Fr: Moucherolle des saules
Ang: Willow Flycatcher
All: Weidenschnäppertyrann
Esp: Mosquero Saucero
Ita: Pigliamosche dei salici
Nd: Wilgenfeetiran
Sd: pilempid
Photographes:
Roger Ahlman
Pbase Galleries Peru and Ecuador
Tom Grey
Tom Grey's Bird Pictures & Tom Grey's Bird Pictures 2
Ken Havard
My Bird Gallery & Flickr gallery 1 & Flickr gallery 2
Dubi Shapiro
Dubi Shapiro Photo Galleries
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 9 - by Josep del Hoyo - Andrew Elliot - David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8487334695
BIRDS OF THE GREAT BASIN – by Fred A. Ryser, Jr - University of Nevada Press -ISBN: 0874170796
Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)
Bird Web (Seattle Audubon Society)
South Dakota Birds and Birding – (Terry L. Sohl)
California Partners in Flight Riparian Bird Conservation Plan
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
Wikipedia, the free encyclopaedia
Moucherolle des saules
Empidonax traillii
Ordre des Passériformes – Famille des Tyrannidés
INTRODUCTION :
Les membres du genre Empidonax présentent une structure et un plumage assez semblables, mais c’est par la voix et les comportements que l’on arrive à les différencier. Ces oiseaux sont toujours difficiles à identifier.
Des différences sont également à noter au niveau de l’habitat, des comportements pendant la nidification et de la distribution, entre des oiseaux presque similaires au niveau du plumage.
De nombreuses espèces Empidonax sont largement répandues en Amérique du Nord et Centrale, mais certaines d’entre elles ont aussi des distributions plus restreintes.
Le Moucherolle des saules se reproduit aux Etats-Unis et au Canada, et migre ensuite vers le sud pour passer l’hiver au Mexique, en Amérique Centrale et dans le nord de l’Amérique du Sud.
Il fréquente les habitats arbustifs humides souvent proches de l’eau pendant la saison de reproduction, tandis qu’en hiver, il est plutôt présent dans les clairières avec des arbustes, les pâturages et les lisières des forêts, généralement près de l’eau.
Le Moucherolle des saules se nourrit principalement d’insectes capturés en vol ou sur le feuillage en voltigeant, mais des baies et quelques graines sont consommées en automne.
Il nidifie dans une structure en forme de coupe construite dans un arbre, souvent un saule, à une hauteur variant de 90 centimètres à 1,50 mètre au-dessus du sol.
Le Moucherolle des saules faisait partie auparavant de l’espèce Traill’s Flycatcher (Moucherolle des saules), mais en 1973, l’espère a été scindée en deux espèces distinctes, le Moucherolle des saules et le Moucherolle des aulnes.
Le Moucherolle des saules est commun ou assez commun et l’espèce n’est pas globalement menacée pour le moment, mais la dégradation et la perte des habitats boisés sur les aires d’hivernage pourraient finir par avoir un impact négatif sur les populations.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 15 cm
Envergure : 20-23 cm
Poids : 14 gr (11-16 gr)
Le Moucherolle des saules est l’un des plus grands moucherolles du genre Empidonax.
L’adulte de la race nominale a les parties supérieures olive brunâtre. Les ailes sont brun noirâtre et présentent deux barres alaires blanchâtres ou jaune pâle. Les rémiges secondaires et tertiaires ont des liserés clairs formant un panneau sur les secondaires quand les ailes sont fermées. La queue est de couleur sombre.
Les parties inférieures sont blanc grisâtre y compris sur la gorge. La poitrine est teintée d’olive brunâtre terne mais plus foncé sur les côtés. L’abdomen et les couvertures sous-caudales sont teintés de jaune pâle.
Au printemps, en plumage frais, les parties supérieures sont d’un vert plus vif et les motifs du plumage sont plus nets. A la fin de l’été, les oiseaux deviennent plus ternes.
Sur la tête, nous remarquons une zone claire et indistincte au niveau des lores et un cercle oculaire blanchâtre plus ou moins net. Le reste de la tête est légèrement plus foncé que les parties supérieures.
Le bec de deux tons a la mandibule supérieure noire et la mandibule inférieure jaune orangé pâle. Les yeux sont brun foncé, entourés d’un cercle oculaire blanchâtre. Les pattes et les doigts sont noirâtres.
Mâle et femelle sont identiques.
Le juvénile a les parties supérieures plus brunes et le dessous plus jaune. Les barres alaires chamois jaunâtre sont plus larges.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Moucherolle des saules a quatre sous-espèces qui diffèrent surtout au niveau des tonalités du plumage, avec des races plus brunes dans l’ouest.
E.t. traillii (décrite plus haut) se reproduit dans les régions du sud du Canada et dans le centre-nord et le nord-est des Etats-Unis. Il hiverne depuis le Panama jusqu’en Equateur.
E.t. brewsteri se reproduit dans l’extrême sud-ouest du Canada, vers le sud à l’ouest de la Chaîne des Cascades jusqu’au sud-ouest de la Californie (ouest de la Sierra Nevada). Il hiverne probablement dans l’ouest du Mexique et vers le sud jusqu’au Panama.
Cette race est la plus foncée.
E.t. adastus se reproduit dans le sud-ouest du Canada, vers le sud aux Etats-Unis jusqu’à l’est de la Californie (est de la Sierra Nevada), et dans le Grand Bassin et les Rocheuses. Il hiverne dans l’ouest du Mexique et vers le sud jusqu’au Costa Rica.
Cette race est de couleur intermédiaire.
E.t. extimus se reproduit dans le sud-ouest des Etats-Unis (sud-ouest de l’Utah jusqu’au sud de la Californie et l’ouest du Nouveau Mexique). Il hiverne probablement dans l’ouest du Mexique et vers le sud jusqu’au Costa Rica.
Cette race est la plus claire de toutes.
HABITAT :
Le Moucherolle des saules se reproduit dans les zones arbustives humides avec des eaux stagnantes ou le long des cours d’eau, ou encore sur les bords des étangs et des lacs. Cependant, en fonction de la distribution, il peut aussi se reproduire aux lisières des bois et dans des bosquets secs et broussailleux.
Pendant la migration, il se trouve dans des habitats similaires, en particulier avec des saules dans l’ouest des Etats-Unis.
Pendant l’hiver, il fréquente les bordures arbustives des forêts, les bois ouverts, les clairières, les pâturages et les broussailles arides, mais souvent non loin de l’eau.
L’espèce est présente depuis le niveau de la mer jusqu’à 2500 mètres d’altitude.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Moucherolle des saules a pour cri habituel un « whuit » mélodieux émis par les deux adultes.
Pendant la saison de reproduction, le mâle est souvent posé sur des perchoirs exposés. Le cri territorial est un « fitz-bew » nasillard et bourdonnant, parfois suivi d’un « creet » et d’un « fizz-bew ». Un autre cri est émis au début de la saison des accouplements. A cette période, les cris et les chants sont longs, mais au fur et à mesure que la saison avance, les chants deviennent plus courts.
Le chant en vol est une série rapide composée de « wheet » suivies de plusieurs « creet » et « fitz-bew ».
Au Mexique, le chant de l’aube est décrit comme « spt-chew ».
D’autres sons ascendants puis descendants peuvent être entendus. Pendant les disputes agressives, les oiseaux claquent du bec.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Moucherolle des saules se nourrit principalement d’insectes tels que les abeilles, les guêpes, les fourmis ailées, les coléoptères, les mouches, les chenilles, les phalènes et autres. Il consomme aussi des araignées, ainsi que des baies et des graines en petites quantités et surtout en automne.
Il chasse depuis un perchoir. Dès que la proie est localisée, il s’élance pour la capturer. Les insectes sont également capturés en vol, ou sur le feuillage tout en faisant du vol stationnaire en face de la végétation.
Mais le régime et la façon de chasser peuvent varier en fonction de l’endroit.
Pendant la saison de reproduction, le mâle chante pour défendre le territoire. Il utilise en général les perchoirs les plus élevés et les plus exposés d’où il chante fortement et de façon répétitive. La femelle chante aussi.
Les parades nuptiales sont peu connues, mais elles comprennent sans doute des poursuites actives à travers les arbres. Cette espèce est généralement monogame, bien que quelques cas de polygamie aient été rapportés. Dans ce cas, le mâle partage son temps entre les femelles concernées.
Le Moucherolle des saules migre sur de longues distances. Après la reproduction, il se déplace vers le sud pour aller passer l’hiver dans le sud du Mexique, en Amérique Centrale et dans le nord de l’Amérique du Sud. L’espèce est rare dans le nord-est de l’Equateur. Les oiseaux migrent pendant la nuit. Ils quittent les aires de nidification à mi-août/septembre et reviennent pour se reproduire en mai/début juin.
Le vol du Moucherolle des saules est faible et flottant, avec des battements peu profonds.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction varie avec la distribution, mais le Moucherolle des saules se reproduit habituellement de mai/juin à août.
La femelle choisit le site du nid, souvent un saule, un arbuste ou une touffe de fougères, à une hauteur allant de 1,20 à 4,50 mètres, mais plutôt 90 centimètres à 1,50 mètre. Le nid est souvent placé dans une fourche.
Elle construit une structure en forme de coupe avec des herbes, des morceaux d’écorce et des fibres végétales. La coupe est tapissée de matériaux doux, souvent du duvet végétal provenant de massettes, peupliers ou saules, et de plumes. Le nid peut parfois avoir des matériaux, surtout des végétaux, qui pendent en dessous de la coupe.
La femelle dépose 3-4 œufs chamoisés ou blanchâtres avec des taches brunes. Elle incube seule pendant 12 à 15 jours. Les poussins sont nidicoles. Ils sont couvés par la femelle, mais nourris par les deux parents. Ils quittent le nid au bout de 12-14 jours après l’éclosion, et restent généralement plusieurs jours sur le territoire parental.
Environ 9% des nids sont parasités par le Vacher à tête brune. Cependant, le piégeage de ces oiseaux dans certaines parties de la distribution a réduit le parasitisme et a donc stabilisé les effectifs du Moucherolle des saules.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Moucherolle des saules est surtout affecté par la destruction de l’habitat et le parasitisme des nids.
La population est estimée à 3 300 000 d’individus et semble stable, mais la sous-espèce « extimus » est actuellement « En Danger » à cause de la perte de l’habitat, de l’expansion de l’agriculture et de l’urbanisme, ainsi que du parasitisme des nids. La race de la côte Pacifique « brewsteri » a également décliné pour devenir aujourd’hui rare et locale. Mais le Moucherolle des saules n’est pas globalement menacé pour le moment.