English version

Accueil

Présentation

Fiches

Dossiers

Voyages
 
Galeries

Poésie

Liens

Nouveautés

Contact

Mentions légales

Fr: Perruche de Maurice
Ang: Mauritius Parakeet
All: Mauritiussittich
Esp: Cotorra de Mauricio
Ita: Parrocchetto di Mauritius
Nd: Mauritiusparkiet
Sd: Mauritiusparakit

Photographes:

Jean Michel Fenerole
Photos d’Oiseaux du monde

Dubi Shapiro
Dubi Shapiro Photo Galleries & Dubi Shapiro's Pictures on IBC
 
Alan & Ann Tate
AA Bird Photography

Texte de Nicole Bouglouan

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 4 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334229

PARROTS OF THE WORLD – An Identification Guide – by Joseph M. Forshaw – Princeton University Press – ISBN 0691092516

Birds of Madagascar and the Indian Ocean Islands Par Roger Safford, Adrian Skerrett, Frank Hawkins – ISBN: 1472924118, 9781472924117- Editeur: Bloomsbury Publishing, 2015

The Birds of Africa: Volume VIII: The Malagasy Region: Madagascar, Seychelles, Comoros, Mascarenes - Par Roger Safford, Frank Hawkins – ISBN: 1408190494, 9781408190494- Editeur: A&C Black, 2013

Avibase (Denis Lepage)

Birdlife International

HBW Alive

The Mauritian Wildlife Foundation (MWF)

Reintroducing the pink pigeon and echo parakeet in Mauritius

How the green Echo Parakeet was saved from extinction

World Parrot Trust

Wikipedia, the free encyclopaedia

 

Accueil

Page Psittaciformes

Sommaire fiches

 

Perruche de Maurice
Psittacula eques

Ordre des Psittaciformes – Famille des Psittaculidés

INTRODUCTION :
La Perruche de Maurice était auparavant décrite en tant qu’espèce monotypique endémique de l’Ile Maurice et très proche de celle de la Réunion, aujourd’hui éteinte. Elle a également été décrite comme une sous-espèce de la Perruche à collier mais cette suggestion a été clairement réfutée. Les espèces de Maurice et de la Réunion ont la même taille et le même plumage, mais la différence vient du collier rose du mâle adulte.

La Perruche de Maurice est donc endémique de l’Ile Maurice où elle fréquente les forêts natives en plaine et en montagne. C’est un oiseau strictement arboricole qui se nourrit sur les plantes originaires de l’île. Elle consomme des feuilles, des fleurs, des fruits et des graines. Elle est monogame et nidifie dans une cavité naturelle située dans un grand arbre.

La Perruche de Maurice a subi des déclins causés par la dégradation et la destruction de son habitat d’origine. Les cyclones, mais aussi les plantes et les mammifères introduits représentent les principales menaces qui pèsent sur l’espèce. Mais la détérioration de la forêt native qui a entraîné la réduction des aires de nourrissage est la principale cause de la baisse du succès de la reproduction.  

Cependant, depuis 1973, la Perruche de Maurice est au centre d’un programme de conservation réussi grâce à la reproduction en captivité qui a permis la réintroduction de 139 oiseaux élevés en captivité entre 1997 et 2004. Les prédateurs sont contrôlés autour des sites de nidification et tous les nids sont soigneusement surveillés. De plus, les perruches bénéficient de suppléments de nourriture disposés dans la nature.
Grâce à ces mesures, la population a augmenté rapidement, avec cependant des variations dues aux problèmes liés à la maladie Psittacine Beak and Feather Disease (maladie du bec et des plumes).
La Perruche de Maurice est actuellement En Danger d’Extinction.  

Femelle

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures : 
Longueur : 42 cm
Poids : 167-193 gr

La Perruche de Maurice mâle adulte a le plumage vert émeraude éclatant dans l’ensemble. La zone qui s’étend de la nuque au bas des joues est teintée de bleuâtre ou bleu-mauve. On note la présence d’une bande noire qui traverse le bas des joues jusqu’aux côtés du cou. Cette bande est bordée en dessous d’une autre bande rose qui s’étend jusqu’à l’arrière du cou mais ne l’entoure pas complètement.

Sur les parties inférieures, le menton et les côtés de la gorge sont noirs. Le dessous vert est légèrement plus jaune sur le bas des flancs, l’abdomen et les couvertures sous-caudales. En dessous des ailes, les rémiges sont gris foncé, tandis que le dessous des rectrices est brun-bronze clair.

Le bec de deux couleurs a la mandibule supérieure rouge tandis que l’inférieure est noire. Les yeux sont jaunes. Les pattes et les doigts sont gris.

Mâle

La femelle adulte n’a pas les motifs de la tête du mâle et elle n’a qu’une bande vert jaunâtre sur les côtés du cou. Sa queue est plus courte. Son bec est entièrement noir.

Le juvénile ressemble à la femelle mais il a la queue plus courte. Les très jeunes oiseaux ont le bec orangé, devenant noir à l’âge de 4 ou 5 mois.      

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :    
La Perruche de Maurice est aujourd’hui confinée dans le sud-ouest de l’Ile Maurice, dans la zone des Black River Gorges.

HABITAT :
La Perruche de Maurice fréquente les zones forestières restreintes où poussent encore des plantes originaires de l’île, et qui ne représentent plus que 2% de la surface initiale.
Elle préfère les grands arbres matures comme Canarium paniculatum, Syzygium contractum, Mimusops maxima and Labourdonnaisia. Elle se nourrit aussi dans les forêts de plaine, ou composées d’espèces mélangées ou d’arbustes.

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
La Perruche de Maurice est bruyante tôt le matin et dans la soirée avant de regagner le dortoir où elles se réunissent mais en moins grand nombre que les autres espèces de perruches. En revanche, elle se montre plus loquace pendant la saison de reproduction, mais elle est habituellement entendue toute l’année.
Le cri de contact est un « chaa-choa, chaa-choa… » bas et nasillard émis au rythme de deux notes par seconde. Le cri d’alarme est plus haut « chee…chee…chee…chee… » à raison de 3-4 notes par seconde. Lorsqu’elle est dérangée, elle émet un « ark » bref et aigu. En revanche, des sifflements mélodieux sont émis depuis des perchoirs dans les arbres.
Les deux adultes lancent un cri très long et grinçant « yowl » souvent très complexe, utilisé pendant les parades nuptiales.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :     
La Perruche de Maurice se nourrit généralement seule, en couple ou en petit groupe familial, ou encore en petite bandes de 8 à 12 individus. Elle consomme des bourgeons, des jeunes pousses, des feuilles, des fleurs, des fruits et des graines, et à l’occasion des brindilles, de l’écorce et de la sève, le tout pris sur des arbres originaires de l’île.

Elle se nourrit régulièrement sur ses arbres favoris mais jamais sur le sol. Elle cherche sa nourriture dans différentes zones en fonction de la saison. Elle consomme surtout des feuilles lorsque les fruits se font plus rares. 
Elle peut se suspendre la tête en bas pour se nourrir, enlevant fruit ou fleur avec son bec et tenant ensuite sa cueillette  entre les doigts d’une patte pour la consommer. 

Pendant les parades nuptiales, le mâle expose les motifs de sa tête et de son bec. Les plumes du collier rose sont dressées pour les mettre en évidence, surtout au moment d’afficher sa dominance.
Ces perruches nidifient dans des cavités naturelles placées dans des grands arbres natifs de l’île, au moins dix mètres au-dessus du sol. Le couple maintient ses liens par des offrandes de nourriture du mâle à la femelle, du bec à bec et le lissage des plumes de la nuque de la femelle par son partenaire.

La Perruche de Maurice est sédentaire et n’effectue que des déplacements courts associés aux ressources alimentaires.
Le vol est plus laborieux que celui de la Perruche à collier, avec des battements plus lents. La Perruche de Maurice manœuvre plus aisément dans la canopée et tourne en cercles plus serrés. 

Mâle

REPRODUCTION DE L’ESPECE :  
La saison de reproduction a lieu entre septembre et février, avec la ponte principalement à fin septembre/début octobre.
La Perruche de Maurice nidifie dans une cavité naturelle, en général dans une branche horizontale plutôt que dans un tronc vertical, dans un grand arbre mature. La cavité se trouve au moins à dix mètres de hauteur et exposée de façon à être protégée de la pluie et du vent.

La femelle dépose 2-4 œufs blancs arrondis, typiques des Psittaciformes. Habituellement, seulement deux jeunes sont élevés. La femelle incube seule pendant 21-25 jours, pendant lesquels elle est régulièrement nourrie par le mâle en dehors de la cavité. Les jeunes sont probablement nourris par les deux parents après les premiers jours passés avec la femelle.
Les poussins se développent lentement. Ils sont couverts de duvet verdâtre au bout de 20 jours, tandis que les plumes des ailes et de la queue apparaissent au bout d’un mois. Ils s’envolent généralement 50-60 jours après la naissance, et restent près de l’entrée du nid. Dès qu’ils sont capables de voler, ils suivent les parents dont ils vont dépendre pour la nourriture pendant encore 2-3 mois après l’envol, parfois jusqu’au mois de mars.

Il arrive que des mâles supplémentaires jouent le rôle d’aides en nourrissant la femelle pendant l’incubation, mais aussi les poussins. Mais ces « intrus » sont souvent chassés par le couple. Ils pourraient venir de populations dispersées à cause de la destruction de l’habitat.  

PROTECTION / MENACES / STATUTS :               
La Perruche de Maurice est aujourd’hui confinée dans une petite zone de forêt dans le sud-ouest montagneux de l’Ile Maurice. Cette zone est devenue un Parc national.
Cette espèce s’est trouvée à un moment à la limite de l’extinction à cause de la prédation des nids par les singes, des compétitions pour la nourriture et pour les sites de nidification avec les espèces aviaires introduites comme la Perruche à collier et le Martin triste, la chasse illégale et l’impact des cyclones sur les ressources alimentaires et les sites de nidification dans les années 1970 et 1980. Il ne restait apparemment que quelques perruches vivantes, environ une dizaine.

Grâce à des mesures de conservation, au contrôle des populations de prédateurs et aux programmes de reproduction en captivité, la Perruche de Maurice a pu récupérer et la population s’est rapidement reconstituée.
Quelques déclins sont dus à la maladie Psittacine Beak and Feather Disease (maladie du bec et des plumes), mais après la reproduction de 2011/2012, la population était grossièrement estimée à 300/350 oiseaux matures, ce qui équivaut à environ 580 individus.

La Perruche de Maurice est actuellement classée en tant qu’espèce En Danger d’Extinction, mais des mesures de conservations sont toujours en cours.