpinguïn
Sd: Magelhaen penguin
Port: Pingüim-de-magalhães
Photographies de Philippe et Aline Wolfer
OISEAUX D’ARGENTINE
Texte de Nicole Bouglouan
Sources :
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105
Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)
Antarctic Connection (Thomas Hutchings – Gloria Hutchings)
PENGUINS AROUND THE WORLD (Tammy Payton)
Penguins of the world (Mike Bingham)
Manchot de Magellan
Spheniscus magellanicus
Ordre des Sphénisciformes – Famille des Sphéniscidés
QUELQUES MESURES :
L : 68-76 cm
Poids : M : 4900 gr – F : 4600 gr
DESCRIPTION DE L’OISEAU:
Le Manchot de Magellan est très bruyant sauf en mer, et souvent, quand l’un d’eux commence à crier, toute la colonie finit par produire une immense clameur !
Son nom vient de Ferdinand Magellan qui fut le premier à découvrir cette espèce en 1519, au cours d’un voyage autour de la pointe de l’Amérique du Sud.
L’adulte a les parties supérieures noires et le dessous blanc, avec quelques petites taches noires clairsemées sur la poitrine. Les deux parties sont séparées par deux bandes assez larges, l’une blanche et l’autre noire, qui courent d’une patte à l’autre en suivant les bordures et en traversant le haut de la poitrine. Les nageoires sont noires sur le dessus avec des bordures blanches, et le dessous est blanc rosâtre clair.
Sur la tête noire, une large bande blanche va d’un œil à l’autre en passant au-dessus de l’œil, derrière les joues et en rejoignant la gorge. Les lores charnus, le dessus de la paupière et le cercle oculaire sont roses.
Le bec fort est noir. Les yeux sont brun foncé. Les courtes pattes et les doigts palmés sont noirâtres.
Les deux sexes sont semblables, avec la femelle légèrement plus petite que le mâle.
Le juvénile ressemble à l’adulte, mais il n’a pas les dessins de la tête et de la poitrine aussi marqués.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Les Manchots de Magellan sont des oiseaux grégaires et entre eux, ils communiquent souvent par des sons. Ils lancent une sorte de braiement sonore et tous les autres membres de la colonie répondent petit à petit jusqu’à ce que la clameur s’intensifie et monte vers le ciel.
HABITAT :
Le Manchot de Magellan vit dans un habitat marin. Il se reproduit sur les plages côtières, les dunes sableuses ou les collines argileuses, aussi bien dans des zones boisées que sur des pentes herbeuses.
Il favorise souvent les iles au large avec des touffes d’herbes et des buissons où il peut creuser le terrier dans un sol tendre, protégé par la végétation.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Manchot de Magellan se trouve sur les côtes au sud de l’Amérique du Sud, depuis le centre du Chili et le centre de l’Argentine, et vers le sud jusqu’au Cap Horn. Il se reproduit aussi sur les Iles Falkland.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Manchot de Magellan est opportuniste quand il se nourrit, consommant aussi bien du poisson (surtout des anchois) de différentes espèces, que des calmars et des crustacés. Il part en mer pour se nourrir, et habituellement plonge à moins de 50 mètres de profondeur, mais parfois il peut descendre jusqu’à 90-100 mètres. Il leur arrive de pratiquer la pêche collective quand ils trouvent des bancs de poissons.
Les proies sont capturées et avalées sous l’eau la tête la première et tout en nageant. Les proies plus grandes sont probablement ramenées à la surface ou sur la rive.
Ils capturent les poisons en nageant au-dessous d’eux pour une meilleure approche.
Une autre technique a été observée. Quand le Manchot de Magellan détecte un banc de poissons, il accélère et nage autour du banc en cercles de plus en plus étroits, et soudain, il se précipite dans le tas et attrape tout ce qu’il peut !
Il lui arrive aussi de pêcher en association avec des prédateurs tels que les gros poissons, les oiseaux de mer et les otaries.
Le Manchot de Magellan forme des colonies lâches et nidifie dans des terriers, rendant ainsi la colonie moins compacte que chez les nicheurs de surface. Ces colonies peuvent parfois s’étendre sur plusieurs kilomètres le long des côtes.
Il est monogame. Le mâle arrive longtemps avant la femelle et quand elle arrive, la formation du couple est rapide. Les parades nuptiales ont lieu entre la formation du couple et la ponte. Le manchot étire le cou et pointe le bec vers le ciel, étend ses nageoires tout en émettant son braiement sonore. Cette parade peut être répétée pendant une heure ou plus. Ils se lissent mutuellement les plumes semblables à des écailles pour renforcer les liens du couple.
Le Manchot de Magellan est migrateur et se déplace vers le nord après la mue, d’avril à août. Ils se déplacent vers des eaux plus chaudes pendant l’hiver.
Seules les populations de l’extrême sud migrent. Les autres ont tendance à rester près des colonies.
DEPLACEMENTS :
Le Manchot de Magellan est un excellent nageur et peut parcourir de longues distances. Les « ailes » ou nageoires sont utilisées comme des rames, le rendant ainsi capable d’atteindre des vitesses de 20 à 25 km à l’heure. Il peut parcourir jusqu'à 600 km quand il part pour se nourrir pendant plusieurs jours.
Sur le sol, il marche en se tenant debout, à petits pas à cause des pattes courtes. Il se déplace lentement avec les nageoires ouvertes pour garder l’équilibre. Quand le nid est plus haut sur une pente escarpée, il descend ou glisse sur le ventre en marche arrière.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
Le Manchot de Magellan arrive à la colonie en août-septembre et la ponte a lieu en septembre-octobre.
Les adultes établissent le site du nid à l’intérieur de la colonie. Ils creusent le terrier qui va leur procurer une bonne protection contre la chaleur excessive et aussi contre les prédateurs.
La femelle dépose deux œufs à quatre jours d’intervalles. L’incubation dure environ 40 jours. La femelle incube pendant la première période tandis que le mâle se nourrit en mer. Ensuite, il revient à la colonie et incube à son tour, pendant que la femelle part se nourrir en mer pendant la même durée, soit 15 à 20 jours. Quand elle revient, les deux parents incubent tour à tour jusqu’à l’éclosion. Le mâle nourrit souvent la femelle quand elle est au nid.
Les poussins sont nourris par les adultes pendant un mois. Ils sont nourris chaque jour par les parents qui cherchent la nourriture jusqu’à 30 km de la colonie pendant cette période.
A un mois, les poussins sont capables de sortir du terrier car ils ont développé leur plumage. Ils sont gris brunâtre dessus et blanchâtres dessous.
Comme les poussins sont bien protégés dans les terriers quand les parents sont en mer, cette espèce ne forme pas de crèches.
Cependant, s’il y a des pluies torrentielles, le terrier risque d’être inondé et les poussins deviennent humides et ont froid. Ils n’ont pas encore le plumage complet des adultes et peuvent mourir dans de telles conditions.
Le Manchot de Magellan élève en général les deux jeunes avec succès si les ressources de nourriture sont suffisantes. Mais parfois, le premier né obtient plus de nourriture que le plus jeune et ce dernier meurt.
Les jeunes sont emplumés au bout de 9 à 17 semaines selon les ressources de nourriture. Quand les conditions climatiques sont bonnes, ils restent en dehors du terrier mais rentrent vite au moindre signe de danger.
ALIMENTATION :
Le Manchot de Magellan se nourrit de poisson, surtout des anchois (Engraulis nigens), calmars et crustacés. Il nage sous l’eau, capture la proie et l’avale tête la première. Ils pêchent parfois en groupes dans les bancs de poissons.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Manchot de Magellan a des populations abondantes, mais plusieurs menaces comme le ramassage des œufs, la dégradation de l’habitat avec la destruction des terriers, la pollution par les hydrocarbures, l’augmentation de la pêche industrielle et les dérangements aux colonies ont entrainé des déclins importants.
Ils ont aussi des prédateurs naturels tels que les mammifères marins en mer, et les goélands et les labbes sur terre qui prennent les œufs et les poussins.
Cette espèce n’est pas encore menacée, mais tenue sous surveillance.