Fr : Mouette de Bonaparte
Ang : Bonaparte’s Gull
All : Bonapartemöwe
Esp : Gaviota de Bonaparte
Ita : Gabbiano di Bonaparte
Nd : Kleine Kokmeeuw
Sd : trädmås
Photographe:
Tom Grey
Tom Grey's Bird Pictures & Tom Grey's Bird Pictures 2
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334202
A GUIDE TO THE BIRDS OF MEXICO AND NORTHERN CENTRAL AMERICA by Steve N. G. Howell, Sophie Webb - Oxford University Press - ISBN: 0198540124
FIELD GUIDE TO THE BIRDS OF NORTH AMERICA - National Geographic Society -ISBN: 0792274512
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
Bird Web (Seattle Audubon Society)
The Birds of North America online
All About Birds (Cornell Lab of Ornithology)
Wikipedia, the free encyclopaedia
Alaska Seabird Information Series
Mouette de Bonaparte
Chroicocephalus philadelphia
Ordre des Charadriiformes – Famille des Laridés
INTRODUCTION :
La Mouette de Bonaparte est aujourd’hui placée dans le genre Chroicocephalus. Cette espèce est l’une des plus petites d’Amérique du Nord. Elle se distingue des autres Laridés en nidifiant dans les arbres et non sur le sol, et par le fait qu’elle ne fréquente que très rarement les décharges à ciel ouvert.
Elle se reproduit aux lisières des forêts boréales en Amérique du Nord, depuis le sud de l’Alaska et l’ouest du Canada jusqu’au Québec. Elle nidifie au voisinage de l’eau, souvent aux limites boisées des marais et des étangs, et sur des îles. Elle hiverne le long des côtes nord-américaines et dans la région des Grands Lacs.
Le nom de cette espèce rend hommage à Charles Lucien Bonaparte, ornithologue français et neveu de Napoléon Bonaparte.
La Mouette de Bonaparte n’est pas menacée actuellement, et sa population semble même augmenter.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 28-30 cm
Envergure : 78-84 cm
Poids : 170-230 gr
La Mouette de Bonaparte en plumage nuptial ressemble beaucoup à la Mouette rieuse mais elle est plus petite dans l’ensemble. Elle a un capuchon noir uni sur la face et la calotte, qui contraste avec les croissants blancs au-dessus et en dessous des yeux. Le cou et les parties inférieures sont blancs. Sur les parties supérieures, le dos et le dessus des ailes, y compris les primaires internes, sont gris, tandis que les primaires externes sont blanches et presque transparentes, avec des extrémités noires. La queue est entièrement blanche.
Le bec mince est noir. Les yeux sont brun noirâtre, entourés d’un étroit cercle oculaire rouge. Les pattes et les doigts palmés sont rouge orangé.
L’adulte en hiver n’a pas le capuchon noir. La tête est blanche avec une tache sombre sur la zone auriculaire.
Mâle et femelle sont semblables.
Le juvénile et le 1er hiver ont une barre brun foncé au niveau carpien, sur le bord d’attaque de l’aile, une bande sombre sur les secondaires, et une barre terminale noire sur la queue blanche. Les pattes et les doigts sont rosâtre pâle.
Le 1er été peut quelquefois présenter un capuchon sombre partiel, ou bien la tête est en partie tachetée.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
La Mouette de Bonaparte se reproduit dans l’ouest de l’Alaska et dans le sud de la Colombie Britannique, vers l’est jusqu’à l’est du Québec (sud-est du Canada) et probablement dans le nord de l’Etat du Maine (nord-est des Etats Unis).
Elle hiverne le long des côtes de l’Amérique du Nord, sur la côte Pacifique jusqu’au sud du Mexique, et sur la côte Atlantique jusqu’en Floride et aux Grandes Antilles.
Pendant les hivers doux, elle est présente depuis les Grands lacs jusqu’au Golfe du Mexique.
HABITAT :
La Mouette de Bonaparte se reproduit à la lisière de la forêt boréale, en général dans des conifères près des lacs et des marais, dans les zones côtières ou intérieures de la taïga. Elle se trouve habituellement à basse altitude, mais elle est visible jusqu’à 600 mètres en Alaska. Elle arrive souvent sur ses aires de reproduction avant la fonte des neiges.
Pendant la migration et en hiver, elle fréquente une variété d’étendues d’eau comme les fleuves et les lacs intérieurs, mais aussi les estuaires et les lagunes côtières. Elle peut parfois se trouver au large en mer.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
La Mouette de Bonaparte émet un « kwah » et un « rehow » bas et rauques, ainsi qu’un « whee-hooah » plus sonore et plaintif, et des grognements nasillards.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
La Mouette de Bonaparte se nourrit principalement d’insectes pendant la saison de reproduction, mais elle consomme également des petits poissons (lançons et harengs), des crevettes du genre Euphausia et des vers marins. Les insectes sont surtout consommés sur les aires de nidification à l’intérieur des terres.
Elle se nourrit en vol, en trempant le bec à la surface de l’eau ou en plongeant, mais principalement en saisissant les proies à la surface de l’eau tout en volant. Les essaims d’insectes permettent à l’oiseau de happer les proies en vol. Elle se nourrit de façon active et de différentes manières, et parfois en grandes troupes de plus de 2000 individus à marée montante. En revanche, elle fréquente rarement les stations d’épuration et les décharges à ciel ouvert.
Les comportements nuptiaux de la Mouette de Bonaparte sont peu connus. Cependant, contrairement à la majorité des Laridés, elle ne se reproduit pas en colonies, ou avec juste quelques nids groupés sur une petite zone de 1 km². Elle peut aussi nidifier en couples isolés.
Cette espèce nidifie dans des arbres, surtout des conifères des genres Picea et Larix. Les parades nuptiales ont lieu plutôt dans les arbres. Avant l’accouplement, des échanges de matériaux pour le nid ont été observés.
La Mouette de Bonaparte est migratrice. Elle quitte les aires de reproduction en août. Elles migrent souvent en groupes lâches, devenant plus denses en atteignant les Grands Lacs et la côte. Les groupes hivernaux peuvent se déplacer en fonction des ressources alimentaires. Elles reviennent sur les aires de reproduction début mai.
La Mouette de Bonaparte a un vol flottant, un peu comme celui des sternes, avec des battements rapides.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu au printemps, avec la ponte fin mai. Le nid est situé dans un arbre, au bord d’un marais ou d’un lac. La structure plate est construite sur une branche horizontale, à une hauteur variant de 4 à 15 mètres, parfois plus haut. Il est tapissé d’herbes et de mousse.
La femelle dépose 2-3 œufs vert-olive ou chamois avec des marques brunes. Les deux adultes incubent pendant 23-24 jours. A la naissance, les poussins ont du duvet cannelle brunâtre avec des taches plus foncées et irrégulières sur le dessus, tandis que le dessous est uni, plutôt cannelle rosâtre. Ils sont nourris par les deux parents. L’âge de leur premier vol n’est pas connu.
Lorsqu’un intrus s’approche du nid, les adultes crient fortement depuis les cimes des arbres proches ou s’envolent.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
La Mouette de Bonaparte se reproduit dans des zones isolées et retirées, loin de toute agitation humaine. La population globale est estimée à 85 000/175 000 couples. Cette population semble être stable ou même en augmentation.
La Mouette de Bonaparte est actuellement considérée comme non menacée. Cette mouette fait partie des Laridés nicheurs les moins étudiés d’Amérique du Nord.