Fr: Martinet à ventre blanc
Ang: Alpine Swift
All: Alpensegler
Esp: Vencejo Real
Ita: Rondone maggiore
Nd: Alpengierzwaluw
Sd: alpseglare
Photographes:
John Anderson
John Anderson Photo Galleries
Jean-Claude Jamoulle
A la rencontre des Oiseaux
William Price
PBase-tereksandpiper & Flickr William Price
Jean Marc Rabby
Des Ailes et des Plumes
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 5 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334253
BIRDS OF AFRICA SOUTH OF THE SAHARA by Ian Sinclair and Peter Ryan - Princeton University Press Princeton and Oxford - ISBN: 0691118159
BIRDS OF THE MIDDLE EAST by R.F. Porter, S. Christensen, P Schiermacker-Ansen C.Helm - ISBN: 0713670169
ENCYCLOPEDIE DES OISEAUX DE FRANCE ET D’EUROPE – de Peter Hayman et Rob Hume - Flammarion – ISBN : 2082009920
L’ENCYCLOPEDIE MONDIALE DES OISEAUX - Dr Christopher M. Perrins - BORDAS - ISBN: 2040185607
THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C. Helm - ISBN: 0713639601
Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)
Biodiversity Explorer – The Web of Life in Southern Africa
Pájaros de España (JL Beamonte)
Study shows alpine swift can stay aloft for 200 days
Martinet à ventre blanc
Tachymarptis melba
Ordre des Apodiformes – Famille des Apodidés
INTRODUCTION :
Le Martinet à ventre blanc est presque deux fois plus grand que les autres martinets. En vol, il ressemble souvent à un petit faucon.
Dix sous-espèces partagent la vaste distribution depuis le sud de l’Europe du Portugal à la Bulgarie, jusqu’en Afrique subsaharienne, Madagascar et l’Inde.
Le Martinet à ventre blanc passe la majeure partie de sa vie dans les airs. Il se nourrit, boit, dort et s’accouple en volant. Il nidifie sur les falaises rocheuses mais aussi sur les murs verticaux des grands immeubles. Les couples monogames sont unis pour plusieurs années et reviennent habituellement nidifier au même endroit chaque année.
L’espèce n’est pas menacée pour le moment, mais les oiseaux sont vulnérables au mauvais temps pendant la nidification.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 20-22 cm
Envergure : 53 cm
Poids (race nominale) : 76-120 gr
Le Martinet à ventre blanc de la race nominale a la tête, les parties supérieures, la bande pectorale, le dessous des ailes, les flancs et les couvertures sous-caudales brun olive. Le menton, la gorge et l’abdomen sont blancs, ce dernier formant une grande tache blanche ovale très nette en vol.
Les longues ailes en forme de faucilles favorisent le vol glissé et sont également un avantage lors du vol battu. La queue est légèrement fourchue et sert d’appui lorsque l’oiseau grimpe sur une surface verticale.
Le bec court et menu est noir avec une très grande ouverture qui permet de happer facilement les insectes en vol. Les yeux sont brun foncé, protégés par des plumes sétiformes grossières situées en face de l’œil. Les pattes courtes et les petits pieds sont noirs. Les doigts sont équipés de griffes courbées et puissantes, très utiles lorsque l’oiseau se pose sur des murs verticaux.
Les deux adultes sont identiques.
Le juvénile ressemble à l’adulte, mais il a des plumes aux liserés clairs.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Martinet à ventre blanc a dix sous-espèces.
T.m. bakeri est au Sri Lanka.
T.m. nubifugus se trouve dans l’Himalaya.
T.m. willsi est à Madagascar.
T.m. marjoriae est présent dans le centre-nord de la Namibie et dans le nord-ouest de l’Afrique du Sud.
T.m. africanus se trouve en Ethiopie jusqu’en Afrique du Sud et dans le sud-ouest de l’Angola.
T.m. maximus se trouve en Ouganda et dans la République Démocratique du Congo (Mt Rwenzori).
T.m. archeri est dans le nord de la Somalie, dans le sud-ouest de l’Arabie jusqu’en Jordanie et en Israël.
T.m. tuneti est au Maroc, au Moyen Orient et vers l’est jusqu’à l’ouest du Pakistan.
T.m. melba se trouve dans le sud de l’Europe, et en Turquie jusqu’au nord-ouest de l’Iran.
T.m. dorabtatai se trouve dans l’ouest de l’Inde.
Ces races diffèrent par le plumage plus ou moins foncé, par la taille des ailes et du corps et l’étendue des taches blanches du plumage ainsi que par la largeur de la bande pectorale. La race « maximus » est la plus grande de toutes avec un poids de 128 grammes, et un plumage très sombre, pratiquement noirâtre.
HABITAT :
Comme pour presque tous les martinets, l’habitat est essentiellement un lieu où les proies peuvent être capturées. Le Martinet à ventre blanc évite les zones avec de nombreux obstacles comme les arbres et les immeubles (sauf pour nidifier).
Il se reproduit sur les falaises dans les collines et les montagnes, dans les gorges, sur les falaises côtières et quelquefois dans des trous d’arbres. Il nidifie dans des grottes et des crevasses rocheuses sur les falaises. Mais on le trouve également sur les hauts immeubles en ville.
Il se reproduit généralement en dessous de 1500 mètres, occasionnellement jusqu’à 2300 mètres ou plus en fonction de la distribution. Dans l’Himalaya, il se nourrit jusqu’à 3700 mètres d’altitude.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Martinet à ventre blanc a pour cri typique un trille sonore et métallique dont la tonalité monte et descend, et dont la vitesse accélère pour ensuite ralentir « trihihihihihihihihi… » ou encore « trrr-titititititititi… ». D’autres cris comme « kee-kee-kee-kee » et « peee-hu » ressemblent aux cris des petits faucons.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Martinet à ventre blanc se nourrit exclusivement d’insectes et d’araignées. Son régime comprend plusieurs espèces comme les Hémiptères, les Hyménoptères, les Coléoptères, les Diptères et les araignées.
Il se nourrit en vol, entre 30 et 40 mètres au-dessus du sol. L’oiseau capture les insectes en vol en ouvrant largement le bec pour les happer au passage.
Il arrive parfois que le Martinet à ventre blanc soit attaqué et tué par un faucon lorsqu’il se nourrit en vol. Il chasse à une hauteur plus faible lorsque le temps est mauvais, également de nuit autour des réverbères qui attirent de nombreux insectes, et quelquefois dans l’obscurité totale.
Pendant la saison de reproduction, le Martinet à ventre blanc effectue des parades aériennes. Le couple se détache du groupe et les deux partenaires volent ensemble. Une autre parade montre deux mâles poursuivant une femelle en volant au milieu d’obstacles tout en criant continuellement. Ces vols peuvent durer plus de cinq minutes, et les oiseaux peuvent s’élever jusqu’à 150 mètres de hauteur au maximum du vol. Les mâles se battent rarement pendant ces parades.
Le Martinet à ventre blanc est monogame et les liens du couple durent longtemps, plus de dix ans. L’accouplement a lieu au nid ou en vol, après les parades aériennes.
Le Martinet à ventre blanc est migrateur et vole généralement à haute altitude, mais ces déplacements ne peuvent être observés que lorsque un temps humide ou venteux oblige les oiseaux à voler plus bas. Ils parcourent de longues distances pouvant atteindre 1000 km/jour.
Les oiseaux nicheurs du Paléarctique quittent les aires de reproduction entre septembre et mi-octobre, et reviennent à partir de la mi-février. Ils migrent en groupe monospécifiques et en troupes moins importantes que le Martinet noir.
Quelques sous-espèces d’Afrique et d’Inde ne se dispersent pas après la reproduction. Quelques vagabonds sont observés dans les Iles Britanniques, dans le centre et le nord de l’Europe, à la Barbade dans les Caraïbes, et il y a une seule observation pour la Guyane française.
Le Martinet à ventre blanc est moins agile et effectue des battements plus lents que le Martinet noir. Cependant, il paraît plus puissant et effectue des glissés prolongés avec les ailes légèrement tombantes, rappelant le vol du Faucon hobereau. Le vol est puissant et élégant, et peut atteindre des vitesses de 110km/heure.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction est étroitement liée à l’abondance des proies. Elle a lieu au printemps, de mars à août dans l’hémisphère nord, et à partir de septembre jusqu’en janvier en Afrique du Sud.
Le Martinet à ventre blanc se reproduit en colonies établies sur des corniches et dans des crevasses rocheuses sur les falaises, mais il nidifie aussi dans les grands immeubles. Le même site de nidification est réutilisé plusieurs années de suite par le même couple. Une colonie peut abriter jusqu’à 170 couples.
Le nid est en forme de coupe faite avec des plumes, des fibres végétales, des brindilles, du duvet végétal et de la mousse. Tous ces matériaux sont collés avec de la salive. Le nid est également collé à la paroi verticale, toujours avec de la salive.
La femelle dépose 1-4, généralement 3 œufs, et les deux adultes partagent l’incubation pendant 17 à 23 jours. Les poussins naissent en 24 heures. Ils sont nus et couvés continuellement jusqu’à l’apparition du duvet protecteur. Ils sont nourris par les deux parents avec un régime riche en insectes, rapporté au nid par un adulte sous la forme d’une boulette régurgitée directement dans la gorge du poussin. Les jeunes s’envolent au bout de 53-66 jours après l’éclosion. Ils pourront se reproduire vers 2-3 ans, rarement à 1 an.
Le site du nid est défendu par les adultes qui effectuent des parades de menaces avec les ailes relevées pour exposer les pieds puissants et munis de griffes acérées. Les combats peuvent se produire après ces menaces. Ces agressions sont souvent le résultat de la compétition entre espèces pour les mêmes sites de nidification. Des conflits éclatent entre le Martinet à ventre blanc et les pigeons domestiques qui occupent des endroits similaires.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Martinet à ventre blanc est assez commun localement ou même commun à travers sa distribution. Il est même abondant dans certaines régions. Quelques colonies peuvent être détruites à cause du mauvais temps ou des vents violents, mais les nids se trouvent généralement dans des endroits inaccessibles.
Une estimation très approximative évalue la population globale à 1 000 000/4 000 000 d’individus. Cette population est stable et actuellement, le Martinet à ventre blanc ne semble pas menacé.