Noddi noir

Noddi noir
Anous minutus

Ordre des Charadriiformes – Famille des Laridés

INTRODUCTION :
Le Noddi noir ressemble à une sterne de taille moyenne. Il est présent dans les eaux tropicales et subtropicales du monde entier. Il se nourrit de poissons et de calmars, souvent loin au large. Il nidifie en colonies dans des arbres, des buissons ou sur des corniches rocheuses selon l’endroit.
Le Noddi noir est affecté par la présence de prédateurs introduits comme les rats et les chats sur les îles où il se reproduit. La végétation est détruite par les herbivores invasifs comme les chèvres. Les cyclones dérangent la nidification et le nourrissage des jeunes, entrainant leur mort, et le succès de la reproduction est menacé par l’augmentation de la température à la surface des océans.
Mais le Noddi noir n’est pas globalement menacé pour le moment.

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 35-39 cm
Envergure : 66-72 cm
Poids : 98-144 gr

Le Noddi noir est souvent considéré comme étant le négatif de la sterne typique avec des couleurs inversées. Il a le plumage d’un brun très foncé dans l’ensemble, sauf sur la tête où le front et la calotte sont blancs tandis que la nuque est grisâtre. Les longues ailes sont pointues tandis que la queue est légèrement fourchue.
Le long bec pointu est noir. Les yeux sont brun foncé, avec deux croissants blancs, un au-dessus et l’autre en dessous de l’œil. Les pattes et les doigts palmés sont gris foncé.
Mâle et femelle sont semblables et le juvénile ressemble à l’adulte.

SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Noddi noir a sept sous-espèces qui diffèrent légèrement au niveau de l’intensité du plumage et de la taille.
L’espèce est présente dans les eaux tropicales et subtropicales. Les colonies sont largement répandues dans l’Océan Pacifique, mais plus clairsemées aux Caraïbes, dans le centre de l’Atlantique et dans le nord-est de l’Océan indien.

Les deux races « atlanticus » et « melanogenys » sont représentées sur cette page. A.m. atlanticus (avec la queue plus sombre) est présente sur les Iles de l’Atlantique tandis que A.m. melanogenys (pattes et doigts jaune orangé) se trouve sur les Iles hawaïennes.

Les autres races sont A.m. wercesteri, minutus (nominale), marcusi, diamesus et americanus.
La race nominale A.m. minutus (non représentée) se trouve depuis la Papouasie Nouvelle-Guinée et le nord de l’Australie, vers l’est jusqu’aux Samoa et l’Archipel des Tuamotu, y compris les Iles Lord Howe, Norfolk et Kermadec.

HABITAT :
Le Noddi noir se reproduit sur les corniches rocheuses des falaises maritimes, dans des grottes, mais aussi dans les arbres ou les buissons, ainsi que sur le sol, en fonction de chaque lieu. Les colonies sont établies dans des atolls sablonneux et bas, mais aussi sur des îles rocheuses et élevées.
Après la reproduction, les oiseaux restent souvent près des îles où ils se reproduisent. Cependant, certains d’entre eux se dispersent et traversent les mers pour aller vers d’autres îles.

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Noddi noir émet des sortes de cliquetis rapides et durs. Nous pouvons également entendre un « kehrrr » aigu ou « crick crick crick ». Les jeunes émettent un « suwee » ténu mais haut-perché.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Noddi noir se nourrit de petits poissons et de calmars capturés à la surface des eaux marines. Il lui arrive de plonger sous la surface pour saisir une proie, mais il ne se submerge pas totalement.
Il se nourrit généralement en groupes et loin au large. Il lui arrive aussi de voler de la nourriture à d’autres oiseaux de mer.

Le Noddi noir se nourrit pendant la journée et probablement aussi de nuit. Les bandes peuvent compter de 20 à 3000 individus. Ils se nourrissent en volant bas au-dessus de l’eau, ou en voletant et en plongeant le bec ou la tête, ou en agitant les pattes palmées sur l’eau. La proie est capturée avec le bec et sans submersion du corps de l’oiseau.

Le Noddi noir est monogame et se reproduit en colonies. Pendant les parades nuptiales, les deux partenaires volent ensemble tandis que sur le sol, ils pratiquent des hochements de tête. Ce comportement a donné son nom à l’oiseau (en anglais « nod » signifie « hochement »). Des offrandes de nourriture du mâle à la femelle sont courantes, en particulier en lui passant un poisson. Les deux adultes partagent les tâches liées à la reproduction.

Le Noddi noir semble être résident sur quelques îles et reproducteur saisonnier sur d’autres. Quelques dispersions ont lieu, mais l’espèce est en général sédentaire, avec quelques différences entre les races.

Le Noddi noir vole près de l’eau à la manière des phalènes, avec un vol gracieux et actif.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction varie en fonction de la distribution, mais elle reste associée à la disponibilité des proies.
Le Noddi noir se reproduit en colonies denses. Le nid est situé dans un arbre ou un buisson, selon les endroits disponibles. C’est une sorte de plateforme avec une légère dépression au centre. Il est fait avec des brindilles, des feuilles et des algues, cimentées avec du guano. Il est situé jusqu’à 15 mètres au-dessus du sol lorsqu’il est dans un arbre. Sur les iles sans arbres, l’oiseau nidifie sur les corniches rocheuses des falaises maritimes, comme c’est le cas sur l’Ile d’Ascension et sur les îles principales d’Hawaii.

La femelle dépose un œuf unique blanc-crème avec des marques sombres. Les deux adultes incubent à tour de rôle pendant environ 36 jours et s’occupent du poussin qui est couvé pendant les premiers jours. Il est nourri d’abord avec du poisson régurgité, et plus tard avec des poissons entiers. Il s’envole au bout de 48-60 jours après l’éclosion, mais il dépend toujours des adultes pendant plusieurs semaines au cours desquelles il revient au nid pour être nourri.
Certaines populations comme celle d’Hawaii produisent régulièrement deux couvées par saison.

PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Noddi noir est menacé par les prédateurs introduits sur les îles comme les chats et les rats, et par les chèvres qui détruisent la végétation et dénudent les sols. Les cyclones peuvent aussi perturber le nourrissage des jeunes et entrainer leur mort par manque de nourriture. L’augmentation de la température de la surface des océans réduit aussi le succès de la reproduction de cette espèce.
La population a été estimée à 1 146 000 / 2 061 000 individus en 2018. Elle semble stable et l’espèce n’est pas globalement menacée pour le moment.