REPRODUCTION DE L’ESPECE :
Chez la race nominale, la ponte a lieu fin mai/début juin en Sibérie et au Japon, mais elle peut varier en fonction de la distribution.
Le Martinet épineux nidifie dans des creux ou des fissures dans les arbres. Le nid est une dépression peu profonde ou un creux gratté dans les débris qui recouvrent le fond d’un trou dans un grand arbre. Cette espèce a été également observée en train de nidifier sur des falaises au Japon.
La femelle dépose 2-7 œufs blancs et l’incubation commence avec le premier œuf pondu. Les deux adultes partagent l’incubation pendant 40 jours.
Les poussins sont nus et aveugles à la naissance. Ils sont nourris par régurgitation de nourriture composée d’insectes directement dans la gorge. Le nid reste propre grâce aux efforts combinés des parents et des poussins. Les juvéniles s’envolent 40-42 jours après l’éclosion.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Martinet épineux a une vaste distribution dans laquelle il est décrit comme étant local et peu commun.
L’espèce est menacée par l’éclaircissage permanent des forêts, et l’usage des pesticides réduit le nombre d’invertébrés, en particulier des termites. L’exploitation illégale du bois dans les forêts de Sibérie représente aussi un problème important car cela élimine surtout les arbres matures bien adaptés à la reproduction de l’espèce en procurant des creux et autres cavités de nidification.
La taille de la population n’est pas connue, mais elle semble décliner localement à cause de la destruction de l’habitat.
Cependant, l’espèce n’est pas globalement menacée pour le moment.
Fr: Martinet épineux
Ang: White-throated Needletail
All: Stachelschwanzsegler
Esp: Vencejo Mongol
Ita: Rondone codacuta
Nd: Stekelstaartgierzwaluw
Sd: taggstjärtseglare
Photographes:
Alan & Ann Tate
AA Bird Photography
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 5 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334253
Swifts: A Guide to the Swifts and Treeswifts of the World, Second Edition Hardcover – January 1, 1995 – By Phil Chantler – Pica Press – ISBN: 0300079362 – 978-0300079364 – 237 pages
A Field Guide to the Birds of South-East Asia by Craig Robson. New Holland Publishers. ISBN: 9781780090498
Birds in backyards (Birds Australia and Australian Museum)
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
Wikipedia, the free encyclopaedia
Martinet épineux
Hirundapus caudacutus
Ordre des Apodiformes – Famille des Apodidés
INTRODUCTION :
Le Martinet épineux est un grand martinet aux longues ailes courbes et à la queue courte et carrée. Les tubes des rectrices sont plus longs que les plumes elles-mêmes et forment des épines qui ont donné son nom à cette espèce.
Il se reproduit en Asie Centrale et dans le sud de la Sibérie, et migre vers le sud pour passer l’hiver dans le sud de l’Asie et l’est de l’Australie. Deux sous-espèces partagent cette vaste distribution.
Le Martinet épineux fréquente généralement les arêtes montagneuses boisées, les sommets et les crevasses rocheuses. Il se nourrit d’une variété d’insectes capturés en vol. Il construit son nid dans un creux ou une fissure dans le bois d’un grand conifère, assez haut par rapport au sol. Les deux adultes partagent les tâches liées à la reproduction.
Le Martinet épineux est décrit comme étant local et peu commun à travers sa distribution, bien que l’espèce soit plus commune dans certaines régions. Ces oiseaux sont affectés par la destruction des forêts en Sibérie et localement au Japon.
Mais l’espèce n’est pas globalement menacée pour le moment.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 19-21 cm
Poids : M : 48-169 gr – F : 65-125 gr
Le Martinet épineux a le corps en forme de cigare avec une queue courte et carrée (non déployée) et des ailes longues et larges.
Le plumage est sombre et contraste avec des zones blanches sur le manteau, la gorge, le front, les lores, et une marque en forme de fer à cheval sur les flancs qui s’étend jusqu’aux couvertures sous-caudales.
Sur les parties supérieures, le dos est brun clair mais plus pâle au centre de la partie inférieure du manteau et du dos, et devenant plus foncé vers la nuque. Le milieu du croupion est plus sombre sur les côtés et les couvertures sus-caudales. La queue courte est noire avec des reflets verts. Les courtes « épines » au bout des plumes dépassent les rectrices centrales de 6 mm, mais seulement de 2,5 mm sur les rectrices externes.
Sur le dessus des ailes, les rémiges sont noires avec les vexilles internes brun clair sur les primaires. Les couvertures alaires sont noires. Les couvertures primaires et les rémiges ont des reflets bleus. Les tertiaires ont des vexilles internes blancs. Les scapulaires sont brun-olive.
En dessous des ailes, les rémiges sont plus claires et la couleur est assez uniforme également sur les couvertures. Mais les petites et moyennes couvertures sont brun noirâtre comme les axillaires.
Les parties inférieures, y compris la poitrine et le haut des flancs jusqu’au bas-ventre sont brun-olive foncé, mais avec des reflets bruns en plumage frais. Le bas des flancs et les couvertures sous-caudales sont blancs.
Le blanc de la gorge s’étend depuis la commissure du bec en passant sous les parotiques jusqu’au bas de la gorge. Cette marque blanche contraste fortement avec le plumage sombre. Les lores et le front sont blancs, mais certains individus ont le centre du front plus brun. Le reste de la tête et la nuque sont brun-olive foncé, avec des reflets bleu verdâtre en plumage frais.
Le bec court est noir. Les yeux sont brun noirâtre. Les courtes pattes et les doigts robustes sont noirs.
Mâle et femelle sont identiques.
Le juvénile est moins irisé dans l’ensemble, mais surtout sur le dessus des ailes et de la queue. La gorge est plus foncée et contraste moins avec le reste du plumage. La marque du manteau est moins nette, le bas des flancs est tacheté et strié de noir, les couvertures sous-caudales sont terminées de noir.
Sur la tête, le front et les lores sont plutôt sombres ou gris-brun.
Le jeune oiseau de 1ère année garde le front gris-brun et a le plumage plus terne que celui des adultes.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Martinet épineux a deux sous-espèces qui diffèrent par la couleur des lores et des parties supérieures.
H.c. caudacutus (décrit plus haut et représenté) se reproduit depuis le centre de la Sibérie vers l’est jusqu’à Sakhaline et les Iles Kouriles, et vers le sud jusqu’au nord et l’est de la Mongolie, le nord-est de la Chine, la Corée et le Japon.
Il hiverne dans le sud de la Nouvelle Guinée et dans la partie est de l’Australie.
H.c. nudipes se reproduit de façon irrégulière sur les hauteurs de l’Himalaya depuis le nord du Pakistan vers l’est jusqu’à l’Assam, Arunachal Pradesh et à travers le nord du Myanmar jusqu’au sud de la Chine.
Les aires d’hivernage sont peu connues, mais elles pourraient comprendre la Péninsule Malaise et Java.
Cette race diffère de la race nominale par les lores et le front uniformément noirs. La tache du manteau est moins nette et les parties inférieures sont généralement plus sombres avec des reflets verts. Les parties supérieures ont des reflets d’un bleu plus foncé.
HABITAT :
Le Martinet épineux peut être observé entre 1500 et 4000 mètres d’altitude dans l’Himalaya où il cherche ses proies au-dessus des herbages et des vallées fluviales.
Il se nourrit généralement au-dessus des zones forestières dans la majeure partie de la distribution, y compris au-dessus des collines avec des espaces ouverts en Sibérie. Il vole au-dessus d’habitats divers et variés en fonction des conditions climatiques.
En Australie pendant l’hiver, il est présent dans les régions montagneuses ainsi que dans les zones côtières. En Papouasie Nouvelle Guinée il se trouve au-dessus des basses terres où pousse la forêt humide.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Martinet épineux émet un bavardage rapide ressemblant au bourdonnement d’un insecte « trp-trp-trp-trp-trp-trp-trp… » dont la durée et la vitesse peuvent varier mais le son est sonore et audible à distance.
D’autres sons peuvent être entendus comme un cri aigu et fort, un gazouillis, un pépiement ou un babillage grognon.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Martinet épineux se nourrit d’une variété d’insectes volants parmi lesquels on peut trouver des termites, des fourmis, des coléoptères et des mouches. Les proies sont capturées en vol grâce à la grande ouverture du bec. Lorsqu’il se nourrit en vol, ses yeux sont protégés par une membrane et une petite rangée de plumes.
Il boit aussi en vol, en passant au ras de la surface de l’eau avec le bec ouvert.
Le Martinet épineux se nourrit à des hauteurs différentes allant de un mètre lorsqu’il passe au ras du sol pour capturer des insectes dans la boue, jusqu’à 1800 mètres au moins. Il cherche souvent sa pitance à la limite des zones de dépression thermique, mais ces oiseaux sont aussi observés dans les courants thermiques ascendants associés aux fronts orageux et aux feux de brousse, ou se déplaçant en fonction des vents.
L’espèce est grégaire et peut former de grands groupes monospécifiques.
Le Martinet épineux effectue des parades aériennes composées de séries de vols verticaux. Apparemment, même l’accouplement se déroule en vol.
Le nid est une dépression non tapissée de matériaux, située au fond d’un creux ou d’une fissure dans un grand conifère.
Les martinets du genre Hirundapus n’utilisent pas leur salive pour construire le nid. Ce fait est inhabituel à l’intérieur de cette famille. Ils sont apparemment monogames.
Le Martinet épineux de la race nominale est un migrateur longue-distance. Il y a des observations dans l’ouest de l’Europe en avril-juillet, dont 7 en Bretagne. En Amérique du Nord, il a été observé aux Iles Pribilof. Dans l’hémisphère sud, il a été vu aux Seychelles, aux Iles Fidji, en Nouvelle Zélande et sur l’Ile Macquarie.
La race « nudipes » est probablement résidente ou juste un visiteur d’été au Bhutan. Elle semble apparaître et disparaître soudainement de certaines localités, ce qui pose un problème au niveau de l’étude de ses migrations.
Le Martinet épineux vole très vite. Il passe la majeure partie de son temps en vol et ne se pose que pour dormir et se reproduire. Ses pattes très courtes et ses longues ailes ne lui permettent pas de s’envoler depuis le sol. En revanche, les pattes et les doigts robustes sont utiles pour grimper sur des surfaces verticales.
Le vol est très rapide avec plusieurs battements actifs suivis de glissés en piqué.
D’après des observations, cette espèce peut voler à des vitesses allant de 111 à 170 km/heure.