PROTECTION / MENACES / STATUTS :
L’Océanite frégate est extrêmement vulnérable aux prédateurs terrestres envahissants qui sont la principale cause d’échec de l’éclosion. Ces prédateurs sont les souris (Mus musculus), les rats (espèces du genre Rattus), les chats (Felis catus), les hiboux (Strigidés), le Râle wéka, les labbes (Stercorariidés), les grands goélands du genre Larus (Laridés), les serpents, les crabes terrestres…
La contamination par le plastique constitue également un problème, mais son impact sur cette espèce est mal connu.
La population mondiale est estimée à au moins 4 000 000 d’individus. Cette population semble décliner en raison de la prédation par diverses espèces décrites ci-dessus.
Mais l’espèce n’est pas considérée comme menacée à l’échelle mondiale pour le moment, et actuellement, l’Océanite frégate est considéré comme étant de Préoccupation Mineure.
Fr: Océanite frégate
Ang: White-faced Storm-Petrel
All: Weißgesicht-Sturmschwalbe
Esp: Paíño Pechialbo
Ita: Uccello delle tempeste facciabianca
Nd: Bont Stormvogeltje
Sd: fregattstormsvala
Photographes:
Alan & Ann Tate
AA Bird Photography
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105
BREEDING HABITATS OF THE WHITE-FACED STORM PETREL (PELAGODROMA MARINA) IN EASTERN BASS STRAIT
South Dakota Birds and Birding – (Terry L. Sohl)
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Océanite frégate
Pelagodroma marina
Ordre des Procellariiformes – Famille des Oceanitidés
INTRODUCTION :
L'Océanite frégate est le seul membre du genre Pelagodroma dans la famille des Océanitidés. Six sous-espèces partagent une large aire de répartition depuis les régions subtropicales jusqu’aux zones subantarctiques des océans Atlantique, Indien et sud-ouest du Pacifique.
L'Océanite frégate est une espèce pélagique que l'on trouve généralement au bord du plateau continental et au-delà, au-dessus des courants ascendants dans les eaux très profondes.
Ils se reproduisent sur des îles isolées en colonies établies dans les crevasses rocheuses proches de la mer, et nidifient dans des terriers creusés sous la végétation dense. En dehors de la saison de reproduction, ils passent le reste de l’année en mer.
Leur régime alimentaire comprend des crustacés, des petits poissons et des calmars, des Halobates et des insectes marins. Ils se nourrissent en vol en « tapotant » l’eau avec les pattes, en plongeant le bec dans l’eau et en saisissant les proies à la surface.
L’Océanite frégate est affecté par la prédation par des espèces envahissantes, notamment les souris, mais également par la contamination plastique. La population est en déclin, même si elle n’est pas menacée à l’échelle mondiale pour le moment.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 18-21 cm
Envergure : 38-45 cm
Poids : 40-68 gr
L’Océanite frégate est un oiseau marin de taille moyenne. Les parties supérieures sont gris-brun depuis l’arrière du cou jusqu’au haut du croupion, tandis que le bas du croupion et les couvertures sus-caudales sont gris pâle. Sur le dessus des ailes, les couvertures sont gris-brun. Les grandes couvertures présentent des extrémités pâles formant une étroite barre alaire blanchâtre. Les rémiges et les rectrices sont noirâtres.
Sur les parties inférieures blanches, le large collier partiel brun-gris est présent sur les côtés du cou. Les rémiges et les rectrices sont gris foncé à noirâtres. Le bord d'attaque est noirâtre.
Sur la tête, la calotte, la nuque et le masque facial sont gris-brun foncé. Le masque s'étend de l'œil jusqu'à l'arrière des parotiques et contraste avec la face blanche incluant le front, les joues et un sourcil long et large. Le menton et la gorge sont également blancs.
Le bec est noir. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont noirâtres mais les palmes sont jaune pâle.
Le mâle et la femelle sont semblables, mais la femelle a les ailes et la queue plus grandes.
Le juvénile ressemble à l'adulte avec quelques variations en fonction de la mue.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
L'Océanite frégate compte six sous-espèces, séparées par de légères différences de taille, de proportions et de coloration.
P.m. marina (décrite ci-dessus) se trouve dans le sud de l’océan Atlantique. Il se reproduit à Tristan Da Cunha et sur l'île Gough, et la race est également enregistrée à Ste Hélène où elle se reproduit.
P.m. hypoleuca est présent dans le nord de l'océan Atlantique. Il se reproduit dans les îles Selvagens et les Iles Canaries.
P.m. eadesorum se reproduit dans les îles du Cap-Vert.
Cette race a un collier blanc sur l'arrière du cou et davantage de blanc sur le front.
P.m. dulciae se trouve dans le nord de l’océan Indien jusqu’au sud-ouest de l’océan Pacifique. Il se reproduit dans l’ouest et le sud de l’Australie, sur les îles au large du sud de l’Australie et en Tasmanie.
P.m. maoriana se trouve dans la zone tropicale de l’est de l'océan Pacifique et se reproduit dans plusieurs îles au large de la Nouvelle Zélande, notamment l'Ile Stewart, Auckland et les Iles Chatham.
Cette race peut avoir une bande pectorale complète.
P.m. albiclunis se trouve dans la mer de Tasmanie et se reproduit aux îles Kermadec.
HABITAT :
L’Océanite frégate est strictement pélagique en dehors de la saison de reproduction. Il ne vient à terre que sur de petites îles isolées où il se reproduit.
L'espèce nidifie dans des terriers, souvent dans des zones plates et sablonneuses avec une végétation herbacée basse. Il peut également nidifier dans les zones rocheuses et sur les pentes.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
L'Océanite frégate est silencieux en mer, mais lorsqu'il se trouve au sol dans les colonies de reproduction, il émet des roucoulements. Nous pouvons entendre des « woooo » ou des « ooo-aaa-ooo » tristes et monotones, également émis depuis l’intérieur du terrier.
Ils produisent de légers grincements (audibles par temps calme) lorsqu’ils se nourrissent en groupes en mer. Ils restent cependant silencieux lorsqu’ils survolent les colonies la nuit, pour éviter la prédation.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le régime alimentaire de l'Océanite frégate comprend principalement des petits poissons et des céphalopodes, et notamment des poissons-lanternes de la famille des Myctophidés. Il consomme également des crustacés planctoniques de diverses espèces, ainsi que d'autres présents en surface, des calmars, des Halobates et des insectes marins.
La population des Iles Chatham se nourrit principalement de crustacés (70 %) et de poissons (30 %) capturés à la surface de l'eau.
L'Océanite frégate se nourrit en vol en « tapotant » l’eau avec les pattes, en plongeant le bec dans l’eau et en saisissant les proies à la surface. Il peut se laisser tomber dans l'eau mais il ne plonge qu'exceptionnellement, probablement lorsqu'il est dérangé ou menacé.
Cette espèce suit rarement les navires, mais elle peut se nourrir à proximité des bateaux à l'arrêt. Ils suivent également les cétacés et des groupes comptant jusqu'à 2 000 oiseaux en train de se nourrir sont signalés.
Il se nourrit principalement dans les eaux océaniques profondes, jusqu'à 400 km de la colonie. Certains d’entre eux se nourrissent également le long de la bordure du plateau continental, notamment pendant la période d’élevage des poussins.
L’Océanite frégate est monogame et se reproduit en colonies denses établies sur des îles isolées. Il nidifie dans des terriers creusés dans un sol meuble, protégés par la végétation. Ils sont actifs la nuit et les deux adultes partagent les tâches liées à la nidification.
L’Océanite frégate est migrateur ou dispersif selon la répartition.
La race nominale P.m. marina se disperse vers l'est jusqu’en Afrique (vers le sud jusqu’aux eaux sud-africaines) et à l'Ouest vers l'Amérique du Sud.
Mais en dehors de la saison de reproduction, toutes les races se trouvent dans les zones pélagiques, dans une grande partie des océans Pacifique Sud, Indien et Atlantique, ainsi que dans l'Atlantique Nord.
L’Océanite frégate vole bas avec un étrange mouvement de balancement. Les ailes sont tendues sur les côtés du corps et les longues pattes sont tombantes, tandis que l’oiseau piétine la surface de l’eau à plusieurs reprises avec les palmes.
Le vol plané est direct. Tout en récupérant des proies à la surface de l’eau, l’oiseau tapote l’eau comme décrit ci-dessus. Au sol, il n'effectue qu'un court déplacement jusqu'au terrier, car sa capacité de marche est limitée.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
L'Océanite frégate se reproduit généralement au printemps et en été selon le lieu, mais la période de ponte varie en fonction de l'aire de répartition.
Les oiseaux retournent aux colonies 6 à 7 semaines avant la ponte et l'exode avant la ponte (environ 14 jours au moins chez les femelles).
Les colonies sont établies dans les crevasses rocheuses et à proximité de la mer. La densité des terriers de nidification est influencée par les espèces végétales, la hauteur de la végétation et l'humidité du sol. Le terrier de nidification est court, parfois juste 30 cm de long et seulement 5 cm de diamètre à l'entrée, mais il s'élargit sous le sol au niveau de la chambre de nidification.
D'après certaines observations dans la région du Détroit de Bass, des petits morceaux de Poa (famille des Poacées), également appelés « Silver tussock », sont traînés à l’intérieur du terrier et utilisés comme matériau de nidification.
Mais d'autres terriers peuvent être simplement constitués de chemins creux recouverts de tapis denses de Tetragonia (famille des Aizoacées) ou d'autres plantes qui forment des tapis sur le sol.
Cependant, les terriers mesurent généralement 30 à 120 cm de long, 4 à 5 cm de hauteur et 7 à 7,5 cm de largeur. Ils sont creusés dans un sol meuble et sous la végétation. Un matériau sec est utilisé pour le tapisser à l’intérieur. Des densités allant de 1 à 5 terriers/m² sont signalées en fonction de la qualité du sol et de la densité de la végétation.
La femelle dépose un seul œuf blanc finement tacheté de brun et de gris. Les deux parents partagent l'incubation pendant 50 à 56 jours, par périodes de 3 à 5 jours.
A l’éclosion, le poussin a du duvet gris pâle sur l’ensemble du corps. Il est généralement couvé pendant les 2 à 4 premiers jours. Il est nourri la nuit par les adultes, avec une sorte de pâte faite de petits poissons et crustacés en partie digérés. Il prend son envol environ 52 à 67 jours après l'éclosion. Il acquiert la maturité sexuelle après au moins 3 ans.
Les adultes sont strictement nocturnes dans les colonies pour éviter la prédation par les goélands (Laridés) et les labbes (Stercorariidés).