Ang : Maleo
All : Hammerhuhn
Esp : Talégalo Maleo
Ital : Maleo
Nd: Hamerhoen
Sd: Maleohöna
Photographe:
Ingo Waschkies
Bird Photography
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 2 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334156
BirdLife International (BirdLife International)
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Mégapode maléo
Macrocephalon maleo
Ordre des Galliformes – Famille des Mégapodiidés
QUELQUES MESURES :
L : 55 cm
Poids : M : 1300-1600 gr – F : 1500-1800 gr
DESCRIPTION DE L’OISEAU:
Le Mégapode maléo est l’unique membre du genre Macrocephalon, une espèce monotypique endémique du Sulawesi.
Les deux adultes présentent un ornement inhabituel sur la tête, une protubérance osseuse noire inclinée vers l’arrière, et atteignant vers l’avant la base de la mandibule supérieure en dessous du front. Cette protubérance est principalement creuse et sa fonction est inconnue. Cependant, elle pourrait servir à absorber les chocs lorsque l’oiseau donne des coups de bec vigoureux dans les fruits à coquille dure.
La peau nue de la face est jaune, et on peut également voir un cercle oculaire jaune orangé.
Les parties supérieures, les ailes et la queue, mais aussi la tête, le cou et le haut de la poitrine sont d’un noir profond. Le reste des parties inférieures est blanc teintée de façon variable d’une belle couleur rose saumon clair. Les cuisses sont noires, mais elles sont souvent cachées par les plumes rosées de l’abdomen.
Le bec fort est couleur corne mêlée d’orange rougeâtre clair, avec la base de la mandibule supérieure plus vive. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts robustes sont bleu grisâtre. On peut voir une petite peau membraneuse entre les doigts. Les griffes sont longues et acérées.
Le juvénile a les parties supérieures, les ailes, la queue, la tête et la poitrine brun foncé, et les parties inférieures jaunes. Sur la tête, la face est emplumée et jaune. La protubérance osseuse et le cercle oculaire sont absents. La protubérance apparaît vers l’âge de six mois.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Mégapode maléo utilise différentes vocalises en fonction de la situation. Lorsqu’ils se rassemblent près des zones de nidification, ils émettent des séries de cris roulés dissyllabiques, sans doute en guise de cris de contact.
Quand ils commencent à creuser le terrier, des querelles éclatent souvent entre les couples. Elles sont continuellement accompagnées de cris, dont des braiments sonores et des caquètements.
HABITAT :
Le Mégapode maléo fréquente habituellement les forêts des plaines et des collines, parfois jusqu’à 1200 mètres d’altitude. Il se reproduit sur les plages le long de la côte ou dans les clairières au sol sableux, ainsi que sur les rives des lacs.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Mégapode maléo se trouve au Sulawesi et sur l’ile de Buton (Butung), au large du sud-est Sulawesi.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Mégapode maléo se nourrit en général de fruits tombés, mais il capture aussi des insectes et des invertébrés trouvés sur le sol de la forêt.
C’est un oiseau timide surtout actif la nuit ainsi qu’à l’aube et au crépuscule. Ce sont des oiseaux grégaires souvent vus en couples. Ils nidifient en colonies dans une même zone où plusieurs couples ont creusé leurs terriers, et on peut en voir de grands nombres dans les endroits propices à ce type de nidification.
Ils arrivent habituellement en fin d’après-midi et attendent dans les arbres voisins tout en émettant continuellement leurs cris variés. Plus tard, quand tout est calme, ils émergent à découvert.
Ils sont monogames et les liens du couple durent longtemps. Le couple défend son terrier contre les autres couples de la même zone de nidification.
Le Mégapode maléo est probablement sédentaire avec juste des déplacements courts de quelques kilomètres.
VOL :
Le Mégapode maléo a des grandes ailes arrondies. Ses possibilités de vol sont utilisées sur de courtes distances lorsqu’il est dérangé. Il peut s’envoler rapidement pour échapper à un prédateur, mais en général, il vole sur des distances assez courtes pour aller se poser dans un arbre.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
Le Mégapode maléo peut se reproduire tout au long de l’année, avec un pic entre octobre et avril dans le nord Sulawesi. Les œufs sont déposés en mai-juillet et novembre-janvier dans le sud-est du Sulawesi.
Ils sont monogames et les liens du couple sont maintenus pendant toute l’année. Les œufs sont déposés dans des zones de nidification communes, en général sur des plages chauffées par le soleil et sur les sols sableux, là où le sol est chauffé par une activité géothermique.
Le terrier est principalement creusé par le mâle, et peut mesurer jusqu’à trois mètres de large pour un mètre de profondeur. Le mâle creuse avec ses doigts robustes, et les deux sexes joignent leurs forces pour préparer ce nid étrange.
Une fois le terrier creusé et prêt, la femelle y entre et disparait à l’intérieur où elle pond entre 8 et 12 œufs blanc-crème, à une profondeur variant de 20 à 60 centimètres. Ensuite, le couple remplit le trou avec du sable et s’éloigne pour ne plus revenir. L’incubation dure entre 60 et 80 jours, et l’éclosion se produit sans aucune aide parentale.
Les poussins mettent au moins une journée, parfois deux, pour sortir du terrier et émerger hors du sable. Ils sont très nidifuges. Ils sont emplumés et grandissent rapidement après les dix premiers jours. Ils sont capables de voler dès le premier jour de leur vie, de se nourrir seuls et de réguler leur température.
Ils sont adultes au bout de 18 à 20 mois, et peuvent se reproduire à partir de l’âge de deux ans.
Ils sont vulnérables à la prédation des terriers par les humains et les varans.
ALIMENTATION :
Le Mégapode maléo se nourrit de fruits tombés sur le sol, et capture des insectes et des invertébrés sur le sol de la forêt.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Mégapode maléo est une espèce En Danger d’Extinction avec des petites populations qui déclinent.
La collecte intensive des œufs et les dérangements humains qui y sont associés sont les menaces les plus importantes entrainant l’abandon des colonies de nidification. D’autres menaces comme la déforestation et la fragmentation des forêts affectent les populations survivantes. La chasse qui tue les adultes, l’agriculture, les développements humains et la végétation invasive menacent aussi l’espèce.
Plusieurs actions de conservation sont actives pour protéger cette espèce, avec l’extension des zones protégées et la maintenance des aires de nidification. Les couveuses artificielles sont développées, ainsi que l’investissement des populations locales grâce à des campagnes publiques éducatives.
